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Dix années de séjour et d'exploration

DANS

le Bassin du Fleuve Jaune, du Pai-Ho, du Loan-Ho et des autres tributaires du Golfe de Pe-Tche-Ly

C'est en 1912 que le P. Licent, S. J., a conçu le projet d'un musée-laboratoire d'histoire naturelle à Tien-tsin. Il s'est dit le Nord de la Chine est un pays encore assez peu connu et maigrement pourvu d'œuvres de haut enseignement. Installer une chaire d'université serait, certes, chose intéressante, mais créer un centre de documentation et de renseignements, au service des Chinois studieux et des étrangers que la Chine occupe au point de vie scientifique et économique, est chose encore plus intéressante. Pour cela, il suffirait de recueillir tous les matériaux qui peuvent servir à l'étude des ressources naturelles du Nord de la Chine minières, agricoles et autres et qui doivent révéler au monde scientifique des problèmes à peine entrevus ou totalement ignorés.

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Voici ce que ce dessein supposait :

1o L'exploration méthodique, et non plus simplement en diagonale ou par simple traversée, des provinces du Nord de la Chine et de leurs marches thibétaines et mongoles.

2o La réunion de tous les matériaux d'étude, zooloIV. SÉRIE. T. ix.

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bien

mais

giques, botaniques et géologiques, recueillis dans ces: régions, en des collections aussi complètes que possible, non pas précisément en vue d'un musée public que celui-ci rentre dans les visées du fondateur d'un service de documentation et de renseignements. 3o La publication de toutes études afférentes à ce domaine, faites par des spécialistes sur les collections ainsi constituées ou bien proposées aux missionnaires résidant dans les régions indiquées.

4o L'envoi de matériaux d'étude aux établissements scientifiques du dehors et aussi à des établissements scientifiques similaires établis éventuellement en Chine même.

En 1914, le P. Licent se mit à l'œuvre et en 1924 il faisait connaître les résultats de ses recherches, pour la première fois et dans leur ensemble, par sa monumentale publication Dix années de séjour et d'exploration dans le bassin du Fleuve Jaune, et des autres tributaires du golfe du Pe-tcheu-ly. Ce « carnet de notes» se développe en 1692 pages de texte in-folio et 154 feuilles d'Atlas; il est illustré de plus de 3.000 photographies et coûte la bagatelle de 120 dollars chinois (1). On ne saurait imaginer l'amoncellement de renseignements qui font de cet ouvrage un instrument de travail indispensable pour celui qui veut connaître cette immense région de la Chine.. L'auteur le définit d'ailleurs en quelques mots : « Cet ouvrage, de par son titre, n'a pas la prétention d'être un ouvrage synthétique; ce n'est pas non plus un livre de tourisme. C'est un journal de naturaliste voyageur dont toute l'ambition est d'être aussi précis et aussi consciencieux que possible. Il relate les faits notés sur 30.000 kilomètres de route environ, parcourus, carnet en main, pour la collecte des matériaux de Sciences naturelles : Géolo-

(1) Plus de 1500 francs au change actuel Librairie Française, Tien-tsin.

gie, Minéralogie, Paléontologie, Botanique, Zoologie et Ethnologie, et cela dans toute la Chine du Nord (1). D'ailleurs, d'autres articles et d'autres notes scientifiques ont déjà paru, et ils méritent d'être groupés en un ensemble significatif pour qu'on puisse mieux comprendre l'effort patient dont les découvertes des Ordos et de la Mongolie intérieure ont été la récompense (2).

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Tous la connaissent au moins de nom; beaucoup ont parcouru la frange extrême qui borde le golfe de Pé-tché-ly; très peu l'ont arpentée jusqu'aux hauts sommets d'où découlent ses rivières. Les Géographes eux-mêmes prendront plaisir à relire les pages du livre classique dans lequel le P.Richard a résumé ce qu'en font connaître les travaux des prédécesseurs du P. Licent.

L'unité de cette région est assurée par ses rivières ; tout d'abord et avant tout par le grand Fleuve Jaune ou Hoang-Ho, ensuite par le Pai-Ho et enfin,à un moindre degré, par les autres tributaires du golfe.

(1) Les numéros indiqués pour les références, sans titre d'ouvrage, se rapportent tous aux Mémoires: Dix ans, etc.

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(2) Cette «< bibliographie méthodique » a été écrite sur les notes et, pour ainsi dire, sous les yeux du P. Licent, dont on a respecté scrupuleusement les idées et le style. Pour décrire l'ensemble de la région géographique, l'on a recouru au manuel estimé du P. Richard, mais celui-ci devrait être retouché après les voyages du P. Licent ; voici en effet quelques corrections que celui-ci suggère : « Au pays des Ordos, le Hoangho atteint 7-800 m. de largeur. Il y est encombré de bancs de sable et les bateaux ne peuvent caler qu'un pied. Entre Chansi et Chensi, gorges et seuils d'eau. Au passage de Lungmen, il est large seulement de 30-40 mètres. Le Tao-ho et le Tatungho sont aussi importants et plus même que le Weiho. Le Fenho est médiocrement navigable, même à l'aval de Kiangtcheou. Le Paiho coupe la Muraille dans un sinus qu'elle décrit au Nord. Les sommets sont peu boisés. « Pai-ho » : c'est le nom populaire du Pei-yung-go (fleuve canal du Nord). Pour les chiffres d'altitude donnés, se reporter à l'Atlas des Comptes rendus. »>

Le Hoang-ho ou Fleuve Jaune se déploie sur 4.500 kilomètres de longueur. Comme le Yang-tse-kiang, c'est dans le Thibet, au Sud du Kou-kou-noor et de la chaîne du Koen-loen, au milieu de collines moutonnées, peu élevées au-dessus du plateau, que le Hoang-ho prend, semble-t-il, sa source, à plus de 4.200 mètres d'altitude. L'exploration de cette région a été retardée par son insécurité, elle est inscrite au programme de 1926. Trois parties sont à distinguer dans son cours: cours supérieur, cours moyen et cours inférieur.

10 Cours supérieur. Dans cette partie qui s'étend depuis les sources jusqu'à sa sortie du Kan-spu, il est coupé de cascades, de rapides, obstrué de blocs arrachés à ses rives et rarement navigable. C'est au-dessus de lacs voisins, les lacs Ktchara-mtso ou Tsaring-Nor et Khnora-mtso ou Oring-Nor, reliés entre eux par un chenal, à 4.200 mètres d'altitude, que le Hoang-ho prend sa source. Le plateau où il coule lentement, est aride et ne possède qu'une maigre végétation herbacée. Le fleuve s'en échappe par deux coudes successifs, vers le N.-E.,sous le nom de Ma-tchou d'abord, puis bientôt sous le nom de Hoang-ho. Le premier coude contourne la chaîne Amne Matchine (plus exactement peut-être A-nié Ma-tchi), le second, la chaîne du Kou-kou-Noor ou Tsing-hai, grand lac situé à plus de 3000 mètres d'altitude. Grossi des torrents de cette région et large de près de 200 métres, le Heang-ho coule alors dans une large vallée. Il entre dans le Kan-sou, en interrompant le second coude, rejeté à I'E. par le prolongement du Koen-loen, et garde une direction générale S.-O.-N.-E., jusqu'à sa sortie du Kan-sou. En entrant dans le Kan-sou, il n'est plus qu'à 2500 mètres d'altitude. Il est déjà large alors et on le passe en radeaux. Lorsqu'il atteint Lan-tcheou, il est descendu à 1515 mètres. Il a auparavant reçu nombre d'affluents et c'est un important cours d'eau. Dans tout le Kan-sou, il se fraie difficilement un passage à travers le prolonge

ment du Koen-Loen, obligé à de nombreux détours, obstrué par des éboulis de roches, sous lesquels il disparaît quelquefois. Il reçoit dans cette partie de son cours deux affluents importants le Si-ning-ho, rivière qui passe à Sining et se grossit ensuite du Tatong-ho, et le Tao-ho qui arrose le S.-O. du Kan-sou. Avant de quitter le Kansou, le Hoang-ho longe la haute chaîne de l'Alachan et est rejeté vers le Nord par le plateau des Ordos. S'il est à peine navigable dans une partie du Kan-sou, il est cependant une richesse pour cette province; ses eaux, répandues par des canaux d'irrigation, fertilisent d'immenses plaines. Il la quitte, après avoir arrosé l'une de ses plaines les plus riches, celle de Ning-hia. Il est encore à près de 1000 mètres d'altitude.

20 Cours moyen. Cette partie s'étend depuis la sortie du Kan-sou jusqu'à celle des monts du Ho-nan et du Chan-si, c'est-à-dire jusqu'au Nord de Loyang à peu près. Après avoir suivi une direction N.,le Hoang-ho est détourné vers l'E. par les monts qui forment la bordure S. de la Mongolie. Le plateau du Chansi le force à prendre bientôt une direction S., jusqu'à ce que, se heurtant contre la chaîne du Tsingling, il. soit obligé de se faire un passage entre celle-ci et le plateau du Chansi. Dans cette partie de son cours, jusqu'au coude du S., il atteint une assez grande largeur, 400 m. et plus, devient souvent navigable, et n'est point obstrué dans sa marche comme il l'était plus haut. Dans son coude du N.-O. des Ordos, il s'est plusieurs fois déplacé, en laissant son ancien lit couvert d'une riche couche d'alluvions qui produit d'abondantes moissons. Dans son coude N.-E., il reçoit le Hé-choei qui passe près de Koei-hoa-tcheng, la Ville Bleue. Dans sa partie N.-S. il longe le Chansi qu'il sépare des Ordos et du Chensi. De cette dernière province, il reçoit son principal affluent, le Wei-ho, belle et abondante rivière, navigable à partir de Hingping. Un peu plus en amont, mais sur la rive gauche, il reçoit le Fen-ho, la

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