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tombe aucune pluie sérieuse. Dans le village de Totana, au sud de Murcie, on passa quinze mois consécutifs, depuis octobre 1912 jusqu'en janvier 1914, sans une seule goutte de pluie.

Lorsqu'il pleut enfin les récoltes sont exposées à un nouveau danger. Au lieu d'une pluie fine et pénétrante, ce sont trop souvent des averses torrentielles et destructrices (1).

Dans les steppes d'Aragon, la situation n'est pas meilleure que sur la côte S-E. Au passage des montagnes les vents perdent leur humidité avant d'atteindre ces terres arides; en certains points la précipitation moyenne est inférieure à 300 mm. Le phénomène est surtout frappant pour les vents qui viennent de la Méditerranée ; ils arrosent uniquement le versant oriental des montagnes de Catalogne et non le versant aragonais.

Avec 300 mm. de pluie complètement utilisés on pourrait obtenir 24 Hl. de blé par Ha. Mais l'écoulement, l'infiltration et l'évaporation réduisent la quantité utilisable à 90 mm. qui ne feront mûrir que 6 ou 7 Hl. par Ha. Des variations dans le régime des pluies pourront amener une production plus abondante, mais plus souvent elles seront défavorables. Il n'est pas rare que l'absence presque totale des pluies pendant les semailles ou au printemps rende toute croissance impossible (2).

(1) A Alicante, dans une journée de 1882, il tomba en certains points de la côte 200 mm. d'eau, alors que dans tout le reste de l'année il n'en était tombé que 124. Le 11 septembre 1891, on mesura à Almérie une chute de pluie de 158,3 mm. en une heure et demie. A Gilbraltar, le 25 novembre 1826, en 26 heures, il tomba 838,2 mm. Brunhes, L'Irrigation, p. 31.

(2) Voici la production obtenue par la Granja Agricola de Sara. gosse pendant une période décennale.

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(I Congreso de Riegos; Zaragoza, 1913, tome II, p. 7 B.)

Dans ces régions arides, le pouvoir d'évaporation dépasse notablement la précipitation des pluies et cause une déperdition importante des eaux captées. Voici quelques chiffres qui se rapportent aux provinces de Saragosse et de Albacete (1).

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Pluie en mm. Evapor. en mm. Excéd. d'évapor. en mm.

Mois

Janvier

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(1) Ministerio de Fomento. Medios que se utilizan para suministrar el riego a las tierras. Madrid,1918. Tome II,p. 215 et tome I,p. 29.

L'Espagne restera donc toujours un pays de cultures sèches, car l'irrigation ne peut se développer que pour autant qu'il reste des eaux inutilisées. Or, pour la moitié du pays la précipitation des pluies varie entre 400 et 700 mm., pour un quart elle est inférieure à 400; pour le dernier quart seulement elle dépasse 700 mm. (1). A l'heure actuelle les cultures irriguées n'atteignent pas un million et demi d'hectares des travaux ultérieurs pourront y ajouter environ deux millions d'hectares. Les terres. restantes de l'Espagne sèche ne pourront jamais être transformées.

Selon Izquierdo Croselles (2) la répartition des terres espagnoles serait la suivante :

Terres cultivées :

cultures des régions humides (N-O) 3 %

39,5 %

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En supposant que les irrigations puissent atteindre 7 % et en y ajoutant les 3 % de terres humides, on n'obtiendra encore qu'un dizième de la surface du pays, où les cultures pourront se développer dans des conditions. favorables. En outre, une partie des pâturages peut être transformée en cultures.

(1) L'ingénieur Pedro Gonzalez Quijano, un spécialiste en la matière, donne dans la Revista de OBRAS PUBLICAS (1 mai 1925) la superficie kilométrique des terres qui reçoivent 200 mm., 200 mm. etc. de pluie par an.

(2) Izquierdo Croselles, Geografia especial de España y Portugal, page 22.

LES ANCIENS TYPES D'IRRIGATION

Dans toute la bande des terres basses qui longe la Méditerranée le sol est fertile, le soleil toujours chaud et l'hiver très clément. Tout y invite le laboureur à la culture intensive en suppléant à la rareté des pluies par l'irrigation artificielle. Le long de tous les fleuves et rivières depuis Barcelone jusqu'à Malaga, les populations riveraines se sont ingéniées à tirer profit des eaux courantes.

Les centres d'irrigation les plus anciens datent d'avant l'occupation mauresque. Les Maures les ont multipliés, agrandis et systématisés ; certains de leurs travaux, comme les huertas de Valence et de Murcie, restent encore aujourd'hui des modèles du genre. L'expulsion des Maures arrêta pendant trois siècles le développement des irrigations.

Les cultures irriguées se sont développées partout où un cours d'eau permettait de les établir, Tout le long de la côte méditerranéenne se forma un collier d'oasis datant presque tous de plusieurs siècles. Citons les huertas et les vegas les plus fameuses: Tarragone sur le rio Francoli; Tortosa sur le delta de l'Ebre ; Castellon de la Plana sur la Mijares; Sagonte sur le Palancia; Valence sur le Turia; Alcira sur le Jucar; Gandia sur le Serpis. Puis au sud du cap Nao: Alicante sur le Monegre; Elche sur le Vinalpo; Murcie et Orihuela sur le Segura et Lorca sur le Sangonera. Enfin au sud, au delà du cap de Gata: Almérie sur le Almeria ; Adra sur le Rio Grande; Motril sur le Guadalfeo; Velez-Malaga sur le Velez et Malaga sur le Guadalhorce.

considérable

Pour tous ces cours d'eau l'écart est entre le débit de l'hiver et celui de l'été et cet écart s'accentue à mesure que l'on descend vers le sud. A prendre les choses en gros, on peut dire qu'au nord du

cap Nao les rivières gardent toujours un débit appréciable bien que les eaux d'hiver soient dix fois plus abondantes que celles de l'été. Au sud du cap Nao le débit des cours d'eau devient insignifiant en été et les rivières de moindre importance restent complètement à sec pendant des mois.

L'irrigation devra s'adapter aux conditions géographiques et le régime des rivières déterminera le système d'exploitation.

Partout la première installation est fort simple, du moins si le lit du fleuve n'est pas trop encaissé (1). Au travers du cours d'eau on jette une digue en terre ou un léger barrage en maçonnerie grâce auquel les eaux s'engagent dans un grand canal d'où débouchent les rigoles d'arrosage. A quelques kilomètres en aval le canal principal rejoindra la rivière pour lui restituer l'excédent éventuel des eaux. Malgré leur importance et leur étendue, ces travaux n'exigent aucune intervention technique spéciale. L'expérience du laboureur suffit pour creuser les canaux en suivant les courbes de même altitude et pour construire le barrage à une époque où les eaux sont peu abondantes.

Pour étendre une zone de culture il suffit de multiplier et d'allonger les canaux ; mais il y a une limite. « C'est l'eau qui arrose les terres et non pas le canal. » Rien ne sert d'augmenter les canaux si pour les alimenter l'eau fait défaut. A mesure qu'elle se fait plus rare l'eau devient plus indispensable. Le débit moyen de l'étiage fixera dans la pratique l'extension à donner aux cultures irriguées.

(1) On trouvera une description détaillée des anciens types d'irrigation dans M. Jean Brunhes : L'Irrigation dans la péninsule Ibérique et dans l'Afrique du Nord. 1902. On peut consulter aussi deux publications du même auteur dans la BIBLIOTHÈQUE COLONIALE INTERNATIONALE: 1o) 7o série, III, Bruxelles, 1908; 2o) Compte-rendu de la Session tenue à Bruxelles en 1907. M. Brunhes n'est pas partisan de la construction de barrages-réservoirs ; c'est cependant la solution qui prévaut actuellement.

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