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veilles que j'admire en la sainte Vierge; et puis dites, si vous voulez, que l'exception que j'apporte à une loi générale, en faveur d'une personne si extraordinaire, a des conséquences fâcheuses.

Et combien y a-t-il de lois générales dont Marie a été dispensée? N'est-ce pas une nécessité commune à toutes les femmes d'enfanter en tristesse et dans le péril de leur vie? Marie en a été exemptée. N'a-t-il pas été prononcé de tous les hommes généralement, « qu'ils offensent tous en beaucoup de choses »? In multis offendimus omnes (1). Y a-t-il aucun juste qui puisse éviter ces péchés de fragilité que nous appelons véniels? Et bien que cette proposition soit si générale et si véritable, l'admirable saint Augustin ne craint point d'en excepter la très - innocente Marie (2). Certes si nous reconnoissions dans sa vie qu'elle eût été assujettie aux ordres communs, nous pourrions croire peut-être qu'elle auroit été conçue en iniquité, tout ainsi que le reste des hommes. Que si nous y remarquons au contraire une dispense presque générale de toutes les lois; si nous y voyons selon la foi orthodoxe, ou du moins selon le sentiment des docteurs les plus approuvés; si, dis-je, nous y voyons un enfantement sans douleur, une chair sans fragilité, des sens sans rebellion, une vie sans tache, une mort sans peine; si son époux n'est que son gardien, son mariage le voile sacré qui couvre et protège sa virginité, son Fils bienaimé une fleur que son intégrité a poussée; si lorsqu'elle le conçut, la nature étonnée et confuse crut

(1) Jac. 111. 2, — (2) De Natur. et grat. n. 42, tom. x, col. 144,

c'est imprudence de vouloir apporter quelques restrictions à des paroles si générales. Cela, disent-ils, tire à conséquence. Mais, ô mon Sauveur ! quelle conséquence! Pesez, s'il vous plaît, ce raisonnement. Ces conséquences ne sont à craindre, qu'où il y peut avoir quelque sorte d'égalité. Par exemple, vous méditez d'accorder quelque grâce à une personne d'une condition médiocre vous avez à y prendre garde; cela peut tirer à conséquence; beaucoup d'autres par cet exemple prétendront la même faveur. Mais parcourez tous les choeurs des anges, considérez attentivement tous les ordres des bienheureux, voyez si vous trouverez quelque créature qui ose, je ne dis pas s'égaler, mais même en aucune manière se comparer à la sainte Vierge. Non: ni l'obéissance des patriarches,, ni la fidélité des pro→ phètes, ni le zèle infatigable des saints apôtres, ni la constance invincible des martyrs, ni la pénitence persévérante des saints confesseurs, ni la pureté inviolable des vierges, mi cette grande diversité de vertus que la grâce divine a répandues dans les différens ordres des bienheureux, n'a rien qui puisse tant soit peu approcher de la très-heureuse Marie. Cette maternité glorieuse, cette alliance éternelle qu'elle a contractée avec Dieu, la met dans un rang tout singulier qui ne souffre aucune comparaison. Et dans une si grande inégalité, quelle conséquence pouvons-nous craindre? Montrez-moi une autre Mère de Dieu, une autre vierge féconde; faites-moi voir ailleurs cette plénitude de grâces, cet assemblage de vertus divines, une humilité si profonde dans une dignité si auguste, et toutes les autres mer

veilles que j'admire en la sainte Vierge; et puis dites, si vous voulez, que l'exception que j'apporte à une loi générale, en faveur d'une personne si extraordinaire, a des conséquences fâcheuses.

Et combien y a-t-il de lois générales dont Marie a été dispensée? N'est-ce pas une nécessité commune à toutes les femmes d'enfanter en tristesse et dans le péril de leur vie? Marie en a été exemptée. N'a-t-il pas été prononcé de tous les hommes généralement, << qu'ils offensent tous en beaucoup de choses »? In multis offendimus omnes (1). Y a-t-il aucun juste qui puisse éviter ces péchés de fragilité que nous appelons véniels? Et bien que cette proposition soit si générale et si véritable, l'admirable saint Augustin ne craint point d'en excepter la très - innocente Marie (2). Certes si nous reconnoissions dans sa vie qu'elle eût été assujettie aux ordres communs, nous pourrions croire peut-être qu'elle auroit été conçue en iniquité, tout ainsi que le reste des hommes. Que si nous y remarquons au contraire une dispense presque générale de toutes les lois; si nous y voyons selon la foi orthodoxe, ou du moins selon le sentiment des docteurs les plus approuvés; si, dis-je, nous y voyons un enfantement sans douleur, une chair sans fragilité, des sens sans rebellion, une vie sans tache, une mort sans peine; si son époux n'est que son gardien, son mariage le voile sacré qui couvre et protège sa virginité, son Fils bienaimé une fleur que son intégrité a poussée; si lorsqu'elle le conçut, la nature étonnée et confuse crut

(1) Jac. III. 2, — (2) De Natur. et grat. n. 42, tom. x, col. 144,

que toutes ses lois alloient étre à jamais abolies: si le Saint-Esprit tint sa place, et les délices de la virginité celle qui est ordinairement occupée par la convoctise: qui pourra croire qu'il n'y ait rien eu de surnaturel dans la conception de cette Princesse, et que ce soit le seul endroit de sa vie qui ne soit point marqué de quelque insigne miracle?

Vous me direz peut-être que cette innocence si pure, c'est la prérogative du Fils de Dieu; que de la communiquer à sa sainte Mère, c'est ôter au Sauveur l'avantage qui est dû à sa qualité. C'est le dernier effort des docteurs dont nous réfutons aujourd'hui les objections. Mais à Dieu ne plaise, ô mon Maître, qu'une si téméraire pensée puisse jamais entrer dans mon ame. Périssent tous mes raisonnemens, que tous mes discours soient honteusement effacés, s'ils diminuent quelque chose de votre grandeur. Vous êtes innocent par nature, Marie ne l'est que par grâce; vous l'êtes par excellence, elle ne l'est que par privilege; vous l'êtes comme rédempteur, elle l'est comme la première de celles que votre sang précieux a purifiées. O vous, qui désirez qu'en cette rencontre la préférence demeure à notre Seigneur, vous voilà satisfaits, ce me semble. Quoi! si nous n'étions tous criminels par notre naissance, ne sauriez-vous que dire, pour donner l'avantage au Sauveur? Si vous croyez avoir fait beaucoup de l'avoir mis au-dessus d'une infinité de coupables, ne trouvez pas mauvais si je tâche du moins de trouver une créature innocente à laquelle je le préfère, afin de faire voir que ce n'est pas notre crime seul qui lui donne la préférence.

Il est certes tout-à-fait nécessaire qu'il surpasse sa sainte Mère d'une distance infinie. Mais aussi ne jugez-vous pas raisonnable que sa Mère ait quelque avantage par-dessus le commun de ses serviteurs? Que répondrez-vous à une demande qui paroît si juste? Je ne me contente pas de ce que vous me dites, qu'elle a été sanctifiée devant sa naissance. Car encore que je vous avoue que c'est une belle prérogative, je vous prie de vous souvenir que c'est le privilége de saint Jean-Baptiste, et peut-être de quelque autre prophète. Or ce que je vous demande aujourd'hui, c'est que vous donniez, si vous le pouvez, quelque chose de singulier à Marie, sans toucher aux droits de Jésus. Pour moi j'y satisferai aisément, établissant trois degrés que chacun pourra retenir. Je dis que le Sauveur étoit infiniment audessus de cette commune corruption. Pour Marie, elle y étoit soumise; mais elle en a été préservée : entendez ce mot, s'il vous plaît. Et à l'égard des autres saints, je dis qu'ils l'avoient effectivement contractée, mais qu'ils en ont été délivrés. Ainsi nous conservons la prérogative à la Mère, sans faire tort à l'excellence du Fils: ainsi nous voyons une juste et équitable disposition qui semble bien convenable à la Providence divine ainsi le sauveur Jésus, qui, selon la doctrine des théologiens, étoit venu en ce monde principalement pour purger les hommes de ce péché d'origine, qui étoit le grand œuvre du diable, en remporte une glorieuse victoire; il le dompte, il le met en fuite partout où il se peut retrancher.

Comment cela, chrétiens? L'induction en est

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