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plus grande nécessité que d'aimer celui dont il est écrit : « Si quelqu'un n'aime pas notre Seigneur » Jésus - Christ, qu'il soit anathême (1) »? Et quel plus grand honneur, que d'aimer un Dieu? et quelle plus ravissante douceur, que d'aimer uniquement un Dieu-homme?

Certes, fidèles, rien n'est plus vrai; Dieu est infiniment aimable en lui-même : mais quand je considère ce Dieu fait homme, je me perds, et je ne sais plus ni que dire ni que penser; et je conçois, ce me semble, sensiblement que je suis la plus méchante, la plus déloyale, la plus ingrate, la plus méprisable des créatures, si je ne l'aime par-dessus toutes choses. Car qu'est-ce, fidèles, que ce Dieu Jésus? qu'est-ce autre chose qu'un Dieu nous cherchant, un Dieu se familiarisant avec nous, un Dieu brûlant d'amour pour nous, un Dieu se donnant à nous tout entier, et qui, se donnant à nous tout entier, pour toute récompense ne veut que nous? Ingrat mille et mille fois qui ne l'aime pas : malheureux et infiniment malheureux qui ne l'aime pas, et qui ne comprend pas combien doux est cet amour aux ames pieuses. Fidèles, nous devrions être honteux de ce que le seul nom de Jésus n'échauffe pas incontinent nos esprits, de ce qu'il n'attendrit pas nos affections.

Donc si vous voulez plaire à Marie, faites tout pour Jésus; vivez en Jésus, vivez de Jésus : c'est l'unique moyen de gagner le cœur de cette bonne mère, si vous imitez son affection. Elle est mère de Jésus-Christ; nous sommes ses membres : elle a conçu la chair de Jésus; nous la recevons: son sang

(1) I. Cor. XVI. 22.

est coulé dans nos veines par les sacremens; nous en sommes lavés et nourris et Jésus lui-même, comme on lui disoit : « Votre mère et vos frères vous » cherchent », étend ses mains à ses disciples, disant : « Voilà ma mère, voilà mes frères; et celui » qui fait la volonté de mon Père céleste, celui-là » est mon frère, et ma sœur et ma mère (1) ». 0 douces et ravissantes paroles, les fidèles sont ses frères! ce n'est pas assez; ils sont ses frères et ses sœurs c'est trop peu; ils sont ses frères, ses sœurs et sa mère. Non, mes Frères, notre Sauveur nous aime si fort, qu'il ne refuse avec nous aucun titre d'affinité, ni aucun degré d'alliance : il nous donne quel nom il nous plaît; nous lui touchons de si près qu'il nous plaît, pourvu que nous fassions la volonté de son père céleste. Et quelle est la volonté du Père céleste, sinon que nous aimions son bien-aimé? « Celui-ci, dit-il (2), est mon Fils bien-aimé, dans » lequel je me suis plu dès l'éternité ». Tout lui plaît en Jésus, et rien ne lui plaît qu'en Jésus, et il ne reconnoît pas pour siens ceux qui ne consacrent pas leur cœur à Jésus.

Ah! que je vous demande, fidèles, le faisons-nous? Notre Sauveur a dit : « Si quelqu'un veut me suivre, » qu'il renonce à soi-même (3) ». Qui de nous a renoncé à soi-même? « Tous cherchent leurs pro» pres intérêts, et non ceux de Jésus-Christ » : Omnes quæ sua sunt quærunt, non quæ Jesu Christi (4). Avez-vous jamais bien compris quel ouvrage c'est, et de quelle difficulté, que de renoncer

(1) Marc. 111. 32, 33, 34, 35. — (2) Matth. 111. 17. — (3) Ibid. XVI. 24. (4) Philip. 11. 21.

que

à soi-même? Vous avez, dites-vous, quitté les mauvaises inclinations aux plaisirs mortels: Dieu vous en fasse la grâce par sa bonté. Mais une injure vous est demeurée sur le cœur; vous en poursuivez la vengeance : vous n'avez point renoncé à vous-même. Mais j'ai surmonté ce mauvais désir; c'est tout ce Jésus-Christ demande de moi. Nullement, ne vous y trompez pas; ce n'est pas assez : recherchez les secrets de vos consciences; peut-être que l'avarice, peut-être que ce poison subtil de la vaine gloire, peut-être qu'un certain repos de la vie, un vain désir de plaire au monde, et cette inclination si naturelle aux hommes de s'élever toujours au-dessus des autres, ou quelque autre affection pareille règne en vous. Si cela est ainsi, vous n'avez point renoncé à vous-mêmes. Bref, considérez, chrétiens, nous sommes au milieu d'une infinité d'objets qui nous sollicitent sans cesse : tant qu'il y a une fibre de notre cœur qui est attachée aux choses mortelles, nous n'avons point renoncé à nous-mêmes; et par conséquent nous ne suivons pas celui qui a dit : « Si quelqu'un >> veut venir après moi, qu'il renonce à soi-même ». Et si nous ne le suivons pas, où en sommes-nous ?

Qui est donc celui, direz-vous, qui a vraiment renoncé à soi-même? Celui qui méprise le siècle présent, qui ne craint rien tant que de s'y plaire, qui regarde cette vie comme un exil; « qui use des biens qu'elle » nous présente comme n'en usant pas, considérant » sans cesse que la figure de ce monde passe (1) »; qui soupire après Jésus-Christ, qui croit n'avoir aucun vrai bien ni aucun repos, jusqu'à ce qu'il

(1) I. Cor. VII. 31.

soit avec lui. Celui-là a renoncé à soi-même, et peut présenter à Jésus un cœur qui lui sera agréable; parce qu'il ne brûle que pour lui seul. Si nous n'avons pas atteint cette perfection, comme sans doute nous en sommes bien éloignés, tendons-y du moins de toutes nos forces, si nous voulons être appelés chrétiens. Vivant ainsi, fidèles, vous pourrez prier la Vierge, avec confiance, qu'elle présente vos oraisons à son fils Jésus vous serez ses véritable senfans en notre Seigneur Jésus-Christ: vous l'aimerez; elle vous aimera pour notre Seigneur Jésus-Christ; elle priera pour vous au nom de son fils Jésus-Christ; elle vous obtiendra la jouissance parfaite de son fils notre Seigneur Jésus-Christ, qui est l'unique félicité. Amen.

PRÉCIS

PRÉCIS D'UN SERMON

POUR LE MÊME JOUR.

Avantages qui discernent la naissance de Marie biens qu'elle nous apporte.

PARMI tant de solennités par lesquelles la sainte Eglise rend hommage à la dignité de la très-heureuse Marie, les deux principales de toutes sont sa Nativité bienheureuse, et son Assomption triomphante : la première la donne à la terre; la seconde la donne au ciel. C'est pourquoi nous honorons ces deux jours d'une dévotion particulière; et l'estime que nous faisons d'un ei grand présent, nous oblige à nous réjouir, soit que le ciel la donne à la terre, soit que la terre la rende au ciel. Mais ce dernier jour, ce jour de triomphe est plutôt la fête des anges, et la sainte Nativité est la fête des hommes: et quoique la société bienheureuse qui unit l'Eglise, qui voyage en terre, avec les citoyens immortels de la céleste Jérusalem, [leur rende tous les biens communs;] néanmoins nous devons, ce semble, sentir plus de joie de la Nativité de Marie, puisque c'est véritablement notre fête. Célébrons donc [ cette solennité avec un saint transport,] et implorons [avec confiance le secours de la mère de notre divin Sauveur.] Ave. BOSSUET. XV.

II

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