Sayfadaki görseller
PDF
ePub

source, qui est Dieu, sont l'avantage de la sanctification, qui lui est commun avec saint Jean-Baptiste; mais qui lui est aussi personnel, en ce que cette grâce est plus parfaite en elle que dans saint Jean : grâce singulière pour Marie; comme en Jésus la grâce de chef, à cause de sa qualité singulière, [renferme suréminemment] la grâce de l'apostolat, la grâce de précurseur, celle de prophète, [ toutes les grâces que reçoivent ses membres. ] [ Mais pourrions-nous expliquer dignement] les caractères particuliers de la grâce de mère de Dieu, [ dont Marie a été favorisée?] de quelle dignité [ une grâce si étonnante ne relève-t-elle pas cette humble servante du Seigneur, ] par l'union trèsparticulière qu'elle lui procure avec le Sauveur dans] le mystère de l'incarnation? grâce inexplicable, [ que nous ne saurions bien comprendre.]

SECOND POINT.

[ocr errors]

Les avantages que Marie nous apporte sont, l'espérance de voir bientôt Jésus-Christ, et de plus, l'espérance particulière d'obtenir [les secours qui nous sont nécessaires, ] par l'intercession de cette mère très-charitable de Jésus-Christ et de ses enfans.

Une nuit épouvantable [couvroit toute la terre de ses ténèbres ] avant la venue du Sauveur des ames: [ mais à la naissance de Marie, nous commençons à voir la lumière. ] « La nuit est déjà fort >> avancée, et le jour approche » Nox præcessit, dies autem appropinquavit (1). Aussi l'état de l'Evangile est-il comparé à la lumière : « Marchez comme

[ocr errors]

(1) Rom. XIII. 12.

>> des enfans de lumière » : Ut filii lucis ambulate (1). Jusque-là on ne rencontroit de toutes parts que des ténèbres; ténèbres d'ignorance et d'infidélité parmi les gentils; ténèbres de figures, ombres épaisses, parmi les Juifs: on ne connoissoit pas la vie ni la félicité éternelle. Jésus étoit la voie pour nous y conduire. La nuit [ où nous étions enfoncés, étoit une nuit sans repos; parce que le repos ne se trouve qu'en Jésus-Christ. «< Venez à moi, nous dit» il, vous tous qui êtes fatigués, et je vous soula» gerai » : Et ego reficiam vos (2). De là vient que, comme des malades à qui la nuit ne donne pas le repos, et dont elle accroît le chagrin, les hommes s'écrioient: O si vous vouliez ouvrir les cieux et en descendre! Utinam dirumperes cœlos et descenderes (3)! O lumière, quand vous verrons-nous, et quand viendrez-vous dissiper toutes ces ombres qui nous environnent?

[ocr errors]

Marie vient pour nous apporter un commencement de lumière co n'est pas encore lo jour; mais le jour sortira de son chaste sein. Nous ne voyons pas encore Jésus-Christ; mais nous voyons déjà en Marie ces grâces, ces vertus et ces dons qui le doivent attirer au monde. C'est le premier rayon qui commence à poindre; c'est le premier commencement du jour chrétien, en la naissance de la sainte Vierge. Sicut in die, honestè ambulemus (4) : « Mar>> chons avec bienséance, comme marchant durant » le jour ». Bientôt, bientôt ce divin soleil s'avancera à pas de géant, comme parle le divin Psalmiste,

[merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small]

pour fournir sa carrière : Exultavit ut gigas ad currendam viam (1); et sortant, comme de son lit, du sein virginal de Marie, il portera sa lumière et sa chaleur du levant jusqu'au couchant.

Mais la bienheureuse Marie vient encore nous luire à propos contre l'obscurité du péché. Un homme et une femme nous avoient précipités dans le péché, et dans la mort éternelle : Dieu veut que nous soyons délivrés; et pour cela, il destine une nouvelle Eve, aussi bien qu'un nouvel Adam; afin que les deux sexes [ concourent à notre délivrance.] Réjouissons-nous donc, chrétiens; nous voyons déjà paroître au monde la moitié de notre espérance, la nouvelle Eve: il viendra bientôt ce nouvel Adam, pour accomplir avec Marie la chaste et divine génération des enfans de la nouvelle alliance.

Le caractère de la grâce maternelle est inexplicable: il commence dès la nativité de Marie. Le Fils éternel de Dieu n'eut pas plutôt vu, au sein de son Père, celle d'où il devoit prendre sa chair, qu'aussitôt il envoie son divin Esprit, pour prendre possession de ce divin temple, qui lui est préparé dès l'éternité, pour le consacrer de ses grâces, pour le rendre digne de lui dès ce premier moment. Il est à croire que les cieux s'ouvrirent, et que les anges coururent en foule pour honorer cette sainte Vierge, qui étoit choisie pour être leur reine, et dont ils reconnurent la grandeur future, par un caractère de gloire qui leur marquoit la faveur de Dieu. L'ange qui fut destiné pour sa conduite, fut envoyé avec des ordres tout singuliers: quelques-uns veulent

(1) Ps. xvIII. 6.

qu'il ait été d'un ordre supérieur. Mais n'entrons point dans ce secret; accourons seulement pour honorer [les excellentes prérogatives de Marie. ] Ici deux écueils sont à éviter, l'impiété et la superstition.

Je sais bien, sainte Vierge, que votre grandeur n'a point empêché les bouches sacriléges des hérétiques de s'élever contre vous. Après avoir déchiré les entrailles de l'Eglise, qui étoit leur mère, ils se sont attaqués à la mère de leur Rédempteur; ils ont bien osé blasphemer contre lui, en niant votre perpétuelle virginité et à présent que nous sommes assemblés pour admirer en vous les merveilles du Créateur, ils qualifient nos dévotions du titre d'idolâtrie: : comme si vous étiez une idole sourde à nos vœux; ou si c'étoit mépriser la divinité, que de vous prier de nous la rendre propice par vos intercessions; ou bien si votre Fils se tenoit déshonoré des soumissions que nous vous rendons à cause de lui. Mais quoi que l'enfer puisse entreprendre, nous ne cesserons jamais de célébrer vos louanges; et toutes les fois que la suite des années nous ramènera vos saintes solennités, l'Eglise catholique, répandue par toute la terre, s'assemblera dans les temples du Très-haut, pour vous offrir, en unité d'esprit, les respects de tous les fidèles. Toujours nous vous sentirons propice à nos vœux ; et quelque part du ciel où vous puissiez être élevée par-dessus tous les chœurs des anges, nos prières pénétreront jusqu'à vous, non point par force des cris, mais par l'ardeur de la charité.

la

C'est à quoi je vous exhorte, peuples chrétiens: élevons d'un commun accord nos cœurs et nos voix,

pour lui chanter un cantique de louanges. C'est vous qui êtes le refuge des pécheurs et la consolation des affligés. Lorsque Dieu, touché des misères du genre humain, envoya son Fils au monde, ce fut dans vos entrailles qu'il opéra cet ouvrage incompréhensible. Il donna Jésus-Christ aux hommes par votre moyen; mais s'il le leur donna comme Maître et comme Sauveur, l'amour éternel qu'il avoit pour vous, lui fit concevoir bien d'autres desseins en votre faveur. Il a ordonné qu'il fût à vous en la même qualité qu'il lui appartient; que vous engendrassiez dans le temps celui qu'il engendre continuellement dans l'éternité et pour contracter avec vous une alliance immortelle, il a voulu que vous fussiez la mère de son Fils unique, et être le Père du vôtre. O prodige! ô abîme de charité! qui nous donnera des conceptions assez hautes pour représenter quelles amours, quelles complaisances il a eues pour vous, depuis que vous lui touchez de si près par ce nœud inviolable de votre sainte alliance, par ce commun Fils, le gage de vos affections mutuelles, que vous vous êtes donné amoureusement l'un à l'autre; lui, plein d'une divinité impassible; vous, revêtue, pour lui obéir, d'une chair mortelle. C'est vous que le SaintEsprit a remplie d'un germe céleste par de chastes embrassemens; et se coulant d'une manière ineffable sur votre corps virginal, il y forma celui qui étoit l'espérance d'Israël et l'attente des nations; qui étant entré dans vos entrailles comme une douce rosée, en sortit comme une fleur de sa tige, ou comme un jeune arbrisseau d'une terre vierge, sans laisser, de façon ni d'autre, de vestige de son pas

1

« ÖncekiDevam »