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seins, par la convenance des choses si évidemment déclarée, par le rapport nécessaire de tous ses mys tères.

Et nos frères qui nous ont quittés ne peuvenţ pas endurer notre dévotion pour Marie, ni que nous la croyions après Jésus-Christ la principale coopératrice de notre salut! Qu'ils détruisent donc ce rapport de tous les mystères divins; qu'ils nous disent pour quelle raison Dieu envoie son ange à Marie. Ne pouvoit-il pas faire son ouvrage en elle sans en avoir son consentement? Ne paroît-il pas plus clair que le jour que ç'a été un conseil du Père qu'elle coopérât à notre salut et à l'incarnation de son Fils, par son obéissance et sa charité? Et si cette charité maternelle a tant opéré pour notre bonheur dans le mystère de l'incarnation, serat-elle devenue stérile, et ne produira-t-elle plus rien en notre faveur? Ah! Messieurs, qui le pourroit croire ? Et si maintenant nous attendons d'elle qu'elle nous assiste de son secours, quel crime faisons-nous de le demander? Est-ce pour cela, nos chers Frères, que vous avez rompu l'unité et abandonné la communion dans laquelle vos pères sont morts en la charité de notre Seigneur? Mais peutêtre n'y en a-t-il pas qui nous entendent. Revenons à vous, chrétiens.

Je ne puis plus retenir les secrets mouvemens de mon cœur. Je ne puis que je ne m'écrie avec toute l'Eglise catholique: O sainte, ô incomparable Marie, nous crions, nous gémissons après vous, misérables bannis enfans d'Eve; Ad te clamamus. Car à qui auront leur recours les enfans captifs d'Eve l'exilée, si

non

non à la mère des libres? Et si telle est la doctrine des anciens Pères, si telle est la foi des martyrs, que vous soyez l'avocate d'Eve, ne prendrez-vous pas aussi la défense de sa postérité condamnée? Si donc Eve inconsidérée nous a présenté autrefois le fruit empoisonné qui nous tue, ô Marie notre protectrice, que nous recevions de vos mains le fruit de vos bénites entrailles, qui nous donne la vie éternelle? Et Jesum, etc. O merveille des secrets de Dieu! ô convenance de notre foi! Car c'est l'accomplissement du mystère, que nous recevions Jésus-Christ des mains de Marie elle nous le présente pour entrer en société avec nous. Vivons comme des hommes avec qui Jésus-Christ s'est associé, « pour leur apprendre à » agir d'une manière toute divine » : Conversabatur Deus, ut homo divinè agere doceretur (1).

(1) Tertull. adversùs Marcion. lib. 11, n. 27.

BOSSUET. xv.

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La promesse de notre salut presque aussi ancienne que la sentence de notre mort. La réparation du genre humain figurée même dans les auteurs de sa ruine. Miséricordieuse émulation du Rédempteur de notre nature. De quelle manière Dieu fait servir à notre salut ce que le démon avoit employé à notre ruine. Rapports admirables entre Eve et Marie : par quelle fécondité celle-ci est rendue Mère de tous les fidèles.

Vocavit nomen uxoris suæ, Heva; eo quod Mater esset cunctorum viventium.

Adam donna à sa femme le nom d'Eve; parce qu'elle étoit la Mère de tous les vivans. Genes. III. 20.

Benedicta tu in mulieribus.

Vous êtes bénie entre toutes les femmes. Luc. 1. 29.

C'EST

'EST un trait merveilleux de miséricorde, que la promesse de notre salut se trouve presque aussi ancienne que la sentence de notre mort, et qu'un même jour ait été témoin de la chute de nos premiers pères, et du rétablissement de leur espérance. Nous voyons,

en la Genèse (1), que Dieu, en nous condamnant à la servitude, nous promet en même temps le libérateur; en prononçant la malédiction contre nous, il prédit au serpent, qui nous a trompés, que sa tête sera brisée; c'est-à-dire, que son empire sera renversé, et que nous serons délivrés de sa tyrannie : les menaces et les promesses se touchent, la lumière de la faveur nous paroît, dans le feu même de la colère; afin que nous entendions, chrétiens, que Dieu se fâche contre nous ainsi qu'un bon père, qui, dans les sentimens les plus vifs d'une juste indignation, ne peut oublier ses miséricordes, ni retenir les effets de sa tendresse. Bien plus, ô incomparable bonté ! Adam même qui nous a perdus, et Eve qui est la source de notre misère, nous sont représentés dans les saintes Lettres comme des images vivantes des mystères qui nous sanctifient. Jésus Christ ne dédaigne pas de s'appeler le nouvel Adam: Marie sa divine mère est la nouvelle Eve; et par un secret ineffable nous voyons notre réparation figurée même dans les auteurs de notre ruine.

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C'est sans doute dans cette pensée, que saint Epiphane a considéré le passage de la Genèse que j'ai allégué pour mon texte. Ce grand homme a remarqué doctement que c'est après sa condamnation qu'Eve est appelée Mère des vivans. « Qu'est-ce à dire » ceci, dit saint Epiphane (2)? Elle n'avoit pas ce » beau nom, lorsqu'elle étoit encore dans le paradis; » et on commence à l'appeler Mère des vivans, après qu'elle a été condamnée à n'engendrer plus que

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(1) Genes. 111. 15. P. 1050.

(2) Lib. 11, Heres. LXXVIII, n. 18, tom. 1,

» des morts » qui ne voit qu'il y a ici du mystère ? Et c'est ce qui fait dire à ce grand évêque « qu'elle » est nommée ainsi en énigme, et comme figure de la » sainte Vierge, qui est la vraie Mère de tous les vi>> vans », c'est-à-dire de tous les fidèles auxquels son enfantement a rendu la vie.

Chrétiens, enfans de Marie, je vous prêche aujourd'hui l'accomplissement d'une excellente figure. Cette haute dignité de Mère de Dieu a des grandeurs trop impénétrables, et ma vue foible et languissante ne peut soutenir un si grand éclat. Mais si les splendeurs qui vous environnent, ô Femme revêtue du soleil et couverte de la vertu du Très-haut, nous empêchent d'arrêter la vue sur cette éminente qualité de Mère de Dieu, qui vous élève si fort audessus de nous; du moins nous sera-t-il permis de vous regarder en la qualité de Mère des hommes par laquelle vous condescendez à notre foiblesse : et c'est, fidèles, ce que vous verrez, avee le secours de la grâce. Vous verrez, dis-je, que la sainte Vierge, par le mystère de cette journée, est faite la Mère de tous les vivans, c'est-à-dire de tous les fidèles : et cette vérité étant supposée, nous examinerons dans la suite ce qu'exige de ses enfans cette bienheureuse, et divine Mère..

PREMIER POINT.

TERTULLIEN explique fort excellemment le dessein de notre Sauveur dans la rédemption de notre na¬ ture, lorsqu'il parle de lui en ces termes : le diable s'étant emparé de l'homme qui étoit l'image de Dieu, « Dieu, dit-il, a regagné son image par un dessein

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