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toujours mère. Cet amour de notre salut vit encore en elle, et il n'est ni moins fécond, ni moins efficace, ni moins nécessaire qu'il étoit alors. Car Dieu ayant une fois voulu que la volonté de la sainte Vierge coopérât efficacement à donner Jésus-Christ aux hommes, ce premier décret ne se change plus, et toujours nous recevons Jésus-Christ par l'entremise de sa charité. Pour quelle raison ? C'est parce que cette charité maternelle qui fait naître, dit saint Augustin, les enfans de [l'Eglise,] ayant tant contribué au salut des hommes dans l'incarnation du Dieu Verbe, elle y contribuera éternellement dans toutes les opérations de la grâce, qui ne sont que des dépendances de ce mystère.

Donc, mes Frères, dans tous vos desseins, dans toutes vos difficultés, dans tous vos projets, recourez à la charité de Marie. Etes-vous traversés? allez à Marie. Si les tempêtes des tentations se soulèvent, élevez vos cœurs à Marie: si la colère, si l'ambition, si la convoitise vous troublent, pensez à Marie, implorez Marie (1). Ses prières toucheront le cœur de Jésus, parce que le cœur de Jésus est un cœur de fils, sensible à la charité maternelle. Et que n'attendrons-nous point de Marie, par laquelle Jésus même s'est donné à nous? « Mais si nous voulons, dit saint » Bernard (2), recevoir l'assistance de ses oraisons » suivons les leçons de sa vie ». Et que choisironsnous dans sa vie? Suivons toujours les mêmes principes : entendons que notre ruine étant un ouvrage

(1) S. Bern. sup. Missus, Hom. 11, n. 17, tom. 1, col. 743. — (2) Append. Oper. S. Bernard, in Salve Regina, Serm. I, n. 1, tom. 11,

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d'orgueil, le mystère qui nous répare devoit être l'œuvre de l'humilité; et afin que nous évitions la malédiction de la rebellion orgueilleuse d'Eve, obéissons avec Marie, pour être les véritables enfans de cette mère commune de tous les fidèles (*).

(*) Le second point de ce sermon étant répété presque mot à mot du premier point du précédent, nous l'avons supprimé. D. Déforis avoit fait un amalgame de ces deux discours, pour éviter, ditil, les répétitions. Mais il n'a pas songé au défaut de liaison et d'unité auquel il s'exposoit, et qu'on aperçoit en effet dans sa rédaction. Pour prévenir cet inconvénient, nous avons laissé les deux sermons tels que Bossuet les a composés. Le lecteur verra qu'en supprimant le second point de celui-ci, il y a très-peu de répétitions, et que même dans les morceaux répétés il se trouve des différences notables.

Il est à propos d'avertir ici que nous avons restitué aux sermons pour les jours de l'Annonciation, et de la Purification de la sainte Vierge, le titre qu'ils portent dans le manuscrit original. Au temps où Bossuet prêchoit, ces fêtes étoient rangées, comme elles le sont encore dans le Bréviaire romain, parmi les fêtes de la sainte Vierge; et on a aussi suivi cet ordre en imprimant les sermons de Bourdaloue et des autres prédicateurs de ce siècle. Peut-être a-t-on eu raison, dans les nouveaux Bréviaires, de classer ces fêtes parmi celles des Mystères; mais ce n'est point ici le lieu d'examiner cette question, (Edit. de Versailles.)

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AUTRE

AUTRE EXORDE

POUR LE MÊME JOUR.

At ubi venit plenitudo temporis, misit Deus Filium suum, factum est muliere.

Quand le temps a été decompli, Dieu a envoyé son Fils, fait d'une femme. Gal. iv. 4.

COMME Dieu est riche en bonté, il est magnifique en présens : il a aimé le genre humain, et son amour libéral s'est signalé par ses dons. Mais un Dieu ne doit rien donner qui ne soit digne de lui: c'est pourquoi il a résolu de ne nous rien donner de moins que lui-même. C'est ce qui fait voir aujourd'hui au monde celte merveille inouie, ce miracle incompréhensible et qui étonne toute la nature; un Dieu fait homme et l'apôtre nous représente cet excès d'amour par les premiers mots de mon texte : «< Dieu » a envoyé son Fils » : Misit Deus Filium suum.

Mais, Messieurs, il ne suffit pas qu'un Dieu se donne, il faut encore qu'on le reçoive; sans quoi le don seroit inutile et le mystère imparfait. Aussi s'est-il préparé lui-même les plus pures entrailles du monde, et une vierge incomparable le doit recevoir, non - seulement pour elle, mais pour nous tous, et au nom de tout le genre humain. TelleBOSSUET. XV.

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POUR LA FÊTE DE L'ANNONCIATION.

ment que, pour accomplir le dessein de Dieu, il ne falloit pas seulement qu'il vînt au monde, mais il falloit encore qu'il y prît naissance. Et c'est pour cela que le même apôtre, après avoir dit, comme j'ai déjà remarqué, que « Dieu nous à envoyé son » Fils »; Misit Deus Filium suum, ajoute, pour nous faire entendre le mystère entier, qu'il a été << fait d'une femme » ; factum ex muliere.

Voilà donc en quoi consiste, si je ne me trompe, tout le mystère de ce jour sacré et vous en avez l'abrégé en ces deux mots, un Dieu donné, un Dieu reçu. Dieu se donne à nous en la personne du Verbe incarné; tous ensemble nous le recevons en la personne de la sainte Vierge, qui ne le reçoit que pour nous. Ainsi nous avons deux choses à considérer; en Jésus le présent divin, en Marie la respectueuse acceptation; en Jésus la bonté qui se communique, en Marie la disposition pour s'en rendre digne; en Jésus de quelle manière Dieu se donne à nous, en Marie ce qu'il nous faut faire pour le recevoir. Et c'est à ces deux points principaux que je réduirai, pour n'être pas long, toute l'économie de ce dis

cours.

I.ER SERMON

POUR LA FÊTE

DE LA VISITATION DE LA S.TE VIERGE.

Pourquoi Jésus tient-il sa vertu cachée dans ce mystère. La sainte société que le Fils de Dieu contracte avec nous, un des plus grands. mystères du christianisme. Trois mouvemens qu'il imprime dans le cœur de ceux qu'il visite. L'abaissement d'une ame qui se juge indigne des faveurs de son Dieu, représenté dans Elisabeth : le transport de celle qui le cherche, figuré en saint Jean et la paix de celle qui le possède, marquée dans les dispositions de Marie.

Intravit in domum Zachariæ, et salutavit Elisabeth..

Marie entra en la maison de Zacharie, et salua Elisabeth. Luc. 1. 40.

C'EST principalement aujourd'hui, et dans la sainte solennité que nous célébrons, que les fidèles doivent reconnoître que le Sauveur est un Dieu caché, dont la vertu agit dans les cœurs d'une manière secrète et impénétrable. Je vois quatre personnes unies dans le mystère que nous honorons; Jésus et la divine Marie; saint Jean et sa mère sainte Elisabeth: c'est ce qui fait tout le sujet de notre Evangile. Mais ce que j'y trouve de plus remarquable, c'est qu'à la réserve du Fils de Dieu, toutes ces per

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