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mal. J'ai besoin que l'on touche au cœur, où est la source de la maladie. Et où pourrai-je trouver un médecin assez industrieux pour manier dextrement une partie et si malade et si délicate?

Sauveur Jésus, yous êtes le libérateur que je cherche. Vrai médecin charitable, qui, sans être appelé de personne, avez voulu descendre du ciel en la terre, et avez entrepris un si grand voyage pour venir visiter vos malades; je ne mets entre vos mains. Faites-moi prendre aujourd'hui une bonne résolution d'avoir toute ma confiance en vous seul, d'implorer votre secours avec zèle, de souffrir patiemment vos remèdes. Si vous ne me guérissez, ô Sauveur, ma santé est désespérée : Sana me, Domine, et sanabor (1). Tous les autres, à qui je m'adresse ne font que couvrir le mal pour un temps; vous seul en coupez la racine, vous seul me donnez une guérison éternelle. Vous êtes mon salut et ma vie, vous êtes ma consolation et ma gloire, vous êtes mon espérance en ce monde, et vous serez ma couronne en l'autre.

(1) Jer. xvIII. 14.

E

II. SERMON

POUR LA FÊTE

DE LA CONCEPTION DE LA S.TE VIERGE.

:

Marie prévenue, séparée par amour, par grâce et miséricorde. Ce qui la distingue du reste des hommes son alliance particulière avec Jésus-Christ : droits qu'elle lui donne sur ses bienfaits. Exces de l'amour qui nous a prévenus et qui nous prévient sans cesse: comment nous devons y répondre.

Fecit mihi magna qui potens est.

Le Tout-puissant a fait en moi de grandes choses. Luc. I. 49.

СЕ que l'Eglise célèbre aujourd'hui, ce que les prédicateurs enseignent aux peuples, ce que j'espère aussi de vous faire entendre avec le secours de la grâce, touchant la pureté de la sainte Vierge dans sa conception bienheureuse, exerce depuis longtemps les plus grands esprits; et je ne craindrai pas de vous avouer, que de tous les sujets divers qui se traitent dans les assemblées des fidèles, celui-ci me paroît le plus difficile. Et ce qui m'oblige de parler ainsi, ce n'est pas que je prétende imiter l'artifice des orateurs, qui se plaisent d'exagérer, en termes pompeux, la stérilité des matières sur lesquelles

leur éloquence travaille, afin d'étaler avec plus d'éclat les richesses de leurs inventions, et les adresses de leur rhétorique. Chrétiens, ce n'est pas là ma pensée. Je sais combien il seroit indigne de commencer un discours sacré par un sentiment si profane. Mais ayant dessein de vous faire voir combien pure, combien innocente, combien glorieuse est la conception de Marie; je considère premièrement les difficultés qui s'opposent à cette créance, afin que, les doutes étant éclaircis, la vérité que nous recherchons demeure solidement établie.

Quand je considère, Messieurs, cette sentence terrible du divin apôtre, prononcée généralement contre tous les hommes: Omnes mortui sunt (1)......... Omnes peccaverunt... Ex uno in condemnationem (2): « Tous sont morts : tous sont criminels: tous sont » condamnés en Adam » : je ne sais quelle exception on peut apporter à des paroles si peu limitées. Mais ce qui me fait connoître plus évidemment combien cette malédiction est universelle, ce sont trois expressions différentes, par lesquelles le malheur de notre naissance nous est représenté dans les saintes Lettres. Elles nous disent premièrement qu'il y a une loi suprême, qu'elles nomment la loi de mort; qu'il y a un arrêt de condamnation donné indifféremment contre tous, et que pour y être soumis il suffit de naître. Qui s'en pourra exempter? Secondement elles nous apprennent qu'il y a un venin caché et imperceptible, qui, prenant sa source en Adam, se communique ensuite à toute sa race, par une contagion également funeste et inévitable, qui est appelée par (1) II. Cor. v. 14. — (2) Rom. v. 12, 16.

saint Augustin, Contagium mortis antiquæ : « La » contagion de la mort ». Et c'est ce qui fait dire à ce même saint, que toute la masse du genre humain est entièrement infectée. Qui pourra trouver un préservatif contre un poison si subtil et si pénétrant ? Mais disons en troisième lieu, que tous ceux qui respirent cet air malin, contractent nécessairement en eux-mêmes une tache qui les déshonore, qui efface en eux l'image de Dieu, et qui les rend, comme dit saint Paul(1), « naturellement enfans de colère ». Naturellement; écoutez. Comment peut-on prévenir un mal qui, selon le sentiment de l'apôtre, nous est depuis si long-temps passé en nature?

Voilà quelles sont les difficultés qui s'opposent au dessein que j'ai médité de vous faire voir aujourd'hui que la conception de la sainte Vierge est toute pure et toute innocente. Je sais qu'il est malaisé de les surmonter, et qu'elles ont ébranlé, ému plusieurs grands esprits, dont l'Eglise ne condamné pas les opinions. Mais enfin quelque doute que l'on me propose, je ne puis abandonner au péché la conception de cette Princesse, qui doit être en toute façon si privilégiée. Voyons si nous les pouvons éclaircir.

Il est vrai qu'il y a une loi de mort qui condamne tous ceux qui naissent; mais on dispense des lois les plus générales en faveur des personnes extraordinaires. Il y a une vapeur maligne et contagieuse qui a infecté tout le genre humain; mais on trouve quelquefois moyen de s'exempter de la contagion, en se séparant. Il y a une tache héréditaire qui nous rend aturellement ennemis de Dieu; mais la grâce peut

Ephes. n. 3.

prévenir la nature. Suivez, s'il vous plaît, ma pensée. Contre la loi, il faut dispenser; contre la contagion, il faut séparer; contre un mal naturel, il faut prévenir. De sorte que je me propose de vous faire voir Marie dispensée, Marie séparée, Marie prévenue; dispensée de la loi commune, séparée de la contagion universelle, prévenue par la grâce contre la colère qui nous poursuit dès notre origine. Pour la dispenser de la loi, j'ai recours à l'autorité souveraine qui s'est tant de fois déclarée pour elle. Pour la séparer de la masse, j'appelle au secours la sagesse qui l'a si visiblement séparée des autres, par les grands et impénétrables desseins qu'elle a sur elle devant tous les temps. Et pour prévenir la colère, j'emploie l'amour éternel de Dieu, qui l'a faite un ouvrage de miséricorde, avant qu'elle puisse être un objet de haine.

Et ce sont, Messieurs, les trois choses qu'elle nous propose, si nous l'entendons, dans son admirable cantique. Fecit mihi magna qui notens est: « Le Tout>> puissant a fait en moi de très-grandes choses ». Elle commence par la puissance, pour honorer l'autorité absolue par laquelle elle est dispensée; Qui potens est. Mais ce Tout-puissant, qu'a-t-il fait ? ah! ditelle, de grandes choses; Magna. Voyez qu'elle se reconnoît séparée des autres par les grands et profonds desseins auxquels la sagesse l'a prédestinée. Et qui peut exécuter toutes ces merveilles, sinon l'amour éternel de Dieu, cet amour toujours actif et toujours fécond, sans l'entremise duquel la puissance n'agiroit pas, et cette sagesse infinie, renfermant en elle-même toutes ses pensées, ne produiroit jamais

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