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époux? est-ce un fils? et seroit-ce quelque chose de plus grand et de plus précieux qu'un royaume? ne craignez point de l'offrir à Dieu. Vous ne le perdrez pas en le remettant entre ses mains. Il le conservera au contraire avec une bonté d'autant plus soigneuse, que vous le lui aurez déposé avec une plus entière confiance: Tutiùs habitura quem Do

mino commendasset (1).

C'est la grande obligation du chrétien, de s'abandonner tout entier à la sainte volonté de Dieu; et plus on est indépendant, plus on doit être à cet égard dans la dépendance. C'est la loi de tous les empires, que ceux qui ont cet honneur de recevoir quelque éclat de la majesté du prince, ou qui ont quelque partie de son autorité entre leurs mains, lui doivent une obéissance plus ponctuelle et une fidélité plus attentive à leur devoir; parce qu'étant les instrumens principaux de la domination souveraine, ils doivent s'unir plus étroitement à la cause qui les applique. Si cette maxime est certaine dans les empires du monde et selon la politique de la terre, elle l'est beaucoup plus encore dans la politique du ciel et dans l'empire de Dieu; si bien que les souverains, qu'il a commis pour régir ses peuples, doivent être liés immuablement aux dispositions de sa providence plus que le reste des hommes. Il n'est pas expédient à l'homme de ne voir rien au-dessus de soi : un prompt égarement suit cette pensée, et la condition de la créature ne porte pas cette indépendance. Ceux donc qui ne découvrent rien sur la terre qui puisse leur faire loi, doivent être d'autant (1) S. Paulin. Ep. ad Sever. n. 9.

plus préparés à la recevoir d'en-haut. S'ils font la volonté de Dieu, je ne craindrai point de le dire; non-seulement leurs sujets, mais Dieu même s'étudiera à faire la leur; car il a dit par son prophète qu'« il fera la volonté de ceux qui le craignent » : Voluntatem timentium se faciet (1).

Sire, Votre Majesté rendra compte à Dieu de toutes les prospérités de son règne, si vous n'êtes aussi fidèle à faire ses volontés, comme il est soigneux d'accomplir les vôtres. Plus la volonté des rois est absolue, plus elle doit être soumise; parce que Dieu, qui régit le monde par eux, prend un soin plus particulier de leur conduite et de la fortune de leurs Etats. Rien de plus dangereux à la volonté d'une créature que de penser trop qu'elle est souveraine : elle n'est pas née pour se régler elle-même, elle se doit regarder dans un ordre supérieur. Que si Votre Majesté regarde ses peuples avec amour comme les peuples de Dieu, sa couronne comme un présent de sa providence, son sceptre comme l'instrument de ses volontés, Dieu bénira votre règne; Dieu affermira votre trône comme celui de David et de Salomon; Dieu fera passer Votre Majesté d'un règne à un règne, d'un trône à un trône, mais trône bien plus auguste et règne bien plus glorieux, qui est celui de l'éternité que je vous souhaite, au nom du Père, etc.

(1) Ps. CXLIV. 20.

II.E SERMON

POUR LE JOUR

DE LA PURIFICATION DE LA S.TE VIERGE,

PRÉCHÉ A LA COUR.

Nécessité des lois : soumission qui leur est due. Dépendance dans laquelle nous devons vivre à l'égard de Dieu et des ordres de sa providence.

Postquam impleti sunt dies purgationis ejus secundùm legem Moysi, tulerunt illum in Jerusalem, ut sisterent eum Domino, sicut scriptum est in lege Domini.

Le temps de la purification de Marie étant accompli selon la loi de Moïse, ils portèrent l'Enfant à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur, ainsi qu'il est écrit en la loi de Dieu. Luc. 11. 22, 23.

UN

N grand empereur (1) a prononcé qu'il n'y a rien de plus royal ni de plus majestueux qu'un prince qui se reconnoît soumis aux lois, c'est-à-dire à la raison même : et certes le genre humain ne peut rien voir de plus beau, que la justice dans le trône; et on ne peut rien penser de plus grand ni de plus auguste, que cette noble alliance de la puissance et

(1) Théodose. L. Digna. Cod. Justin. l. 1. Titul. xxv. Leg. IV.

de la raison, qui fait concourir heureusement à l'observance des lois, et l'autorité et l'exemple.

Que si c'est un si beau spectacle qu'un prince obéissant à la loi, combien est plus admirable celui d'un Dieu qui s'y soumet! Et pouvons-nous mieux comprendre ce que nous devons aux lois, qu'en voyant dans le mystère de cette journée un Dieu fait homme s'y assujettir, pour donner à tout l'univers l'exemple d'obéissance? Merveilleuse conduite de Dieu! Jésus-Christ venoit abolir la loi de Moïse par une loi plus parfaite; néanmoins tant qu'elle subsiste, il révère si fort le nom et l'autorité de la loi, qu'il l'observe ponctuellement, et la fait observer à sa sainte Mère. Combien plus devons-nous garder les sacrés préceptes de l'Evangile éternel qu'il est venu établir, plus encore par son sang que par sa doctrine?

Je ne pense pas, chrétiens, pouvoir rien faire de plus convenable à la fête que nous célébrons, que de vous montrer aujourd'hui combien nous devons dépendre de Dieu et de ses ordres suprêmes; et je croirai pouvoir vous persuader une obéissance si nécessaire, pourvu que la sainte Vierge qui nous en donne l'exemple, nous accorde aussi son secours, que nous lui allons demander par les paroles de l'ange. Ave.

PARMI tant de lois différentes auxquelles notre nature est assujettie, si nous voulons établir une conduite réglée, nous devons reconnoître avant toutes choses, qu'il y a une loi qui nous dirige, une loi qui nous entraîne, et une loi qui nous tente et qui

nous séduit. Nous voyons dans les Ecritures et dans les commandemens divins, la loi de justice qui nous dirige: nous éprouvons tous les jours dans le cours de nos affaires, dans leurs conjonctures inévitables, dans toutes les suites malheureuses de notre mortalité, une loi comme fatale de la nécessité qui nous entraîne: enfin nous ressentons en nous-mêmes et dans nos membres mortels un attrait puissant et impérieux qui séduit nos sens et notre raison; et cet attrait, qui nous pousse au mal avec tant de force, est appelé par l'apôtre (1) « la loi de péché », qui est une continuelle tentation à la fragilité humaine.

Ces trois différentes lois nous obligent aussi, chrétiens, à trois pratiques différentes car pour nous rendre fidèles à notre vocation et à la grâce du christianisme, il faut nous laisser conduire au commandement qui nous dirige; nous élever par courage au-dessus des nécessités qui nous accablent; enfin résister avec vigueur aux attraits des sens qui nous trompent. C'est ce qui nous est montré clairement dans l'Evangile que nous traitons et dans le mystère de cette journée. Jésus-Christ et la sainte Vierge, Siméon ce vénérable vieillard, et Anne cette sainte veuve, semblent ne paroître en ce jour, que pour donner aux fidèles toutes les instructions. nécessaires au sujet de ces trois lois que j'ai rapportées. Le Sauveur et sa sainte Mère se soumettent aux commandemens que Dieu a donnés à son peuple. Siméon, vieillard courageux et détaché de la vie, en subissant sans se troubler la loi de la mort, (1) Rom. vu. 23.

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