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l'Eglise qui la réclame, et qu'elle détourne les malheurs qui menacent la chrétienté. Qu'elle protège du plus haut des cieux ce royaume très - chrétien, qu'un roi juste et pieux (*) lui a consacré; et qu'elle veille en ses bontés sur le roi son fils, qui renouvelle tous les ans ce don solennel. Qu'elle conserve ce grand monarque et dans la paix et dans les hasards: qu'elle inspire la justice à ceux qui l'ont irrité; et à lui, la bonté et la clémence. Qu'il fasse la paix par inclination, et la guerre par nécessité : qu'il ne soit terrible que pour protéger la justice, assurer la paix et la tranquillité publique. Qu'elle lui obtienne la grâce d'être toujours juste, toujours pacifique, père charitable de ses peuples, humble enfant de la sainte Eglise, protecteur de son autorité, zélé défenseur de ses droits. Qu'elle bénisse la piété exemplaire de la reine son épouse, et qu'elle fasse croître et multiplier leur royale postérité sous l'ombre de sa protection. Qu'elle mette bientôt le comble à la joie de toute la France, par le parfait rétablissement de cette reine auguste et pieuse, qui nous honore de son audience, et qu'elle ne prolonge sa vie que pour augmenter ses mérites. Qu'elle soit toujours aimée, toujours respectée, cette sage et pieuse princesse,

(*) Louis XIII, en exécution d'un vœu qu'il avoit fait, pour obtenir la grossesse de la Reine, donna, le 10 février 1638, un édit, par lequel il mit sa personne et son royaume sous la protection de la sainte Vierge, et ordonna que tous les ans il se feroit une procession solennelle à Notre-Dame de Paris, pour renouveler cette consécration. Telle est l'origine de la procession qui se fait annuellement, dans toutes les églises du royaume, le jour de l'Assomption. (Edit. de Déforis.)

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pour inspirer continuellement des conseils de paix,
des sentimens de bonté, des pensées de condescen-
dance. Qu'elle vive sur la terre n'ayant de goût que
pour le ciel; qu'elle dédaigne ce qui passe,
ce qui passe, et qu'elle
s'attache immuablement à ce qui demeure. Qu'au
milieu de tant de grandeurs, elle soit jetée devant
Dieu dans une véritable humiliation : qu'elle mé-
prise autant sa grandeur royale, que nous sommes
obligés de la révérer; et qu'elle fasse sa principale
occupation du soin de mériter devant Dieu une
couronne immortelle. Voilà, Madame, les vœux
que je fais puisse Votre Majesté les faire avec moi
dans toute l'étendue d'un cœur chrétien, et rece-
voir pour sa récompense la sainte bénédiction du
Père, du Fils et du Saint-Esprit.

ABRÉGÉ D'UN SERMON

PRÊCHÉ LE MÊME JOUR.

Avantages que nous retirons de l'exaltation de Marie. Le culte que nous lui rendons, nécessairement rapporté à Dieu. Moyens que nous devons prendre pour nous unir à lui, en honorant Marie.

Fecit mihi magna qui potens est.

Le Tout-puissant a fait pour moi de grandes choses. Luc. 1. 49.

Si notre Seigneur Jésus-Christ, après avoir accompli l'œuvre que son Père céleste lui avoit commise sur la terre, est retourné au ciel, d'où il est sorti, pour y occuper éternellement la place qui étoit due à sa divine naissance; l'apôtre nous a enseigné qu'il ne le fait pas seulement pour sa propre gloire, mais encore pour l'utilité de sa sainte Eglise. En effet, il nous est très-avantageux qu'un ambassadeur si agréable soit auprès de Dieu, pour y traiter nos affaires; un avocat si pressant, pour y défendre notre cause; un si puissant médiateur, pour terminer nos différends. Ainsi, quand il s'est assis à la droite de son Père, il ne l'a pas fait seulement pour se mettre en possession de son trône; mais en

core pour procurer nos intérêts, et pour paroître pour nous devant la face de Dieu : Ut appareat vultui Dei pro nobis (1). Ce que Jésus-Christ notre chef a accompli une fois en sa personne, il ne cesse de l'accomplir tous les jours dans les membres de son corps mystique, selon la mesure convenable et selon la proportion de la créature. Autant de fidèles serviteurs de Dieu, qui entrent avec Jésus-Christ dans son paradis de délices, autant de pieux intercesseurs, qui ne cessent de prier pour leurs frères, et pour cette partie de l'Eglise, qui voyage et qui combat sur la terre, au milieu des tentations de la fragilité humaine.

Vous devez entendre, mes Frères, par cette doctrine très-sainte et très-véritable, que si la Mère de Dieu est aujourd'hui élevée au-dessus de tous les esprits célestes, une si haute exaltation ne regarde pas seulement sa gloire, mais encore notre avantage. Car si elle est aujourd'hui reçue dans les embrassemens de son Fils, dans la participation de son trône, dans la plénitude de sa gloire; elle est d'autant plus puissante pour nous obtenir ses grâces, et sa charité consommée rendra son intercession plus utile et plus fructueuse à tous les enfans de Dieu, auxquels elle a enfanté leur salut et leur rédemption en JésusChrist notre Seigneur. Ce n'est donc pas sans raison, qu'en célébrant son triomphe nous implorons son secours : ce n'est pas sans raison, que l'Eglise catholique inspire à tous [les fidèles de se mettre sous sa protection. ]

(1) Hebr. 1x. 24.

Tous les actes religieux doivent se terminer à Dieu; et le propre de la religion, c'est de nous réunir à ce premier être. Saint Augustin nous enseigne, que c'est de cette origine que cette vertu a pris son nom: Religio dicitur eo quod nos religet omnipotenti Deo (1): « Elle nous lie; elle nous attache, » elle nous unit à Dieu; et c'est par cette union » qu'elle est définie ». L'honneur que nous rendons à la sainte Vierge appartient très-certainement à la religion; puisque nous le lui rendons dans les lieux consacrés à Dieu, dans l'assemblée de sa sainte Eglise, et dans la célébration des divins mystères. Il faut donc nécessairement que ce culte, que cet honneur, que cette dévotion se rapporte à Dieu, et le regarde comme sa fin.

[Quelle est donc ] l'inconsidération de nos adversaires, qui nous objectent que nous rendons à la créature un culte religieux? L'objection porte sa réponse dans ses propres termes : si ce culte est religieux, donc il se termine enfin à Dieu seul : et quel inconvénient d'honorer la créature pour l'amour de Dieu, une créature si excellente?

Mais laissons la dispute et la controverse, et revenons, chrétiens, à notre instruction. Par conséquent vous devez entendre, que toute votre dévotion, pour la sainte Mère de Dieu, ne mérite pas le nom de dévotion, et n'a que l'apparence de religion et la montre de la piété véritable, si elle ne vous conduit à Dieu, et ne sert à vous y unir immuablement, selon les lois du christianisme et de (1) De ver. Relig. n. 111, 113, tom. 1, col. 787, 788.

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