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l'Evangile. [Dans le culte que nous rendons à Marie, nous avons] deux moyens pour [parvenir à] cette union; ses prières et l'imitation de ses vertus. Vous vous adressez à elle comme à une créature excellente, qui est très-intimement unie à Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ unie premièrement, par l'union du sang; unie en second lieu, par la société des souffrances; unie enfin aujourd'hui, par la plénitude de la gloire.

Pour unir Jésus-Christ avec Marie, nous voyons concourir ensemble tout ce que la nature a de plus tendre, tout ce que la grâce a de plus puissant. Il l'appelle à sa croix pour participer à ses peines : un même martyre pour le Fils et pour la mère; une même croix et les mêmes clous; une même lance pour percer leurs cœurs.

Sur ces deux fondemens jugez de leur union dans la gloire : il partagera son trône avec nous, combien plus avec sa mère? Astitit Regina à dextris tuis (1): Jésus-Christ est assis à la droite du Père; Marie à la droite de son Fils. Etre assis est une marque d'autorité suprême. Il faut percer tous les choeurs des anges, [pour découvrir Marie, environnée de tout l'éclat de la gloire de son Fils. ]

Qui doute donc, mes Frères, que la piété de nos vœux ne cherche Jésus-Christ dans Marie? Malheureux, qui veulent mettre de la jalousie entre le fils et la mère. C'est cette sainte union, qui nous attire à Jésus-Christ, qui nous attire en même temps, par un même effort, à Marie; la regardant dans la

(1) Ps. XLIV. 10.

gloire de son Fils, dans cette exaltation que nous célébrons.

L'imitation des vertus [ de Marie est un des moyens les plus efficaces, pour nous unir à ] Jésus-Christ : car il est tout entier dans les saints, et par conséquent dans la sainte Vierge. Saint Paul disoit aux fidèles : « Soyez mes imitateurs, comme je le suis » de Jésus-Christ » : Imitatores mei estote, sicut et ego Christi (1). Imiter les saints, c'est donc imiter Jésus-Christ. Où voyons-nous une image plus accomplie des vertus de Jésus-Christ, qu'en sa sainte Mère?

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Sa pureté, le secret et la retraite, [dans lesquels elle passe sa vie, sont autant de leçons qu'elle four`nit aux vierges chrétiennes.] « Les vierges, qui sont » vraiment vierges, ont coutume d'être toujours >> tremblantes, et jamais elles n'ont de sécurité : pour » éviter les piéges qu'elles doivent appréhender, elles craignent, même lorsqu'il n'y a point de danger » pour elles » Solent virgines, quæ verè virgines sunt, semper pavidæ et nunquam esse securæ; et ut caveant timida, etiam tuta pertimescere. « Elles doi» vent être même émuès à la vue d'un ange; regar» der comme autant de piéges, tout ce qui paroît de » nouveau, tout ce qui survient d'inopiné » : Quidquid novum, quidquid subitum ortum fuerit, totum contra se æstimant machinatum. C'est ainsi que Marie se conduit : «< elle est troublée, mais elle ne dit mot; » son trouble est un effet de sa pudeur virginale; » son assurance vient de sa fermeté; son silence et (1) I. Cor. iv. 16.

462 » ses réflexions sont une marque de sa prudence » : Turbata est, non est locuta: quod turbata est, verecundiæ fuit virginalis; quod non perturbata, fortitudinis; quod tacuit et cogitavit, prudentiæ (1).

SUR L'ASSOMPTION DE LA SAinte vierge.

Combien elle est éloignée de ces malicieuses ambiguités, de ces piéges subtils, de ces dangereuses complaisances, de ces malicieux détours, par lesquels l'impureté consommée tâche de s'insinuer dans les ames innocentes. Le trouble, la pudeur, le silence, [c'est là le partage des vierges chrétiennes, qui veulent prendre Marie pour leur modèle.]

(1) S. Bern. Hom. 11, sup. Missus est, n. 9, tom. 1, col. 747.

SERMON

POUR

LA FÊTE DU ROSAIRE,

ÉTABLIE

EN L'HONNEUR DE LA SAINTE VIERGE.

devenir mére

Marie associée à la double fécondité du Père, pour de Jésus-Christ et de tous ses membres. Les pécheurs enfantés par cette mère charitable, au milieu des tourmens et des cris: pourquoi. Circonstances remarquables dans lesquelles Jésus-Christ lui communique sa fécondité bienheureuse. Souvenir que nous devons avoir des gémissemens de notre mère. Les fidèles consacrés à la pénitence, par la manière dont Jésus et Marie les engendrent.

Dicit Jesus matri suæ : Mulier, ecce Filius tuus; deinde dicit discipulo: Ecce mater tua.

Jésus dit à sa mère : Femme, voilà votre Fils; après il dit à son disciple : Voilà votre mère. Joan. xix. 26, 27.

L'ANTIQUITÉ païenne a fort remarqué l'action d'un certain philosophe (*), qui, ne laissant pas en mourant de quoi entretenir sa famille, s'avisa de léguer, par son testament, le soin de sa femme et de ses enfans au plus intime de ses amis: il se persuada, nous

(*) Eudamidas de Corinthe.

dit-on (1), qu'il ne pouvoit faire plus d'honneur à la générosité de celui auquel il donnoit, en mourant, ce témoignage de sa confiance. A la vérité, chrétiens, il paroît quelque chose de beau dans cette action, si elle a été faite de bonne foi, et si l'affection a été mutuelle : mais nous savons que les sages du monde ont ordinairement bien plus travaillé pour l'ostentation, que pour la vertu; et que la plupart de leurs belles sentences ne sont dites que par parade et par une gravité affectée. Laissons donc les histoires profanes, et allons à l'Evangile de Jésus-Christ. Pardonnez-moi, Messieurs, si je dis que, ce que la nécessité a fait inventer à ce philosophe, une charité infinie l'a fait faire, en quelque sorte, à notre Sauveur, d'une manière toute divine. Il regarde du haut de sa croix et Marie, et son cher disciple; c'est-à-dire, ce qu'il a de plus cher au monde et comme il leur veut laisser, en mourant, quelque marque de sa tendresse, il donne pre- mièrement saint Jean à sa mère; après, il donne sa mère à son bien-aimé, et il établit, par ce testament, la dévotion pour la sainte Vierge. C'est, mes Frères, pour cette raison qu'on lit cet Evangile en l'Eglise, dans la sainte solennité du Rosaire (*), pour

(1) Lucian. Dialog. Toxar. seu Amicit.

(*) Le saint pape Pie V, en mémoire de la victoire remportée à Lépante par les Chrétiens sur les Turcs, le 7 octobre 1571, institua une fête annuelle, sous le titre de sainte Marie de la Victoire, et en fixa la célébration au premier dimanche d'octobre. En 1573, Grégoire XIII changea ce titre en celui du Rosaire. Saint Dominique fut le premier instituteur de cette pratique de piété qu'on a appelée Rosaire, et qui consiste à réciter quinze dixaines d'Ave, avec un Pater au commencement de chaque dixaine, en l'honneur

laquelle

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