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Sainte Eglise romaine, mère des Eglises et mère de tous les fidèles, Eglise choisie de Dieu pour unir ses enfans dans la même foi et dans la même charité, nous tiendrons toujours à ton unité par le fond de nos entrailles. « Si je t'oublie, Eglise romaine, » puissé-je m'oublier moi-même! que ma langue se » sèche et demeure immobile dans ma bouche, si » tu n'es pas toujours la première dans mon souve»nir, si je ne te mets pas au commencement de tous » mes cantiques de réjouissance » : Adhæreat lingua mea faucibus meis, si non meminero tuí, si non proposuero Jerusalem in principio lætitiæ meæ (1).

Mais vous qui nous écoutez, puisque vous nous voyez marcher sur les pas de nos ancêtres, que reste-t-il, chrétiens, sinon qu'unis à notre assemblée avec une fidèle correspondance, vous nous aidiez de vos vœux? « Souvent, dit un ancien Père (2), » les lumières de ceux qui enseignent viennent des » prières de ceux qui écoutent » : Hoc accipit doctor quod meretur auditor. Tout ce qui se fait de bien dans l'Eglise, et même par les pasteurs, se fait, dit saint Augustin (3), par les secrets gémissemens de ces colombes innocentes qui sont répandues par toute la terre.

Ames simples, ames cachées aux yeux des hommes, et cachées principalement à vos propres yeux, mais qui connoissez Dieu et que Dieu connoît; où êtesvous dans cet auditoire, afin que je vous adresse ma parole? Mais sans qu'il soit besoin que je vous connoisse, ce Dieu qui vous connoît, qui habite en vous, saura bien porter mes paroles, qui sont les

(1) Ps. CXXXVI. 6. (2) S. Pet. Chry sol. Serm. LXXXVI. (3) De Bapt. cont. Donat. lib. 111 n. 22, 23; tom. 1x, col. 117, 118.

siennes, dans votre cœur. Je vous parle donc sans vous connoître, ames dégoûtées du siècle. Ah! comment avez-vous pu en éviter la contagion? comment est-ce que cette face extérieure du monde ne vous a pas éblouies? quelle grâce vous a préservées de la vanité, de la vanité que nous voyons si universellement régner? Personne ne se connoît; on ne connoît plus personne : les marques des conditions sont confondues: on se détruit pour se parer; on s'épuise à dorer un édifice dont les fondemens sont écroulés, et on appelle se soutenir que d'achever de se perdre. Ames humbles, ames innocentes, que la grâce a désabusées de cette erreur et de toutes les illusions du siècle, c'est vous dont je demande les prières : en reconnoissance du don de Dieu dont le sceau est en vous, priez sans relâche pour son Eglise; priez, fondez en larmes devant le Seigneur. Priez, justes; mais priez, pécheurs; prions tous ensemble: car si Dieu exauce les uns pour leur mérite, il exauce aussi les autres pour leur pénitence : c'est un commencement de conversion que de prier pour l'Eglise.

Priez donc tous ensemble, encore une fois, que ce qui doit finir finisse bientôt. Tremblez à l'ombre même de la division: songez au malheur des peuples, qui ayant rompu l'unité se rompent en tant de morceaux, et ne voient plus dans leur religion que la confusion de l'enfer et l'horreur de la mort. Ah! prenons garde que ce mal ne gagné. Déjà nous ne voyons que trop parmi nous de ces esprits libertins, qui sans savoir ni la religion ni ses fondemens, ni ses origines, ni sa suite, «< blasphement ce qu'ils ignorent, et se corrompent dans ce qu'ils savent :

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PENSÉES

CHRÉTIENNES ET MORALES

SUR DIFFÉRENS SUJETS.

I. De Dieu et du culte qui lui est dû.

AUTANT que nous sommes purs, autant pouvonsnous imaginer Dieu : autant que nous nous le représentons, autant devons-nous l'aimer: autant que nous l'aimons, autant ensuite nous l'entendons.

En cette vie, il faut en partie que Dieu descende à nous; c'est ce qu'il fait par la révélation. Il faut aussi que nous montions à lui; c'est ce que nous faisons par la foi. Sans cela, nous n'aurions jamais de société avec Dieu : cette bonté inestimable demeureroit comme resserrée en elle-même ; et l'homme resteroit éternellement dans son indigence.

Porrò unum est necessarium (1): « Une seule chose » est nécessaire ». Toute multiplicité est ici foudroyée il faut que tout soit ravagé, pour nous ramener à cette heureuse unité qui fait notre santé et notre bonheur.

Dieu nous cherche quand nous le cherchons : Trahe me; post te curremus (2): « Entraînez-moi; (1) Luc. x. 42. — (2) Cant. 1. 3.

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»> nous courrons après vous ». Il ne nous quitte jamais le premier mais il faut faire effort pour le retenir; autrement, il se retire, et nous tombons dans l'abîme; «< nous nous égarons dans un pays fort éloigné » In regionem longinquam (1).

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Si nous avons sincèrement cherché notre Dieu, disons donc : Tenui eum, nec dimittam (2): « Je l'ai » arrêté, et je ne le laisserai point aller ». Qu'est-ce que ce Tenui? Ce sont les bons mouvemens, les attraits de la grâce, les instructions, tout ce qui nous parle de Jésus-Christ; s'en souvenir, en converser, se renouveler dans l'amour des vérités saintes, dans le désir d'y conformer ses sentimens et sa conduite; se tenir ainsi toujours inviolablement attaché à Jésus-Christ, afin qu'après avoir dit avec vérité durant le cours du voyage: Non dimittam, nous le disions avec assurance dans la gloire.

Parce que nous connoissons Dieu, nous l'aimons; parce que nous ne le comprenons pas, nous l'adorons.

Ce n'est pas Dieu, mais nous qui croissons le par culte que nous lui rendons : nous venons, non pour le faire descendre à nous, mais pour nous élever à lui il ne rebute pas toujours quand il diffère; mais il aime la persévérance, et lui donne tout.

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Veri adoratores adorabunt Patrem in spiritu et veritate (3): « Les vrais adorateurs adoreront le » Père en esprit et en vérité ». Il faut éviter trois foux cultes, l'erreur, l'hypocrisie, la superstition.

ur n'adore pas Dieu tel qu'il est : il n'est tel

l'Eglise catholique. L'hypocrisie ne montre

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