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leurs lettres, mais qu'une grande partie de leur enseignement est restée purement orale. Or, cette partie orale de leur enseignement n'a pas moins d'autorité que la partie écrite. Aussi nous faisons-nous un devoir d'admettre avec respect et soumission la tradition de l'Eglise..... C'est la tradition, ne demandez rien de plus. >>

Question III.

Est-on obligé d'observer les préceptes transmis par tradition comme ceux que les apôtres nous ont laissés par écrit?

L'obligation est la même pour les uns comme pour les autres, si nous devons en croire l'apôtre saint Paul qui a dit : Demeurez fermes, et conservez les traditions que vous avez apprises, soit par nos paroles, soit par notre lettre. C'est pourquoi le même apôtre loue les Corinthiens de ce qu'ils gardaient les règles qu'il leur avait données de vive voix. Ailleurs il avertit les Thessaloniciens de se séparer de ceux d'entre leurs frères qui se conduisaient d'une manière déréglée, au lieu de le faire selon la tradition ou la forme de vie qu'ils avaient reçue des apôtres.

C'est aussi ce que le saint concile de Nicée, septième général, d'accord avec les divines Ecritures, a si bien exprimé par ces paroles : « C'est un devoir pour nous d'observer unanimement et inviolablement les traditions ecclésiastiques, soit transmises par écrit, soit reçues dans l'Eglise par la coutume. » Et nous lisons dans saint Cyprien (1), que « ce que les apôtres ont enseigné sous la dictée de l'Esprit-Saint, n'a pas moins de valeur que ce qu'a enseigné Jésus-Christ même. Car, comme la divinité de l'EspritSaint est égale à celle de Jésus-Christ, ainsi en est-il de l'autorité des institutions qui ont pour auteur l'un ou l'autre » ( III ).

(1) Nous avons vu précédemment que le sermon de ablutione pedum, d'où ces paroles sont extraites, ne paraît pas être de saint Cyprien.

III.

Estne utrumque hoc præceptorum genus observatu necessarium?

Est planè, si doctorem Paulum sequimur præcipientem: State et tenete traditiones quas didicistis, sive per sermonem, sive per epistolam nostram. Unde laudat Corinthios, quòd apostolica præcepta, quæ viva voce tradita jam acceperant, sedulò custodirent. Tum admonet Thessalonicenses, ut ab omni se fratre subducant, qui inordinatè, et non secundùm

traditionem ab apostolis acceptam ambulat.

Atque hoc est, quod sacrosancta synodus nicæna divinæ scripturæ consonans, verbis tam luculentis expressit: Oportet nos ecclesiasticas traditiones, sive scripto, sive consuetudine in Ecclesia retentas, unanimiter et inviolabiliter observare. Et apud Cyprianum legimus, non minus ratum esse, quod dictante Spiritu Sancto apostoli tradiderunt, quàm quod Christus ipse tradidit. Sicut enim par est Spiritui Sancto et Chisto divinitas: ita utriusque in suis institutis æqua est auctoritas et potestas.

TÉMOIGNAGES DE L'ÉCRITURE.

1. II Thessaloniciens, II, 14: « Demeurez fermes et conservez les traditions, etc., » comme dans le corps de la réponse.

2. I Corinthiens, XI, 2, 34: « Je vous loue, mes frères, de ce que vous vous souvenez de moi en toutes choses, et de ce que vous gardez les traditions et les préceptes que je vous ai donnés. -Je réglerai les autres choses, lorsque je serai venu chez vous. >>

3. II Thessaloniciens, III, 6: « Nous vous ordonnons, nos frères, au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ, de vous retirer de tous ceux d'entre vos frères qui se conduisent d'une manière déréglée, et non selon la tradition qu'ils ont reçue de nous. »>

TÉMOIGNAGES DE LA TRADITION.

1. S. CHRYSOSTOME, Hom. IV in secundam ad Thessalonicenses. Ce passage a été cité plus haut, question II, témoignage 8, page 7.

2. THÉOPHYLACTE, in caput sccundum secundæ ad Thessalonicenses, super ea Apostoli verba, Itaque fratres state, etc. C'est ce même passage de saint Chrysostôme répété mot pour mot.

3. Le second concile de Nicée, actione VII in ipsâ definitione : << Si quelqu'un ne se met point en peine de la tradition de l'Eglise, n'importe qu'elle soit écrite ou qu'elle soit appuyée sur la seule coutume, qu'il soit anathème. » Un peu plus haut, le concile avait dit : « Nous convenons unanimement de retenir les traditions ecclésiastiques, soit qu'elles aient été mises par écrit, soit qu'elles reposent sur la coutume: et de ce nombre est la pratique des images. » Le concile ajoute plus bas : « Ceux donc qui oseront penser ou enseigner autrement, ou fouler aux pieds les traditions ecclésiastiques à l'exemple des hérétiques impies, ou les combattre méchamment par des moyens que réprouve la constitution ecclésiastique s'ils sont évêques ou clercs, qu'ils soient déposés; s'ils sont moines ou laïques, qu'ils soient privés de la communion. >>

4. Le concile de Constantinople, huitième général, canon I: « Nous faisons profession d'observer et de garder les règles que l'Eglise catholique et apostolique a reçues, soit des saints et illustres apôtres, soit des conciles orthodoxes tant généraux que particuliers, soit de quelque père ou docteur de l'Eglise; réglant làdessus notre vie et nos mœurs, et déclarant canoniquement soumis, tant aux peines et aux condamnations qu'aux dispositions

favorables établies par ces règles, et tout le corps sacerdotal, et en général tous les chrétiens. Car saint Paul nous avertit formellement de garder les traditions que nous avons reçues, soit de vive voix, soit par écrit, de nos saints prédécesseurs. >>

5. S. CYPRIEN, Serm. de ablutione pedum. C'est le passage cité plus haut, question II, témoignage 6.

Question IV.

Quel moyen avons-nous de discerner les traditions apostoliques et approuvées dans l'Eglise?

Saint Augustin nous trace à ce sujet une règle qui mérite notre attention: « Nous gardons, a-t-il dit, les traditions non écrites que nous trouvons observées par toute la terre, persuadés que des traditions de ce genre nous viennent, ou des apôtres euxmêmes, ou des conciles pléniers, dont l'autorité dans l'Eglise est si grande et à la fois si salutaire. » C'est ainsi que le même saint docteur écrivant contre les donatistes, et dans leurs personnes contre tous les hérétiques du monde, nous donne cet important avis, qu'il est très-sage de considérer comme venant d'autorité apostolique ce que l'on trouve pratiqué de tout temps par toute l'Eglise, sans avoir jamais été établi par aucun concile.

D'accord avec saint Augustin, saint Léon-le-Grand dit à son tour: « On ne doit pas douter que toute coutume pieuse toujours conservée dans l'Eglise ne vienne de la tradition apostolique et de l'enseignement de l'Esprit-Saint (IV). »

TÉMOIGNAGES DE LA TRADITION.

1. S. AUGUSTIN, epist. CXVIII ad Januarium, c. 1. Ce passage a été rapporté tout entier à l'art. II de ce même chapitre, question XI, témoignage 3, tome I, page 401.

IV.

Quomodo cognoscemus quæ sint apostolicæ et probatæ in Ecclesia traditiones?

De his nobis regulam observatu dignam Augustinus præscribit. Illa inquiens, quæ non scripta, sed tradita, custodimus, quæ quidem toto terrarum orbe servantur, datur intelligi, vel ab ipsis apostolis, vel plenariis conciliis, quorum est in Ecclesia saluberrima auctoritas, commendata atque sta

tuta retineri. Sic idem contra donatistas, imò hæreticos omnes disserens, hoc graviter admonet : Quod universa tenet Ecclesia, nec consiliis institutum, sed semper retentum est, non nisi auctoritate apostolica traditum certissimè creditur.

Cui Leo ille Magnus consonans ait : Dubitandum non est, quicquid in Ecclesia in consuetudinem et devotionis retentum, et traditione apostolica, et de Sancti Spiritus prodire doctrina.

2. Le même, Lib. IV contra Donatistas, c. XXIV. C'est le passage qu'on vient de lire dans le corps de la réponse.

3. Ibidem, lib. II, c. VII: « Il y a bien des choses qui ne se trouvent, ni dans les lettres des apôtres, ni dans les conciles tenus depuis, et que cependant, comme nous les voyons observées par toute l'Eglise, nous croyons certainement n'avoir pas d'autre origine. >>

4. Ibidem, lib V, c. XXIII: Il y a bien des choses que pratique l'Eglise entière, et que, pour cette raison, nous croyons à bon droit venir des apôtres, bien que nous ne les trouvions écrites nulle part.

5. S. LÉON-LE-GRAND, Serm. II de jejunio Pentecostes. C'est le passage rapporté dans le corps de la réponse.

Question V.

Quelles sont précisément les traditions apostoliques qui doivent être observées par tous les chrétiens?

Des exemples assez nombreux nous en sont fournis par les saints Pères, par ceux en particulier qui ont fleuri dans les six premiers siècles. Ainsi, c'est en conformité avec la tradition, qu'Origène et saint Augustin enseignent qu'il faut baptiser les enfants; que. saint Denis l'aréopagite et Tertullien font voir que l'on doit faire à l'autel des prières et des oblations pour les morts; que saint Jérôme et saint Epiphane montrent l'obligation d'observer les jeûnes de l'Eglise, particulièrement ceux du carême; que saint Ambroise et saint Chrysostôme relèvent la sublimité des rites solennels, tels qu'ils sont pratiqués dans le saint sacrifice de la messe; que tant de Pères, cités par le second concile de Nicée, sans parler de saint Jean-Damascène, enseignent le devoir de vénérer l'image de Jésus-Christ et celles des saints; enfin, que le grand saint Basile, pour ne pas parler de tant d'autres, veut que, par respect pour la tradition, on retienne l'usage du saint chrême et des autres cérémonies solennelles, employées dans l'administration des sacrements.

Saint Basile ajoute : « Si nous osons une fois répudier des institutions et des coutumes non écrites, comme si à ce titre elles avaient peu de valeur, nous en viendrons insensiblement à improuver les doctrines de l'Evangile même, ou plutôt nous en réduirons à un vain nom la prédication tout entière. Mais à Dieu ne plaise! croyons plutôt faire acte de fidélité à la doctrine des

apôtres, en nous attachant même aux traditions qui ne sont pas écrites» (V).

TÉMOIGNAGES DE LA TRADITION.

1. ORIGÈNE, in caput VI epistola ad Romanos: « L'Eglise a appris des apôtres par tradition à donner le baptême même aux enfants (1). »

2. S. AUGUSTIN, Lib. X de Genesi ad litteram, c. XXIII: « La coutume qu'a l'Eglise notre sainte mère de baptiser les enfants ne doit être ni méprisée, ni regardée comme superflue, ni attribuée à une autre source qu'à la tradition apostolique. »

3. Le même, Lib. IV contra Donatistas, c. XXIV: « Si quelqu'un nous demande de produire quelque autorité divine à l'appui (de notre usage de baptiser les enfants), quoiqu'il n'y ait rien de plus sage que de considérer comme venant d'autorité apostolique ce que l'on trouve pratiqué de tout temps par toute l'Eglise sans avoir jamais été établi par aucun concile; nous répondrons encore, que l'utilité du baptême conféré aux enfants peut s'inférer très-légitimement de l'usage de circoncire les enfants prescrit à l'ancien peuple. »

4. S. DENIS l'aréopagite, Lib. de ecclesiast. hierarchia, c. VII: « Quant à l'explication des prières que le hiérarque prononce sur le défunt, je crois nécessaire de la donner, d'après les enseignements que nous ont transmis nos maîtres inspirés, etc. »

5. TERTULLIEN, Exhortat. ad castitatem, c. 11 : « Vous ne sau

(1) Ecclesia ab apostolis traditionem suscepit, etiam parvulis baptismum dare. »

V.

Cujusmodi sunt traditiones apostolicæ, quæ christianis veniunt observanda?

Exempla satis multa apud Patres extant, et eos quidem, qui vel ante mille annos fidem publicam meruerunt. Nimirum secundùm traditionem Origenes et Augustinus docent, parvulos esse baptizandos.

Dionysius et Tertullianus ostendunt, precationes et oblationes pro defunctis ad altare fieri oportere.

Hinc Hieronymus et Epiphanius statas Ecclesiæ jejunationes, præsertim quadragesimæ observandas esse commonstrant.

Sic etiam Ambrosius et Chrysostomus corum dignitatem adstruunt, quæ in sacro missæ officio solemniter peraguntur.

Tum præter Damascenum Patres, quos nicæna synodus secunda citat, eadem ratione testantur, quòd Christi et sanctorum ejus imagines deceat venerari.

Demum, ut cæteros omitamus, Magnus ille Basilius ob traditionem retineri vult sacrum chrisma, aliasque solemnes cæremonias, quæ sacramentis sanctissimis adhibentur.

Et addit Basilius: Si instituta, consuetudinesque non scriptas tanquam in eis vis magna non insit, semel repudiare aggrediemur, clàm ac pedetentim ratas ipsas Evangelii sententias improbabimus, aut potiùs ad inane nomen ejus prædicationem contrahemus. Sed apostolicum existimo, ait, iis etiam traditionibus, quæ scriptæ non sunt, inhærere.

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