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opposons, qu'il ne vous reste plus qu'à dire que ces livres ont été falsifiés. Quels livres donc pourrons-nous vous faire valoir ou vous alléguer désormais, dans quelles Ecritures irons-nous chercher des témoignages contre vos téméraires assertions, si cette prétention de votre part est une fois admise, ou qu'elle soit jugée avoir quelque valeur ?........ Eh! si un autre venait vous dire avec la même témérité que vous, assez à propos toutefois pour déconcerter la vôtre Ce que vous alléguez en votre faveur, c'est ce qui est faux; ce qui fait contre vous, c'est ce qui est vrai; que feriez-vous pour lui répondre? Lui opposeriez-vous un autre livre, dont tous les mots que vous en liriez pourraient être entendus dans le sens de vos erreurs? Si c'était là ce que vous feriez, vous l'entendriez vous donner un démenti général, et vous dire non d'une partie seulement de ce livre, mais du livre entier : C'est faux. Que feriez-vous alors? de quel côté vous tourneriezvous? Que direz-vous pour lui prouver l'authenticité de ce livre, son antiquité, la suite de la tradition qui vous l'aurait transmis? Quand même vous essayeriez de le faire, tous vos efforts n'aboutiraient à rien. Vous voyez de quel poids est ici l'autorité de l'Eglise catholique, qui repose sur une succession non interrompue d'évêques, depuis les apôtres qui lui ont donné des fondements si solides, jusqu'à nous, en même temps que sur le consentement de tant de peuples. »>

25. Le même, contra Donatistas, lib. VII, c. 53: « Il est pour nous de la prudence de ne point avancer témérairement des assertions qui n'auraient en leur faveur ni le jugement préjudiciel d'un concile particulier, ni le jugement définitif d'un concile général; mais d'affirmer avec confiance au contraire ce que nous voyons confirmé par le consentement de l'Eglise universelle, au gouvernement de laquelle préside Jésus-Christ NotreSeigneur et notre Sauveur. >>

26. Le même, in psalmum 57: « La vérité est au sein de l'Eglise. Quiconque est hors de l'Eglise, est nécessairement hors de la vérité, n'importe qu'il n'y soit jamais entré, ou qu'il en ait été rejeté comme un avorton. »

27. Le canon 38 (al. 36) des apôtres : « Les évêques s'assembleront en concile deux fois chaque année, pour conférer entre eux sur la doctrine, et terminer les contestations qui pourraient s'élever dans l'Eglise. »

28. Le premier concile de Nicée, canon 5 : « Il nous a semblé bon qu'on tienne tous les ans deux conciles en chaque province,

où tous les évêques traiteront en commun ces sortes de questions (touchant les excommuniés), et tous déclareront légitimement excommuniés ceux qui seront reconnus avoir offensé leur évêque, jusqu'à ce qu'il plaise à l'assemblée de prononcer un jugement plus favorable à leur sujet. »

29. Le grand concile de Latran, canon 6 : « Ainsi qu'il a été établi anciennement de toute notoriété par nos pères, les métropolitains n'omettront pas de tenir chaque année des conciles provinciaux avec leurs suffragants, pour y traiter avec exactitude de la répression des désordres et de la réforme des mœurs. »

30. S. JEROME, in caput XVIII Matthæi : « Comme il (JésusChrist) avait dit: S'il n'écoute pas l'Eglise, qu'il soit pour vous comme un païen et un publicain, et que celui qui aurait refusé d'écouter son frère aurait pu répondre ou penser en lui-même : Si vous me méprisez, je vous mépriserai ; si vous me condamnez, je vous condamnerai à mon tour; il confère aux apôtres un pouvoir tout particulier, pour que ceux qui se verront condamnés par une telle autorité sachent bien qu'ici la sentence portée par les hommes est confirmée par la sentence divine, et que tout ce qui est lié sur la terre est lié pareillement dans le ciel. »

31. S. AUGUSTIN, Lib. de fide et operibus, c. 5: « En même temps que ceux à qui est confié le gouvernement de l'Eglise ont le droit de réprimer et de punir les méchants ou les factieux autant que le permet le bien de la paix, il est nécessaire, pour que nous ne nous endormions pas dans l'inaction ou l'indifférence, que nous soyons réveillés par d'autres prescriptions qui nous retiennent dans le devoir, en sorte que marchant dans la voie du Seigneur, et sous sa conduite, avec ce double appui, nous ne laissions ni notre patience dégénérer en faiblesse, ni notre amour pour la discipline s'emporter à des excès de sévérité. »

32. Ibidem, c. 3: « Jésus-Christ n'a pas jugé que la discipline dût être supprimée dans l'Eglise, quand il a dit (MATTH., XVIII, 15-17) : « Si votre frère pèche contre vous, allez lui représenter sa faute en particulier entre vous et lui. S'il vous écoute, vous aurez gagné votre frère. S'il ne vous écoute point, prenez encore avec vous une ou deux personnes, afin que tout soit confirmé par l'autorité de deux ou trois témoins. S'il ne les écoute pas non plus, dites-le à l'Eglise, et s'il n'écoute pas l'Eglise ellemême, qu'il soit à votre égard comme un païen et un publicain. » Puis, pour imprimer la crainte, il a mis en perspective la rigueur des peines en ajoutant (ibid., 18) ces paroles : « Tout ce que vous

aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel, et tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel. » Il défend encore de donner les choses saintes aux chiens (MATTH., VII, 6). Et l'apôtre ne contredit point son divin maître, quand il dit de son côté (I Tim., V, 20): « Reprenez devant tout le monde ceux qui seront coupables de quelque crime, afin que les autres aient de la crainte; » tandis que Notre-Seigneur avait dit : Reprenez-le en particulier entre vous et lui. Car il faut faire les deux, selon que le demande l'état d'infirmité de nos frères, que nous ne devons certainement pas chercher à perdre, mais corriger et guérir, et dont la guérison exige par rapport à chacun un traitement particulier; de même qu'il peut y avoir des raisons de dissimuler et de tolérer des méchants dans l'Eglise, et des raisons aussi de les réprimer et de les punir en les séparant de sa communion. »

33. Le même, Lib. III contra epistolam Parmeniani, c. 2: << Lorsqu'un de nos frères, c'est-à-dire un chrétien, a été surpris dans quelque péché qui le rende digne d'anathème, on doit l'y soumettre pourvu que cela puisse se faire sans danger de schisme, et avec cette charité dont l'Apôtre nous trace ailleurs le caractère, lorsqu'il dit de ne pas traiter comme ennemi celui qu'on corrige, mais comme frère (II Thess., III, 15). Car vous n'êtes pas établis pour détruire, mais pour réformer. S'il refuse de se reconnaître, et de se corriger, il s'excommuniera lui-même, et se séparera de l'unité de l'Eglise par sa propre volonté. Le maître lui-même a dit à ceux de ses serviteurs qui voulaient arracher l'ivraie «< Laissez croître les deux jusqu'à la moisson », en ajoutant pour raison ces paroles : « De peur qu'en voulant arracher l'ivraie, vous n'arrachiez aussi le froment; » montrant assez par là que, lorsque cette crainte n'existe pas, et qu'on est sûr de conserver le froment, c'est-à-dire, lorsque le crime est tellement public et excite tellement l'indignation générale, que personne ou presque personne n'ose en entreprendre la défense, que le schisme en un mot n'est point à craindre, la discipline doit agir alors avec vigueur, l'amendement des coupables étant d'autant plus assuré, que la charité les aura plus efficacement avertis. Or, cela peut se faire sans altérer la paix ni l'unité, sans faire tort, pour ainsi parler, au froment, lorsque la société tout entière des fidèles n'a que de l'horreur pour le crime qui est anathématisé. Car alors, bien loin de fomenter la résistance du coupable, elle prête son concours à l'autorité qui sévit. »

34. S. GRÉGOIRE, Homil. 26 in Evangelia : « Il est incon

testable que les évêques tiennent actuellement dans l'Eglise la place des apôtres; et que ceux qui y sont investis de la puissance du gouvernement ont, comme les apôtres l'avaient eux-mêmes, le droit de lier et de délier : honneur sublime, mais fardeau redoutable! Car il est contradictoire que celui qui ne sait pas se gouverner lui-même, se fasse le juge des autres. Trop souvent cependant il arrive que ces fonctions de juge soient remplies par ceux dont la conduite s'accorde mal avec cet emploi. Et de là tant de condamnations injustes, tant d'absolutions accordées par ceux qui auraient le plus besoin d'en recevoir. Souvent pour lier ou délier les pécheurs, on consulte plutôt son penchant particulier, que l'intérêt de la cause, etc. Il faut donc commencer par l'examen des questions, pour recourir ensuite au pouvoir qu'on a reçu de lier et de délier. On doit voir quelle est la faute, de quel repentir elle a été suivie; et le pasteur ne doit absoudre que ceux que Dieu a visités, en leur accordant la grâce de la componction. Car l'absolution portée par le supérieur ecclésiastique a son effet, lorsqu'elle est l'écho de la décision du juge éternel.... Mais soit que le pasteur lie justement, soit qu'il lie à tort, le troupeau doit toujours redouter la sentence de son pasteur car il est à craindre que le subordonné, lors même qu'il est lié injustement, ne se rende digne par un autre endroit de cette peine même à laquelle il a été d'abord injustement condamné. Le pasteur doit donc également se donner de garde, et d'absoudre, et de lier mal à propos. Quant à celui qui est soumis à son autorité, qu'il craigne d'être lié même à tort; et qu'il prenne garde de critiquer témérairement le jugement que son pasteur aura porté contre lui, de peur que, même lié injustement, il ne devienne coupable d'innocent qu'il était d'abord, par l'orgueil même qui lui aura inspiré la critique du jugement porté contre lui. »

35. S. CHRYSOSTOME, de Sacerdotio, lib. III: « Ce pouvoir de lier, les princes de la terre l'exercent aussi, sans doute, mais sur les corps seulement. Le lien au contraire mis entre les mains des prêtres s'étend à l'âme, et produit ses effets jusque dans le ciel ce que fait le prêtre ici-bas, Dieu le confirme dans le séjour de sa gloire, et le maître ratifie la sentence qu'a prononcée le serviteur. » Le reste de ce passage se trouve déjà rapporté au chapitre du Symbole, question XIX, témoignage 6, tom. I, pag. 125.

Question XVII.

Quel usage y a-t-il à faire et quel fruit à tirer de toute cette doctrine sur les commandements et les traditions de l'Eglise ?

Cette doctrine nous offre toute sorte de précieux avantages à recueillir. Le premier, c'est de nous faire comprendre que notre foi ne dépend pas de la connaissance des saintes lettres toutes seules, ou des seules Ecritures divines. Eh quoi ! dirons-nous en répétant les paroles de saint Irénée, si les apôtres ne nous avaient laissé aucun écrit, ne nous aurait-il pas fallu nous attacher à la tradition, qu'ils ont confiée à ceux qu'ils chargeaient de gouverner à leur place les diverses Eglises? De là aussi ces belles paroles de saint Basile : « Parmi les dogmes qui se conservent et s'enseignent dans l'Eglise, les uns nous ont été donnés par écrit ; les autres nous ont été transmis des apôtres par la voix discrète de la tradition. Les uns et les autres ont la même autorité aux yeux de l'âme fidèle, et pour bien se garder de les contredire, il suffit d'être tant soit peu initié à la connaissance des lois de l'Eglise. >>

Et il ne peut être douteux que Jésus-Christ et ses apôtres n'aient fait et enseigné bien des choses qui, encore qu'elles n'aient pas été écrites, nous intéressent souverainement, nous et tous ceux qui viendront après nous. C'est de ces choses que l'apôtre saint Paul nous dit en général : « Enfin, mes frères, que tout ce qui est véritable et sincère, tout ce qui est honnête, tout ce qui est juste, tout ce qui est saint, tout ce qui peut vous rendre aimable, tout ce qui est d'édification et de bonne odeur, tout ce qui est vertueux, et tout ce qui est louable dans le réglement des mœurs, soit l'entretien de vos pensées. Pratiquez ce que vous avez appris et reçu de moi, ce que vous avez entendu, ce que vous avez vu en moi, et le Dieu de paix sera avec vous. »

Un second avantage, c'est de faire un bon usage de la liberté chrétienne, qui de nos jours plus que jamais sert d'occasion aux hommes trop amis de l'oisiveté et du luxe pour vivre selon la chair, comme dit l'Apôtre (Gal., V, 13), s'abandonnant sous ce prétexte aux plaisirs honteux, et se donnant pour la même cause toute licence d'innover même en matière de religion. Or, les enseignements et les pratiques de l'Eglise, auxquels la doctrine et les préceptes des apôtres servent de base, ont pour effet de réprimer et de corriger ce désir téméraire de nouveautés pro

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