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outre et nous la confèrent très-certainement pour la sanctification de nos âmes. Car les sacrements, autant qu'il est en eux, pour parler comme saint Cyprien, ne peuvent être sans une vertu qui leur soit propre, et les divins mystères conservent leur majesté, lors même qu'ils sont administrés par des indignes.

Dans le sacrement de baptême, par exemple, l'ablution extérieure, qui a pour effet naturel de nettoyer le corps, est un symbole efficace de la purification intérieure, en présentant le témoignage indubitable du changement heureux opéré dans l'âme. De même, dans les autres sacrements, les huiles saintes, les espèces du pain et du vin, et autres semblables matières visibles, ont été convenablement instituées pour nous indiquer et nous conférer en même temps la grâce divine et le salut de notre âme, qui en est l'effet infaillible, à moins que nous n'en approchions dans d'indignes dispositions.

Par le Baptême en effet, nous sommes régénérés et renouvelés; par la Confirmation, nous croissons et nous nous fortifions dans la grâce que nous avons reçue; par l'Eucharistie, nous sommes nourris et sustentés; par la Pénitence, nous recouvrons la santé ou même la vie spirituelle que le péché nous aurait fait perdre; nous recevons de même par les autres sacrements, ainsi que nous le montrerons dans son lieu, des secours analogues à la nature de chacun d'eux (III).

III.

Quid est Sacramentum?

Est divinæ et invisibilis gratiæ externum et visibile signum à Christo institutum, ut per id quisque Dei gratiam accipiat, atque sanctificationem.

Quare non quævis signa sunt, quæ Ecclesiæ sacramenta dicuntur: sed certa, sacrosancta et efficacia signa, christianis ex divina institutione et promissione commendata.

Signa quidem idcirco, quoniam externa quadam specie et similitudine id nobis referunt et declarant, quod per ipsa Deus nobiscum invisibiliter atque spiritualiter agit.

Certa verò, sacrosancta simul et efficacia signa, quoniam indubiè quam gratiam significant, etiam continent conferuntque ad nostram sanctificationem. Sacramenta enim, quantum in se est (ut Cyprianus loquitur), sine propria esse virtute non possunt,

nec ullo modo divina se absentat Majestas mysteriis, quamvis etiam ab indignis administrentur.

Ut exempli causa, in sacramento baptismi exterior ablutio, quæ sordes corporis purgat, efficax est symbolum interioris ablutionis, utpote testimonium præbens indubitatum, quòd spiritualiter anima purificetur. Sic res aliæ visibiles et externæ, ut oleum, panis vinique species, quarum in sacramentis necessarius est usus, aptè nobis constituuntur, tum ad significandum, tum ad conferendum homini divinam gratiam, animæque salutem, modò ad hæc non indignè accedatur.

Per baptismum etiam regeneramur et renovamur per confirmationem augemur et roboramur : per Eucharistiam nutrimur et reficimur: per pœnitentiam restituimur, et sanamur in vita spirituali: in qua per reliqua itidem sacramenta, pro sua cujusque ratione juvamur atque provehimur, suo deinde loco aperiemus.

ut

TÉMOIGNAGES DE L'ÉCRITURE.

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1. Tite, III, 5-6 : « Il nous a sauvés par l'eau de la régénération et par le renouvellement du Saint-Esprit, qu'il a répandu sur nous avec une riche profusion par Jésus-Christ notre Sauveur. >>

2. Romains, VI, 3, 7 : « Nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, nous avons été baptisés en sa mort.-Celui qui est mort est délivré du péché. »

3. I Corinthiens, VI, 9-11: «Ni les fornicateurs, etc.,

ne seront héritiers du royaume de Dieu. — C'est ce que quelquesuns d'entre vous ont été autrefois; mais vous avez été lavés, sanctifiés et justifiés au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ et par l'Esprit de notre Dieu. »

4. JEAN, III, 3: « Si quelqu'un ne renaît de l'eau et du SaintEsprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. »

5. Tite, III, 5 : « Il nous a sauvés par l'eau de la régénération, etc. >>

6. Actes, VIII, 14, 17 : « Les apôtres qui étaient à Jérusalem ayant appris que ceux de Samarie avaient reçu la parole de Dieu, etc. Alors ils leur imposaient les mains, et ils recevaient le Saint-Esprit. >>

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7. Ibidem, I, 8: « Vous recevrez la vertu du Saint-Esprit qui descendra sur vous, et vous me rendrez témoignage dans Jérusalem, et dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre. »

8. Luc, XXIV, 49: « Je vais vous envoyer le don que mon Père vous a promis; cependant tenez-vous dans la ville, jusqu'à ce que vous soyez revêtus de la force d'en-haut. »

9. JEAN, VI, 52, 56, 58-59 : « Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement et le pain que je donnerai, c'est ma chair pour la vie du monde. Ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage. Celui qui me mange, vivra aussi par moi. — Celui qui mange ce pain vivra éternellement. >>

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10. Ibidem, XX, 23: Les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez, et ils seront retenus à ceux à qui vous les retiendrez. >>

TÉMOIGNAGES DE LA TRADITION.

1. S. BERNARD, Serm. de cœnd Domini : « On appelle sacrement ou un signe sacré, ou un secret religieux... Aux approches

de sa passion, Notre-Seigneur s'occupa de pourvoir ses disciples d'une multitude de grâces, qu'il lui plut d'attacher, tout invisibles qu'elles sont par leur nature, à des signes visibles. C'est dans ce but qu'il institua tous les sacrements. Chaque grâce particulière eut dès-lors son sacrement ou son signe particulier. »

2. S. AUGUSTIN, Lib. X de Civitate Dei : « Le sacrifice visible est le sacrement ou signe sacré du sacrifice invisible. »>

3. Le même, Lib. III de Doctrinâ christianá, c. 9: C'est le passage cité plus haut, question II, témoignage 5, page 145.

4. S. AMBROISE, Lib. IV, de sacramentis, c. 4: « Quel est l'auteur des sacrements, sinon le Seigneur Jésus? C'est du ciel que ces sacrements nous ont été apportés. »

5. Le concile de Florence, dans le décret d'Eugène IV aux Arméniens (1): « Les sacrements de l'ancienne loi ne produisaient pas la grâce, mais figuraient seulement qu'elle serait donnée en vertu des mérites du Christ. Nos sacrements au contraire contiennent la grâce, et la confèrent à ceux qui les reçoivent dignement. >>

6. Le concile de Trente, session VII, canon 1 des Sacrements en général : « Si quelqu'un dit que les sacrements de la nouvelle loi n'ont pas été institués par Notre-Seigneur Jésus-Christ, ou qu'il y en a plus ou moins de sept, qui sont le Baptême, la Confir mation, l'Eucharistie, la Pénitence, l'Extrême-Onction, l'Ordre et le Mariage; ou que quelqu'un de ces sept n'est pas proprement et véritablement un sacrement: qu'il soit anathème. »

Canon 2: « Si quelqu'un dit que les sacrements de la nouvelle loi ne diffèrent des sacrements de la loi ancienne, qu'en ce que les cérémonies et les pratiques extérieures en sont différentes qu'il soit anathème. >>

Canon 6 « Si quelqu'un dit que les sacrements de la nouvelle loi ne contiennent pas la grâce qu'ils signifient; ou qu'ils ne confèrent pas cette grâce à ceux qui n'y mettent point d'obstacle, comme si c'était seulement des signes extérieurs de la justice, ou de la grâce qui a été reçue par la foi, ou de simples marques distinctives de la religion chrétienne, par lesquelles on reconnaît dans le monde les fidèles d'avec les infidèles qu'il soit anathème. >>

Canon 7 « Si quelqu'un dit que la grâce, en tant que son effet dépend de Dieu, n'est pas donnée à tout le monde ni tou

(1) Cf. LABBE, Conc., t. XIII, col. 534.

jours par ces sacrements, quand même on les recevrait avec toutes les conditions requises; mais qu'elle n'est donnée que quelquefois et à quelques-uns : qu'il soit anathème. »>

Canon 8 « Si quelqu'un dit de ces mêmes sacrements de la nouvelle loi, qu'ils ne confèrent pas la grâce par la vertu même qu'ils contiennent; mais que la seule foi aux promesses de Dieu suffit pour obtenir la grâce qu'il soit anathème. >>

7. S. AUGUSTIN, Epist. 23 ad Bonifacium : « Si les sacrements n'avaient pas quelque ressemblance avec les choses dont ils sont les sacrements, ce ne serait plus des sacrements. >>

8. Le même, Lib. de catechizandis rudibus, c. 26: «< Après qu'on lui aura bien inculqué (au catéchumène) que ces signes de choses divines, tout visibles qu'ils sont, se rapportent à des choses invisibles qu'on honore en eux..... »

9. Le même, in psalmum 73: « Il y a des sacrements qui causent par eux-mêmes le salut, comme il y en a d'autres qui ne font que promettre le Sauveur. Les sacrements de la nouvelle alliance causent par eux-mêmes le salut; ceux de l'ancienne ne faisaient que promettre le Sauveur. Les sacrements ont été changés, et sont devenus plus faciles, moins nombreux, plus salutaires, plus avantageux. »

10. Le même, in psalmum 77 (1): « Quoique les sacrements fussent communs à tous, la grâce n'était pas à tous commune et par cette grâce j'entends la vertu des sacrements. >>

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11. Le même, contra Faustum manichæum, lib. XIX, c. 11: << Les sacrements ont une vertu merveilleuse, et on ne saurait les mépriser sans sacrilége. Car il y a de l'impiété à mépriser ce que la piété réclame comme lui étant rigoureusement indispensable. >>>

12. Le même, ibidem, c. 13: « Les premiers sacrements ont été abrogés, parce que ce dont ils étaient la figure a eu son accomplissement; et d'autres leur ont été substitués qui sont plus efficaces, plus utiles, en plus petit nombre, et qui s'obtiennent à moins de frais. »

13. Ibidem, c. 16: « Que sont en effet tous ces sacrements matériels, sinon des choses visibles qui ont une sorte de langage, langage sacré sans doute, mais de nature muable et passagère ? Car si Dieu est éternel, l'eau du baptême, et les autres céré

(1) Cf. Opera S. Augustini, t. IV, page 815, édition de Montfaucon ; col. 1166, édition de Gaume.

monies qui accompagnent ce sacrement, ne sont pas éternelles pour cela; et d'un autre côté, si ces paroles rapides et qui nous font entendre le nom de Dieu n'étaient pas prononcées, il n'y aurait pas de consécration (ou de sacrement). Ces actions sont transitoires, des sons qui s'évanouissent aussitôt; mais leur vertu n'en est pas moins permanente, et le don spirituel, qui nous est accordé par leur moyen, a son effet pour l'éternité. »

14. S. CYPRIEN, Serm. de cœna Domini, comme dans le corps de la réponse.

15. S. AUGUSTIN, contra Donatistas, lib. III, c. 10: « Le baptême de Jésus-Christ formulé avec les paroles de l'Evangile est toujours saint, quand bien même il serait administré par des adultères, et conféré à des adultères : sa sainteté intrinsèque ne saurait être viciée par l'impudicité personnelle de ceux qui le reçoivent ou qui l'administrent, et il conserve toujours sa divine vertu, soit pour le salut de ceux qui le reçoivent bien disposés, soit pour la perte de ceux qui le reçoivent mal. Si la lumière du soleil, ou même celle d'un simple flambeau, ne contracte aucune souillure de la fange sur laquelle elle se porte, comment le baptême de Jésus-Christ pourrait-il être souillé par les mauvaises dispositions de ceux qui le reçoivent? >>

16. Le même, contra Donatistas, lib. V, c. 20: « Si Dieu prête sa vertu aux sacrements, et qu'ils soient administrés avec les paroles qu'il a instituées, quels que soient d'ailleurs ceux qui les administrent, ils sont toujours saints, comme ceux à qui ils sont inutiles à cause des mauvaises dispositions avec lesquelles ils les reçoivent, restent toujours mauvais. >>

17. TERTULLIEN, Lib. de resurrectione carnis, c. 8; c'est le passage cité plus haut, question II, témoignage 8, page 146.

18. S. PROSPER, Sententia 69, ex Augustino in psalmum 142 desumpta : « Le sacrement de la piété peut être reçu par un indigne, mais pour sa condamnation. Car ce qui est bon ne peut convenir à celui qui est mal disposé pour le recevoir. »>

19. Le concile de Florence, dans le décret d'Eugène IV aux Arméniens (1) : « De ces sept sacrements, les cinq premiers ont pour objet le bien spirituel particulier à l'individu qui le reçoit ; les deux derniers, le bon gouvernement de l'Eglise et la multiplication de ses enfants. Par le Baptême en effet, nous renaissons à la vie de la grâce. Par la Confirmation, nous croissons en grâce

(1) Cf. LABBE, Conc., t. XIII, col. 534-535.

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