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DE LA

DOCTRINE CHRÉTIENNE.

PREMIÈRE PARTIE.

PRINCIPES DE LA SAGESSE CHRÉTIENNE.

CHAPITRE III.

ARTICLE III. DES COMMANDEMENTS DE L'ÉGLISE.

Question I.

Y a-t-il pour les chrétiens d'autres commandements à observer que ceux du Décalogue ?

Outre le Décalogue, dont nous venons de parler, il y a certainement d'autres commandements à observer pour chacun de nous, puisque notre divin législateur et maître ne nous a pas seulement recommandé les préceptes contenus dans le Décalogue, mais qu'il nous a ordonné de plus d'obéir généralement à toutes les instructions de ses apôtres et de son Eglise.

De là ces sentences évangéliques: Comme mon père m'a envoyé, je vous envoie de même. Celui qui vous écoute m'écoute, et celui qui vous méprise me méprise. Si votre frère ne vous écoute pas, dites-le à l'Eglise, et s'il n'écoute pas l'Eglise, qu'il soit pour vous comme un païen et un publicain. Paroles par lesquelles Jésus-Christ défère et ordonne de déférer l'autorité suprême et définitive à l'Eglise, c'est-à-dire à ses chefs et à ses pasteurs, comme l'explique saint Chrysostôme, et comme le prouve d'ailleurs et le fait voir clairement toute la suite du texte.

Ce n'est donc pas sans sujet qu'il est écrit de l'apôtre saint Paul, qu'il traversait la Syrie et la Cilicie, confirmant les églises,

et leur ordonnant de garder les règlements des apôtres et des an

ciens (1).

TÉMOIGNAGES DE L'ÉCRITURE.

1. JACQUES, IV, 12: « Il n'y a qu'un législateur et qu'un juge, qui peut sauver et qui peut perdre. »

2. MATTHIEU, XXIII, 10 : « Vous n'avez qu'un maître, qui est le Christ. >>

3. Ibidem, XIX, 17-19 : « Si vous voulez entrer dans la vie, gardez les commandements, et le jeune homme lui dit : Quels commandements? Jésus lui répartit: Vous ne tuerez point; vous ne commettrez point d'adultères; vous ne déroberez point; vous ne porterez point de faux témoignages:-Honorez votre père et votre mère, et aimez votre prochain comme vous-même. »

4. JEAN, XX, et XVII; Luc, X; MATTHIEU, XVIII. (Voir ces textes rapportés dans le corps de la réponse.)

5. III Rois, VIII, 14 : « Et le roi se tournant vers toute l'assemblée d'Israël, lui souhaita les bénédictions du ciel car tout Israël était assemblé en ce lieu-là »>

6. Actes, XV, 40-41 : « Paul ayant choisi Silas, partit avec lui, après avoir été recommandé à la grâce de Dieu par les frères.

Il traversa la Syrie et la Cilicie, confirmant les églises, et leur ordonnant de garder les préceptes des apôtres et des anciens. >>

7. Actes, XVI, 4 : « Tandis que Paul et Silas allaient de ville en ville, ils donnaient pour règle aux fidèles de garder les ordonnances qui avaient été établies par les apôtres et par les anciens de Jérusalem. >>>

TÉMOIGNAGES DE LA TRADITION.

1. S. CHRYSOSTOME, in Matth. hom. LXI: « S'il ne vous écoute pas, dites-le à l'Eglise, c'est-à-dire aux évêques et aux pasteurs.»> 2. S. BASILE, c. 30, constitut. monast. : « S'il refuse le remède

I.

Ecclesiæ. Si autem Ecclesiam non audie

Suntne præter Decalogum alia præcepta rit, sit tibi sicut ethnicus et publicanus.

christianis observanda?

Sunt utique, quando legislator et magister noster Christus non solùm docuit præcepta Decalogi, sed etiam in universum præcepit, quæ ad obedientiam apostolicis et ecclesiasticis mandatis præstandam spectant.

Hinc stant evangelicæ illæ sententiæ: Sicut misit me Pater, et ego mitto vos. Qui vos audit, me audit: et qui vos spernit, me spernit. Si non audierit eos, dic

Ubi summum, atque extremum judicium Christus defert, deferrique jubet ad Ecclesiam, id est, ad Ecclesiæ præpositos et rectores, sicut Chrysostomus interpretatur, et verba Evangelii mox sequentia declarant atque convincunt.

Proinde nec frustra scriptum est de apostolo Paulo: Perambulat Syriam, et Ciliciam, confirmans ecclesias, præcipiens custodire præcepta apostolorum et seniorum.

qu'on lui offre en secret, il faut avoir recours à ceux de nos frères qui ont la réputation d'être les plus habiles, comme il est marqué dans l'Evangile S'il ne vous écoute pas, etc. S'il refuse encore d'écouter ces derniers, il est alors indispensable de faire connaître le mal à l'évêque même. »

3. THÉOPHYLACTE, in cap. XVIII Matthæi : « S'il ne vous écoute pas, même après que vous aurez amené avec vous deux ou trois témoins, ne vous faites pas scrupule de porter sa faute à la connaissance des pasteurs de l'Eglise. »>

4. EUTHYME, in idem caput Matthæi : << Ici sous le nom d'Eglise, Jésus-Christ entend ceux qui dans l'Eglise sont chargés de gouverner les fidèles. Dénoncez-leur la mauvaise conduite de votre frère; peut-être que le respect que lui inspirera leur dignité l'engagera à se conduire mieux. >>

Question II.

Quels sont ces préceptes des apôtres et des anciens que saint Paul a ordonné de garder?

Saint Denis l'aréopagite, disciple de saint Paul, dit que ces règlements sont de deux espèces, les uns étant écrits, les autres étant restés non écrits. On doit appliquer à l'une comme à l'autre de ces deux espèces ce que dit l'évangéliste saint Jean : Celui qui connaît Dieu nous écoute; celui qui n'est pas de Dieu ne nous écoute point. C'est par là que nous connaissons l'esprit de vérité et l'esprit d'erreur.

Et quant à la première espèce de ces règlements, qui sont les réglements écrits, il est aisé de la connaître, puisqu'elle est tout entière renfermée dans les livres canoniques.

Pour la seconde, elle embrasse les instructions et les statuts, qu'on a coutume de comprendre sous le nom générique de tradition, et qui sont désignés sous ce nom par les Pères. Car, à la différence des premiers, ils n'ont pas été donnés par écrit, mais de vive voix, et sont parvenus ainsi jusqu'à nous en passant comme de main en main, d'une génération à une autre, sous la garantie des pasteurs de l'Eglise (II).

II.

Cujusmodi porrò sunt apostolorum seniorumque præcepta, quæ Paulus custodire jussit?

|scripta, partim non scripta esse. Ad utrumque genus pertinet, quod Joannes affirmat evangelista: Qui novit Deum, audit nos: qui non est ex Deo, non audit nos in hoc cognoscimus spiritum veritatis, et

Pauli discipulus Dionysius Areopagita | spiritum erroris. testatur, duplicis ea generis: utpote partim

Ac primum quidem genus, quod literis

TÉMOIGNAGES DE L'ÉCRITURE.

S. JEAN, IV, 6. C'est le passage rapporté dans le corps de la réponse.

TÉMOIGNAGES DE LA TRADITION.

1. S. DENIS l'aréopagite, Lib. de ecclesiasticâ hierarchiá, c. 1 « Nos premiers pères dans la hiérarchie....., selon de saintes ordonnances, et en des enseignements écrits et non écrits, nous ont fait entendre par des images sensibles ce qui est céleste, par la variété et la multiplicité ce qui est parfaitement un, par les choses humaines ce qui est divin, par la matière ce qui est incorporel, et par ce qui nous est familier les secrets du monde supérieur. »

2. S. BASILE, Lib. de Spiritu sancto, c. 27: « Des dogmes qu'enseigne l'Eglise, les uns nous ont été transmis par écrit, les autres nous sont venus des apôtres par le canal secret de la tradition. Les uns et les autres ont une égale autorité pour nous former à la piété, et on se gardera bien de s'inscrire contre, pour peu qu'on soit instruit des lois de l'Eglise. Car si nous voulions rejeter comme de peu d'importance tous les usages dont l'Ecriture ne dit rien, il nous faudrait condamner par une témérité inouïe des choses que l'Evangile nous déclare être nécessaires au salut, et même réduire à un vain nom la prédication même de la foi. Un de ces usages, pour commencer par le plus généralement pratitiqué, c'est de marquer du signe de la croix ceux qui ont mis leur espérance en Jésus-Christ; où le trouve-t-on enseigné par écrit? Un autre, c'est de nous tourner vers l'Orient pour prier; où avons-nous pris cela dans l'Ecriture? Les paroles d'invocation dont nous nous servons en montrant le pain eucharistique et le calice de bénédiction, dans quels écrits des saints les trouvonsnous? Car nous ne nous contentons pas de ce qui se trouve dans l'Apôtre ou dans les évangélistes; mais nous y ajoutons, et avant et après, beaucoup de formules, que nous ne savons que par tradition, et qui servent à relever l'importance du mystère. Nous consacrons l'eau du baptême, l'huile des onctions, la personne même du baptisé ; mais en vertu de quels écrits ? N'est-ce pas plutôt en vertu d'une tradition secrète ? Quelle écriture a jamais

mandatur, scriptisque legibus constat, satis est perspicuum, quia libris canonicis

constat.

Posterius verò circa præcepta et instituta ea versatur, quæ uno traditionum

nomine comprehendi, et sic à Patribus nuncupari solent. Non enim scripto, ut superiora, sed viva voce tradita, et veluti per manus à majoribus ad nos transmissa, Ecclesiæque commendata retinentur.

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