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NOTE B, page 24.

Monuments détruits dans l'abbaye de Saint-Denis, les 6, 7 et 8 août 1793.

Nous donnerons ici au lecteur des notes bien précieuses sur les exhumations de Saint-Denis: elles ont été prises par un religieux de cette abbaye, témoin oculaire de ces exhumations.

SITUATION DES TOMBEAUX.

Dans le sanctuaire du côté de l'épitre.

Le tombeau du roi Dagobert Ier, mort en 638, et les deux statues de pierre de liais, l'une couchée, l'autre en pied, et celle de la reine Nantilde sa femme, en pied.

On a été obligé de briser la statue couchée de Dagobert, parce qu'elle faisoit partie du massif du tombeau et du mur : on a conservé le reste du tombeau, qui représente la vision d'un ermite, au sujet de ce que l'on dit être arrivé à l'ame de Dagobert après sa mort, parce que ce morceau de sculpture peut servir à l'histoire de l'art et à celle de l'esprit humain.

Dans la croisée du chœur, du côté de l'épitre, le long des grilles.

Le tombeau de Clovis II, fils de Dagobert, mort en 662. Ce tombeau étoit de pierre de liais.

Celui de Charles Martel, père de Pépin, mort en 744. Il étoit en pierre. Celui de Pépin son fils, premier roi de la deuxième race, mort en 768. A côté, celui de Berthe ou Bertrade sa femme, morte en 785.

Du côté de l'évangile, le long des grilles.

Le tombeau de Carloman, fils de Pépin, et frère de Charlemagne, mort en 771; et celui d'Hermentrude, femme de Charles-le-Chauve, à côté, laquelle mourut en 869. Ces deux tombeaux en pierre.

Du côté de l'épitre.

Le tombeau de Louis III, fils de Louis-le-Bègue, mort en 882; et celui de Carloman, frère de Louis III, mort en 884. L'un et l'autre en pierre.

Du côté de l'évangile.

Le tombeau d'Eudes-le-Grand, oncle de Hugues Capet, mort en 899; et celui de Hugues Capet, mort en 4033.

Celui de Henri Ier, mort en 1060; de Louis VI, dit le Gros, mort en 1437; et celui de Philippe, fils aîné de Louis-le-Gros, couronné du vivant de son père, mort en 1434.

Celui de Constance de Castille, seconde femme de Louis VII, dit le Jeune, morte en 1159.

Tous ces monuments étoient en pierre, et avoient été construits sous le règne de saint Louis, au treizième siècle. Ils contenoient chacun deux petits cercueils de pierre, d'environ trois pieds de long, recouverts d'une pierre en dos d'âne, où étoient renfermées les cendres de ces princes et princesses.

Tous les monuments qui suivoient étoient de marbre, à l'exception de deux qu'on aura soin de remarquer: ils avoient été construits dans le siècle où ont vécu les personnages dont ils contenoient les cendres.

Dans la croisée du chœur, du côté de l'épître.

Le tombeau de Philippe-le-Hardi, mort en 1285, et celui d'Isabelle d'Aragon, sa femme, morte en 1272. Ces deux tombeaux étoient creux, et contenoient chacun un coffre de plomb, d'environ trois pieds de long sur huit pouces de haut. Ils renfermoient les cendres de ces deux époux.

Celui de Philippe IV, dit le Bel, mort en 1314.

Côté de l'évangile.

Louis X, dit le Hutin, mort en 1516, et celui de son fils posthume (Jean, que la plupart des historiens ne comptent pas au nombre des rois de France), mort la même année que son père, et

quatre jours après sa naissance, pendant lequel temps il porta le titre de roi.

Aux pieds de Louis-le-Hutin, Jeanne, reine de Navarre, sa fille, morte en 1549.

Dans le sanctuaire, du côté de l'évangile.

Philippe V, dit le Long, mort le 3 janvier 1521, avec le cœur de sa femme, Jeanne de Bourgogne, morte le 21 janvier 1329; Charles IV, dit le Bel, mort en 1327, et Jeanne d'Évreux sa femme,

morte en 1370.

Chapelle de Notre-Dame-la-Blanche, du côté de l'épitre.

Blanche, fille de Charles-le-Bel, duchesse d'Orléans, morte en 1592, et Marie sa sœur, morte en 1341; plus bas, deux effigies de ces deux princesses, en pierre, adossées aux piliers de l'entrée de la chapelle.

Dans le sanctuaire de cette chapelle, côté de l'évangile.

Philippe de Valois, mort en 1551, et Jeanne de Bourgogne, sa première femme, morte en 1348.

Blanche de Navarre, sa deuxième femme, morte en 1398. Jeanne, fille de Philippe de Valois et de Blanche, morte en 1375; plus bas, deux effigies en pierre, de Blanche et Jeanne, adossées aux piliers du bas de ladite chapelle.

Chapelle de saint Jean-Baptiste, dite des Charles.

Charles V, surnommé le Sage, mort en 1580, et Jeanne de Bourbon, sa femme, morte en 1578.

Charles VI, mort en 1422, et Isabeau de Bavière, sa femme, morte en 1455.

Charles VII, mort en 1461, et Marie d'Anjou sa femme, morte en 1465.

Revenus dans le sanctuaire, du côté du maître-autel, côté de l'évangile, le roi Jean, mort en Angleterre, prisonnier, en 1564.

Au bas du sanctuaire et des degrés, du côté de l'évangile, le

massif du monument de Charles VIII, mort en 4498, dont l'effigie et les quatre anges, qui étoient aux quatre coins, avoient été retirés en 1792, a été démoli le 8 août 1795.

Dans la chapelle de Notre-Dame-la-Blanche étoient les deux effigies, en marbre blanc, de Henri II, mort en 1559, et de Catherine de Médicis sa femme, morte en 1589; l'un et l'autre revêtus de leurs habits royaux, couchés sur un lit recouvert de lames de cuivre doré, aux chiffres de l'un et de l'autre, et ornés de fleursde-lis. Dans la chapelle des Charles, le tombeau de Bertrand du Guesclin, mort en 1580.

Nota. Ce tombeau, qui n'avoit pas été compris dans le décret, avoit été détruit par les ouvriers le 7 août; mais on a rapporté son effigie dans la chapelle de Turenne, en attendant qu'il fût transporté à sa destination.

Nota. Les cendres des rois et reines renfermées dans les cercueils de pierre ou de plomb des tombeaux creux mentionnés cidessus, ont été déposées, comme il a été dit ci-devant, dans l'endroit où avoit été érigée la tour des Valois, attenant à la croisée de l'église, du côté du septentrion, servant alors de cimetière. Ce magnifique monument avoit été détruit en 1719.

L'on n'a trouvé que très peu de chose dans les cercueils des tombeaux creux; il y avoit un peu de fil d'or faux dans celui de Pépin. Chaque cercueil contenoit la simple inscription du nom sur une lame de plomb, et la plupart de ces lames étoient fort endommagées par la rouille.

Ces inscriptions, ainsi que les coffres de plomb de Philippe-leHardi et d'Isabelle d'Aragon, ont été transportés à l'Hôtel-de-Ville, et ensuite à la fonte. Ce qu'on a trouvé de plus remarquable est le sceau d'argent, de forme ogive, de Constance de Castille, deuxième femme de Louis VII, dit le Jeune, morte en 1460: il pèse trois onces et demie; on l'a déposé à la municipalité pour être remis au cabinet des antiques de la Bibliothèque du Roi.

Le nombre des monuments détruits du 6 au 8 août 1793, au soir, qu'on a fini la destruction, monte à cinquante et un : ainsi, en trois jours, on a détruit l'ouvrage de douze siècles.

P. S. Le tombeau du maréchal de Turenne, qui avoit été conservé intact, fut démoli en avril 1796, et transporté aux Petits-Augustins, au faubourg Saint-Germain, à Paris, où l'on rassemble tous les monuments qui méritent d'être conservés pour les arts.

L'église, qui étoit toute couverte en plomb, ne fut découverte, et

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le plomb porté à Paris, qu'en 1795; mais, le 6 septembre 1796, on a apporté de la tuile et de l'ardoise de Paris, pour, dit-on, la recouvrir, afin de conserver ce magnifique monument.

Les superbes grilles de fer, faites en 1702, par un nommé Pierre Denys, tres habile serrurier, ont été déposées et transportées à la bibliothèque du collége Mazarin, à Paris, en juillet 1796.

Ce même serrurier avoit fait de pareilles grilles pour l'abbaye de Chelles, lorsque madame d'Orléans en étoit abbesse.

Extraction des corps des rois, reines, princes et princesses, ainsi que des autres grands personnages qui étoient enterrés dans l'église de l'abbaye de Saint-Denis en France, faite en octobre 1793.

Le samedi 12 octobre 1793, on a ouvert le caveau des Bourbons, du côté des chapelles souterraines, et on a commencé par en tirer le cercueil du roi Henri IV, mort le 14 mai 1610, âgé de cinquantesept ans.

Remarques. Son corps s'est trouvé bien conservé, et les traits du visage parfaitement reconnoissables. Il est resté dans le passage des chapelles basses, enveloppé de son suaire, également bien conservé. Chacun a eu la liberté de le voir jusqu'au lundi matin 14, qu'on l'a porté dans le chœur, au bas des marches du sanctuaire, où il est resté jusqu'à deux heures après midi, qu'on l'a déposé dans le cimetière dit des Valois, ainsi qu'il a été ci-devant dit, dans une grande fosse creusée dans le bas dudit cimetière, à droite, du côté du nord.

Le lundi 14 octobre 1793.

Ce jour, après le dîner des ouvriers, vers les trois heures après midi, on continua l'extraction des autres cercueils des Bourbons. Celui de Louis XIII, mort en 4643, âgé de quarante-deux ans. Celui de Louis XIV, mort en 1715, âgé de soixante-dix-sept

ans.

De Marie de Médicis, deuxième femme de Henri IV, morte en 1642, âgée de soixante-huit ans.

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