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CHAPITRE II.

CLERGÉ SÉCULIer.

HIERARCHIE.

Le Christ, ayant laissé ses enseignements à ses disciples, monta sur le Tabor et disparut. Dès ce moment, l'Église subsiste dans les apôtres : elle s'établit à la fois chez les Juifs et chez les Gentils. Saint Pierre, dans une seule prédication, convertit cinq mille hommes à Jérusalem, et saint Paul reçoit sa mission pour les nations infidèles. Bientôt le prince des apôtres jette dans la capitale de l'empire romain les fondements de la puissance ecclésiastique'. Les premiers Césars régnoient encore, et déja circuloit au pied de leur trône, dans la foule, le pretre inconnu qui devoit les remplacer au Capitole. La hiérarchie commence; Lin succède à Pierre, Clément à Lin: cette chaîne de pontifes, héritiers de l'autorité apostolique, ne s'interrompt plus pendant dix-huit siècles, et nous unit à Jésus-Christ'.

Avec la dignité épiscopale, on voit s'établir dès le principe les deux autres grandes divisions de la hiérarchie, le sacerdoce et le diaconat. Saint Ignace ex

1. Voyez la note E, à la fin du volume.

2. Voyez la note F, à la fin du volume,

horte les Magnésiens à agir en unité avec leur évéque qui tient la place de Jésus-Christ, leurs prêtres, qui représentent les apôtres, et leurs diacres qui sont chargés du soin des autels 1. Pie, Clément d'Alexandrie, Origène et Tertullien confirment ces degrés 2. Quoiqu'il ne soit fait mention, pour la première fois, des métropolitains ou des archevêques qu'au concile de Nicée, néanmoins ce concile parle de cette dignité comme d'un degré hiérarchique établi depuis long-temps. Saint Athanase * et saint Augustin * citent des métropolitains existants avant la date de cette assemblée. Dès le second siècle, Lyon est quafié, dans les actes civils, de ville métropolitaine, et saint Irenée, qui en étoit évêque, gouvernoit toute l'Église (napoxiov) gallicane ‘.

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Quelques auteurs ont pensé que les archevêques même sont d'institution apostolique'; en effet, Eusèbe et saint Chrysostome disent que Tite, évêque, avoit la surintendance des évêques de Crète3.

Les opinions varient sur l'origine du patriarcat; Baronius, de Marca et Richerius la font remonter

1. IGNAT., Ep. ad Magnes., no vi.

2. Pius, ep. u; CLEM. ALEX., Strom. lib. vi, pag. 667; ORIG., hom. II, in Num., hom. in Cant.; TERTULL., de Monogam., cap. xi, de Fuga, XLI; de Baptismo, cap. xvII.

3. Conc. Nicen., ean. vi.

4. ATHAN., de Sentent. Dionys., t. 1, pag. 552,

5. AUG., Brevis Collat. tert. die, cap. xvi.

6. EUSEB. H. E., lib. v, cap. xxш. De apoxíov nous avons fait paroisse. 7. USHER., de Orig. Epic. et Metrop. Revereg. cod. can, vind. lib. 11, cap. VI, no 12; HAMM., Pref. to Titus i Dissert, 4 cont. Blondel, cap. v. 8. EUSEB., H. E., lib. 11, eap. IV; CHRYS., Hom, 1, in Tit.

aux apôtres; mais il paroît néanmoins qu'il ne fut établi dans l'Église que vers l'an 385, quatre ans après le concile général de Constantinople.

Le nom de cardinal se donnoit d'abord indistinctement aux premiers titulaires des églises'. Comme ces chefs du clergé étoient ordinairement des hommes distingués par leur science et leur vertu, les papes les consultoient dans les affaires délicates; ils devinrent peu à peu le conseil permanent du SaintSiége, et le droit d'élire le souverain pontife passa dans leur sein, quand la communion des fidèles devint trop nombreuse pour être assemblée.

Les mêmes causes qui avoient donné naissance aux cardinaux près des papes produisirent les chanoines près des évêques : c'était un certain nombre de prêtres qui composoient la cour épiscopale. Les affaires du diocèse augmentant, les membres du Synode furent obligés de se partager le travail. Les uns furent appelés vicaires, les autres grands-vicaires, etc., selon l'étendue de leur charge. Le conseil entier prit le nom de chapitre, et les conseillers celui de chanoines, qui ne veut dire qu'administrateur canonique.

De simples prêtres, et même des laïques, nommés par les évêques à la direction d'une communauté religieuse, furent la source de l'ordre des abbés. Nous verrons combien les abbayes furent utiles aux lettres, à l'agriculture, et en général à la civilisation de l'Europe.

1. HÉRICOURT, Lois eccl. de Franc., pag. 205.

Les paroisses se formèrent à l'époque où les ordres principaux du clergé se subdivisèrent. Les évêchés étant devenus trop vastes pour que les prêtres de la métropole pussent porter les secours spirituels et temporels aux extrémités du diocèse, on éleva des églises dans les campagnes. Les ministres attachés à ces temples champêtres ont pris long-temps après le nom de curé, peut-être du latin cura, qui signifie soin, fatigue. Le nom du moins n'est pas orgueilleux, et on auroit dû le leur pardonner puisqu'ils en remplissoient si bien les conditions'.

Outre ces églises paroissiales, on bâtit encore des chapelles sur le tombeau des martyrs et des solitaires. Ces temples particuliers s'appeloient martyrium ou memoria; et, par une idée encore plus douce et plus philosophique, on les nommoit aussi cimetière, d'un mot grec qui signifie sommeil.

Enfin, les bénéfices séculiers dûrent leur origine aux agapes, ou repas des premiers chrétiens. Chaque fidèle apportoit quelques aumônes pour l'entretien de l'évêque, du prêtre et du diacre, et pour le soulagement des malades et des étrangers'. Des hommes riches, des princes, des villes entières, donnèrent dans la suite des terres à l'Église, pour remplacer ces aumônes incertaines. Ces biens partagés en divers lots, par le conseil des supérieurs ecclésiastiques, prirent le nom de prébende, de canonicat,

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1. S. ATHANASE, dans sa seconde Apologie, dit que de son temps il avoit déjà dix églises paroissiales établies dans le Maréotis, qui relevoit du diocèse d'Alexandrie.

2. FLEURY, Hist. eccl.

3. S. JUST., Apol.

de commande, de bénéfices-cures, de bénéfices-manuels, simples, claustraux, selon les degrés hiérarchiques de l'administrateur aux soins duquel ils furent confiés1.

Quant aux fidèles en général, le corps des chrétiens primitifs se distinguoit en яσтоi, croyants ou fidèles, et xatexovμevor, catéchumènes. Le privilége des croyants étoit d'être reçus à la sainte table, d'assister aux prières de l'Église, et de prononcer l'oraison dominicale, que saint Augustin appelle pour cette raison oratio fidelium, et saint Chrysostome εὐχὴ πιστῶν. Les catéchumènes ne pouvoient assister à toutes les cérémonies, et l'on ne traitoit des mystères devant eux qu'en paraboles obscures".

Le nom de laïque fut inventé pour distinguer l'homme qui n'étoit pas engagé dans les ordres du corps général du clergé. Le titre de clerc se forma en même temps: laïci et xλepxos se lisent à chaque page des anciens auteurs. On se servoit de la dénomination d'ecclésiastique, tantôt en parlant des chrétiens en opposition aux Gentils, tantôt en désignant le clergé, par rapport au reste des fidèles. Enfin, le titre de catholique, ou d'universelle, fut attribué à l'Église dès sa naissance. Eusèbe, Clément d'Alexan

1. HÉRIC., Lois eccl., pag. 204-13.

2. Eus., Demonst, Evang., lib. vII, cap. II.

3. Constit. Apost., lib. vin, cap. VIII et XII.

4. THEODOR., Epit. div. dog., cap. XXIV; AUG., Serm. ad Neophytos, in append., tom. x, pag. 845.

5. Eus., lib. v, cap. vII; lib. v, c. XXVII; CYRIL., Catech, xv, no 4.

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