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En effet, retire dans ses domaines, il semblait uniquement occupé des soins d'une administration dont on vantait la justice et la douceur, lorsqu'en 1476, le sire de Beaujeu reçut l'ordre d'aller l'arrêter dans son château de Carlat. Pris malgré sa résistance, malgré les larmes de sa femme qui mourut de douleur, il fut transféré à la Bastille et enfermé dans une cage de fer. Ses aveux, consignés dans une lettre touchante qu'il écrivit au roi, prouvent qu'il avait de nouveau pris part à des intrigues coupables; mais l'illégalité de la procédure instruite contre lui par une commission du parlement de Paris, au préjudice de son privilège de pair, l'acharnement de Louis XI envers celui qui avait été le compagnon de sa jeunesse, imprimèrent un caractère de vengeance à ce qui n'était peut-être qu'un acte de justice. Le duc de Nemours fut décapité aux Halles de Paris, le 4 août 1477. On assure que, par un raffinement de barbarie, ses enfants furent placés sous l'échafaud, pour que le sang de leur père ruisselât sur eux. Louis d'Armagnac, duc de Nemours, recouvra la liberté et une partie des biens de sa famille à l'avènement de Charles VIII. Il accompagna ce prince à la première expédition de Naples; lors de la seconde, il commandait l'armée française avec Stuart d'Aubigny, et fut nommé vice- roi d'une partie de ce royaume, auquel il avait des droits par sa mère, fille de Jacques de Bourbon, comte de la Marche, qui avait épousé Jeanne de Naples. Il fut tué à la bataille de Cérignoles, gagnée par Gonsalve de Cordoue (28 avril 1503). En lui finit la branche d'Armagnac descendant de Charibert, fils de Clotaire II.

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surnommer le foudre d'Italie, gagna, le 11 avril 1512, la célèbre bataille de Ravenne, où il termina, à 23 ans, sa courte et brillante carrière.

Le duché de Nemours passa, en 1528, dans la maison de Savoie (v.), par l'octroi qu'en fit François it a PHILIPPE, duc de Genevois, frère de Louise de Savoie, sa mère. Son fils, JACQUES de Savoie, duc de Nemours, ne le 12 octobre 1531, à l'abbaye de Vauluisant en Champagne, « fut en son temps, dit Brantôme, un des princes les plus accomplis qui tureut jamais,... brave, vaillant, aimable, bien disant, bien écrivant, autant en rime qu'en prose,... en un mot, la fleur de toute chevalerie... » Au retour de la campagne d'Italie, qu'il avait faite sous les ordres du duc de Guise (voy. T. XIII, p. 301, il fut nommé colonel général de la cavalerie legère. Il était l'un des tenants de Henri II au tournoi où ce prince per it la vie. Sous le règne suivant, il fut envoyé dans le Lyonnais et le Dauphi e, dont il devint gouverneur après avar battu et soumis le fameux baron des Adrets. En 1566, il épousa Anne d'Este, veuve du duc de Guise, tue devant Orléans. Ce fut lui qui, se mettant a la tête des cavaliers de sa garde, ramena Chir les IX à Paris, lorsque les protestants to rent sur le point de s'emparer de sa personne à Meaux. Il combattit bravement à la bataille de Saint-Denis, et fut chargé, en 1569, de s'opposer au passage des troupes que le duc des Deux-Ponts ame nait au secours des huguenots, entreprise qui manqua par la faute du duc d'Anmale. Enfin, épuisé de fatigues, il se retira dans son duché de Genevois, d'ou d ne sortit qu'en 1575 pour escorter a Paris le roi Henri III. Il mourut à Anneci, le 25 juin 1585.

CHARLES-EMMANUEL, duc de Nemours, et HENRI qui le fut après lui, oublierret le sage conseil que leur avait donne leur père moutant, de ne point se jeter dans le parti de la Ligue. Cedant a l'intiuence d'Anne d'Este, leur mère, et des Gurs, leurs frères utérins, ils prirent aux eve

Par lettres patentes de novembre 1507, Louis XII fit renaitre le titre de duc de Nemours en faveur de son neveu, GASTON de Foix, fils de Jean, comte d'Étampes, et de Marie d'Orléans, sa sœur. Ce jeune prince, qu'il se plaisait à proclamer son élève, répondit aux espérances de son oncle par la précoce valeur qu'il déploya en Italie. Il repoussa deux fois l'armée des Suisses à Côme et à Milan, chassa lenements de cette époque une part imp«rpape Jules II de Bologne, prit Brescia sur les Vénitiens, et, pour couronner cette série d'exploits rapides qui le firent

tante, et leur nom se rencontre souvent dans les écrits du temps. Le premier, ne au château de Nanteuil en février 1567,

frère aîné le fit renoncer à cet état. Il épousa, en 1657, Marie d'Orléans, fille unique du duc de Longueville (voy.), et connue après lui sous le nom de duchesse de Nemours. Par sa mort, arrivée le 2 janvier 1659, s'éteignit la branche de Savoie- Nemours. Sa veuve fut déclarée, en 1694, souveraine de la principauté de Neufchâtel et mourut à Paris, le 16 juin 1707, à l'âge de 82 ans. Les Mémoires de la duchesse de Nemours, publiés par Mlle L'Héritier (Cologue, 1709, in-12, et souvent réimpr. depuis), se distinguent, entre les nombreux écrits du même genre que l'époque de la Fronde a enfantés, par l'agrément du style, l'indépendance des jugements et la malignité des portraits.

fut nommé par le roi gouverneur du Lyonnais et du Dauphiné. Mais bientôt ses liaisons avec les ligueurs le rendirent suspect. Arrêté à Blois, après le meurtre du duc de Guise, il parvint à s'échapper, seconda puissamment le parti de Mayenne à Arques, à Ivry, et surtout comme gouverneur de Paris, d'où il repoussa Henri IV, en 1590. Mais ensuite il essaya de se former dans les provinces de son gouvernement un petit royaume indépendant, dont Lyon aurait été la capitale. Son ambition visait même plus haut, comme on le voit par une pièce curieuse insérée dans les Mémoires de la Ligue, V, 195, et dans laquelle il s'efforce de determiner les États-Généraux à le choisir pour roi de France. Ses projets sur Lyon furent déjoués par les bourgeois de la ville, dévoués à la cause royaliste. Assiégé dans le château de Pierre-enScise (septembre 1593), il ne s'en échappa que pour aller mourir à Anneci deux ans après. Son frère, HENRI de Savoie, né le 12 novembre 1572, commanda d'abord l'armée du duc de Savoie, et s'empara du marquisat de Saluces. En-Philippe (voy.), roi des Français, et de

suite, gouverneur du Dauphiné pour la Ligue, il fit une tentative sur Lyon, à l'époque où son frère y était retenu prisonnier. Devenu, par sa mort, duc de Nemours, il traita avec Henri IV, le servit pendant quelques années, mais s'abstint de prendre part à la guerre entre la France et la Savoie. Après un assez long séjour dans sa principauté d'Anneci, il reparut à la cour de France, en 1618, s'y maria, et mourut à Paris, le 10 juillet 1632.-CHARLES- AMÉDÉE, duc de Nemours, fils du précédent, né le 12 avril 1624, servit dans les armées françaises, avec le grade de colonel général de la cavalerie légère, jusqu'à l'époque de la Fronde, où il embrassa le parti des princes. Atteint de plusieurs coups de feu au combat du faubourg Saint-Antoine, il n'était pas encore guéri de ses blessures lorsqu'il fut tué en duel, le 30 juillet 1652, par le duc de Beaufort, dont il avait épousé la sœur, Élisabeth de Vendome.-HENRI II de Savoie, né en 1625, avait été destiné à la carrière ecclésiastique, et nommé, en 1651, à l'archevêché de Reims, lorsque la mort de son

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- Le duché de Nemours, vendu par les nièces du dernier duc à Louis XIV, en 1689, fut donné par celui-ci à la famille d'Orléans qui le posséda jusqu'à la révolution. Un membre de cette dynastie en porte encore le titre aujourd'hui. Nous lui devons une notice spéciale. R-Y.

NEMOURS (LOUIS - CHARLES - PHILIPPE-RAPHAEL, duc DE), 2 fils de Louis

la reine Marie-Amélie, est né à Paris, le 25 octobre 1814. Il n'avait que 5 mois, lorsque le retour de Napoléon força ses parents, à peine revenus de leur long exil, à chercher un asile en Angleterre. Rentré avec eux, peu de temps après, sur le sol natal, sa jeunesse s'écoula entre les douceurs de la vie de famille et les enseignements d'une éducation libérale. Comme son frère aîné (voy. ORLÉANS), le duc de Nemours fit ses études au collége Henri IV; comme lui, il les fit avec succès. Esprit studieux et réfléchi, il s'adonna plus spécialement aux sciences exactes, et y réussit d'une manière remarquable,

Le jeune prince avait près de 16 ans quand la révolution de juillet 1830 s'accomplit. Arraché dès lors à la vie de collége, il figura, le 3 août, à la tête du 1°r régiment de chasseurs, dont il était colonel*. Au commencement de 1831, un congrès national l'appelait au trône de Belgique (3 févr.). On connaît la réponse

(*) Depuis le 17 novembre 1826. Par ordon. nance royale du même jour, ce régiment avait pris le nom de chasseurs de Nemours; et le 19 fevrier 1831, il devint le 1er régiment de lan ciers (de Nemours).

S.

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de Louis-Philippe : « Les exemples de « Louis XIV et de Napoléon suffisent « pour me préserver de la funeste ten<< tation d'ériger des trônes pour mes fils, « et pour me faire préférer le bonheur « d'avoir maintenu la paix à tout l'éclat « des victoires que, dans la guerre, la va<«<leur française ne manquerait pas d'as<< surer de nouveau à nos glorieux dra<< peaux *. » Mais en refusant pour l'un de ses fils le trône que lui offraient les Belges, il ne refusa pas à cette révolution, sœur de la nôtre, l'appui de leur nom et de leur jeune courage. M. le duc de Nemours prit part, avec son frère aîné, aux deux expéditions de Belgique (août 1831 et novembre 1832). Au siége d'Anvers (voy. ce nom et GÉRARD), on le vit partager avec lui les études du commandement et les périls de la tranchée, comme aux jours d'émeute et de contagion, il partagea des périls d'un autre genre'

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Indépendamment de ces circonstances où M. le duc de Nemours s'associait, avec la réserve de son âge et de son caractère***, aux actes du prince royal, il lui fut donné d'attacher son nom aux deux expéditions de Constantine, dont son frère dut s'abstenir par des considérations politiques. La première, commandée par le maréchal Clausel (novembre et décembre 1836), lui donna l'occasion de signaler son humanité, sa sollicitude pour le soldat. De retour à Alger, il refusa les fêtes qui lui furent offertes, dans des termes trop honorables pour n'être pas cités. « Dans les « circonstances pénibles où se trouve l'ar«mée, dit-il, alors qu'elle pleure la mort « de tant de braves, je ne puis accepter << les fêtes que vous voulez bien m'offrir;

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(*) Plus tard, il fut aussi question du trône de Grèce pour M. le duc de Nemours.

(*) En avril 1834, où des coups de feu furent dirigés contre les deux princes qui traversaient la rue Saint-Martin; à l'explosion de la machine Fieschi (voy.), où le cheval de M. le duc de Nemours, qui se trouvait à la gauche du roi, fut blessé; enfin, lors de l'attentat Quénisset, 13 septembre 1841.

(***) « Allous, Nemours, lui disait son frère, lors d'une visite qu'ils firent à l'Hôtel-Dieu, l'époque du cholera, parle done, tu emboites trop le pas! Auprès de toi, je dois m'effacer. Tu as tort, et je veux que tu sois aimé autant que moi. Que faut-il faire pour cela ? Te montrer.» (Histoire du prince royal, par MM. Arago et Gouin.)

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<< mais bientôt je reviendrai pour vous << aider à réparer l'insuccès d'une pre« mière expédition, et cette fois, je l'espère, nous pourrons célébrer, par des « fêtes, les victoires qui auront vengé et « l'honneur de notre drapeau et la mort « de nos frères! » Un an après, il venait accomplir sa promesse. La 1 brigaɔr, dont il prit le commandement, parad de Medjez-Amar, le 1er octobre 1837. Le 6 au soir, elle arrivait en vue & Constantine. Le lendemain, à 9 heures da matin, son jeune chef, après l'avoir -iablie sur le plateau de Mansourah, al reconnaître les abords de la place avec e général Danrémont. Nommé comman dant des troupes du siége, il presida, e cette qualité, à toutes les opérations q suivirent. Les assiégés, avant dirige u sortie vers le point qu'occupait sa briga furent vivement repoussés par le 2o «. et les zouaves, commandés par le pr en personne. Le 10 et le 11, il prit part a l'établissement des batteries et à l'engage ment de Koudiat-Ati. Enfin, le 13, de l'assaut (voy. VALÉE), il entra para brèche encore fumante dans cette désormais française, après avoir reçu is derniers soupirs de deux braves, le ge néral Danrémont et le colonel Comb En avril 1841, M. le duc de Nemo alla pour la troisième fois en Alge prendre sa part des travaux et des da gers de l'armée pendant une expédi décisive contre Abd-el-Kader, sure bords du Chélif. Une connaissance ap fondie des manoeuvres et de la tacti militaire, un courage calme et raisonte voilà les qualités qu'a reconnues eu et que s'est plu à proclamer une vois qne flatte point, celle de l'armée.

EN

Le grade de maréchal-de-camp!" juillet 1834) et celui de lieutenant gere ral (11 novembre 1837, après la pr de Constantine) furent successivement 1⁄44 récompense de ces services rendus à a patrie.

Tels étaient les précédents de M duc de Nemours, marié, le 27 avril 184 à Victoire-Auguste-Antoinette, duches de Saxe-Cobourg-Gotha (voy, T. X. p. 693), dont il a eu Louis-Philipperie-Ferdinand-Gaston d'Orléans, com d'Eu, né à Neuilly, le 28 avril 1842.

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comme celle du lotus (voy.), sort de l'eau, vers le lever du soleil, pour étaler ses pétales au grand air, et qui disparaît dès que l'astre se couche. Cette plante, ainsi que toutes celles qui appartiennent aux nymphéacées, est fixée au sol à l'aide de longues radicelles. Elle vit à l'état complet d'immersion jusqu'à la venue du printemps. Les feuilles allongent leurs pétioles, et les fleurs leurs pédoncules, autant qu'il est nécessaire qu'elles le fassent pour atteindre le niveau de l'eau, et si celui

tion continue. Sur les bords des lacs de l'Amérique septentrionale abondent de grands nénuphars dont les feuilles sont si rapprochées qu'elles nuisent parfois à la navigation des petites embarcations.

La racine du nénuphar jaune, qui agit à la façon des narcotiques (voy.), passait, surtout dans les couvents, pour amortir les désirs de la chair. A. F. NÉOGREC, voy. GRECQUES MOderRES (lang. et litt.).

NÉOLOGIE, voy. INNOVATION, s'emploie principalement comme terme de grammaire (voy. l'art. suivant), et, en matière de théologie, pour désigner des doctrines nouvelles, hardies, telles que les libres penseurs en ont de tout temps professé.

ble; et si, jusqu'alors, le prince, en pré-ci s'élève accidentellement leur élongasence d'un frère aîné, héritier du trône, avait semblé fuir l'initiative et la popularité, cette réserve ne saurait être mise sur le compte de la fierté ou de la défiance de ses propres forces; elle ne doit apparaitre désormais que comme le symptôme d'un esprit sérieux et modeste qui laura, conformément à la mission que l'avenir semble lui réserver, comprendre à la fois les devoirs du rang suprême et 'abnégation du second rang. R-Y. NEMROD, fils de Chus, petit-fils de Cham et arrière-petit-fils de Noé, dont on a fait le Bélus (voy. BEL) des tradiions profanes. Guerrier et conquérant, il nt, selon la tradition biblique, le premier uissant de la terre (1 Paral., I, 10), et onda les villes de Babel, Ered, Accad et Catné (Gen., X, 10), au pays de Scinhar vers l'Euphrate et le Tigre). D'autres lui tribuent même la conquête du pays qui rit le nom d'Assur (l'Assyrie), et la fonlation de Ninive. Son nom, en arabe et n chaldéen, signifie rebelle. NÉNIES, VOY. LATINE (litt.),T.XVI, 9.249, FUNERAILLES, T. XI, p. 775, etc. NÉNUPHAR, genre de plantes aquaiques, de la famille des nymphéacées voy.), dont les espèces vivent dans les aux de plusieurs contrées tempérées ou roides du globe; la plus commune d'enre elles est, en Europe, le nénuphar jaue (nymphaea lutea, L.). Quoiqu'elle oit moins belle que le nénuphar blanc

X.

lis des étangs, l'œil s'arrête avec laisir sur sa fleur d'un jaune citron qui, (*) Lorsque le roi est mineur, le prince le lus proche da trône, dans l'ordre de succession tabli par la Charte de 1830, âgé de 21 ans acomplis, est investi de la régence pendant toute a durée de la minorité. » Loi sur la régence,

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X.

NEOLOGISME (de véos, nouveau, et óyos, discours). Outre la masse de mots qui forment le fond d'une langue, il en est qui s'introduisent peu à peu par suite des développements de la civilisation, des rapports pacifiques ou hostiles entre les peuples, des révolutions politiques, du génie des individus, ou enfin des caprices de la mode et du mauvais goût. Ce sont ces nouvelles locutions qu'on désigne sous le nom de néologismes. Conséquences forcées du progrès, souvent aussi elles sont un symptôme de décadence. Les mots de première formation indiquent des besoins, ceux qui viennent ensuite courent risque de n'exprimer que des caprices, ou du moins des nuances secondaires; et il faut tourmenter l'expression pour lui faire rendre les raffinements de la pensée. Sous les Antonins, il y avait des rhéteurs et des philosophes qui employaient, comme nous, des termes métaphysiques : romanitas,

sociabilitas, etc. En France, il fut un temps où la langue était régentée comme l'état. Alors, un honnête homme n'osait se servir d'une expression nouvelle si elle L'était dûment approuvée par l'Académie, la cour ou certains juges en titre d'office; car dans ce siècle d'étiquette, il y avait des introducteurs pour les mots comme pour les ambassadeurs. L'abbé Desfontaines, au commencement, et Mercier, à la fin du XVIIIe siècle, essayèrent d'enregistrer dans leurs Dictionnaires néologiques les acquisitions nouvelles que la langue avait faites. On fut étonné d'apprendre, par exemple, que le siècle de Fénélon n'avait pas connu le mot de bienfaisance, création récente de l'abbé de Saint-Pierre. Mais déjà le néologisme échappait à tout inventaire comme à tout contrôle. L'anglomanie, avec les modes et les idées, nous apportait les mots d'outre-Manche, dont plusieurs (budget, comfort, comfortable, roast-beef, etc.) ne faisaient que repasser le détroit et revenir, après une longue absence, au sol natal, qui ne reconnaissait plus ses enfants. Bientôt, la révolution française renouvela le vocabulaire politique; les sciences et l'industrie forgèrent une nomenclature pour formuler leurs découvertes, et l'usage commun s'enrichit, d'autres disent s'appauvrit, de toutes ces créations. Du reste, on prend souvent pour des néologismes des archaïsmes voy.) ressuscités. On étonnerait bien des gens en leur apprenant que patriote, popularité, sout des mots du XVIe siècle qui ont reparu à la fin du xvIII; que démagogue est dans Bossuet, camaraderie dans Me de Sévigné; qu'enfin, jusqu'à ces locutions qu'on croirait nées d'hier,excentrique, illustration, ont été employées dans un sens tout moderne, l'un par un pamphlétaire de la Fronde, l'autre par Blaise de Vigenère, en 1577. R-Y.

NÉOMÉNIE, voy. Lune.

NEOPHYTE (vóputos, nouvellement planté, converti, de vios, et purov, plante). C'est le nom qu'on donne aux personnes nouvellement baptisées ou converties.

X. NEOPLATONISME, école qui, dans Alexandrie (voy.), au 111° siècle de J.-C., eut la prétention de renouveler

les doctrines de Platon (voy.), en y incorporant des opinions des autres écoles, et surtout les croyances des religios orientales, et même les pratiques de la théurgie, le tout dans le dessein de réhabiliter le polythéisme et de l'opposer au christianisme, qui, jeune encore, mais déjà plein de sève et d'énergie, preludait à la conquête du monde. Alexandrie, située au point de jonction de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique, devenue an l'entrepôt du commerce des nations, en même temps qu'elle était le rendez-vou de toutes les sectes, de toutes les philosophies, de tous les cultes, devait être le théâtre naturel de cette grande lutte qu se préparait entre le paganisme vieidi, mais recueillant le reste de ses forces, la religion naissante, qui voulait se su mettre la société par la puissance mys rieuse et la démocratique simplicité des morale. Lorsque Potamon et Ammor Saccas (voy.) fondaient la nouvelle cale dans la ville d'Alexandre, sans doute à n'y avait pas dans leur esprit le plan a rêté d'en faire la base d'une religion, d'étayer de leurs dogmes le polythe's chancelant, et d'engager la guerre ave le christianisme. Ils se proposaient se lement de faire revivre la doctrine plie nicienne défigurée par les syste ébranlée par le scepticisme. L'etat de âmes, dépouillées de croyances et asse gées par le doute, appelait un rea vers le dogmatisme; et dans toute la pla losophie grecque, nul dogmatisme n'eta' à la fois plus imposant et plus attra que celui de Platon. Mais une fois e gagé dans cette voie de réaction cont les penchants sceptiques, l'esprit l'homme s'arrête difficilement, et de la, il tombe presque toujours forcement jasqu'au mysticisme (voy.). C'est ce qui a“riva encore en cette occasion; et jamas il ne se rencontra une réunion de circonstances plus favorables aux tendances mystiques. L'état politique, intellectue moral et religieux de la société y co duisait pour ainsi dire nécessairement. La double anarchie du monde politique et ca monde moral est une condition presque infaillible pour rejeter les hommes as sein du monde invisible.

C'est ce besoin des âmes en detressi

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