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dans la controverse, qu'il n'aimait pas les faux nom de Damvilliers, en Hollande, guerres civiles, il fut le constant adver- par les Elzevirs (1667, 2 vol. in-12), saire des jésuites, le plus infatigable dé- sont bien loin, sous le double rapport fenseur du jansénisme et de Port-Royal, de la pensée, du trait et du style, de l'iml'ennemi déclaré du protestantisme; il mortel ouvrage de Pascal. C'est à Nicole écrivit avec Arnauld et Pascal contre les qu'on peut rapporter presque tout l'honenfants de Loyola, avec ceux-ci contre neur du grand ouvrage de la Perpétuité les calvinistes, avec Bossuet contre Fé- de la foi sur l'Eucharistie, qui a été punélon, avec Mabillon contre l'abbé de blié sous le nom d'Antoine Arnauld. la Trappe, dans la querelle sur les étu- « Vous êtes prêtre et docteur, lui dit des monastiques. Nicole est un des au- Nicole, et moi je ne suis que simple teurs qui tiennent le plus de place dans le clerc : or, ici, il faut parler au nom de Dict, des anonymes et des pseudony-l'Église, et vous le pouvez mieux que mes. Ses ouvrages de controverse s'élè- | moi. » Arnauld, cédant à une humilité vent au nombre de plus de cent, dont si rare, consentit à passer pour l'auteur une douzaine en latin; ceux d'Ant. Ar- du livre, qui eut un immense succès, et nauld et de Bossuet sont également très dont les trois parties furent successiveзombreux, et l'on doit regretter que tant ment présentées, en son nom, aux papes le science et d'élévation dans le talent Clément IX, Clément X et Innocent XI it été perdu dans ces querelles théolo- (1669, 1672 et 1676). iques du XVIIe siècle, qui se trouvent ujourd'hui sinon éteintes, du moins asoupies, et plusieurs déjà presque ouliées.

Il serait donc inutile de donner ici la iste complète des écrits de Nicole. Nous sterons seulement les plus remarquables. J'auteur, qui écrivait en latin avec une légante et rare facilité, traduisit dans ette langue, à Cologne, où, fuyant la persécution, il s'était retiré, les célèbres Provinciales de Pascal; il y joignit des lotes, en cachant son nom sous celui de Guillaume Wendrock, et des Disquisiores, sous le pseudonyme de Paul Irénée. Cette version très estimée, imprinée en 1658, in-8°, eut plus de 12 édiions. Elle fut brûlée en France par la nain du bourreau, le 14 octobre 1660, comme l'avait été, en 1657, l'original, tuquel on rapporte l'honneur d'avoir fixé a langue française. Pascal, composant on œuvre, avait été aidé par Nicole. Les Lettres Provinciales, dit l'abbé Joujet, ont été revues par MM. Arnauld Nicole. Le dernier corrigea, en 1656, les 2o, 6o, 7o et 8o, étant à l'hôtel des Urns; il donna le plan de la 9o, de la 11e Et de la 12°; il revit la 13o; il fournit la matière des 16, 17 et 18°. »Nicole écrivit, dans le genre des Provinciales, des Lettres sur l'hérésie imaginaire (le jansénisme) et les Visionnaires (166465); mais ces lettres, publiées sous le

De tous les ouvrages de Nicole, les Essais de morale (voy. MORALISTES) sont celui qui rattache le mieux sa gloire à celle du grand siècle : il forme 13 volumes in-12, dont le premier parut en 1671. Il suffira de citer ici le jugement non suspect qu'en a porté Voltaire : « Les Essais de Nicole, qui sont utiles au genre humain, ne périront pas. Le chapitre Sur les moyens de conserver la paix dans la société est un chef-d'œuvre auquel on ne trouve rien d'égal dans l'antiquité*. »

Nicole eut sa part des persécutions religieuses du xvIIe siècle. En 1679, après la mort de la duchesse de Longueville (voy.), qui avait courageusement protégé sa liberté, il fut obligé de sortir du royaume, et alla rejoindre, à Bruxelles, Ant. Arnauld; mais, plus heureux que cet illustre ami, qui mourut dans l'exil, Nicole obtint bientôt la permission de rentrer en France; et dès lors, il s'occupa moins de combattre les jésuites que les calvinistes, les quiétistes et l'abbé de Rancé. Il était souvent visité par Racine, Santeul et Boileau. Il mourut d'une attaque d'apoplexie, le 15 novembre 1695, et fut enterré dans l'église de Saint-Médard. Il avait choisi pour exécuteur testamentaire le P. Fouquet de l'Oratoire,

(*) Mme de Sévigné écrivait à sa fille :«Devinez ce que je fais je recommence ce traité, et je voudrais bien en faire un bouillon et l'avaler. »

| l'Épire et ailleurs, portent aussi le nom de Nicopolis (ville de la victoire). X.

NICOT (JEAN), seigneur DE VILLEMAIN, secrétaire du roi, ambassadeur en Portugal, doit surtout sa célébrité à l'introduction du tabac (voy.) en France: aussi cette plante avait-elle reçu le nom de nicotiane. Né à Nimes, en 1530, d'un notaire, il est mort à Paris, le 5 mai 1600, laissant plusieurs ouvrages imprimés.

fils du fameux surintendant. Nicole a été appelé le Boëce de la France. « La solidité et la raison, dit Palissot, sont le caractère dominant des écrits de cet auteur; mais comme il s'adresse rarement à l'imagination, comme il s'attache plus aux preuves qu'à l'agrément, son style, quoique très clair, très pur, très exact, fatigue un peu par sa monotonie. »> On peut consulter la Vie de Nicole, publiée par l'abbé Goujet (1732, in-12). V-VE. NICOLO (NICOLAS ISOUARD, dit), compositeur distingué, naquit à Malte, en 1777, d'un père négociant dont la famille était d'origine française. Il vint faire ses études à Paris. Les événements l'obligèrent à retourner dans son pays, en 1790. Son père l'envoya alors en Italie pour se livrer à des opérations commerciales; mais le jeune homme était tout entier à la musique. Il reçut des leçons de quelques bons maitres, et fit enfin représenter un petit opéra à Florence. Une autre de ses pièces fut assez bien accueillie à Livourne. Désirant retourner près de sa famille, Nicolo obtint la place d'organiste de la chapelle de l'Ordre; mais, lors de la prise de l'ile par les Français, le général Vaubois l'emmena à Paris, en qualité de secrétaire. A peine arrivé dans cette capitale, il écrivit quelques opéras, et prit le nom italianisé de Nicolo sous lequel il est connu. Michel-Ange (1803) fut le premier de ses ouvrages qui fixa l'attention. En 1808, parut Un jour à Paris, et en 1810, Cendrillon, dont le succès fut prodigieux. Joconde, son dernier opéra et son meilleur ouvrage, fut joué en 1814. Jeannot et Colin n'est pas moins digne d'être mentionné. Les Rendez-vous bourgeois (1807) doivent surtout leur succès aux facéties du livret. Nicolo mourut dans la force de l'àge, le 23 mars 1818. X.

NICOMÈDE, NICOMÉDIE, voy. Bi

THYNIE.

NICOPOLIS, forteresse turque située dans la Boulgarie (voy.), sur le Danube, celebre daus l'histoire par la victoire que Bajazet I y remporta, le 28 septembre 1396, sur une armée de 100,000 chrétiens commandée par Sigismond (voy. ces noms), roi de Hongrie.-Plusieurs autres villes, en Égypte (voy. NIL, etc.), dans

2.

NID. Une des circonstances les plus intéressantes de la vie des oiseaux (rev., c'est la sollicitude avec laquelle, aussitôt que se font ressentir les mystérieuses influences de la maternité, ils s'occupent du berceau destiné à leur jeune couvée. On ne sait ce qu'on doit le plus admirer, de l'adresse étonnante qu'ils deploient dans la construction de ce nid, pour l'exécution duquel ils n'ont que leur bec, ou des précautions ingenieuses qu'ils prennent en vue de besoins à venir, et de la régularité avec laquelle leurs genérations successives exécutent invariablement les mêmes travaux, lors même qu'elles n'ont pu prendre à cet égard de leçons de leurs devancières. Tantôt ces nids se composent de brins de paille, de petites buchettes entrelacées, et dont les intervalles sout bouches avec de la mousse; tantôt c'est une solide maconnerie formée de gravier et de terre gåchee avec de l'humeur salivaire, offrant parious à l'intérieur des compartiments, et une couche de substances molles, ou méme des plumes que la mère a arrachées de sa poitrine. Quant à la forme, autant d'epèces, autant de variétés. Chez les uns, elle est conique; chez les autres, spherique ou ellipsoidale. Un troupiale construit une sorte de bourse suspendue aut branches par 4 cordons; la marouette fabrique une nacelle qui se balance sur l'onde: c'est une sorte de cucurbite surmontée de son alambic, dans une espece de cassique; parfois un simple duvet soutenu entre des branches flexibles constitue tout l'appareil de l'incubation. L'aire des oiseaux de proie se compose de pièces de bois, souvent tres volum neuses, maintenues entre elles par de fortes branches, et reposant sur l'entablement de quelque roc élevé. Il est des

espèces qui se bornent à creuser dans la terre ou dans le sable une cavité arrondie où elles abandonnent leurs œufs à la chaleur solaire. Il en est qui choisissent, pour y déposer leur ponte, quelque creux d'arbre. Le coucou laisse à une mère etrangère, dont il usurpe le nid, le soin de faire éclore ses petits. Quant au choix du lieu où le nid repose, il est généralement subordonné à la manière de vivre de l'animal. Ainsi les oiseaux aquicoles nichent sur le bord des eaux; les petites espèces au milieu des champs; les grandes dans les bois, sur les arbres élevés. Pendant tout le temps que dure la nidification, le måle surveille et suit partout sa compagne, auprès de laquelle il chante comme pour charmer ses travaux.

Les mammiferes ne construisent pas de nids, à proprement parler; mais plusieurs espèces, notamment dans le groupe des rongeurs, amassent dans leurs terriers des débris de substances molles dont elles font un lit à leurs petits. L'écureuil, le muscardin entrelacent même, dans ce but, des brins d'herbe ou des branches pour en former un abri. Le lapin creuse aussi en terre un trou uniquement destiné à sa jeune portée. Nous avons longuement parlé de la demeure du castor (voy.). Voy. aussi TANIÈRE.

NIDS INDIENS ou de salangane, voy. HIRONDELLE.

C. S-TE. NIEBUHR. Deux savants allemands, le père et le fils, ont illustré ce nom. KARSTENS, célèbre par son voyage en Arabie, naquit le 17 mars 1733, à Ludingworth, dans le Hanovre, et entra, en 1760, au service du Danemark, en qualité d'ingé nieur militaire. Dès l'année suivante, au mois de janvier, il partit avec la société que le roi Frédéric V envoyait à ses frais explorer l'Arabie. La mort lui enleva en quelques mois tous ses compagnons; et le but de l'entreprise aurait été complétement manqué si Niebuhr n'avait pris la courageuse résolution de poursuivre seul sa route. De retour en 1767, il publia le résultat de ses propres recherches et de celles de ses compagnons dans sa Description de l'Arabie (Copenh., 1772, in-4°) et dans son Voyage en Arabic et dans les contrées voisines (Copenh., 1774-78, 2 vol. in-4°), l'un et l'autre

écrits en langue allemande, ainsi que dans son édition de Forskael (voy. ce nom, T. XI, p. 299). Observateur exact et fidèle, plein d'amour pour la vérité, ennemi du merveilleux et de l'exagération, Karstens Niebuhr ne raconte que ce qu'il a vu de ses propres yeux, et jamais il ne s'en rapporte au témoignage des autres aussi, ses ouvrages sont-ils encore aujourd'hui la source la plus pure de nos connaissances sur la situation des pays qu'il a parcourus, et leur constitution politique. Nommé, en 1768, capitaine du génie, il reçut, en 1778, le titre de conseiller de justice, ainsi qu'une place de secrétaire provincial à Meldorf, dans le Dithmarschen méridional; en 1808, il devint conseiller d'état (nominal), après avoir été admis, en 1802, dans le sein de l'Institut de France comme associé étranger à la 3o classe. Il mourut le 26 avril 1815. Son fils a publié sa Vie (Kiel, 1817, in-8°). C. L.

BARTHOLD-GEORGES Niebuhr, fils du précédent, naquit à Copenhague, le 27 avril 1776. La première éducation qui lui fut donnée, à Meldorf, semblait lui garantir le même genre d'illustration que son père; mais ses goûts l'entraînèrent irrésistiblement vers l'étude de l'antiquité classique. Après avoir reçu des leçons du philologue Sœæger, il alla étudier le commerce à Hambourg; et là, il se lia d'amitié avec le poëte Voss et l'illustre Klopstock. Il passa ensuite quelque temps à l'université de Kiel, suivant les cours de droit, et se rendit à Édimbourg, où il étudia avec beaucoup de fruit la chimie, en même temps que les institutions de la Grande-Bretagne. De retour dans sa patrie, il vit s'ouvrir devant lui la carrière administrative, et devint successivement secrétaire du ministre des finances, sousbibliothécaire et enfin l'un des directeurs de la banque danoise. Quand les Français inondèrent l'Allemagne, Niebubr abandonna son pays, qu'il accusait de leur être favorable, et passa au service de la Prusse, où il fut nommé directeur du commerce de la mer Baltique. A la paix de Tilsitt, il fut chargé d'une négociation en Hollande avec l'Angleterre pour régler quelques affaires de finances, et reçut le titre de conseiller d'état à

son retour à Berlin. Lors de la création de l'université, plusieurs savants confrères de Niebuhr à l'Académie des sciences, le pressèrent d'entreprendre un cours d'histoire romaine. Il publia, en 1811 et 1812, les deux premiers volumes de ce travail, qui eurent un immense succès; et en même temps, il lut à l'Académie de savants mémoires sur divers points de l'histoire grecque ou romaine, plus ou moins controversés. A l'époque de la campagne de Russie, il fit paraître, avec M. Arndt, un journal intitulé : Le Correspondant prussien, rédigé à la suite des armées. Il prit lui-même part à la guerre. En 1815, il écrivit en faveur des patriotes allemands, ce qui lui valut un honorable exil, coloré du prétexte d'une mission auprès du Saint-Siége (1816). Niebuhr se rendit à son poste en passant par Vérone, où il découvrit, dans la bibliothèque du chapitre, les Institutes de Gaius (voy.). A Rome, il fit de sérieuses recherches sur l'histoire qu'il avait entreprise, publia plusieurs dissertations ou éditions (voy. FRONTON), et donna, dans un journal allemand, ses idées sur la topographie de Rome. Après avoir sollicité son rappel, il alla visiter Naples; puis se mit en route par les provinces du Rhin, où, retenu à Bonn malgré lui, il s'occupa de continuer son Histoire romaine. Il rédigea son 3o volume pendant l'hiver de 1824, et résolut ensuite de refondre les deux volumes qu'il avait déjà publiés. Ces deux volumes eurent jusqu'à deux éditions nouvelles. En 1826, il conçut l'idée de réimprimer les auteurs de la collection byzantine (voy.); et en même temps, il fonda un recueil périodique intitulé: le Musée du Rhin. Un incendie avant détruit, dans la nuit du 7 février 1830, une partie de ses travaux, il était occupé à les recommencer, lorsque la révolution de Juillet porta le dernier coup à son organisation inquiète et nerveuse. Le 2 janvier 1831, il succomba à la suite d'une violente inflammation, laissant inachevée cette fameuse Histoire romaine, qui a donné lieu à tant de controverses, et qui, quoi qu'on en puisse dire, est certainement un des ouvrages les plus remarquables de notre époque. Elle a été traduite en français par notre sa

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vant collaborateur, M. de Golbéry (roy. ce nom). D. A. D. Niebuhr avait publié, en 1828, à Bonn, un premier recueil d'Opuscules historiques et philologiques; en 1842, sa famille le compléta par un 2o vol et par un autre vol. d'Opuscules posthu mes non philologiques Hamb., 1842 . Ces publications avaient été précédées par des espèces de Mémoires mis au jour sous ce titre Lebensnachrichten wher B.-G. Niebuhr, aus Briefen desselben und aus Erinnerungen einiger seiner næchsten Freunde (Hamb., 1838 et 39, 3 vol. in-8°). On en trouve la substance dans le 7 vol. (1839) de la traduction française de l'Histoire romaine, pat M. de Golbéry.

S.

NIÈCE, voy. Parents, PARENTÉ. NIELLE, voy. GRAVURE, T. XII, p. 790, et Finiguerra.

NIEMCEWICZ (Julien-Ursin”, sénateur, président de la Société royale des Sciences à Varsovie, naquit en Li thuanie, en 1757. Élevé au corps des cadets de Varsovie, il devait embrasser la carrière militaire, mais les circonstan ces et sa vocation en disposèrent autrement. Ayant été nommé nonce du palatinat de Livonie à la diète constituante de 1788, qui entreprit de regénérer la Pologne, il se voua, avec toute l'ardeur de son âme, à cette œuvre patriotique. A la tribune, il appuyait d'une parole éloquente toutes les mesures de sagene et d'ordre; hors de l'assemblée, il eensacrait sa plume à leur defense. C'est dans cet esprit qu'il publia alors, avec deux de ses amis, la Gazette nationa“ et étrangère. Le Retour du nonce, comë!” populaire,et le drame Casımır-le-Graid, deux pièces de circonstance, dont la première tient une place distinguee parmi les chefs-d'œuvre de la scène polonaise, datent aussi de cette époque. En même temps, pour rallumer le patriotisme de ses concitoyens, il chantait les exploits des héros nationaux. Complétés et recueillis plus tard (Varsovie, 1816), ces Chants historiques, qui embrassent toute l'histoire de Pologne, rendirent le nom de Niemcewicz le plus populaire parmi les poètes du pays. Il en parut une traduction allemande par Gaudy (Leipt.

1833). L'œuvre de la Constituante ne sauva point l'indépendance nationale. Après avoir combattu pour sa défense dans la campagne de 1794, qu'il fit en qualité d'aide-de-camp de Kosciuszko, blessé et fait prisonnier à côté de son chef à la bataille de Macielowice, Niemcewicz fut déporté dans les prisons de SaintPétersbourg. Paul Ier, à son avénement à l'empire, lui rendit la liberté. Niemcewicz se retira alors aux États-Unis d'Amérique où il épousa une Américaine, Mme Keane-Livingston. Quand, en 1802, la Société des Amis des Sciences fut formée à Varsovie, pour sauver du dépérissement la langue et les monuments nationaux, il fut appelé à participer à ses travaux. Cinq ans après, l'érection du grand-duché de Varsovie le ramena définitivement en Europe. Nommé par Frédéric-Auguste secrétaire du sénat et membre du conseil de l'instruction publique, il exerça la première de ces fonctions jusqu'en 1831, où la diète du royaume l'éleva à la dignité de sénateurcastellan; mais il fut révoqué de son emploi de conseiller en 1821, lorsque Alexandre commença à s'écarter de la voie libérale qu'il avait suivie jusqu'à | cette époque. La présidence de la Société royale des Sciences lui fut alors conférée par le choix de ses collègues. C'était reconnaître dignement les services rendus aux lettres par Niemcewicz; car les occupations d'homme d'état, non plus que l'exil, ne l'empêchèrent jamais de se livrer aux travaux littéraires. Hors de son pays, il s'était occupé de la traduction de plusieurs chefs-d'œuvre de la littérature étrangère, dont une, celle d'un poème de Pope (La boucle de cheveux enlevée), fut même faite dans les prisons de Saint-Pétersbourg; de retour dans sa patrie, il ne discontiQuait point de nourrir l'esprit public de

gne (Varsovie, 1829, 3 vol. in-8°), et le Recueil des mémoires historiques sur l'ancienne Pologne (1822 et ann. suiv., 5 vol.). Niemcewicz publia en outre plusieurs romans, Jean de Tenczyn (1825); les deux Sieciech, Leybé et Siova, etc. Citons encore ses Lettres lithuaniennes, feuilles satiriques contre les tsars, publiées périodiquement pendant la campagne de 1812. Enfin, nous avons aussi de lui deux volumes de fables et contes ; c'était même son œuvre de prédilection : jamais, lorsque les circonstances y prê– taient, il ne manqua de lancer dans le public quelques traits pleins de sel et de vérité sous le voile de l'apologue.

Lors de la dernière insurrection polonaise, Niemcewicz accepta de ses concitoyens la mission d'aller en Angleterre, dans l'espoir que des relations formées pendant son exil seraient utiles à leur cause. Il ne rentra plus dans son pays. Arrivé à l'âge de 85 ans, il mourut à Paris, le 23 mai 1841. Ses compatriotes lui élèvent un monument à Montmorency, son séjour favori, où il avait désiré d'être enterré : le même monument couvrira les dépouilles mortelles de son ami, le général Kniazievicz (voy.), avec lequel il avait commencé sa carrière, et qui le suivit de près dans la tombe. Niemcewicz a laissé à Paris des mémoires volumineux et quelques œuvres inédites. Tн. M-ki.

NIEMEN, fleuve assez considérable de l'empire russe, qui a sa source dans le gouvernement de Minsk, traverse ceux de Grodno et d'Augustovo (Pologne), entre dans la Prusse orientale, où il prend le nom de Memel, et se jette dans le Kurisch-Haff (voy. ces noms) par deux embouchures. Le Niémen doit surtout sa célébrité à l'entrevue qui, le 25 juin 1807, y eut lieu sur un radeau, entre les empereurs Napoléon et Alexandre, et à laquelle fut ensuite admis le roi de Prusse,

noms). Elle amena la paix de Tilsitt (voy.), ville près de laquelle cette entrevue avait eu lieu. X.

ses productions nationales et patrioti- | Frédéric-Guillaume III (voy. tous ces ques. Nous citerons d'abord ses principales œuvres dramatiques; ce furent: Ladislas à Varna, tragédie en 5 actes; l'Egoiste, com. en 5 actes; Les pages du roi Jean, com.; Hedvige, opéra; Kochanovski, opéra. Parmi ses travaux historiques, les plus remarquables sont : Le regne de Sigismond 111, roi de Polo

NIEMEYER (Auguste-Hermann), célèbre pédagogiste (voy. ÉDUCATION, T. IX, p. 204), naquit à Halle, le 11 septembre 1754. Professeur extraordinaire de théologie, en 1780, puis, quatre ans

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