Sayfadaki görseller
PDF
ePub

République Argentine, est protégée par des lois spėciales concédant certains avantages aux immigrants. Des dispositions législatives ont trait à leur séjour à Buenos-Aires.

Après inspection du navire, les immigrants qui se réclament du bénéfice de la loi sont dirigés sur un hôtel spécial sous la conduite des employés gouvernementaux. Ils ont droit à un séjour gratuit de cinq jours et une station de douane est annexée à l'hôtel pour la vérification des bagages. Les immigrants sont nourris gratuitement et abrités en cas de maladie. Un bureau de travail fonctionne dans l'hôtel même et fournit, outre les renseignements nécessaires, un billet de voyage gratuit ainsi qu'un bon de logement et de nourriture de dix jours, dans le cas où les nouveaux arrivés sont placés en province. Pendant tout ce temps, les immigrants sont sous la protection et la surveillance des employés du Gouvernement.

D. Dépôts de douane. La loi argentine oblige toutes les marchandises quelconques à passer par les dépôts de douane. Ces dépôts sont au nombre de vingt-trois et occupent le quai de la partie Ouest du port. Huit sont de simples hangars en fer ondulés, quatre sont en maçonnerie à trois étages avec sous-sols, et neuf à quatre étages avec sous-sols. La capacité en mètres cubes est d'environ 400 000 mètres.

E. Administration. L'administration du port de Buenos-Aires est surveillée par le Ministère des Finances et dépend de la Préfecture générale des Ports et Octrois, de l'Administration des Rentes Nationales et du Bureau du Service et conservation du Port. La Préfecture est chargée de faire observer les règlements d'ordre intérieur; elle a le soin de la statistique et de la perception des droits de séjour, de quai, etc. Le personnel préfectoral inspecte et contrôle les

[graphic]

opérations de chargement et de déchargement. L'administration de la douane est chargée de la manipulation de la marchandise.

III

Le port de Buenos-Aires est certainement un des ports les plus encombrés du monde ; des retards de plusieurs semaines y sont fréquents et les navires y chargent ou déchargent en partie en troisième ligne. Le port est-il trop petit? D'après les renseignements que nous avons sous les yeux et d'accord avec M. Fernand Kinart, ingénieur de la ville d'Anvers, qui fut chargé d'une mission spéciale d'étude du port de Buenos-Aires, nous ne le croyons pas, ce qui n'est pas à dire qu'un agrandissement destiné à pourvoir aux besoins de l'avenir soit sans utilité. Les points auxquels on pourrait remédier, dès à présent, sont, semble-t-il, les suivants :

1. Administration. L'administration de Buenos-Aires est répartie entre trop de mains et il n'y a pas de coordination suffisante entre les différents services. Nous ne voyons pas quelle compétence spéciale un Ministère peut avoir dans l'administration d'un port. Les services de la Préfecture Maritime correspondent sensiblement à ceux de la Capitainerie du Port d'Anvers. Si nos renseignements sont exacts, le Préfet maritime est un amiral et la surveillance du trafic est confiée aux matelots de la marine de Guerre, alors qu'il faudrait des hommes formés spécialement à diriger un mouvement intense.

Il est tout aussi anormal de confier la manipulation des marchandises aux autorités fiscales. Il en résulte une cherte excessive: l'on estime que chaque tonne de marchandises a payé au Trésor en frais de débar

[graphic]
[ocr errors]

quement, droits de quai, etc., la somme de 17,30 frs, ce qui dépasse de loin tout ce que l'on peut réclamer légitimement pour un pareil service.

Enfin, par suite du manque d'entente entre les différents rouages et le défaut d'une rédaction claire du règlement, on en arrive à faire changer les emplacements des navires, un grand nombre de fois pendant le débarquement, ce qui n'est pas précisément de nature à accélérer les opérations.

On comprendra que l'administration étant confiée exclusivement à des fonctionnaires, sans intervention des principaux intéressés, l'esprit en soit tracassier et paperassier.

Sur la proposition de M. Kinart, on a projeté de confier la direction à une commission administrative où seraient représentés le Ministre des Finances, la Préfecture Maritime, l'Administration des Douanes, les Compagnies de Chemins de fer, les Agents Maritimes et les Commerçants. Nous ignorons si ce projet a été mis à exécution à l'heure actuelle, mais en tous cas, il serait de nature à mettre un peu d'ordre dans le chaos actuel.

2. Installations. En ce qui concerne les installations, on s'explique difficilement à quel motif on a obéi en établissant à Buenos-Aires des bassins éclusés.

L'amplitude moyenne de la marée est de 80 centimètres et l'amplitude maximum de 2,10 mètres. Dans ces conditions, il eût été plus naturel d'employer un système de darses. La preuve en est que, dans le plan d'agrandissement présenté par l'ingénieur L. Corthell, cette disposition est adoptée. Dans le même ordre · d'idées, la disposition des bassins en enfilade est éminemment vicieuse, puisqu'elle gêne les manoeuvres des navires se trouvant dans les autres darses. Enfin, les portes d'écluse sont mal établies; parfois il est impos

[graphic]

sible plusieurs jours de suite de faire sortir des navires calant 24 pieds.

Au demeurant, toute cette installation a coûté un prix. exorbitant, absolument hors de proportion avec les services rendus.

Quant au manque de place, il est plus apparent que réel. Voici un état comparatif entre Buenos-Aires et Anvers que nous extrayons de la brochure publiée par M. Kinart.

[blocks in formation]

280 grues de 1 1/2 107 grues de 1 1/2 & 2 tonnes.

Pour Buenos-Aires, la longueur des quais utilisables sera, en l'année 1907, d'après M. Carmona, de 16 600 mètres, c'est-à-dire la même longueur environ qu'à Anvers.

En tenant compte de la différence de trafic, il y a amplement de quoi satisfaire aux besoins actuels. Si tel n'est pas le cas, nous devons l'attribuer d'abord au défaut d'unité dans l'administration et ensuite à l'erreur que l'on a commise dans la construction des dépôts et dans l'élaboration de leurs règlements.

On semble, à Buenos-Aires, s'être inspiré du type des dépôts et des magasins de Liverpool, sans se rendre compte de la différence considérable qu'il y a entre les deux ports. A Buenos-Aires, les marchandises restent en entrepôt pendant un temps considérable, car nous constatons que le terme moyen de séjour est de deux mois, pour l'ensemble des marchandises débarquées, mais il faut remarquer que les fers et les ciments ainsi que les matériaux de construction, sont réexpédiés presque immédiatement à La Boca.

A Buenos-Aires, les hangars de déchargement et les

[ocr errors][ocr errors]

entrepôts de marchandises se confondent souvent dans un seul et même bâtiment.

Ceci, à notre avis, est une très grande faute, car à ces deux services doivent correspondre des types de bâtiment essentiellement différents. Dans la pratique moderne, il est nécessaire que le navire puisse se débarrasser de sa cargaison après une vérification de gros qui se borne à la reconnaissance de l'état extérieur des colis et au comptage. La vérification de détail doit pouvoir se faire après le départ du navire et elle exige naturellement un espace considérable. Il est donc nécessaire qu'après le délai strictement suffisant à la vérification, les marchandises soient enlevées pour faire place à une nouvelle cargaison.

Quant à l'entreposage des marchandises, celui-ci doit se faire dans des dépôts appropriés et tout à fait séparés des emplacements réservés à la réception. Ceci est d'autant plus indiqué, que le réceptionnaire et le dépositaire sont parfois des personnes différentes, et qu'il y a donc des inconvénients très graves à laisser côte à côte des marchandises en séjour et des marchandises en dépôt.

L'encombrement des dépôts est encore accentué par le fait que les taxes ne sont perçues que tous les deux ans ou à la sortie des marchandises et qu'elles ne sont pas progressives mais simplement proportionnelles au temps de séjour; il est même possible d'obtenir un renouvellement. Or, comme une grande partie des marchandises importées à Buenos-Aires sont des articles de saison et de modes, il arrive qu'elles perdent tellement de leur valeur, que l'importateur a intérêt à ne plus les retirer. On cite certains cas, où la vente des marchandises par ordre du fisc n'a pas couvert les droits de magasinage.

Enfin, une grande partie du réseau ferré est mal établie et le stock de matériel roulant ne suffit pas au

III SÉRIE. T. XV.

10

« ÖncekiDevam »