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ture du cercle dans l'histoire des mathématiques. II, La quadrature du cercle chez les Égyptiens. III, La quadrature du cercle chez les Grecs jusqu'à Euclide. 1, Premiers essais. Anaxagore. 2, Hippocrate. 3, Antiphon. 4, Le passage de Jamblique sur la quadrature du cercle. La quadratrice.

Le volume de M. Rudio se ferme sur une « Table des noms propres ».

XII

H. BOSMANS, S. J.

G. SERGI. EUROPA. L'origine dei popoli europei e loro relazioni coi popoli d'Africa, d'Asia e d'Oceania. Con 173 figure nel testo e 62 tavole. In-8°, pp. xx1-652. — Milano, Torino, Roma, Fratelli Bocca, 1908.

Est-il téméraire de penser qu'après un demi-siècle de recherches et d'études, les trouvailles en sont assez copieuses et les résultats assez précis pour tracer le tableau complet et jusqu'à un certain point suffisamment définitif de nos connaissances sur l'ethnographie et l'anthropologie des peuples de l'Europe? Quoi qu'il en soit de la réponse individuelle que l'on pourrait donner à cette question, M. G. Sergi, professeur d'anthropologie à l'Université de Rome, n'a point cru trop présumer de ses forces pour tenter pareille entreprise. Au demeurant, il est un de ceux qui étaient le mieux qualifiés pour essayer cette œuvre, car voilà vingt-cinq ans qu'il multiplie les travaux relatifs à l'étude de l'origine des populations européennes.

Le grand ouvrage de M. Sergi se divise en trois parties. Dans la première, qui tient la moitié du volume, est examinée l'ethnographie de l'Europe à l'époque préhistorique, tant à la période paléolithique qu'aux àges néolithiques. La seconde partie détermine l'apport des races asiatiques et africaines pour la formation des peuples européens,et la troisième est exclusivement consacrée au peuplement de l'Europe par les Aryas.

Avant d'étudier les habitants, M. Sergi s'occupe du pays et le premier chapitre essaie de décrire la formation du continent européen. En somme, nous n'avons ici que le commentaire, fort exact d'ailleurs, de quinze cartes dressées par Lapparent (1) et

(1) Publiées dans son Traité de Géologie, 5o édition, Paris, 1901.

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de trois de M. De Geo pour rendre compte de la configuration de l'Europe aux diverses périodes géologiques.

Dans le second chapitre, l'auteur brûle une chandelle à l'hypothèse des évolutionnistes et croit indispensable de déterminer quelle fut en Europe la distribution géographique des mammifères et particulièrement de ceux de l'ordre des Primates. A notre avis, ce chapitre, assez court du reste, est un véritable hors-d'œuvre. Surtout, nous croyons que pour établir l'anthropologie de l'Europe, on peut parfaitement se passer du Pithecanthropus erectus.

Le troisième chapitre est intitulé : l'uomo europeo. C'est celui dont on a trouvé les restes à Néanderthal, Spy, Krepina, Schipka, La Naulette, Arcy-sur-Cure, Malarnaud et Taubach. M. Sergi résume, d'après les auteurs qui ont fait ou décrit les découvertes, les caractères de cette première race européenne. Il croit que cette première couche anthropologique est d'une autre espèce que les populations subséquentes. Pour asseoir cette étrange conviction, il examine successivement l'origine et la descendance de l'Homo europaeus et ses relations morphologiques et phylogénétiques avec les Anthropoïdes.

Ici encore, nous sommes en pleine théorie évolutionniste. M. Sergi pense que les races du quaternaire, qui du reste ont dû exister dès l'époque tertiaire, bien qu'on n'ait trouvé aucun indice péremptoire, appartenaient encore au genre des précurseurs de l'homme. Tout cela est reverie pure et rien de moins démontré que ces prétendus ancêtres de l'homme.

Après les types de Néanderthal et de Spy, apparaissent pendant le quaternaire moyen, les cranes d'Egisheim, de Galley-Hill, de Brünn et de Predmost, pour ne point parler de la découverte douteuse de Briix.

Ce nouveau type diffère complètement de ses prédécesseurs et n'en dérive pas; d'ailleurs, M. Sergi admet que l'homme de Néanderthal-Spy, qu'il place très arbitrairement parmi les primates, disparut avec eux. D'où venait donc ce second afflux de populations européennes qu'on signale à l'époque du quaternaire moyen? M. Sergi croit que ce second rameau des peuples européens vint d'Afrique et qu'il est une espèce de l'Homo africus émigré en Europe de l'Afrique. Il semble qu'il y ait eu deux courants successifs d'immigration; le premier nous est connu par les quatre exemplaires que nous avons cités; le second a pour représentants les crânes de Chancelade, trois de Langerie-Basse, deux de Barma Grande et celui de la grotte des Enfants.

Après avoir essayé de pénétrer le mystère des races paléolithiques en Europe, avec beaucoup d'hypothèses, comme on voit, M. Sergi cherche à retrouver quelles furent à la même période la civilisation et l'industrie européennes. A la division classique en âge paléolithique ou néolithique l'auteur ajoute entre les deux une époque mésolithique et, s'inspirant des idées de M. Rutot, qu'il fait du reste connaître en détail, il adopte aussi une période éolithique. Celle-ci commence au pliocène et dure jusqu'à la fin du quaternaire inférieur. Bien que des recherches systématiques n'aient pas encore été faites en Italie, en Espagne et en Grèce, et que pour ces régions M. Sergi appelle de tous ses vœux un explorateur comme M. Rutot, l'auteur croit pouvoir appliquer à toute l'Europe les vues du géologue belge. C'est peut-être aller un peu vite en besogne, car l'accord est loin d'être fait sur ces questions.

En ce qui concerne les premières manifestations de l'art et de l'industrie en Europe, M. Sergi résume surtout les travaux de Piette et en présente les résultats dans son texte comme dans les nombreuses figures qui l'accompagnent. I insiste surtout sur les inscriptions variées qui peuvent être considérées comme les débuts de l'écriture. M. Sergi montre comment les découvertes se concilient parfaitement avec sa théorie de la migration d'Afrique en Europe des races qui ont suivi les premières populations. L'écriture linéaire des galets du Maz d'Azil a un rapport intime avec ceux de l'Égypte préhistorique. De plus, dans les grottes de Menton, dans celles de la Vézère et ailleurs, on a trouvé des documents artistiques du type africain.

M. Sergi se demande ensuite quand l'homme est apparu en Europe; en d'autres termes, s'il est possible de fixer la chronologie humaine sur notre continent. Ce n'est pas d'aujourd'hui que ce problème tente la curiosité des ethnographes. Des solutions très variées ont été données et l'accord est loin de régner sur ce point. Après avoir résumé les idées de Geikie, Penck, Schweizerbild, Kesslerloch, Mortillet et Chantre, M. Sergi se rallie, avec certaines modifications, aux idées de Penck. C'est à la deuxième phase ou pendant la seconde époque interglaciaire que l'homme aurait fait son apparition sur le sol européen, concurremment avec l'Elephas antiquus et le Rhinoceros Mevekii. Nous voici arrivé au Chapitre X de l'auteur, qui s'occupe de l'homme néolithique. Les documents abondent maintenant, et l'auteur est bien obligé de parcourir les différents pays pour les examiner en détail. Voici pourtant quelques traits généraux. C'est

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toujours la race eurafricaine qui fournit l'appoint des nouvelles couches de populations. Sans doute, on peut établir des variétés et des sous-variétés; mais l'unité typique demeure et la convergence des caractères physiques primaires des peuples néolithiques de l'Europe qui ont habité le bassin de la Méditerranée avec ceux des Égyptiens primitifs, des Libyens et d'autres races africaines, démontre à l'évidence que les populations néolithiques d'Europe vinrent d'Afrique. Des catalogues des cranes de cette époque pour la France, l'Allemagne, la Suède, les lles britanniques, la Suisse, la Russie, l'Italie, la Libye, l'Égypte établissent par des statistiques très bien faites la preuve des identités anthropologiques dont nous parlons.

L'industrie et la civilisation progressent considérablement en Europe à l'âge néolithique. C'est l'époque des cités lacustres, des tombes monumentales; la pierre s'affine, la poterie devient d'usage courant, des ornements de tous genres attestent l'éveil de la coquetterie humaine, masculine et féminine. C'est sur le tableau sommairement présenté de ces progrès que se clôt la première partie du livre de M. Sergi.

Dans les sépultures de la fin de la période néolithique, on rencontre un type nouveau, facile à distinguer par la forme du crâne et celle de la face, absolument différent de l'homme eurafricain. Cette immigration vient d'Asie et, à côté des Eurafricains des anciennes périodes, M. Sergi reconnait des Eurasiens. Mais pour déterminer exactement le troisième élément de la population européenne, il est indispensable de se rendre compte de l'anthropologie asiatique. Dans une certaine mesure, sans doute; mais on peut se demander si M. Sergi n'a pas poussé un peu loin cette analyse, car elle prend le tiers de son livre, au point que le titre Europa en est bien oublié pendant longtemps. Il règne aussi quelque confusion dans cet exposé touffu, et il n'est pas toujours aisé de suivre l'auteur à travers toutes les ramifications du problème.

Exception faite de certaines races que l'on sait être arrivées plus tard en Asie, la population de ce continent doit être divisée en deux races principales. La première était répandue dans l'Asie septentrionale et centrale de l'ouest à l'est, y compris le Japon; l'autre occupait le sud du continent.

Nous ne suivrons pas M. Sergi dans tous les détails de ses longues recherches sur les relations anthropologiques de l'Asie avec l'Europe et avec l'Afrique. Ces recherches se sont même étendues aux rapports de l'Afrique et de l'Asie avec les habitants

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des îles de l'Océan Pacifique. Aucune discontinuité ne se constate depuis l'Europe jusqu'au Pacifique, et de l'Europe au centre de l'Asie. On sait que de la race européenne il y a des variétés jusqu'aux îles Sandwich et la Nouvelle-Zélande, et de l'homme asiatique nous possédons en Europe un rameau de formation nouvelle, la race Eurasique qui est un produit de croisement de l'homme asiatique avec les Eurafricains. Les Eurasiques ont commencé leur mouvement d'immigration vers l'Occident à l'époque néolithique. Infiltration lente et pacifique, qui fut déterminée ou par les mouvements des peuples de l'Asie centrale, ou bien par des changements dans les conditions climatériques du plateau de Pamir et de la région transcaspienne.

Cette invasion à des périodes successives et non interrompues, fut d'une extraordinaire extension. Elle pénétra dans toutes les parties de l'Europe, du sud au nord, de l'orient à l'occident. Les Eurasiques arrivèrent du sud et par les régions méditerranéennes pénétrèrent en Espagne, en Italie, en Grèce. Le territoire de la France comme la Germanie méridionale et la Suisse furent complètement envahis, tandis qu'au nord, en Scandinavie et dans les lles britanniques l'occupation eurasique fut moindre. Les occupants de l'époque paléolithique semblent s'être réfugiés aux extrémités du continent européen. Par l'introduction de ces éléments asiatiques, les usages, les mœurs, l'industrie et la langue furent profondément modifiés.

Ici se pose le fameux problème des Aryas que M. Sergi a du reste abordé, il y a cinq ans, dans un ouvrage spécial Gli Arii in Europa e in Asia, 1903. Et voici comment l'auteur le solutionne. Les populations dites aryennes, indoeuropéennes ou indo-germaniques furent précisément les nouveaux arrivants de l'Asie dont nous venons de parler. Toutefois, s'ils importèrent en Europe les langues aryennes, ils ne furent pourtant pas les créateurs d'une civilisation nouvelle. Au point de vue anthropologique, les Aryas sont plutôt brachycéphales, les Tadjiks et les Galtchas de l'Asie centrale en ont gardé les caractères avec le plus de pureté. M. Sergi croit donc pouvoir contester que les dolichocéphales blonds de la Germanie et de la Scandinavie, eux aussi du reste émigrés de l'Asie, importèrent la langue et la civilisation aryennes.

On le voit, nous voici revenus aux anciennes théories sur le berceau des Aryas. Depuis quelques années une hypothèse nouvelle était en grande faveur, l'origine européenne des peuples dits aryens. M. Sergi l'examine à nouveau et en réfute les prinIII SÉRIE. T. XV.

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