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nullement de rapports abstraits des pléiades avec les autres constellations, mais bien des rapports avec l'agriculture, avec les semailles et les récoltes. Il ne faut pas oublier que les peuples agricoles seuls se servent des pléiades pour mesurer le temps. Ils mettent en rapports avec les pléiades tantôt l'époque des semailles, tantôt celle des récoltes suivant qu'ils considèrent comme période principale leur première apparition à l'Est au lever du soleil ou à l'Ouest au coucher du soleil. L'existence de périodes bonnes et mauvaises, déterminées approximativement par l'apparition ou la disparition des pléiades, n'implique évidemment pas la connaissance de la loi de la précession et ne porte aucun signe de descendance babylonienne.

En passant, le P. Schmidt expose et réfute la théorie « pansolariste » de Frobenius. Frobenius a exagéré l'influence du soleil sur la genèse et le développement des mythes. Il a, de plus, le grand tort de méconnaître le principe des «pensées élémentaires >>> en considérant comme pays d'origine des mythes solaires un pays du Sud de l'Asie, de préférence l'Arabie.

Beaucoup de mythes interprétés comme solaires par Frobenius deviennent lunaires sous la plume de Siecke. Celui-ci accorde à la lune une importance très grande pour la formation des mythes. Ses théories lunaires, comme la mythologie astrale en général, sont exagérées en beaucoup de points; mais il a le mérite de ne pas abuser de l'hypothèse des influences étrangères et de la communauté d'origine.

Cette intéressante étude se termine par quelques détails de mythologie descriptive l'exposé de quelques mythes relatifs aux pléiades chez les insulaires de Karesau, dans la Nouvelle Guinée allemande. Les renseignements proviennent d'un jeune chrétien du pays, Bonifaz-Tamatai Pritak, que le P. Schmidt a pu interroger à St-Gabriel à Mödling-lez-Vienne. C'est le même indigène qui fournit l'année dernière, au distingué Directeur de l'ANTHROPOS, la matière d'un remarquable article sur les rites. secrets de la puberté chez les indigènes de Karesau (1).

ED. DE JONGHE.

(1) P. W. Schmidt. Die geheime Jünglingsweihe der Karesau-Insulaner, (Deutsch-Neuguinea), dans ANTHROPOS, II, 1907, pp. 1029-1056.

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XIV

Prof. ENRICO MORSELLI, Direttore della Clinica delle malattie nervose e mentali nella Università di Genova. PSICOLOGIA E SPIRITISMO. IMPRESSIONI E NOTE CRITICHE SUI FENOMENI MEDIANICI DI EUSAPIA PALADINO. Tomo primo con VII tavole e 21 figure, pp. XLVIII-461; tomo secondo con XII tavole e 20 figure, pp. XVIII-586. In-8°. Torino, Fratelli Bocca, 1908.

Depuis une vingtaine d'années surtout, une Napolitaine, Eusapia Paladino, a conquis, dans les annales du spiritisme, une réelle célébrité. M. Morselli a dressé le relevé bibliographique des travaux auxquels elle a donné lieu, et cette liste tient, pour le premier volume de son ouvrage, trente-six pages, et deux encore dans le second volume. On relève dans ces listes les plus grands noms, non seulement des spirites de profession, mais des auteurs les plus réputés dans les sciences philosophiques.

Avant d'aborder l'objet propre de son étude, c'est-à-dire l'examen critique des expériences d'Eusapia, M. Morselli consacre la première partie de son travail au spiritisme en général. Il en refait l'histoire, en expose les phases diverses et constate la place prépondérante que les études psychiques, basées sur le spiritisme, ont prise aujourd'hui dans la métaphysique.

On sait que les phénomènes spirites sont le partage d'un certain nombre de personnes, par l'intermédiaire desquelles on est mis en contact avec le monde des esprits. Cette fonction leur a fait donner le nom de médiums. M. Morselli donne une bonne part de son livre à l'examen du médianisme. Celui-ci revêt diverses formes, car chaque médium a sa spécialité; ils ne sont nullement coulés dans le même moule, comme on pourrait le croire. M. Morselli en distingue neuf types très caractérisés.

Comment faut-il étudier le phénomène du médianisme? Deux ordres de recherches semblent devoir être établis : la réalité des phénomènes et leur raison déterminante. Il convient de s'entourer de témoignages dignes de foi, capables d'apprécier les faits et de les contrôler soigneusement. Or, il arrive trop souvent que ces constatations ne méritent aucune créance et l'étude consciencieuse de la médianité apparait rarement au milieu de la prolifique efflorescence de la littérature spirite. Quant à l'examen scientifique, il est plus délicat encore. Ne s'en mêle pas utilement qui veut, il faut être à la fois profond psy

chologue, physiologiste avisé, voire même médecin très au courant des anomalies neurologiques et pathologiques. Aussi M. Morselli n'hésite-t-il pas à affirmer qu'en regard du fait de la médianité, l'étude du spiritisme n'a guère dépassé l'analyse grossière et l'empirisme borné.

Un grand obstacle à ces recherches est la personnalité mème du médium. La science se heurte en effet aux professionnels du spiritisme, sur la sincérité desquels planent souvent les soupçons les plus justifiés. Ce sont en général des personnes d'une excessive sensibilité, très faciles à suggestionner. Douées d'un intense amour-propre et d'un désir extraordinaire de paraître, elles ne reculent pas devant la simulation et la dissimulation. Sans doute, il y a des médiums honnêtes et de bonne foi, mais presque toujours on doit se mettre en garde contre les erreurs de jugement.

Du reste, M. Morselli convient que la plupart des médiums sont atteints de tares psychiques et nerveuses et il cite le cas de plusieurs personnages célèbres. La pratique du médianisme est foncièrement mauvaise, les séances n'en offrent qu'une série ininterrompue de crises hystériques. Aussi les pouvoirs publics devraient-ils intervenir pour empêcher le médianisme. Dommage qu'avec des principes si fermes M. Morselli range parmi les phénomènes constatés chez les médiums le « piétisme catholique qui fait fureur à Lourdes ou à Valle di Pompei ». Il ne serait pas malaisé de démontrer qu'un abîme sépare les deux genres de manifestation.

Ces idées générales exposées, l'auteur aborde l'étude de la personnalité d'Eusapia Paladino. Il en raconte l'histoire depuis sa naissance en 1854 et rapporte de quelle façon elle devint médium. Au point de vue physio-psychique, si M. Morselli ne conclut pas absolument à l'hystérie, il constate pourtant des conditions pathologiques du système nerveux. Toutefois Eusapia est de nature débonnaire, son intelligence peu développée, mais elle a le sens droit, comme il arrive souvent chez les simples et les humbles.

Comme l'indique le sous-titre de son livre, l'ouvrage de M. Morselli est surtout destiné à faire la critique scientifique des séances les plus célèbres d'Eusapia Paladino. Ce sont les vingt-huit séances qui eurent lieu au Cercle Minerva à Gênes, du 17 mai 1901 au 10 janvier 1902.

Nous ne suivrons pas l'auteur dans la description méticuleuse qu'il fait de ces séances. Rien ne lui a échappé, le moindre

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mouvement du médium a été contròlé, analysé, passé au crible. Attachons-nous plutôt aux conclusions générales qui terminent l'ouvrage. Ces conclusions portent sur les phénomènes médianiques et passent en revue les diverses hypothèses émises sur le médianisme.

Divers écrivains ont essayé d'établir une classification dans les phénomènes spirites obtenus par l'intermédiaire d'Eusapia. M. Morselli n'est pas satisfait de ces essais et à son tour il s'efforce de mettre en un ordre nouveau la phénoménologie d'Eusapia. Il constate d'abord que, si elle est variée et intense, au point de vue physique, elle est intellectuellement très pauvre. Toutefois, il y a lieu de distinguer des phénomènes subjectifs et objectifs; les premiers sont au nombre de 22, les seconds atteignent le chiffre de 48.

Le lecteur nous dispensera d'entrer dans les détails; peut-être l'amour de la classification a-t-il fait pousser un peu loin cette nomenclature des phénomènes très variés et des manifestations fort diverses dont Eusapia est le sujet.

Pour finir, l'auteur rentre dans les questions générales dont il s'était occupé au début de son livre pour examiner les nombreuses hypothèses qui ont été mises en avant pour l'explication du spiritisme. Ici encore, M. Morselli a poussé l'analyse très loin et il examine jusqu'à trente-cinq théories qui prétendent donner la clef des phénomènes spirites. Il les divise en hypothèses extrascientifiques, ultrascientifiques et préscientifiques. L'interprétation qui a sa préférence est le métadynanisme, c'est-à-dire, qu'il se rallie à l'hypothèse d'une radioactivité humaine, parallèle à celle du radium et d'autres éléments chimiques.

Voici la conclusion suprème de l'auteur: «La psycho-physique m'avait entrainé, moi, antispirite, vers l'étude du spiritisme, et celui-ci, examiné à travers les phénomènes constatés pendant les séances d'Eusapia Paladino, me ramène à la psychologie, mais également antispirite. » M. Morselli déclare qu'aucune des manifestations médianiques d'Eusapia n'a opéré en lui la moindre conviction en faveur du spiritisme, c'est-à-dire d'une communication établie avec le monde des esprits. C'est aussi le sentiment de Maxwell (1), que l'auteur rapporte. Il ajoute cette observation très juste il faut juger de la réalité du spiritisme, non par la masse aveugle et inconsciente de ses fidèles ceux-ci sont sans autorité scientifique - mais par un contrôle soigneux, froide

(1) ANNÉE PSYCHOLOGIQUE, t. XIII, 1907,

ment continué, ténacement poursuivi. Tôt ou tard, on s'apercevra que l'édifice spirite, construit avec beaucoup d'habileté, est semblable à un château de cartes, qui s'écroule quand on le touche.

La lecture des deux gros volumes de M. Morselli n'est pas toujours réjouissante. Il faut la reprendre avec courage à diverses reprises; du reste, l'auteur avoue les avoir écrits lui-même avec grande fatigue. Mais ces consciencieux et méticuleux procèsverbaux, qui témoignent de l'attention la plus soucieuse et dénotent une critique des plus judicieuses, sont peut-être le réquisitoire le plus fort contre le spiritisme que l'on puisse lire. A ce titre, ces deux volumes méritent au premier chef de figurer dans la bibliothèque des théologiens, des philosophes et des hommes de science qui se trouvent souvent appelés à donner leur avis sur la doctrine et les faits du spiritisme.

De ci de là, il y aurait à relever quelques appréciations ou manières de parler moins exactes ou carrément erronées relativement au dogme. Le lecteur remettra facilement les choses au point.

J. G.

XV

LES MÉTIERS DE NAMUR SOUS L'ANCIEN RÉGIME. CONTRIBUTION A L'HISTOIRE SOCIALE, par J.-B. GOETSTOUWERS, S. J. In-8°, XII344 pp.- Louvain, 36, rue de Bériot et Paris, Fontemoing, 1908.

Les corporations d'artisans tiennent dans l'histoire de Belgique une place plus large que dans l'histoire d'aucun autre pays de l'Europe centrale. Quelle imagination d'enfant de l'école primaire n'a pas vu ou ne voit pas ces rudes tisserands, ces rudes bouchers de Flandre pousser dans un marais l'aristocratie française et frapper du goedendag tout qui n'est pas bon flamand!

Le R. P. Goetstouwers a dû être tenté, comme maint érudit, de s'attacher à quelqu'une de ces corporations, dont les fastes politiques de notre patrie ont gardé le nom, d'édifier à sa mémoire une synthèse, où les documents qui nous représentent son rôle économique, social, religieux, seraient utilisés à côté de ceux qui nous parlent de son rôle politique et militaire. Cependant, quelle qu'ait été la violence de cette tentation, le P. Goelstouwers y a résisté, et voici pourquoi.

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