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canons par l'Église (1) (§ 3); mais l'Église reconnaît le droit d'autonomie des corporations ecclésiastiques, sous certaines conditions limitatives.

CHAPITRE II.

CARACTÈRE GÉNÉRAL DES SOURCES DU DROIT ECCLÉSIASTIQUE.

I. CONSTITUTIONS PAPALES.

S CXLIX.

(a.) Correspondance épistolaire des papes avec les évêques, comme forme de leur législation.

Le principe, que Pierre parle par la bouche du pape (§ 21), est non-seulement vrai par rapport aux décisions du saintsiége en matière de foi, mais il s'applique encore au gouvernement de l'Église, à l'égard duquel le pape est le représentant du prince des apôtres, tout aussi bien que pour l'enseignement. En conséquence, les prescriptions papales concernant le bien général de l'Église (§ 151) doivent être considérées comme émanant de saint Pierre lui-même (2); elles sont réellement apostoliques (3) et doivent, en admettant qu'il ne s'élève aucun doute sur leur authenticité (4),

(1) Liber synodal. Eccl. Constantinop., fol. 102 (Ang. Maï, a. a. O., tom. VII, præf. p. xx sqq.). — Fagnani, Comment. ad Cap. Quæ in Ecclesiarum, et Cap. Ecclesiæ S. Mariæ, X, de Constit. (1, 2), n. 1 sqq. Bened. XIV, de Synod. diœc., lib. IX, c. 10, n. 1. Amort, Elementa jur. canon., t. II, p. 11. Devoti, Jus canon. Proleg., c. 15, § 18 (t. I, p. 320). · (2) Can. Sic omnes, 2, d. 19 (Agatha).

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Supra $ 118 et 122.

(3) Et nunquam mea statuta, sed apostolica, ut essent semper firmata et custodita, perfeci (Liberii Epist. 4, ad Constant., n. 3 (Coustant, Epist. Roman. Pontif., col. 425).

(4) Conc. Aurel. IV, ann. 541, c. 1 (Hardouin, Concil., tom. II, col. 1436) :

être fidèlement observées comme des lois par tous les chrétiens (1). La manière dont le pape les promulgue est indifférente qu'il s'y soit déterminé par sa propre initiative ou en suivant une inspiration étrangère, avec ou sans délibération préalable avec le sacré collége ou les évêques.

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Dans les temps anciens, avant d'émettre ses prescriptions, pape avait coutume de se concerter avec le clergé romain, qu'il convoquait auprès de lui sous forme de presbytère ou synode diocésain (2), auquel, assez souvent, étaient invités .es évêques présents à Rome et ceux de quelques diocèses voisins. En outre, il se tenait à Rome, comme dans d'autres diocèses, un concile provincial deux fois par an (3), et il était d'usage que le pape y rendit des décrets, de concert avec d'autres évêques non coprovinciaux (4). C'est cet usage que Léon le Grand rappelle aux prélats siciliens (5), dans sa lettre de l'année 447, où, en vue du maintien d'une parfaite unité d'action entre les divers membres de l'épiscopat de l'Église romaine, il les invite à envoyer, chaque fois, trois d'entre eux

De qua solemnitate quoties aliquid dubitatur, inquisita vel agnita per metropolitanos a sede apostolica sacra constitutio teneatur.

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(1) Cuncta per mundum, 17 et 18, c. 9, q. 3 (Gelas., ad Ep. Dard., ann. 498). Cap. Quoniam, 13, de Constit. (I, 2).— Devoti, Instit. jur. can. Proleg., c. 3, § 34 (tom, 1, p. 27). — Jus canon. univ. Proleg., c. 15, § 3 (tom. I, p. 304). (2) V. mon ouvrage : Die Diocesansynode, p. 9 et 34. — Aux deux passages qui y sont cités : Cornel., P., Ep. 6, ann. 251, c. 2 (Coustant, col. 136): Placuit contrahi presbyterium; Siric., P., Ep. 7, ann. 389, c. 4, col. 667 : Facto presbyterio, il y aurait à ajouter : Innoc. I, P., Ep. 3, ann. 404, c. 1, col. 764: In consessu presbyterii. — Bonif. 1, P., Ep. 15, ann. 422, c. 3, col. 1042 : Universo presbyterio.

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(3) Cyprian. Ep. 52, ad Antonian., c. 6 (inter Cornel. Epist. 10, col. 162): Habito cum plurimis coepiscopis concilio ; c. 11, col. 167: Tractatu cum collegis plurimis habito. Liber., P., Ep. 4, c. 2, col. 424: At satis omnibus clarum est -nos Orientalium litteras intimasse, legisse Ecclesiæ, legisse concilio. Siric., P., Ep. 1, c. 1, col. 624: In conventu fratrum; Ep. 5, c. 1, col. 631: Cum in unum plurimi fratres convenissemus; c. 5, col. 658: In concilio episcoporum LXXX.— Xyst. III, P., Ep. 5, c. 3, col. 1254; Ep. 6, c. 3, col. 1259: Universa fraternitas.

(4) Diocesansynode, p. 11.

(5) Leon. M., Epist. 16, ad univ. Episc. per Sicil. constit., c. 7 (tom. I, col. 724).

au concile romain d'automne. Il ajoute : « L'Église aurait à « souffrir bien moins d'erreurs et de scandales, si toutes « les affaires importantes étaient traitées devant la chaire << même de l'apôtre Pierre (1), afin que toutes les disposi«<tions législatives émanées de cette chaire et les décrets canoniques (2) restassent à l'abri de toute violation de la part de tous les prêtres du Seigneur (3). »

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Indépendamment des synodes et des conciles, les papes avaient encore, dès la plus haute antiquité, une autre voie par laquelle ils donnaient à leurs prescriptions toute la propagation possible; cette voie était celle de la correspondance épistolaire. Déjà Clément Ier avait eu occasion d'adresser à l'Église de Corinthe, au sujet des contestations qui s'étaient élevées dans son sein, cette célèbre et magnifique lettre qui fut lue publiquement dans un grand nombre d'églises, comme si elle eût émané d'un apôtre (4). Les successeurs de Clément, entre autres Victor Ier, à propos d'un dissentiment relatif à la fête de Pâques (5), en usèrent de même dans diverses circonstances, et beaucoup d'entre eux, en écrivant à tel ou tel évêque, lui enjoignaient, à l'exemple des apôtres (6), de communiquer leurs lettres à ses collègues du voisinage.

Les occasions de correspondre ainsi avec les pasteurs des divers diocèses ne pouvaient jamais manquer au souverain pontife, parce que de tout temps il affluait à Rome, de toutes les provinces, une énorme quantité de consultations et d'appels, et que les papes, qui, comme administrateurs suprêmes de l'Église, avaient à adresser de toutes parts des missions,

(1) Siric., P., Ep. 5, c. 1, col. 651. c. 5, n. 5.

Bened. XIV, de Synod. dicc., lib. I,

(2) Ut omnia ipsius (S. Petri) constituta canonumque decreta apud omnes Sacerdotes Dei inviolata permaneant.

(3) Conc. Tolet. IV, ann. 671, c. 17 (Hardouin, Concil., tom, III).

(4) Coustant, Epist. Roman. Pontif., col. 6. G. C. Reischl., de Auctoritate Ecclesiæ Romanæ primæva, p. 9 sqq. Dionys. Corinth., Epist. ad Soter. fragm. 2 (Coustant, col. 77).

(5) Thomassin, Dissert. in Concil. general. et partic., diss. I, p. sqq. (6) Coloss. IV, 16.

des exhortations et des instructions sans nombre, et à prendre des mesures réglementaires (1), se trouvaient assaillis d'une masse incommensurable d'affaires (2). Témoin la lettre de saint Jérôme à Agéruchia, à qui il raconte que, quelques années auparavant, il a aidé le pape Damase à rédiger ses réponses aux consultations qui lui étaient adressées, tant d'Orient que d'Occident, par les évêques réunis en conciles (3). Témoin surtout la lettre du pape Sirice (385) à l'évêque de Tarragone, à qui il dit, dans le profond sentiment du poids de sa mission vis-à-vis de cette chaste épouse du Christ, qu'il doit préserver de toute tache et de toute ride(4): « Nous portons le fardeau de tous ceux qui sont chargés, ou plutôt c'est Pierre qui le porte en notre personne, et qui, nous en avons la ferme confiance, comme héritier de sa charge, nous soutient et nous protége (5). »

Grand nombre de papes furent sans contredit des hommes très-remarquables par leur vaste et profond savoir et par une sagesse presque surhumaine; toutefois, ce n'est point à ces qualités qu'ils devaient cette multitude de consultations qui leur étaient adressées, mais seulement à leur titre de chef de l'Église, de successeur de saint Pierre. D'autres évêques furent également consultés à diverses époques, et par le pape

(1) Walter, Kirchenrecht, § 59.

(2) Innoc. I, P., Epist. 30, c. 1, ad conc. Milev. ann. 417, col. 895: Inter ceteras Romanæ Ecclesiæ curas et apostolicæ sedis occupationes, quibus diversa consulta fideli ac medica disceptatione tractamus; c. 2, col. 896: Quod per omnes provincias de apostolico fonte petentibus responsa semper emanent. Leon. M., Ep. 10, ad Episc. per provinc. Vienn. constit. (tom. I, col. 634) : Nobiscum itaque vestra fraternitas recognoscat apostolicam sedem, pro sui reverentia a vestræ etiam provinciæ sacerdotibus, innumeris relationibus esse consultam, et per diversarum, quemadmodum vetus consuetudo poscebat, appellationem causarum, aut retracta aut confirmata fuisse judicia.

(3) Hieron. Epist. 123, ad Ageruch., c. 10 (tom. II, col. 907): Ante annos plurimos, cum in chartis ecclesiasticis juvarem Damasum, Romanæ urbis Episcopum, et Orientis atque Occidentis synodicis consultationibus responderem.

(4) Xyst. III, P., Epist. 6, ad Johann. Antioch., c. 5, col. 1261: Non parum nobis oneris, non parum laboris incumbit, ut Ecclesiæ Domini macula et ruga desit.

(5) Siric., P., Epist. 1, ad Himer., c. 1, col. 624.

lui-même; mais c'était uniquement à cause de la confiance particulière qu'ils inspiraient personnellement. En s'adressant à Rome pour en recevoir des conseils et des décisions, on le faisait en vertu d'un long (1) et salutaire usage (2), émané du principe de la primauté, et en vertu d'une ancienne tradition (3); et celui qui occupait la place de Pierre répondait aux consultations de tout le monde chrétien, non- seulement à celles des évêques d'Occident, mais encore à celles des patriarches d'Orient (4), qu'il eût reçu lui-même la lettre ou qu'elle eût été adressée à l'un de ses prédécesseurs. Sixte parlait pour Célestin (5), Zosime pour Innocent (6), Sirice pour Damase (7). Ce n'est point à Sirice, mais à Damase, que l'évêque de Tarragone s'était adressé; c'est le siége romain qu'Himère avait consulté, comme le chef du corps de l'Église (8), au sujet de la réitération du baptême des ariens qui rentraient dans le sein de l'orthodoxie, et c'est Sirice qui lui répond (9), en rappelant la défense de l'apôtre (10) et les canons, spécialement, les décrets généraux (generalia decreta) du pape Libère, adressés par ce pontife (11) aux provinces, après la condamnation du concile de Rimini (362). Il recommande ensuite à l'évêque l'observation des canons et le maintien rigoureux des prescriptions des décrets (ad ser

(1) Cyrill. Epist. ad Cœlest. (int. Cœlest. Epist. 8, c. 1, col. 1087). Leon. M. Epist. 10, cap. 2 (Op. tom. I, col. 634).

(2) Innoc. I, P., Epist. 2, ad Victric., cap. 6, col. 750.-Jul. I, P., Epist. 1, ad Euseb.. c. 22, col. 386.

(3) Innoc. I, P., Epist. 29, ad Conc. Carth. Episc., cap. 1, col. 888.

(4) Dionys. Alex. Epist. 4, ad Xyst. II, fragm. ann. 268 (Coustant, col. 266). Damas. I, P., Epist. 5, ad Paulin. Antioch., ann. 378, col. 507.

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Innoc. I, P., Epist. 24, ad Alex. Antioch. Episc., col. 850.

(5) Xyst. III, P., Epist. 1 ad Cyrill., ann. 432, col, 1230.

(6) Augustin., de Peccat. orig., cap. 17, n. 19 (tom. X, col. 394).

(7) Siric., P., Epist. cit. init. : Directa ad decessorem nostrum sanctæ recor dationis Damasum fraternitatis tuæ relatio me jam in sede ipsius constitutum, quia sic Dominus ordinavit, invenit. Coustant, a. a. O., præf. P. I, § 32,

p. xxx sqq.

(8) Siric., P., Epist. cit. c. 2, col. 637.

(9) Id., ibid., col. 625.

(10) Ephes. IV, 5.

(11) Epist. non exstant. Liber. P., n. 12. Coustant, col. 466:

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