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Aussi l'Église et particulièrement les papes ont-ils de tout temps entouré les conciles de vénération et de respect, et si, d'après le nouvel usage, le titre de sancta synodus (1), autrefois commun à tous, n'est donné qu'aux conciles œcuméniques, il ne faut voir là qu'une distinction, essentielle sans doute, entre les assemblées générales de l'épiscopat chrétien, qui ont été si souvent comme le dernier refuge de l'Église presque agonisante (2), et les synodes provinciaux, mais qui ne retranche rien à ceux-ci de leur dignité et de leur importance. Dans le fait, une foule de décrets des conciles provinciaux n'ont-ils pas été admis par les papes dans leurs décrétales (3), et n'ont-ils pas acquis ainsi force de loi dans toute l'Église? Sous leur point de vue général, l'utilité des conciles est immense, et l'on peut en dire autant de leur nécessité relative. Nous avons déjà traité cette matière dans l'exposition doctrinale concernant les conciles (4); il nous reste à faire quelques remarques générales, spécialement à l'égard des conciles œcuméniques.

Les décrets des conciles se rapportent, soit à la doctrine, soit au culte et à la discipline ecclésiastique. Déjà à l'époque du concile de Nicée, il était d'usage de distinguer les définitions dogmatiques des autres prescriptions (5). Les premières s'appelaient en Orient: StaтUTOJE (6), celles-ci: xávoves, dans le sens strict leσuoi ou opoi (7); cependant, ces dernières sont aussi quelquefois des décisions dogmatiques et sont alors distinguées des prescriptions disciplinaires, κάνονες τῆς εὐτα

:

(1) Bened. XIV, de Synod. diœc., lib. I, cap. 3, n. 1.

(2) Ripamonti, Hist. Mediol. (Antiq. Ital., tom. VII, p. 674). a. a. O., p. 4.

(3) Par exemple Cap. Si diligenti, 12, X, de For. comp. (II, 2), niens, 3, X, de Presb. non bapt. (III, 43). Salmon, a. a. O. (4) § 83, § 90. - Diocesansynode, p. 121 sqq.

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(5) Catalani, Sacrosancta œcumenica Concilia. Proleg., c. 24, tom. I, p. 23. (6) Gelas. Cyzic., Volum. Act. Conc. Nic., lib. I, præf. (Hardouin, Concil., tom. I, col. 345.)

(7) Conc. Laod., ann. 372, cap. 1. (Hardouin, tom. I, col. 782.).- Conc. Chalc., Act. XV, insc. (Hardouin, tom. II, col. 600.)

ías (1). La condamnation, en formule laconique, des propositions hétérodoxes s'appelait anathematismi.

En Occident, on employait alternativement les mots decrela et canones pour toute espèce de décrets; c'est le concile de Trente qui, le premier, s'est écarté de cet usage en adoptant une terminologie plus spéciale, sans s'attacher néanmoins à la suivre toujours avec une rigoureuse sévérité (2).

A raison du caractère réformateur de cette assemblée, ses dispositions disciplinaires ont reçu le nom de decreta de reformatione. Ses décisions dogmatiques se divisent en deux classes les unes sont les decreta qui contiennent la définition des dogmes alors controversés, les autres les canones qui remplacent les anciens anathèmes et prononcent l'excommunication contre quiconque viendrait à adhérer à certaines propositions condamnées par le concile (3).

Pour ce qui concerne la force obligatoire des décrets des conciles, il faut toujours distinguer l'historique, sans doute très-instructif (acta, actiones, relatio), ainsi que les propositions émises et les discours prononcés par les différents Pères (4), de ce qui a été formulé en décrets proprement dits par le concile (5). Le caractère légal ne s'étend pas davantage à l'exposé des motifs d'où est sortie telle ou telle résolution, non plus qu'aux documents historiques qui ont pu la motiver. Ces motifs peuvent être erronés, ces documents apocryphes; mais ils ne portent nullement atteinte à la décision du concile (6).

Enfin, il faut encore remarquer que lorsqu'un concile

(1) Conc. Constant., I, ann. 381. Epist. ad Theodos. (Hardouin, tom. I, col. 808.)

(2) Bened. XIV, a. a. O., n. 3.

(3) Fagnani, Comm. ad cap. Canonum, 1, X, de Const. (1, 2), n. 1.

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(4) Ponsio, Jus canon., P. III, cap. 7 (tom. II, p. 137). Il est souverainement regrettable que ces discours ne nous aient été conservés que par les plus anciens conciles. Le concile de Florence est le premier qui, après une longue interruption, soit revenu au précieux usage des comptes rendus littéraux et complets. Ponsio, a. a. O., p. 140.

(5) Salmon, a. a. O., cap. 2, art. 1, p. 9.

(6) Richard, Analysis Conciliorum, tom. I, p. 112.

adopte un canon d'une assemblée précédente, cela n'impli que aucunement l'adoption de tous les autres canons de cette même assemblée (1).

Organe, expression d'une doctrine étrangère à la sagesse humaine, mais émanée immédiatement d'un enseignement tout divin les canons sont la voie la plus sûre et la plus facile pour en acquérir la parfaite connaissance. Il était donc de la plus haute importance pour toutes les sciences ecclésiastiques, mais surtout pour celle du droit canon (2), qu'il fût fait de grandes collections des décrets des conciles, afin de faciliter l'accès de ce trésor inappréciable. Nous allons reproduire ici les plus importants de ces recueils, avec l'indication des ouvrages qui ont trait à la matière.

I. COLLECTIONS GÉNÉRALES DES CONCILES.

Salmon, Tract. de stud. Concil. P. II, cap. 2, p. 49; cap. 6, p. 115. Richard, Analysis Concil. Tom. I, p. 105.

Merlin, Concilia generalia Græca et Latina. Paris., 1523; Colon., 1530. 2 vol. in-fol. Par., 1535. 2 tom. in-8°.

P. Crabbe, Concilia omnia, tam generalia quam particularia. Colon. 1538. 2 vol. in-fol.; Colon., 1557. 3 vol. in-fol.

Laur. Surius, Concilia omnia, tam generalia quam provincialia atque particularia. Colon., 1567. 4. vol. in-fol.

(Dom. Bollani) Conciliorum omnium, tam generalium quam provincialium, volumen. Venet., 1585. 5 vol. in-fol.

Sev. Binius, Concilia generalia et provincialia. Colon., 1606, 1618. 4 tom. in 5 vol. in-fol.; Paris., 1636. 9 vol. in-fol.

Concilia generalia Ecclesiæ catholicæ; cum præf. Jac. Sirmondi. Romæ, 1608. 4 vol. in-fol.

Concillorum omnium generalium et provincialium Collectio Regia. Paris., 1644. 37 vol. in-fol.

Sacrosancta Concilia ad Regiam editionem exacta; studio Phil. Labbæi et Gabr. Cossartii. Paris., 1672. 18 vol. in-fol.

(1) M. Cani, Loci theolog., lib. V, cap. postr. (Op., tom. I, p. 328.) (2) Salmon, a. a. O., cap. 1, p. 2. — Ponsio, a. a. O., p. 131.

St. Baluze, Nova Collectio Conciliorum. Tom. primus. Paris.,

1683.

J. Hardouin, Collectio maxima Conciliorum generalium et provincialium. Paris., 1715. 11 tom. in 12 vol.

Nic. Coleti, Sacrosancta Concilia ad Regiam editionem exacta. Venet., 1723. 23 tom. in-fol.

J. Dom. Mansi, Sanctorum Conciliorum et decretorum nova Collectio. Luc., 1728. 6 tom. in-fol.

J. Dom. Mansi, Sacrorum Conciliorum nova et amplissima Collectio. Flor., 1759-1767; Venet., 1769-1798. 31 vol. in-fol. J. Catalani, Sacrosancta œcumenica Concilia, Prolegomenis et Commentariis illustrata. Romæ, 1736. 4 vol. in-fol.

II. COLLECTIONS PARTICULIÈRES.

Concilia Germaniæ, quorum collectionem Joh. Fr. Schannat primum cœpit, contin. Jos. Hartzheim, Eg. Neissen, indic. digessit Jos. Hesselmann. Colon., 1749—1790. 11 vol. in-fol.

Jac. Sirmond., Concilia antiqua Galliæ. Paris., 1629. 3 vol. in-fol.; avec un vol. de supplément par P. de la Lande. Paris., 1666. In-fol.

Lud. Odespun, Concilia novissima Galliæ. Paris., 1646. In-fol. Conciliorum Galliæ, tam editorum quam ineditorum, Collectio, stud. congr. S. Mauri. Tom. primus, in-fol.

De Ram, Synodicon Belgicum. Mechlin., 1828. 3 vol. in-4°. Jos. Saenz de Aguirre, Collectio maxima Conciliorum Hispaniæ et Novi Orbis. Rom., 1753. 4 tom. in-fol.

Sylv. Puey, Collectio maxima Conciliorum Hispaniæ epistolarumque decretalium celebriorum, a Jos. Card. de Aguirre edita, nunc vero ad juris canonici corporis exemplum nova methodo digesta. Matr., 1784. Tom. prim., in-4°.

Dav. Wilkins, Concilia Magnæ Britanniæ et Hiberniæ. Lond., 1787. 4 vol. in-fol.

Car. Peterffy, Concilia Ecclesiæ Romano-Catholicæ in regno Hungariæ celebrata. Pars I, Viennæ, 1742. Pars II, Poson., 1742, in-fol.

III. OUVRAGES AUXILIAIRES.

Barth. Carranza, Summa omnium Conciliorum. Venet., 1546; -edid. Schramm. Aug. Vindel., 1778. 4 vol. in-8°.

Joh. Cabassutius, Notitia ecclesiastica historiarum, Conciliorum et Canonum. Lugd., 1680: post editionem tertiam Gallicam. Colon., 1725; Brmb. 1754. In-fol.

Fr. Salmon, Traité de l'étude des conciles et de leurs collections. Paris, 1724, in-4°; 1726, in-8°.

C. L. Richard, Analyse des conciles. Paris, 1771, in-8°. Dissertations: Christ. Lupus, Synodorum generalium ac provincialium decreta et canones, scholiis, notis ac historica actorum dissertatione illustrati. (Oper. tom. VI. Venet., 1724, in-fol.). Lud. Thomassin, Dissertationum in Concilia generalia et particularia. T. I. Par., 1667; Colon., 1784, in-4°. - Van Espen, Tractatus historicus, exhibens scholia in omnes canones Conciliorum. Oper. edit. Venet. P. V.).

S CLIV.

3. Sources du droit particulier.

Bien que la doctrine de l'Église et la législation qui en émane aient force universelle de loi pour tous les chrétiens, les particularités propres aux divers pays et aux différentes classes de personnes, tout autant qu'elles ne sont point en opposition avec cette doctrine et ces lois, ont été de tout temps prises en considération par l'Église. Par cette raison, il s'est établi, même dans le domaine spirituel, un nombre considérable de sources particulières du droit (1).

L'objet principal des circonscriptions diocésaines est de mettre à exécution les lois générales, par l'organe des premiers pasteurs institués dans les différents pays du monde

(1) Kamptz, die Provinzial-und statutarischen Rechte der preussischen Monarchie. Berlin, 1826, 3 Bde. H. F. Jakobson, Geschichte der Quellen des Kirchenrechts des preussischen Staats, mit Urkunden und Regesten. Königsberg, 1837.

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