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qu'il ne traite

ne traite pas, et c'est précisément celle-là qui est au fond de tout le débat.

II

AIS c'est assez nous arrêter aux préliminaires; entrons

M dans l'examen du livre de Mer Grégoire. En essayant

de faire ressortir tout ce qu'il contient d'enseignements utiles et de vérités profondes, nous prendrons la liberté d'appeler l'attention du docte prélat, avec tout le respect dû à sa haute dignité, sur quelques lacunes que nous regrettons d'y trouver.

Nous nous occuperons principalement du premier volume, qui est à nos yeux de beaucoup le plus important. Le second, consacré à l'examen et à la réfutation des objections, en général très-futiles, que les starovères ont l'habitude d'opposer à l'Église dominante, pourrait bien donner lieu à quelques observations de notre part, mais nous les remettrons à un autre temps.

Commençons par résumer, en peu de mots, la savante argumentation du respectable métropolitain de SaintPétersbourg.

Notre-Seigneur Jésus-Christ a fondé une Église qui doit durer jusqu'à la consommation des siècles par conséquent, il est certain que cette véritable Église de Jésus-Christ existe aujourd'hui. Cette Église doit nécessairement avoir une hiérarchie, une magistrature distincte des autorités qui président à la société civile; cette hiérarchie comprend des évêques, des prêtres et des diacres. Il n'y a qu'une seule Église qui soit la véritable Église de Jésus-Christ; par

conséquent, vous starovères, qui notoirement n'avez pas d'évêques, vous n'êtes pas la véritable Église de Jésus-Christ. L'Église russe a des évêques, des prêtres et des diacres; c'est donc à elle qu'il faut vous réunir.

Qu'est-ce que l'Église?

C'est la société des fidèles répandus sur toute la surface de la terre sans distinction de sexe, d'âge, de condition, de temps et de lieu'. C'est cette Église que le symbole appelle une, sainte, catholique (ou universelle) et apostolique.

C'est cette Église que Notre-Seigneur avait en vue, lorsqu'il a dit : Je bâtirai mon Église 3.

Cette promesse faite par Notre-Seigneur a été accomplie; il a fondé son Église, les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle; c'est-à-dire qu'elle ne peut pas périr. Le ciel et la terre passeront, mais la parole de Jésus-Christ ne passera pas3. Or, il a dit à ses disciples: Je suis avec vous jusqu'à la consommation des siècles. L'archange Gabriel avait prédit les mêmes choses à la sainte Vierge, en lui annonçant que le royaume de son Fils n'aurait pas de fin". L'apôtre saint Paul proclamait la même doctrine, lorsqu'il disait aux Éphésiens : « Gloire à Dieu dans l'Église par JésusChrist, dans la succession de tous les âges et de tous les siècles . >>

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Les saints Pères répètent à l'envi les mêmes assurances,

1 P. 14.

2 P. 25.

3 Matth. XVI, 18.

4 P. 33.

5 Matth. XXIV, 35 (p. 34).

6 Matth. XXVIII, 20.

7 Luc. 1, 33.

8 Ephes. III, 21.

et les catéchismes russes fournissent à Mer Grégoire des témoignages tout semblables en faveur de la perpétuité de l'Église1.

Cette Église divine dans son origine, et immortelle dans sa durée, est nécessairement une. L'éminent prélat met cette vérité dans un très-grand jour. Il fait observer que Notre-Seigneur Jésus-Christ n'a pas dit : Je bâtirai mes Églises, mais mon Église; que saint Paul, dans le ve chapitre de son épître aux Éphésiens, dit aussi que JésusChrist a aimé son Église, non ses Églises, et qu'il s'est livré à la mort pour elle, au singulier, et non pour elles, au pluriel.

Le second concile œcuménique, dans le symbole que l'Église n'a pas cessé de réciter, dit également : Je crois l'Église une, sainte, catholique et apostolique.

Ensuite, Mer Grégoire cite des textes empruntés à saint Ignace d'Antioche et à saint Jean Chrysostome. Ces textes insistent sur ce point fondamental, qu'il n'y a qu'une seule Église, comme il n'y a qu'une seule foi et un seul Dieu. Cette Église unique, qui a Dieu lui-même pour auteur, n'est renfermée dans les murs d'une cité, elle est dispersée sur toute la surface de la terre, d'une extrémité du monde à l'autre, où les apôtres ont été la fonder au prix des plus grandes fatigues et des plus rudes travaux.

pas

Les catéchismes russes antérieurs à Nicon sont unanimes à proclamer cette grande vérité : il n'y a qu'une seule Église, et il ne saurait y en avoir plusieurs. Sous ce rapport, la démonstration de Mr Grégoire ne laisse rien à désirer; mais nous aurions souhaité qu'il insistât davantage sur

1 P. 34-46.

l'impérieuse, sur l'indispensable nécessité qu'il y a pour tous les chrétiens d'appartenir à cette Église unique, d'être en communion avec elle, de reconnaître son autorité. Dans les Pères apostoliques et autres sur l'autorité desquels il s'appuie, il aurait facilement trouvé un grand nombre de témoignages auxquels il n'y a rien à répondre.

Qu'il nous suffise de reproduire ici quelques passages d'un livre dont Mgr Grégoire ne récusera pas l'autorité; je veux parler du CATÉCHISME DÉTAILLÉ DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE ORTHODOXE D'ORIENT, examiné et approuvé par le saint synode de Russie, et publié à l'usage des écoles et de tous les chrétiens orthodoxes, traduit du russe. Paris, Klincksiek, 1851.

Nous y lisons d'abord à la page 60:

Question. Quel devoir nous impose l'unité de l'Église? « Réponse. De nous appliquer avec soin à conserver l'unité d'un même esprit dans le lien de la paix1. »

Et un peu plus loin, page 65:

« Question. Si l'Église catholique renferme tous les vrais fidèles du monde, n'est-ce pas une condition essentielle du salut que d'en faire partie?

« Réponse. Cela est en effet ainsi. Puisque Jésus-Christ, selon les paroles de saint Paul, est le chef de l'Église et le sauveur du corps de l'Église, pour avoir part au salut, il est absolument nécessaire d'être membre de ce corps, c'està-dire de l'Église catholique.

« Nous lisons dans l'épître de saint Pierre, que le baptême nous sauve à l'instar de l'arche de Noé. Or, tous ceux qui

1 Ephes. IV, 3.

2 Ibid. v, 23.

furent sauvés du déluge universel le furent uniquement dans l'arche de Noé; de même tous ceux qui trouvent le salut éternel ne le trouvent que dans la seule Église catholique et apostolique.»

Et à la page 122, en énumérant les transgressions par lesquelles on peut enfreindre le premier commandement de Dieu, le même catéchisme fait mention du schisme, péché que l'on commet lorsqu'on se sépare arbitrairement de l'unité du culte et de l'Église de Dieu, catholique, orthodoxe.»

Cette rigoureuse et indispensable nécessité de faire partie de la véritable Église de Jésus-Christ, une et universelle, et cela sous peine du salut éternel, est donc pleinement admise par l'Église russe. Il nous semble que Mer Grégoire aurait pu constater cette nécessité et la faire ressortir aux yeux des starovères d'une manière beaucoup plus saillante qu'il n'a jugé à propos de le faire. Pour le dire en passant, la fameuse formule: Hors de l'Église, point de salut, n'est pas autre chose que le résumé de la doctrine exprimée par le catéchisme russe. Elle est l'équivalent de ces propositions très-simples: l'hérésie est un péché, le schisme est un péché, celui qui meurt en état de péché n'est pas sauvé. Ce sont des vérités élémentaires que Me Grégoire admet aussi bien que le synode, et auxquelles les starovères ne refusent probablement pas leur adhésion.

III

AIS ce n'est pas tout d'avoir démontré la nécessité d'ap

Mpartenir à l'Eglise de Jésus-Christ et de ne s'en séparer

sous aucun prétexte, il faut encore faire voir quelle est, entre

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