Sayfadaki görseller
PDF
ePub

sommets de la puissance ecclésiastique. C'est à eux à juger des dogmes divins. Quant aux empereurs et aux gouveril leur appartient de leur prêter main-forte et de soutenir ce qu'ils ont décidé, ainsi que de ramener à la concorde ceux qui, écoutant les suggestions de la chair, s'en sont écartés. Tout ce qui se ferait en dehors de cela, ne serait pas appuyé sur la tradition divine et n'aurait aucune force. C'est en vertu de ces principes qu'on a rejeté ce qu'un conciliabule, placé sous la pression des empereurs Constantin et Léon, avait osé dire contre le culte des saintes images. C'est à cause de cela que notre Église de Constantinople a été séparée des quatre autres, et liée par des anathèmes perpétuels que le Saint-Esprit a confirmés. Plus tard, par un effet de la miséricorde divine, la foi orthodoxe a relevé le front, lorsque le grande impératrice Irène occupa le trône avec son fils, et alors ce qui avait été divisé fut réuni. Mais sous Léon, notre Église fut encore séparée et de nouveau frappée des mêmes anathèmes; par conséquent, il est tout à fait impossible de mettre sur la même ligne le jugement divin et le jugement séculier. Il est impossible que cette Église soit réunie sans le consentement des cinq patriarches. Si l'on demande par quelle voie on peut y arriver, je réponds : Que les hétérodoxes sortent de l'Église de Dieu, et que le très-saint patriarche Nicéphore remonte sur son siége. Il convoquera alors ceux qui ont

[ocr errors]

1 Τίνες δὲ οὗτοι οἱ ἐντεταλμένοι; Απόστολοι, καὶ οἱ τούτων διάδοχοι. Τίνες δ ̓ οὖν οἱ διάδοχοι; ὁ τῆς Ῥωμαίων νυνὶ πρωτόθρονος, ὁ τῆς Κονσταντί νουπόλεως δευτερεύων, ̓Αλεξανδρείας τε καὶ ̓Αντιοχείας, καὶ ὁ Ἱεροσο λύμων. Τούτο τὸ πεντακόρυφον κράτος τῆς ἐκκλησίας· παρὰ τούτοις τὸ τῶν θείων δογμάτων κριτήριον (Lib. II, epist. cxxrx, p. 461, G. D.)

partagé ses combats (s'il ne peut se faire que les autres patriarches assistent au concile par leurs délégués; mais il est certain que cela est possible, puisqu'il dépend de l'empereur que celui d'Occident y assiste, lui auquel est déférée la puissance d'un concile cecuménique); il fera la paix et la réunion, puis enverra les lettres synodales au premier siége. Si l'empe→ reur n'accepte pas cette marche, et si, comme il le croit, Nicéphore a dévié de la voie droite, il faut que les deux partis envoient une ambassade au pontife de Rome, et c'est de là qu'il faut recevoir la certitude de la foi1, car c'est ainsi que les choses sont établies. Si l'un des patriarches vient à s'égarer, il faut qu'il soit corrigé par ceux du même ordre que lui, comme le dit saint Denys; mais il ne doit pas être jugé par les empereurs, quand même tous les empereurs orthodoxes qui ont jamais existé viendraient à ressusciter❜. » L'argument de saint Théodore Studite revient à ceci : Le patriarche de Constantinople convoquera un concile local qui aura besoin de la confirmation du Pape; ou bien le concile sera œcuménique: pour cela, il faut que les cinq patriarches y soient représentés par leurs délégués, ou au

1 Εἰ δὲ τις ἐρωτῴη, καὶ πῶς ἐνδέχεται τοῦτο γενέσθαι; τῷ ἐκστῆναι τοὺς ἑτεροδόξους τῶν τοῦ θεοῦ ἐκκλησιῶν· καὶ ἀπολαβεῖν τὸν οἰκεῖον θρό νον Νικηφόρον τὸν ἱερὸν πατριάρχην· ὃς συνεδρεύσας μεθ' ὧν συνήθλησεν, εἰ οὐκ ἐνδέχεται ἐκ τῶν ἄλλων πατριαρχῶν παρεῖναι ἀντιπροσώπους. Ὅπερ δυνατὸν ἐστιν, εἰ θέλοι βασιλεὺς τὸν ἐκ Δύσεως παρεῖναι· ᾧ καὶ τὸ κράτος ἀναφέρεται τῆς οἰκουμενικῆς συνόδου· ἀποπεράνοι ἂν τὸ τῆς εἰρήνης, καὶ τὸ τῆς συναφείας βραβευτήριον, δηλονότι δι' οἰκείων συνοδικῶν ἀποστελῶ λομένων τῷ πρωτοθρόνῳ. Εἰ δὲ οὐ τοῦτο καταδεκτέον τῷ βασιλεῖ, καὶ ὥς φησι παρετράπη σὺν ἡμῖν τῆς ἀληθείας Νικηφόρος ὁ πρόεδρος, ἐξ ἐκατέρου μέρους ἀποσταλτέον πρὸς τὸν Ῥώμης· κἀκεῖθεν δεχέσθω τὸ ἀσφαλὲς τῆς πίστεως. (Lib. II, epist. cxxx, p. 462, Α. Β.)

2 Lib. II, epist. cxxvi, p. 460, C; 461, C.

moins que les légats du Pape y assistent, puisque le Pape est revêtu d'une puissance équivalente à celle d'un concile œcuménique; ou enfin il n'y aura pas de concile, les deux partis enverront des délégués à Rome, et le Pape prononcera en dernier ressort. Sa réponse aura la certitude d'un article de foi.

Je crois que ces textes suffisent pour démontrer que saint Théodore Studite admettait la primauté du Pape, primauté de juridiction aussi bien que d'honneur, et cela de droit divin, parce que le successeur de saint Pierre sur le siége de Rome est investi des pouvoirs que le prince des apôtres a reçus de Jésus-Christ lui-même.

La preuve qui ressort de tous ces témoignages des Pères grecs n'est donc sujette à aucune espèce de doute; et nous pouvons passer au troisième ordre de preuves, à celles que fournit l'Église russe.

VI

[ocr errors]

E premier de tous les témoignages que l'Église russe nous présente en faveur de la primauté de Pierre, c'est le soin avec lequel elle se prépare tous les ans à solenniser la fête du prince des apôtres. On sait que, dans l'Église orientale, outre les abstinences ordinaires du mercredi et du vendredi, il y a quatre époques dans l'année, pendant lesquelles l'usage de la viande et de tous les aliments gras est interdit, et parmi les aliments gras on compte les œufs, le beurre, le fromage et toute espèce de laitage.

L'abstinence du carême et de l'avent, qui précèdent la fête de Pâques et celle de Noël, n'a rien de particulier. Qu'on

mette quinze jours à se préparer à la fête de l'Assomption, la plus solennelle des fêtes de la sainte Vierge, nous y voyons une nouvelle preuve de la dévotion des Russes envers la mère de Dieu, et nous n'en sommes pas surpris. Mais il est permis de se demander pourquoi, dans l'Église russe, saint Pierre, seul de tous les saints, entre en participation de ces honneurs inaccoutumés, réservés d'ailleurs à Notre-Seigneur Jésus-Christ et à sa sainte Mère. Cette exception unique ne peut pas s'expliquer par le hasard. Il faut qu'il y ait un motif, et ce motif, quel qu'il soit, suppose nécessairement une prééminence de saint Pierre sur les autres saints. Saint Pierre n'est pas le patron particulier de la Russie, il n'a pas été davantage le patron de l'empire grec; en quoi consiste donc cette prééminence de saint Pierre que l'Église russe proclame d'une manière si significative? N'en faut-il pas conclure que l'Église d'Orient a voulu rappeler tous les ans à tous ses enfants la primauté de Pierre? pour rendre cet enseignement plus durable, plus populaire, pour le graver plus profondément dans toutes les mémoires, elle est entrée dans le foyer domestique, elle a proscrit de la table du riche comme de celle du pauvre tous les aliments gras, elle a prolongé cette privation pendant plusieurs semaines, de sorte que tous les hommes qui réfléchissent et qui obéissent aux prescriptions de l'Église russe, ne peuvent s'empêcher de se demander : « Qu'a donc saint Pierre au-dessus de tous les autres saints pour qu'on nous impose une si longue et si dure privation comme préparation à la solennité de sa fête? » Et ne pourraiton pas dire que le peuple russe, qui observe consciencieusement ce que l'Église lui commande, fait de cette façon

Et

tous les ans un acte de foi dans la primauté du prince des apôtres ?

5

3

Mais le temps de l'abstinence est passé; le jour de la fête est arrivé; le russe se rend à l'Église; son attention est éveillée par la longue préparation qui a précédé, et par la solennité du jour. Il écoute ce qui se lit et ce qui se chante à l'Église, et à chaque instant son oreille est frappée par des expressions qui affirment la primauté de saint Pierre. C'est le premier des apôtres '; c'est le prince des apôtres, il occupe le premier siége dans l'Église ; il est le docteur, le fondement et le guide des apôtres; il est le pasteur des apôtres, il exerce sur eux l'autorité". Il est la source et le principe de l'orthodoxie ; c'est de lui que viennent tous les chrétiens; il est le fondement, la colonne de la foi, la pierre sur laquelle elle s'appuie 10; il est la pierre sur laquelle Jésus-Christ a bâti son Église, et contre laquelle les portes de l'enfer ne prévaudront pas. C'est à Pierre que Jésus-Christ confie ses brebis, c'est Pierre qu'il établit pasteur de son troupeau. Saint Jacques a reçu le siége de Jérusalem, saint Pierre a reçu le soin de tout l'univers. C'est à lui le premier qu'a été confié le gouvernail de l'Église.

Nous avons rapproché les expressions les plus frappantes; celles qui font le mieux comprendre que, dans la pensée de l'Église russe, saint Pierre a été investi saint Pierre a été investi par Jésus-Christ luimême d'une dignité qui le rendait supérieur aux autres apôtres, non par un simple droit de préséance ou quelque

[blocks in formation]

4 Наставникъ апостоловъ. 5 Основаніе.

6 вождь.

апостоловъ. 8 Начало православія. - 9 Начало христіанъ.

3 Первопрестольный.

7 Пастырь владычный

10 Камень вѣры.

« ÖncekiDevam »