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Ses vertus solides n'échappèrent pas à ses supérieures, qui mirent le comble à sa joie en avançant sa profession; elle y fut admise le 2 février 1832 et rappelée en France en 1834. Nommée secrétaire générale, elle montra dans cet emploi une activité et un dévouement sans bornes; quoique sa santé fût déjà souvent altérée par le retour des fièvres tierces qu'elle avait prises à Rome, on ne la voyait jamais oisive, et on était étonné de tout le travail qui sortait de ses mains. En 1839, elle se rendit de nouveau à Rome pour le conseil général de la société ; elle y fut élue assistante générale et chargée de la visite des maisons d'Amérique. Ces missions lointaines avaient toujours été l'objet de ses vœux; elle partit donc avec joie, et le 31 août 1840, elle touchait le sol américain. Sa réputation l'y avait précédée, et son titre de représentante de la supérieure générale inclinait vers elle tous les cœurs. La douceur et la pureté de ses intentions, sa simplicité, son dévouement sans bornes lui donnèrent bientôt sur toutes un ascendant dont elle n'usa jamais que pour les porter à l'exercice des vertus religieuses.

Avant de commencer la fondation de New-York, elle alla visiter les maisons de Saint-Louis, de Saint-Ferdinand, de Saint-Charles, de Saint-Michel et du Grand-Côteau. Partout sa présence dilata les cœurs, et ses avis maternels les renouvelèrent dans l'esprit de l'institut. Revenue à New-York, le 6 mai 1841, elle s'occupa sérieusement de cette fondation, qui fut bientôt dans un état prospère. Les six mois qu'elle y passa furent pour celles qui la secondaient l'occasion de puiser l'esprit de sacrifice et de dévouement dont elle était remplie; ses récits donnaient un charme inexprimable aux récréations où, se faisant toute à toutes, elle égayait et intéressait chacune. Une des vertus qui la caractérisa plus spécialement et qui brillait dans toutes ses démarches, était sa grande pureté d'intention. Pourvu que Dieu fût glorifié, elle foulait et faisait fouler aux pieds ce respect humain si facile à s'introduire même dans les actions les plus recommandables, et on la voyait poursuivre avec une ardeur que n'arrêtait aucun obstacle, ce qu'elle avait entrepris et où elle croyait voir le plus grand bien. Malgré sa grande bonté naturelle, elle reprenait avec force lorsqu'on manquait à son devoir, surtout les anciennes religieuses, en qui elle voulait voir une vertu éprouvée; mais quelques paroles de suavité accompagnaient toujours la réprimande et en faisaient supporter l'amertume. Elle usait de plus d'indulgence avec les novices ou les malades, qui éprouvaient toute sa tendresse maternelle. Cette digne mère avait un talent

particulier pour relever les courages abattus et exciter une grande confiance en la miséricorde de Dieu. Dans ses instructions elle appuyait surtout sur l'obéissance, le renoncement à soi-même, une sincère humilité, et suggérait d'une manière si aimable les moyens de pratiquer ces vertus, qu'il était impossible de ne pas se sentir fortement poussée à prendre les moyens de devenir parfaite religieuse.

Malgré sa correspondance étendue et les occupations nombreuses qu'entraînait sa charge, elle a trouvé moyen de peindre, pour l'ornement de la chapelle, trois grands tableaux, Jésus montrant son cœur, une Mère de douleurs et un saint Michel. Le 19 octobre, la mère Galitzin quitta New-York pour faire une seconde visite des maisons qui lui étaient confiées; cette fois, elle se rendit à l'établissement fondé parmi les sauvages; son nom est resté en vénération dans ce pays. Le 19 avril 1842, après avoir jeté les fondements de M'Sherry-Town, elle quitta l'Amérique. De loin comme de près, cette portion de la société fut l'objet de sa constante sollicitude, jusque-là que durant une longue maladie qui la retint au lit huit mois, à peine sa correspondance s'est-elle ralentie. Ce fut avec une vive reconnaissance qu'on la revit en 1843; le 25 juillet, elle arriva à New-York. Personne ne prévoyait alors que cinq mois encore, et nos mères de Saint-Michel seraient les témoins de sa précieuse mort. Cet intervalle l'a vue reprendre avec le zèle qui la caractérisait le cours de ses travaux; nos maisons de New-York, du Canada, de Saint-Louis, de M'Sherry et enfin de Saint-Michel l'ont possédée successivement. Pendant son séjour à Saint-Louis, elle avait eu plusieurs accès de la fièvre nerveuse qui la minait depuis longtemps; aussi les médecins l'avaient-ils obligée d'avancer son départ, pensant que l'air de Saint-Michel lui serait favorable. Ils ignoraient qu'une épidémie de fièvre jaune venait de s'y déclarer pour la première fois. Elle y arriva le 14 novembre, la maladie avait déjà fait des victimes dans les environs; plusieurs personnes de la maison en étaient atteintes; malgré les instances et les représentations qu'on lui fit pour l'en empêcher, cette bonne mère les visita chaque jour et voulut même assister une jeune aspirante qui succomba bientôt. Le 1er décembre elle eut un accès de fièvre, et les symptômes de l'épidémie ne tardèrent pas à se manifester; les moyens employés en semblable cas se trouvèrent également contraires à ses goûts et à sa fièvre accoutumée; mais elle fit des efforts violents pour les prendre, voulant, selon la règle, ne rien changer aux ordonnances du médecin.

Dieu permit qu'elle éprouvât dans toute leur rigueur les privations qui se font sentir dans ces pays lointains, quand on n'y a pas été accoutumé dès l'enfance; et il voulut sans doute purifier ici-bas, par de cruelles souffrances, cette âme qui l'avait servi avec tant de droiture et de générosité, afin de la récompenser sans retard. Il la trouva soumise et parfaitement résignée. Je ne crains pas la mort, disait-elle au médecin; je la désire même si telle est la volonté de Dieu. Elle n'eut pas le bonheur de communier, consolation qui lui avait toujours été si chère depuis sa conversion; mais elle ne se croyait pas aussi près de sa fin, et désirait que cette faveur lui fût accordée le 8 décembre, pour célébrer l'immaculée Conception. La nuit même qui précéda la fête, elle perdit connaissance et n'en donna plus de signe jusqu'à son dernier soupir qu'elle rendit à trois heures et demie de l'après-midi, le 8 décembre 1843. Peu de temps après, ses traits altérés par les douleurs d'une longue agonie reprirent leur sérénité. Chacun s'empressait de venir près de cette couche funèbre, et de donner des marques de vénération à celle qui, après avoir tout sacrifié à son Dieu, venait d'être victime de son dévouement et de sa fidélité à ses devoirs. Le lendemain, lorsque ses restes furent confiés à la terre, les sanglots interrompirent plus d'une fois les chants et les prières de l'Église, et les nègres de la maison témoignèrent par leurs cris la part qu'ils prenaient à l'affliction générale.

TABLE DES MATIÈRES

PAGES.

I. P. GAGARIN. Les starovères, l'Église russe et le pape

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III. — P. VERDIÈRE. — Origines catholiques de l'Église russe jus-

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- P. V. DE BUCK. Essai de conciliation sur le dogme de

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la procession du Saint-Esprit

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Une tragédie latine à Rome l'an 1600.

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355

Lettres du P. Brumoy au marquis de Cau-

mont (1730-1740). .

MÉLANGES. - I. Réflexions politiques sur les Européens,

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413

extraits d'un écrit de Kang-hi, empereur de Chine. 489
II. Le feld-maréchal comte Boris Chérémétef à Rome

en 1698, par le P. Gagarin

III. Notice sur Mme Élisabeth Galitzin .

498

514

FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES.

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