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Père est à moi. Le Fils a donc, comme le Père, la vertu de produire le Saint-Esprit, vertu ou propriété relative, et commune au Père et au Fils, quoiqu'elle ne soit dans le Fils que par le Père, qui en est la source.

321. On voit aussi dans l'Écriture que le Saint-Esprit est appelé l'Esprit du Fils, l'Esprit de Jésus-Christ. Or, le Saint-Esprit n'est vraiment l'Esprit du Fils qu'autant qu'il procède du Fils. C'est la remarque des saints Pères. Il est donc prouvé, par l'Écriture et par la tradition, que le Saint-Esprit procède du Père et du Fils, comme d'un seul et unique principe. C'est donc sans fondement que les schismatiques grecs reprochent à l'Église d'avoir ajouté le Filioque au symbole de Constantinople.

322. Au sujet de la génération du Fils et de la procession du Saint-Esprit, nous ferons remarquer qu'elles ne sont point contingentes, mais nécessaires, d'une nécessité absolue, comme la nature divine elle-même; qu'elles sont par conséquent, l'une et l'autre, éternelles. Il est vrai qu'à considérer le Père comme engendrant, le Fils comme engendré, et le Saint-Esprit comme procédant du Père et du Fils, on conçoit le Père comme étant avant le Fils, et le Père et le Fils comme étant avant le Saint-Esprit; mais cette priorité n'est que dans notre pensée, ce n'est qu'une priorité de raison, qui n'entraîne point une priorité de temps, qui n'empêche point que les trois personnes ne soient coéternelles. « Dans la « Trinité, il n'y a rien qui précède, rien qui vienne après, rien « qui soit plus grand ou moins grand; les trois personnes sont éternelles, et égales en toutes choses (1). » Et maintenant, si on nous demande comment se fait la génération du Fils, comment s'opère la procession du Saint-Esprit, nous répondrons que c'est le secret de Dieu.

"

ARTICLE III.

De la mission des personnes divines.

323. La mission, dans les personnes divines, est l'envoi de l'une de ces personnes par une autre, pour opérer parmi les hommes quelque effet extérieur et sensible. Telle est la mission du Fils, que le Père a envoyé sur la terre pour le salut du genre humain; telle

(1) Et in hac Trinitate nihil prius aut posterius, nihil majus aut minus; sed tres personæ coæternæ sibi sunt et coæquales. Symbole de saint Athanase

est

est celle du Saint-Esprit, que le Père et le Fils ont envoye aux apôtres le jour de la Pentecôte. La mission, prise activement, propre à la personne qui envoie; en tant qu'elle est passive, elle devient propre à la personne qui est envoyée. Comme le Père n'est d'aucun autre, il ne peut être envoyé par les autres personnes divines; mais comme il est le principe du Fils, il envoie le Fils; et le Père et le Fils, étant l'un et l'autre le principe d'où le SaintEsprit procède, envoient le Saint-Esprit. Le Saint-Esprit n'est ni le principe du Père, ni le principe du Fils; c'est pourquoi il n'envoie ni le Père ni le Fils. Quand il est dit que Jésus-Christ est envoyé par l'Esprit de Dieu, cela doit s'entendre de Jésus-Christ comme homme, et non comme Fils de Dieu; car, comme Fils de Dieu, il ne procède point du Saint-Esprit; c'est, au contraire, le Saint-Esprit qui procède du Père et du Fils. Outre la mission visible du Fils qui s'est incarné, et celle du Saint-Esprit qui est descendu sur les apôtres, on distingue la mission invisible, par laquelle l'Esprit Saint se communique aux justes : « Dieu, dit saint << Paul aux Galates, a envoyé l'Esprit de son Fils dans vos «< cœurs (1). »

324. Vainement les ennemis de la sainte Trinité voudraient se prévaloir du terme mission, en prétendant que le Fils et le SaintEsprit ne sont que des envoyés du Père céleste, qu'ils sont inférieurs à Dieu, ou qu'ils n'expriment que de simples opérations de sa part à l'égard des hommes. Les missions divines n'expriment pas seulement les opérations de Dieu à l'égard du genre humain ; elles se rapportent à la génération du Verbe et à la procession du Saint-Esprit, et distinguent la personne. qui envoie de la personne qui est envoyée, sans les séparer l'une de l'autre, les laissant toujours unies entre elles par l'unité de la nature divine, qui est commune au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit. Ce n'est point par des raisonnements philosophiques tirés de l'ordre naturel, ou de ce qui se passe dans l'homme, que l'on peut mettre Dieu en contradiction avec lui-même.

(1) Misit Deus Spiritum Filii sui in corda vestra. Epitre aux Gaiates, c. iv, 1.6

CHAPITRE VI.

De la manière de parler du mystère de la sainte Trinité.

325. Outre les noms qui sont propres à chaque personne divine, il en est d'autres qu'on nomme appropriés, parce qu'on les attribue à une personne de préférence aux autres, quoiqu'ils expriment quelque chose de commun à toute la Trinité. Ainsi la création est attribuée au Père, la rédemption au Fils, et la sanctification de l'homme au Saint-Esprit. On dit très-bien, Gloire au Père qui nous a créés! gloire au Fiis qui nous a rachetés! gloire au Saint-Esprit qui nous a sanctifiés! encore que la création, et la rédemption, et la sanctification du genre humain, soient également l'ouvrage du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Pour ce qui regarde les expressions et les formules à employer pour parler convenablement du mystère de la sainte Trinité, dont les anges eux-mêmes ne parleraient qu'en tremblant, on ne doit point s'écarter des règles suivantes :

326. Premièrement comme le mystère de la sainte Trinité est le plus grand, le plus profond, le plus incompréhensible des mystères de la religion, il y aurait témérité à vouloir l'expliquer par des comparaisons. On bannira donc des leçons, des discours, des instructions familières ou catéchismes, comme indignes et dangereuses sous tous les rapports, les comparaisons tirées ou de l'union conjugale, ou de la constitution physique de l'homme et de la génération. On peut seulement faire remarquer, en empruntant le langage des Pères (1), que nous trouvons dans le fond de notre âme quelque image de la Trinité, sans insister toutefois sur cette comparaison, soit parce qu'elle a son côté faible, soit parce que l'homme a de la peine, nous ne disons pas à se comprendre, mais à se connaître lui-même.

327. Secondement: pour éviter toute erreur et toute inexactitude en parlant de la Trinité, on ne doit se servir que des expressions dont l'Église a consacré l'usage, dans ses décrets contre les hérétiques, dans ses symboles ou professions de foi, dans ses hymnes, ses prières, sa liturgie. D'après cette règle,

(1) Voyez, ci-dessus, le n° 290.

les mots hypostase et substance seront pris, le premier, pour exprimer la personne et non la nature divine, et le second, pour exprimer la nature divine et non la personne; comme aussi on emploiera le mot principe au lieu du mot cause, quand on parlera du Père comme engendrant le Fils, ou du Père et du Fils comme produisant le Saint-Esprit. Le Père est le principe et non la cause du Fils; le Père et le Fils sont le principe et non la cause du Saint-Esprit. Nous disons le principe, car le Saint-Esprit procède du Père et du Fils, non comme de deux principes, mais comme d'un seul principe, tanquam ab uno principio, disent le concile de Florence et le second concile général de Lyon.

328. Troisièmement : comme le mystère de la sainte Trinité consiste dans l'unité de la nature divine et la distinction des trois personnes, du Père, du Fils et du Saint-Esprit, on doit éviter avec le plus grand soin tout ce qui serait contraire ou à l'unité de nature, ou à la distinction des personnes divines. Suivant le dogme catholique, on dit : Il y a un seul Dieu en trois personnes, le Père, le Fils, et le Saint-Esprit. Il y a trois hypostases, subsistances ou personnes en Dieu; mais il n'y a qu'une essence, qu'une substance, qu'une nature divine, qui est tout entière, sans division, sans inégalité, commune au Père, au Fils et au Saint-Esprit. On ne peut donc pas dire: Il y a trois essences, trois substances, trois natures en Dieu; ce serait admettre trois Dieux. On ne peut pas dire non plus : Il n'y a qu'une hypostase, qu'une subsistance, qu'une personne er. Dieu; ce serait detruire le dogme de la Trinité divine.

On dit : Le Père est Dieu, le Fils est Dieu, le Saint-Esprit est Dieu; et ces trois personnes ne sont qu'un seul Dieu. Mais on ne peut pas dire, quoique l'ait dit et répété un auteur moderne : Le Père est un Dieu, le Fils est un Dieu, le Saint-Esprit est un Dieu; car en multipliant le mot un, et en l'appliquant au Père, au Fils et au Saint-Esprit. on en ferait trois Dieux. Pour la même raison, on ne doit pas lire: Il y a un Dieu le Père, un Dieu le Fils, et un Dieu le Saint-Esprit; mais on dira vrai en disant : Il y a un Dieu le Père, le Fils, et le Saint-Esprit ; alors l'unité de nature se retrouve avec la distinction des trois personnes.

329. On dit très-bien: Le Père est l'Étre nécessaire, le Fils est l'Étre nécessaire, le Saint-Esprit est l'Étre nécessaire; le Père est le principe de toutes choses, le Fils est le principe de toutes choses, le Saint-Esprit est le principe de toutes choses; mais on ne dira pas: Le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont trois êtres nécessaires,

trois principes de toutes choses; car les trois personnes ne sont qu'un seul Être, et hi tres unum sunt (1); qu'un seul principe de toutes choses, unum universorum principium (2). On ne peut pas même dire, d'une manière absolue, que le Père, le Fils et le SaintEsprit sont trois êtres, quoiqu'on puisse dire qu'ils sont trois êtres relatifs ou personnels : nous le répétons, ces trois personnes ne sont qu'un seul et même être, qu'une seule et même substance, et hi tres unum sunt.

On dit, avec toute l'Église : « Le Père est immense, le Fils est immense, le Saint-Esprit est immense; le Père est éternel, le Fils est éternel, le Saint-Esprit est éternel; le Père est tout-puissant, le Fils est tout-puissant, le Saint-Esprit est tout-puissant; mais on ne dit pas : Le Père est un être immense, éternel, tout-puissant; le Fils est un être immense, éternel, tout-puissant; le SaintEsprit est un être immense, éternel, tout-puissant; car il n'y a pas trois êtres immenses, trois êtres éternels, trois êtres tout-puissants; il n'y a qu'un être immense, unus immensus, qu'un être éternel, unus æternus, qu'un être tout-puissant, unus omnipotens (3).

330. En traduisant ces deux textes de l'Écriture, Tres sunt qui testimonium dant in cœlo, Pater, Verbum, et Spirilus Sanctus; et hi tres unum sunt; ego et Pater unum sumus, on ne dira pas: Et ces trois ne sont qu'un; mon Père et moi, nous ne sommes qu'un; il y aurait contradiction à dire que trois sont un, que deux sont un. Aussi le texte sacré ne dit pas : Et hi tres unus sunt; ego et Pater unus sumus; mais bien: Et hi tres UNUM sunt; ego et Pater UNUM sumus. Il faudra donc dire: Et ces trois PERSONNES ne sont QU'UN, qu'un être, qu'une substance. Mon Père et moi nous ne sommes qu'un étre, qu'une substance. Nous ajouterons que, pour bien exprimer que le Père, le Fils et le Saint-Esprit ne sont qu'un seul Dieu, il ne suffit pas de dire que la chose est ainsi, parce que ces trois personnes ont la même nature et la même divinité; car trois hommes ont la même nature et la même humanité, sans être une seule substance, sans être consubstantiels. Il faudra donc dire que les trois personnes ne sont qu'un seul Dieu, parce qu'elles n'ont qu'une seule et même nature, qu'une seule et même divinité.

331. Pour ce qui regarde la distinction des personnes, on dit : Les trois personnes divines sont distinctes, mais on ne dit pas dif

(1) I épître de saint Jean, c. v, v. 7. · (2) Concile général de Latran, de 1215, capit. 1. --- (3) Symbole de saint Athanase.

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