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férentes; car elles sont égales en toutes choses. Elles sont distinctes: le Père est autre que le Fils et le Saint-Esprit; le Fils est autre que le Père et le Saint-Esprit; le Saint-Esprit est autre que le Père et le Fils: en latin, alius Pater, alius Filius, alius Spiritus Sanctus; et non aliud Pater, aliud Filius, aliud Spiritus Sanctus; car alius ne tombe que sur la personne, tandis que aliud tombe sur la substance, qui n'est pas autre dans le Père, autre dans le Fils, et autre dans le Saint-Esprit ; ce sont trois personnes en une seule et même substance. On dit encore: Le Père n'est pas le Fils ni le Saint-Esprit, le Fils n'est pas le Père ni le Saint-Esprit, le Saint-Esprit n'est pas le Père ni le Fils.

332. En parlant de l'origine des personnes divines, on dira: Le Père n'est d'aucun autre, il n'est ni créé, ni fait, ni engendré, ni procédant; le Fils est du Père seul, non fait, ni créé, mais engendré; le Saint-Esprit est du Père et du Fils, non fait, ni créé, ni engendré, mais procédant; il procède du Père et du Fils. Cependant le Père et le Fils ne sont pas deux principes, mais un seul principe, d'où procède le Saint-Esprit. Cette proposition, qu'on rencontre quelquefois, Le Fils procède du Père, n'est exacte qu'autant qu'on ajoute ces mots : par voie de génération. Encore est-il plus conforme au langage de l'Écriture, des Pères et des conciles, de ne se servir du verbe proceuer que pour exprimer l'origine du Saint-Esprit : Pater generans, Filius NASCENS, et Spiritus Sanctus PROCEDENS; Filius GIGNITUR, et Spiritus Sanctus PROCEDIT (1). Il vaut donc mieux dire simplement que le Fils est né ou engendré du Père seul, et que le Saint-Esprit procède du Père et du Fils. Mais on évitera soigneusement de dire que le Fils dépend du Père, et que le Saint-Esprit dépend du Père et du Fils, même en ajoutant, quant à l'origine; car il ne dépend pas du Père que le Fils soit ou ne soit pas engendré, ni du Père et du Fils que le SaintEsprit procède ou ne procède pas.

333. Nous finissons en rappelant cet avis que saint Paul donnait à son disciple bien-aimé, l'évêque d'Éphèse : « O Timothée, « gardez le dépôt de la foi qui vous a été confié, fuyant les profanes nouveautés de paroles, et tout ce qu'oppose à la vérité une doctrine qui porte faussement le nom de science; quelques-uns, • voulant en faire profession, se sont égarés de la foi (2). » Nous

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(1) Concile général de Latran, de 1215, capit. 1 et п. (2) O Timothee, depositum custodi, devitans profanas vocum novitates, et oppositiones falsi nominis scientiæ, quam quidam promittentes, circa fidem exciderunt. Ire épître à Timothée, c. vi, v. 20 et 21.

éviterons cet écueil, si, au lieu de sonder les profondeurs du mystère ineffable de la très-sainte Trinité, nous adorons celui qui est trois fois saint, sans chercher à le comprendre; si, au lieu de consacrer notre temps à des discussions qui n'édifient pas, nous l'employons à bénir, à louer et à glorifier le Père, et le Fils, et le Saint-Esprit, à qui appartiennent toute bénédiction, toute louange et toute gloire, maintenant et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

TRAITÉ

DU MYSTÈRE DE L'INCARNATION.

334. Il n'en est pas du mystère de l'Incarnation comme du mystère de la sainte Trinité : celui-ci est inhérent à la nature divine, éternel et nécessaire comme Dieu, puisque la Trinité n'est autre chose que Dieu même, existant nécessairement comme Père, Fils et Saint-Esprit; tandis que l'incarnation du Verbe s'est opérée dans le temps : c'est un acte libre de la part de Dieu; c'est le chef-d'œuvre de sa sagesse, de sa bonté et de sa miséricorde; c'est tout à la fois un prodige et un mystère d'amour. Dieu a tellement aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique, « afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la « vie éternelle : Sic enim Deus dilexit mundum, ut Filium suum unigenitum daret, ut omnis qui credit in eum, non pereat, sed habeat vitam æternam (1). »

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CHAPITRE PREMIER.

De la notion, de la fin, de la nécessité et de la connaissance du mystère de l'Incarnation.

ARTICLE I.

De la notion du mystère de l'Incarnation.

335. L'Incarnation consiste dans l'union du Verbe de Dieu avec la nature humaine. C'est le Verbe, c'est le Fils de Dieu, la seconde personne de la sainte Trinité, qui s'est fait homme: Et Verbum earo factum est (2). Selon le langage de l'Écriture, le mot chair

(1) Saint Jean, c. 1, v. 16.

(2) Ibidem, c. 1, v. 14.

se prend ici pour la nature de l'homme tout entière. C'est dans ce sens qu'il est dit que toute chair avait corrompu sa voie (1); que toute chair verra son Sauveur (2); que si les jours de la tribulation n'avaient été abrégés, nulle chair n'aurait été sauvée (3).

336. Mais, pour donner une idée plus complète de l'Incarnation, on la définit : l'union hypostatique de la nature divine et de la nature humaine dans la personne unique du Verbe fait chair, appelé Jésus-Christ. Nous disons, 1° l'union hypostatique. Ce n'est pas seulement une union morale, comme celle qui existe entre Dieu et le juste, ni comme celle qui peut se trouver entre deux personnes; mais l'union la plus intime, la plus étroite qui puisse exister entre deux substances sans les confondre; union personnelle, en vertu de laquelle deux substances ou natures existent dans une même personne. Nous disons, 2o de la nature divine et de la nature humaine; car, en vertu de l'Incarnation, il y a vraiment et réellement deux natures en Jésus-Christ, la nature divine et la nature humaine, unies entre elles, mais sans confusion, sans mélange et sans altération. Nous disons, 3° dans la personne unique du Verbe. Il n'y a qu'une personne en Jésus-Christ, et cette Fersonne est celle du Verbe, du Fils de Dieu, et non celle du Père, ni celle du Saint-Esprit; car le Verbe seul, qui n'est ni le Père ni le Saint-Esprit, s'est fait chair, Verbum caro factum est. Ce n'est poin: non plus la personne humaine : la nature de l'homme, une fois unie à la nature divine, à une nature infiniment supérieure, a cessé d'être une personne; car, tout en demeurant entière et devenant même plus parfaite, elle a cessé de se régir elle-même, étant régie par la personne du Verbe, qui est devenue, par l'Incarnation, le moteur des actions de la nature humaine. Nous avons dit, 4o du Verbe fait chair, appelé Jésus-Christ. Le Verbe, en s'incarnant, a pris le nom de Jésus, de Christ, de Jésus-Christ. Ainsi, JésusChrist est le Verbe fait chair, le Fils de Dieu fait homme, vrai Dieu et vrai homme. Tel est le dogme catholique que nous trouvons clairement exposé dans le symbole de saint Athanase, qui est reçu dans toute l'Église.

337. Voici ce qu'on lit dans ce symbole :

« Il est nécessaire, pour le salut éternel, de croire fidèlement à ⚫ l'Incarnation de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

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« Or la vraie foi est que nous croyions et que nous confessions que Notre-Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, est Dieu et « homme.

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Il est Dieu, étant engendré de la substance de son père avant « les siècles; et il est homme, étant né de la substance de sa mère « dans le temps.

« Dieu parfait et homme parfait, ayant une âme raisonnable et « un corps humain.

Égal au Père selon la divinité, et inférieur au Père selon l'hu« manité.

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Quoiqu'il soit Dieu et homme, il n'y a cependant pas deux . Christs, mais un seul Christ.

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« Un, non que la divinité ait été changée en l'humanité; mais « parce que Dieu a pris l'humanité, et l'a unie à sa divinité.

« Un, non par confusion de nature, mais par unité de per

« sonne.

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Car, comme l'âme raisonnable et le corps sont un seul homme, de même Dieu et l'homme ne sont qu'un seul Christ,

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Qui a souffert pour notre salut, est descendu aux enfers,

« ressuscité le troisième jour d'entre les morts,

est

« Est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père

tout-puissant, d'où il viendra juger les vivants et les morts (1). »

(1) Necessarium est ad æternam salutem, ut Incarnationem quoque Domini nostri Jesu Christi fideliter credat.

Est ergo fides recta ut credamus et confiteamur, quia Dominus noster Jesus Christus Dei Filius, Deus et homo est.

Deus ex substantia Patris ante sæcula genitus, et homo ex substantia matris in sæculo natus.

Perfectus Deus, perfectus homo; ex anima rationali et humana carne subsistens.

Equalis Patri secundum divinitatem, minor Patre secundum bumanitatem. Qui licet Deus sit et homo, non duo tamen, sed unus est Christus.

Unus autem non conversione divinitatis in carnem, sed assumptione humanitatis in Deum.

Unus omnino non confusione substantiæ, sed unitate personæ.

Nam sicut anima rationalis et caro unus est homo, ita Deus et homo unus est Christus :

Qui passus est pro salute nostra, descendit ad inferos; tertia die resurrexit a mortuis :

Ascendit ad coelos, sedet ad dexteram Dei Patris omnipotentis; inde venturus est judicare vivos et mortuos.

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