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451, dont voici le décret : « Conformément à l'enseignement des << saints Pères, nous déclarons d'une voix unanime que l'on doit « confesser un seul et même Jésus-Christ, Notre-Seigneur ; le même parfait dans la divinité et parfait dans l'humanité; vrai Dieu et « vrai homme, étant, comme homme, composé d'une âme raison«nable et d'un corps; consubstantiel au Père selon la divinité, « consubstantiel à nous selon l'humanité; en tout semblable à nous, « hormis le péché; engendré du Père avant les siècles selon la di⚫ vinité; le même, né dans ces derniers temps, selon l'humanité, « de la Vierge Marie, mère de Dieu, pour nous et pour notre salut; « un seul et même Christ, Fils unique, Seigneur en deux natures, sans confusion, sans changement, sans division, sans séparation, « sans que l'union ôte la différence des natures, l'une et l'autre « conservant sa propriété, et concourant en une seule personne et subsistance; en sorte qu'il n'est point partagé ou divisé en deux personnes, mais que c'est un seul et même Fils unique, Dieu le « Verbe, Notre-Seigneur Jésus-Christ, comme les prophètes et « Notre-Seigneur lui-même nous l'ont enseigné, comme le sym« bole des Pères nous l'a transmis (1). » A la lecture de cette définition de foi, tous les évêques s'écrièrent: C'est la foi des Pères, c'est la foi des apôtres; nous la suivons tous, et nous pensons tous comme eux : Hæc fides Patrum, hæc fides apostolorum; huic omnes consentimus, ita sapimus (2).

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366. En effet, indépendamment des témoignages que nous avons rapportés dans le paragraphe précédent, nous lisons dans le symbole de Nicée et celui de Constantinople, qui ont été rédigés, le premier en 325, et le second en 381, qu'il n'y a « qu'un

(1) Sequentes sanctos Patres, unum eumdemque confiteri Filium et Dominum nostrum Jesum Christum consonanter omnes docemus, eumdem perfectum in deitate, et eumdem perfectum in humanitate, Deum verum et hominem verum eumdem ex anima rationali et corpore, consubstantialem Patri secundum deitatem, consubstantialem nobis eumdem secundum humanitatem, per omnia nobis similem absque peccato: ante sæcula quidem de Patre genitum secundum deitatem, in novissimis autem diebus eumdem propter nos et propter nostram salutem ex Maria Virgine Dei genitrice secumdum humanitatem, unum eumdemque Christum, Filium, Dominum, unigenitum, in duabus naturis inconfuse, immutabiliter, indivise, inseparabiliter agnoscendum; nusquam sublata differentia naturarum propter unionem, magisque salva proprietate utriusque naturæ, et in unam personam atque subsistentiam concurrente: non in duas Personas partitum aut divisum, sed unum eumdemque Filium et unigenitum Deum Verbum, Dominum Jesum Christum, sicut ante prophetæ de eo, et ipse nos Jesus Christus erudivit, et patrum nobis symbolum tradidit. Act. vi. Labbe, tom. iv, col. 568 — (2) Ibidem.

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« seul Seigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, né du Père avant « tous les siècles, Dieu de Dieu, lumière de lumière, vrai Dieu de « vrai Dieu; engendré et non fait, consubstantiel au Père; par qui « toutes choses ont été faites; qui est descendu du ciel pour nous « et pour notre salut; qui s'est incarné dans le sein de la Vierge Marie, et qui s'est fait homme; qui a été crucifié pour nous, a « souffert sous Ponce Pilate, et a été enseveli (1). » Voilà donc un seul et même Seigneur, un seul et même Christ, qui est tout à la fois Fils unique de Dieu et Fils de l'homme, vrai Dieu et vrai homme, né de Dieu le Père de toute éternité, et né, dans le temps, de la Vierge Marie, dans le sein de laquelle il s'est incarné par l'opération du Saint-Esprit, et s'est fait homme. On trouve ici clairement exprimée l'unité de personne avec la nature divine et la nature humaine. « C'est cette unité de personne, ajoute le pape « saint Léon dans sa lettre à Flavien, qui fait dire que le Fils de a l'homme, né de la Vierge Marie, est descendu du ciel, et que le « Fils de Dieu a été crucifié et enseveli, comme il est dit dans le << symbole; quoiqu'il ne l'ait été que dans la nature humaine, et « non quant à la divinité, selon laquelle il est éternel et con« substantiel au Père (2).

367. Nous pourrions citer encore le concile d'Alexandrie de l'an 362 (3), et celui d'Antioche de l'an 264 (4). Qu'il nous suffise, en terminant cet article, de faire une observation. Il est constant, de l'aveu de tous, qu'au cinquième et même au quatrième siècle, toutes les Églises, celles de l'Orient comme celles de l'Occident, professaient le dogme de l'Incarnation, tel que le professent aujourd'hui tous les catholiques : les quatre premiers conciles œcuméniques en font foi. Or, cet accord, ce concert entre les différentes Églises dispersées dans l'univers, prouve jusqu'à l'évidence que le Jogme qui en est l'objet remonte jusqu'aux apôtres, jusqu'à JésusChrist même. Plus ce mystère est grand, plus il est incompréhensible, plus aussi l'on conçoit l'impossibilité pour l'homme de l'avoir

(1) Voyez le symbole de Nicée, Labbe, tom. 11, col. 27, et celui de Constantinople, ibidem, col. 952. (2) Propter hanc unitatem personæ in utraque natura intelligendam, et Filius hominis legitur descendisse de cœlo, cum Filius Dei carnem de ea Virgine, de qua est natus, assumpserit. Et rursus: Filius Dei crucifixus dicitur ac sepultus, cum hoc non in divinitate ipsa, qua unigenitus consempiternus et consubstantialis est Patri, sed in naturæ humanæ sit infirmitate perpessus. Unde unigenitum Filium Dei crucifixum et sepultum, omnes etiam in symbolo confitemur. Labbe, tom. iv, col. 352. (3) Labbe, tom. 1

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inventé, et de l'avoir fait recevoir par tous les chrétiens sans réclamation. Il ne s'agit pas d'un mystère indifférent pour les fidèles ; c'est un de nos premiers et principaux mystères, un mystère d'une foi pratique pour tous, même pour les moins instruits en matière de religion, le mystère sur lequel repose toute l'économie du christianisme, du salut du genre humain. Si donc l'Église universelle s'est soulevée contre la doctrine de Nestorius, quoique cette doctrine, en détruisant le mystère de l'Incarnation, ne laisse plus subsister aucune difficulté philosophique, comment concevoir que l'Église ait non-seulement gardé le silence, mais adopté comme un dogme fondamental l'union hypostatique et mystérieuse du Verbe avec la nature humaine, à moins qu'il n'ait été constant, dans les quatre premiers siècles, que ce dogme venait, par tradition, des apôtres et de Jésus-Christ; de celui qui, ayant prouvé la divinité de sa mission par ses œuvres, s'est donné comme le Verbe fait chair, comme Fils de Dieu et Fils de l'homme, comme ayant, sans cesser d'être un, la forme ou la nature de Dieu, et, en même temps, la forme ou la nature de l'homme; comme étant égal à Dieu le Père en tout, et semblable à nous en toutes choses, hormis le péché.

368. Nous confesserons donc, avec les apôtres et les chrétiens de tous les temps, que « Jésus-Christ Notre-Seigneur, le même qui est le Fils unique de Dieu le Père, a été conçu du Saint-Esprit, est né « de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, - est mort et a été enseveli; est descendu aux enfers, est ressuscité « d'entre les morts le troisième jour, est monté aux cieux, est «< assis à la droite de Dieu, le Père tout-puissant; d'où il viendra « juger les vivants et les morts (1). » Nous confesserons, avec les Pères du quatrième concile général de Latran, que « le Fils unique de Dieu s'est incarné; qu'il a été conçu de la sainte Vierge « Marie par l'opération du Saint-Esprit; qu'il s'est fait véritable«ment homme, ayant pris une âme raisonnable et un corps hu« main, étant une seule personne en deux natures; immortel et « impassible selon la divinité, passible et mortel selon l'humanité (2). » Nous confesserons, en un mot, l'unité de la personne

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(1) Symbole des apôtres.

(2) Unigenitus Dei Filius Jesus Christus a tota Trinitate communiter incarnatus, ex Maria semper Virgine Spiritus Sancti cooperatione conceptus, verus homo factus, ex anima rationali et humana carne compositus, una in duabus naturis persona........ Qui cum secundum divinitatem sit immortalis et impassibilis, idem ipse secundum humanitatem factus est pas-sibilis et mortalis. Capit. 1.

du Verbe et la distinction de deux natures, la nature divine et la nature humaine, en Jésus-Christ.

CHAPITRE III.

De l'unité de personne en Jésus-Christ.

369. Il est de foi, 1o qu'il n'y a qu'une seule personne en JésusChrist; 2° que l'union du Verbe avec la nature humaine en JésusChrist n'est pas seulement une union morale, mais une union hypostatique ou personnelle, physique ou réelle; 3° que la sainte Vierge Marie, de laquelle est né Jésus-Christ, est véritablement mère de Dieu; 4° que Jésus-Christ est Fils de Dieu, non par adoption, mais par nature.

ARTICLE I.

Il est de foi qu'il n'y a qu'une seule personne en Jésus-Christ.

370. Cette proposition n'a pas besoin d'être prouvée; nous avons vu dans le chapitre précédent qu'il n'y a qu'une seule personne en Jésus-Christ, quoiqu'il y ait en lui deux natures, la nature divine et la nature humaine. Nous avons montré qu'il n'y a qu'un seul et même Christ, qui est tout ensemble Fils de Dieu et Fils de l'homme, vrai Dieu et vrai homme, non par la confusion des natures, mais par l'unité de personne : Unus omnino, non confusione substantiæ, sed unitate persona (1). Et la personne de Jésus-Christ est la personne du Fils de Dieu, la seconde personne de la sainte Trinité; c'est le Verbe qui s'est fait chair, et non le Père ni le Saint-Esprit : Et Verbum caro factum est. Les trois personnes divines étant distinctes, l'incarnation de la seconde n'entraîne point l'incarnation des deux autres.

371. Quant à la personne humaine, elle ne peut subsister en Jésus-Christ; l'union du Verbe avec notre nature la fait disparaître. Il est de l'essence de la personne, qui est une substance raisonnable, de se régir elle-même. Or, la nature humaine, une fois unie réellement au Verbe, ne se régit plus elle-même; sans rien perdre de ce qui lui appartient, elle tombe par le fait sous le

(1) Symbole de saint Athanase.

domaine de la personne divine, qui la régit et la gouverne. En Jésus-Christ le Verbe préside à tout, le Verbe tient tout sous sa main, et, loin de s'altérer, la nature humaine est élevée, elle est ennoblie, sans que le Verbe se rabaisse par aucun endroit; il domine, en tout et partout, la nature qui lui est unie, et il en est le complément le plus parfait. « L'humanité de Jésus-Christ est « privée de la qualité de personne, non par la perte de quelque « partie de son être, mais par la communication ineffable que le « Verbe lui fait de lui-même et de ses divines propriétés. Ainsi, « c'est par un accroissement de dignité et de grandeur qu'elle n'est point une personne; c'est-à-dire qu'elle ne subsiste point sépa« rément, qu'elle n'est point à soi, et qu'elle ne se gouverne pas : « c'est parce que le Verbe, en s'insinuant en elle, et la remplissant pleinement et intimement, se la rend propre, la gouverne, la régit, se l'assujettit, et agit par elle comme par une chose qui lui appartient, et comme l'âme agit par son corps (1). »

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372. On ne peut pas dire non plus que la personne, en NotreSeigneur, soit un composé de la nature divine et de la nature humaine, à peu près comme l'homme est composé du corps et de l'âme, ni qu'elle soit le résultat du mélange de la nature divine avec la nature humaine; le Verbe fait chair demeure ce qu'il était: l'Incarnation n'a pu faire éprouver à la nature divine le moindre changement, la moindre altération.

ARTICLE II.

I est de foi que l'union du Verbe avec la nature humaine n'est pas seulement une union morale, mais une union hypostatique ou personnelle.

373. Cette proposition est encore une conséquence de ce que nous avons dit pour prouver le mystère de l'Incarnation; car ce mystère n'existe qu'autant que le Verbe s'est uni hypostatiquement ou personnellement à la nature humaine; ce n'est que par cette union réelle, physique, naturelle, qu'il s'est véritablement fait homme: Verbum caro factum est. Si l'union des deux natures en Jésus-Christ n'était qu'une union morale, telle que celle qui existait entre Dieu et ses prophètes, il y aurait alors deux Christs, et non un seul Christ, deux personnes, et non une seule personne. Or, c'est là précisément l'hérésie de Nestorius. L'union du Verbe avec notre nature est dans le genre de l'union qui fait de notre

(1) Nicole, un Instruct, sur le symbole, c. xvI.

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