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âme et de notre corps une seule personne, la personne de l'homme : « Sicut anima rationalis et caro unus est homo, ita Deus et homo unus est Christus (1). »

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374. L'union hypostatique est propre au Verbe; elle n'a eu lieu qu'entre le Verbe et la nature humaine; l'Incarnation ne s'est faite que dans le Verbe et par le Verbe, dont la personne est réellement distincte de la personne du Père et de la personne du Saint-Esprit: Verbum caro factum; néanmoins, l'acte par lequel s'est opéré ce mystère est commun aux trois personnes divines, ainsi que toute œuvre de Dieu qu'on appelle extérieure: Unigenitus Dei Filius Jesus Christus a tota Trinitate communiter incarnatus (2). Aussi nous voyons dans l'Écriture que le Père envoie son Fils, et que le Fils en venant en ce monde fait la volonté de son Père, et que le corps qu'il prend avec notre âme est conçu de la Vierge Marie par l'opération du Saint-Esprit.

375. L'union du Verbe avec notre nature est entière; elle comprend la nature humaine, telle qu'elle se trouve en nous, le péché excepté; elle comprend par conséquent notre corps avec toutes ses propriétés, et notre âme avec toutes ses facultés. Cette union est perpétuelle; les deux natures, la nature divine et la nature humaine, sont indivisiblement et inséparablement unies en JésusChrist (3). Aussi est-il écrit que Notre-Seigneur est prêtre pour toujours (4); que son sacerdoce est éternel (5); que son règne n'aura pas de fin (6); qu'il est aujourd'hui, qu'il était hier, et qu'il sera dans les siècles des siècles: Jesus-Christus heri, et hodie, ipse et in sæcula (7).

376. L'union hypostatique n'a pas été interrompue à la mort de Notre-Seigneur le Verbe est demeuré uni à l'àme de JésusChrist, tandis que son corps était au tombeau. Il est demeuré uni même au corps, comme l'enseigne le catéchisme du concile de Trente (8), d'après saint Jean Damascène (9), saint Léon (10), saint Augustin (11) et saint Grégoire de Nysse (12); ce qui est conforme à l'Ecriture et aux symboles des apôtres, de Nicée et de Cons

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(1) Symbole de saint Athanase.- (2) Concile général de Latran, de l'an 1215, capit. 1. · (3) Voyez, ci-dessus, le n° 363. — (4) Psaume CIX. — (5) Épître aux Hébreux, c. vii, v. 24. — (6) Saint Luc, c. 1, v. 33. — (7) Épître aux Hébreux, c. XIII, v. 8. — (8) Quamvis anima (Christi) a corpore discesserit, nunquam tamen divinitas, vel ab anima, vel a corpore, separata est. Catéch. du concile de Trente, sur le symbole des apótres. (9) Liv. m, de la foi orthodoxe, C. XXVII. — (10) Sermon xvII sur la Passion. —(11) Lettre cLxxxvn. -— (12) Discours 1, sur la résurrection.

tantinople, où nous lisons que Jésus-Christ, après sa mort, a été enseveli, et qu'il est descendu aux enfers. On ne dit pas seulement que son corps ait été mis dans le sépulcre, mais que Jésus-Christ, le Verbe fait chair, a été enseveli : ce qui se rapporte à la personne du Verbe, et suppose par là même que le Verbe était uni au corps de Jésus-Christ dans le tombeau, comme il était uni à l'âme lorsqu'elle est descendue dans les limbes, pour annoncer la délivrance aux anciens justes qui y étaient détenus, en attendant la venue du Messie.

ARTICLE III.

Il est de foi que la Vierge Marie, de laquelle est né Jésus-Christ, est véritable ment mère de Dieu.

377. Cette troisième proposition, comme les deux premières, découle naturellement du mystère de l'Incarnation. Comme il y a, en Jésus-Christ, une seule personne, la personne du Verbe, et deux natures, la nature divine et la nature humaine, il s'ensuit que la sainte Vierge Marie, étant véritablement mère de Jésus-Christ, est par là même véritablement mère de Dieu. Ce qui toutefois ne veut pas dire que Marie ait engendré la nature divine; jamais l'Église n'eût toléré une erreur aussi grossière. Marie est mère de Dieu, parce qu'elle a conçu et enfanté, selon l'humanité, le Verbe fait chair, qui est Dieu et homme tout ensemble. Elle est mère de Dieu, parce que c'est dans son sein et de sa propre substance que, par l'opération du Saint-Esprit, s'est formé le corps de JésusChrist, auquel le Verbe, Fils de Dieu et Dieu comme le Père, s'est uni hypostatiquement au moment de la conception, en prenant avec notre corps une âme raisonnable, c'est-à-dire tout ce qui constitue la nature humaine.

378. Nestorius, en niant l'unité de personne en Jésus-Christ, niait en même temps la maternité divine. Aussi le concile d'Éphèse, en se prononçant pour l'unité de personne, s'est-il prononcé pour la maternité divine de la Vierge Marie : il dit anathème à celui qui ne confesse pas que la sainte Vierge est mère de Dieu, Deipara, vu qu'elle a engendré, selon la chair, le Verbe de Dieu fait chair (1). Avant le concile d'Éphèse, on croyait dans l'Église,

(1) Si quis non confitetur, Emmanuelem verum Deum esse, et ob id sanctam Virginem Deiparam (genuit enim illa incarnatum Dei Verbum secundum carnem); anathema sit. Anathème 1, de saint Cyrille d'Alexandrie contre Nestorius, approuvé par le concile d'Éphèse.

avec les pères du concile de Nicée et de celui de Constantinople, que Notre-Seigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, Dieu de Dieu, vrai Dieu de vrai Dieu, et consubstantiel au Père, s'est incarné dans le sein de la Vierge Marie par l'opération du Saint-Esprit: Incarnatus est de Spiritu Sancto ex Maria Virgine (1). On croyait avec les apôtres, comme on l'a cru dans tous les temps, que JésusChrist, Fils unique de Dieu, Notre-Seigneur, a été conçu du Saint-Esprit, et qu'il est né de la Vierge Marie: Natus ex Maria Virgine (2).

379. Ce n'était pas seulement la croyance des simples fidèles, mais des pontifes, des Pères et des docteurs de l'Église. C'est en effet, parmi les anciens, la doctrine de saint Augustin (3), de saint Jérôme (4), de saint Gaudence (5), de saint Jean Chrysostome (6), de saint Epiphane (7), de saint Ambroise (8), de saint Grégoire de Nysse (9), de saint Grégoire de Nazianze (10), de saint Basile (11), de saint Cyrille de Jérusalem (12), de saint Ephrem (13), de saint Optat (14), de saint Athanase (15), des Pères du concile d'Alexandrie de l'an 362 (16), de saint Hilaire (17), de Lactance (18), de saint Denys d'Alexandrie (19), de saint Cyprien (20), d'Origène (21), de saint Hippolyte de Porto (22), de Tertullien (23), de saint Irénée (21), de saint Justin (25), de saint Ignace d'Antioche, disciple des apôtres (26), et généralement de tous les docteurs qui ont parlé du mystère de l'Incarnation. Ils enseignent tous que le Verbe de Dieu s'est fait chair dans le sein de la Vierge Marie; que Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, est né de la Vierge Marie; qu'un seul et même Christ est tout ensemble Fils de Dieu et Fils de la Vierge Marie; que la Vierge Marie a engendré, selon l'humanité, le Verbe fait chair, le Fils de Dieu fait homme; qu'elle est la mère de Dieu, Deipara, comme l'appellent saint Grégoire de Nazianze, saint Basile, saint Athanase et saint Denys d'Alexan

(1) Symboles de Nicée et de Constantinople. (2) Symbole des apôtres. (3) Enchiridion, c. xxxvi, et ailleurs. — (4) Livre contre Helvidius. (5) Sermon XIX. - (6) Homélie 1, sur saint Matthieu. (7) Hérésie xxx, c. XXVII et XXIX. (8) Liv. du mystère de l'incarnation. — (9) Antirrétique, ou livre contre Apollinaire. (10) Discours LI. — (11) De la vraie foi. chèses IV et x. — (13) Discours sur la perle précieuse. —(14) Liv. 1, du schisme des donatistes, c. I. —(15) Discours m, contre les ariens.—(16) Labbe, tom. 11, col. 816. (17) Liv. x, de la Trinité.

(19) Lettre à Paul de Samosate.

contre Celse.

ailleurs.

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(12) Caté

- (18) Liv. Iv, des Institutions.

- (20) De la vanité des idoles. — (21) Liv. 1,

· (22) Livre contre Noët.

- (23) Des Prescriptions, no xш, et

- (24) Liv. I, contre les hérésies, c. xxi, et ailleurs. — (25) Apologie

1", et dialogue avec Tryphon. - (26) Lettre aux Ephésiens.

drie. Aussi saint Cyrille, patriarche de cette ville, au commencement du cinquième siècle, opposant l'autorité des Pères à l'impie Nestorius, ne craint pas d'avancer que tous ceux qui ont paru jusqu'alors donnent à la sainte Vierge le titre de mère de Dieu : Optimi ac sapientissimi quique Patres, quotquot ante nos extiterunt, omnes sacram Virginem DEIPARAM appellant (1).

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380. Outre que le dogme de la maternité divine se rattache au dogme de l'Incarnation qui ne peut en être séparé, nous le trouvons encore clairement exprimé dans l'Écriture. On lit dans le prophète Isaïe : « Écoute, maison de David: n'est-ce pas assez pour toi de lasser la patience des hommes, sans lasser celle de mon Dieu? C'est pourquoi le Seigneur te donnera lui-même un prodige. Voici qu'une vierge concevra et enfantera un fils; et le nom de ce fils « sera Emmanuel (2), c'est-à-dire Dieu avec nous (3). >> Il s'agit, . dans cette prophétie, du Messie, du libérateur, d'Emmanuel, du Fils de Dieu qui doit habiter parmi nous, du Verbe fait chair. Or, suivant le prophète, la Vierge a conçu et enfanté l'Emmanuel, le Fils de Dieu fait homme, le Verbe incarné. On doit donc reconnaître que la sainte Vierge est véritablement mère de Dieu.

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381. L'ange Gabriel, annonçant à Marie le mystère qui doit s'opérer en elle, lui dit : « Ne craignez point, Marie; car vous avez trouvé grâce devant Dieu. Vous concevrez dans votre sein, et vous enfana terez un fils, et vous le nommerez Jésus. Il sera grand, et il sera « appelé le Fils du Très-Haut; et le Seigneur Dieu lui donnera le « trône de David, son père, et il régnera pour toujours sur la mai* son de Jacob; et son règne n'aura point de fin.... Le Saint-Esprit « descendra en vous, et la vertu du Très-Haut vous couvrira de << son ombre. C'est pourquoi ce qui naîtra de vous est saint, et sera « appelé le Fils de Dieu (4). Marie ayant visité Élisabeth, celle-ci

<< lui dit : Vous êtes bénie entre toutes les femmes, et le fruit de votre sein est béni. Et d'où me vient le bonheur que la mère de mon

a

(1) Liv. de la vraie foi. (2) Audite ergo, Domus David: numquid parum vobis est molestos esse hominibus, quia molesti estis et Deo meo? Propter hoc dabit Dominus ipse vobis signum. Ecce Virgo concipiet, et pariet Filium, et vocabitur nomen ejus Emmanuel. Isaïe, c. vi, v. 13. — (3) Vocabunt nomen ejus Emmanuel : quod est interpretatum nobiscum Deus. Saint Matthieu, c. 1. v. 23. — (4) Ne timeas, Maria; invenisti enim gratiam apud Deum : ecce concipies in utero, et paries Filium, et vocabis nomen ejus Jesum. Hic erit magnus, et Filius Altissimi vocabitur, et dabit illi Dominus Deus sedem David patris ejus; et regnabit in domo Jacob in æternum; et regni ejus non erit finis.... Spiritus Sanctus superveniet in te, et virtus Altissimi obumbrabit tibi. Ideoque et quod nascetur ex te sanctum, vocabitur Filius Dei. Saint Luc, c. 1, v. 31, etc.

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Seigneur vienne à moi (1)? » On voit ici que Marie a conçu par l'opération du Saint-Esprit, et a enfanté celui qui est appelé Jésus, le Fils du Très-Haut, le Fils de Dieu, l'héritier de David, celui dont le règne est éternel. Elle est donc la mère du Fils de Dieu, la mère du Seigneur, comme l'appelle sainte Élisabeth, en la regardant comme ayant été bénie entre toutes les femmes.

382. Enfin saint Paul écrivait aux Galates: « Lorsque les temps « ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils, fait de la femme, fait « sous la loi, pour racheter ceux qui étaient sous la loi (2). » Voilà le Fils de Dieu fait de la femme, formé de la femme, né de la femme, factum ex muliere. Or, quelle est cette femme? C'est la Vierge Marie, celle qui a enfanté Jésus, le Sauveur du monde. Donc, encore une fois, Marie est véritablement mère de Dieu.

383. On ne peut attaquer la maternité divine qu'en attaquant la divinité de Jésus-Christ, ou l'unité de personne en Jésus-Christ. Nous le répétons: la sainte Vierge Marie est mère de Dieu; non qu'elle ait enfanté la divinité, ce qui est trop absurde pour s'être jamais présenté dans l'esprit d'aucun chrétien; mais bien parce que le Verbe s'est fait chair dans le sein de Marie, que le Fils de Dicu fait homme est né de Marie. Elle est véritablement mère de Dieu, parce qu'elle a enfanté, selon l'humanité, Notre-Seigneur, Fils unique de Dicu, vrai Dieu et vrai homme, qui n'est qu'un seul et mème Christ, réunissant dans la personne du Verbe la nature divine et la nature humaine. Elle est mère de Dieu, parce que, quoique le Fils de Dieu n'ait pris que l'humanité dans son sein, il est vrai de dire qu'elle est la mère de Jésus-Christ tel qu'il est, Dieu et homme, vu qu'en Jésus-Christ il n'y a qu'une seule personne, la personne divine, et que la femme ne peut être mère que d'une personne. Pour la même raison, le Fils de Dieu fait homme est vraiment le Fils de Marie; le titre de fils étant un titre personnel, un titre qui ne peut tomber que sur la personne, Jésus-Christ ne peut être Fils de Marie que comme Fils de Dieu, puisqu'en vertu de l'union du Verbe avec la matière humaine, Jésus-Christ n'a qu'une seule personne, qui est la personne du Verbe, du Fils de Dieu.

384. Nous reconnaissons donc que la sainte Vierge Marie est mère de Dieu. Oui, nous le reconnaissons, et nous le reconnaîtrons

(1) Benedicta tu inter mulieres, et benedictus fructus ventris tui. El unde hoc. mihi ut veniat mater Domini mei ad me? Ibidem, v. 42 et 43. —(2) Ubi venit. plenitudo temporis, misit Deus Filium suum, factum ex muliere, factum sub lege, ut eos qui sub lege erant, redimeret. Épitre aux Galates, c. rv, v. 4

et 5.

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