Sayfadaki görseller
PDF
ePub

lement une imperfection, une tache, une superstition quelconque; c'est un crime, qui, aux termes des livres saints et de l'aveu de tous, exclut du royaume des cieux. « Ceux qui servent les idoles,

dit saint Paul, ne posséderont point le royaume de Dieu (1). » Cependant les protestants, les luthériens, les calvinistes et les anglicans conviennent qu'on peut faire son salut dans l'Église romaine (2); ils doivent donc, pour être conséquents avec euxmêmes, convenir également que le culte des images, autorisé de tout temps dans l'Eglise romaine, n'a rien de commun avec le culte des idoles. De plus, comment concilier le reproche des protestants avec le zèle de l'Église catholique pour la destruction de l'idolâtrie? Comment le concilier avec les promesses que lui a faites Jésus-Christ, en promettant d'être avec les apôtres et leurs successeurs, tous les jours et dans tous les siècles, jusqu'à la fin du monde? « On ne doit pas croire, dit Leibniz, que les portes de l'enfer aient tellement prévalu contre l'Église et l'assistance que « Dieu lui a promise, qu'une idolâtrie aussi condamnable ait pré« valu pendant tant de siècles dans tout l'univers chrétien (3). »

[ocr errors]

CHAPITRE XII.

Du culte des reliques.

462. Le mot reliques, en latin reliquiæ, signifie ce qui reste d'un saint après sa mort. Or, c'est un dogme catholique qu'on doit honorer les reliques des saints. Suivant le concile de Trente, « les « fidèles doivent vénérer les corps des martyrs et des autres saints « qui vivent avec Jésus-Christ; ces corps ayant été autrefois les << membres vivants de Jésus-Christ et le temple du Saint-Esprit, et devant être un jour ressuscités pour la vie éternelle et revêtus ⚫ de la gloire, Dieu accordant par eux un grand nombre de bien« faits aux hommes. Ceux qui soutiennent qu'on ne doit ni véné«ration ni honneur aux reliques des saints, ou que ces reliques et « les autres monuments sacrés sont inutilement honorés par les fidèles, et que c'est en vain que l'on fréquente les lieux consacrés

[ocr errors]
[ocr errors]

(1) Neque idolis servientes.... regnum Dei possidebunt. Ire épitre aux Corinthiens, c. vi, v. 9 et 10. (2) Voyez ce que nous avons dit au tome I, n° 860. (3) Système de théologie, pag. 154.

[ocr errors]

« à leur mémoire, pour en obtenir du secours,

doivent être abso

« lument condamnés, comme l'Eglise les a déjà autrefois condamnés, et comme elle les condamne encore maintenant (1). - Il en est du culte des reliques comme du culte des images: c'est un culte relatif; en honorant les tombeaux des saints, nous honorons les saints eux-mêmes.

463. Ce culte n'est point nouveau, il est aussi ancien que le christianisme. Les papes et les conciles, les Pères et les docteurs de tous les temps, les historiens ecclésiastiques, tout, dans l'antiquité chrétienne, dépose en faveur de la croyance générale et constante de l'Église touchant l'honneur et le respect qui sont dus aux corps des martyrs et des autres saints (2). Les protestants, ceux même qui ont attaqué ce culte avec le plus d'acharnement, confessent qu'il était reçu dans toute l'Eglise des le quatrième siècle. Or, revient ici ce que nous avons dit du culte des saints en général, et du culte des images. Ce que l'Église croyait, du temps des Augustin, des Paulin, des Jérôme, des Chrysostome, des Ambroise, des Grégoire de Nysse et des Grégoire de Nazianze, des Basile et des Hilaire, elle l'avait cru dans les premiers siècles. Les promesses qu'elle a de son divin fondateur ne lui ont point permis d'innover en matière de dogme. Comment, d'ailleurs, supposer que tous les chrétiens dispersés dans l'Orient et l'Occident, toujours prêts à sacrifier leur vie plutôt que de sacrifier aux idoles ou de pratique: aucune des superstitions du paganisme, aient néanmoins tout à coup emprunté des païens l'usage d'honorer les reliques, comme le prétendent les protestants? Croira-t-on que tous les évêques du monde chrétien, également complaisants pour les peuples, ou plutôt également laches et prévaricateurs, aient laissé introduire partout ce nouveau culte, sans qu'aucun ait réclamé contre un tel abus? Non; l'on ne peut admettre que la vénération pour les tom

(1) Mandat sancta synodus omnibus episcopis et cæteris docendi munus curamque sustinentibus, ut, juxta catholicæ et apostolicæ Ecclesiæ usum, a primævis christianæ religionis temporibus receptum.... de reliquiarum honore.... fideles diligenter instruant, docentes eos.... sanctorum martyrum et aliorum cum Christo viventium sancta corpora, quæ viva membra fuerunt Christi et templum Spiritus Sancti, ab ipso ad æternam vitam suscitanda et glorificanda, a fidelibus veneranda esse : per quæ multa beneficia a Deo hominibus præstantur: ita ut affirmantes, sanctorum reliquiis venerationem atque honorem non deberi; vel eas aliaque sacra monumenta a fidelibus inutiliter honorari; atque eorum opis impetrandæ causa sanctorum memorias frustra frequentari; omnino damnandos esse, prout eos damnavit, et nunc etiam damnat Ecclesia. Sess. xxv, de l'Invocation des saints, elc.—(2) Voyez, ci-dessus, le no 432, etc.

beaux et les corps des martyrs ait été reçuc dans toute l'Église au quatrième siècle, sans être forcé d'admettre, par là même, que ce culte remonte aux temps apostoliques.

464. Et on peut le prouver même directement. Il est constant, par les actes authentiques des martyrs, que, dans les premiers siècles, les fidèles recueillaient avec le plus grand soin les corps, les ossements ou les cendres de ceux qui versaient leur sang pour la foi, les déposaient dans un lieu convenable, et les honoraient avec les évêques et les prêtres qui célébraient les saints mystères sur leurs tombeaux. Nous lisons dans la relation de la mort de saint Ignace d'Antioche, arrivée l'an 107: « Le saint martyr ayant été livré à deux lions, fut à l'instant dévoré par ces cruels animaux. «Ils ne laissèrent de son corps que les plus gros ossements, qui furent recueillis avec respect par les fidèles, pour être portés à << Antioche et déposés dans l'église, comme un trésor inestima«ble (1). Pour nous, qui avons été les tristes spectateurs de sa mort, nous avons résolu de vous en faire connaître le jour et le temps, afin que, nous réunissant ensemble au jour de son mar«< tyre, nous communiquions avec ce généreux athlète de Jésus. Christ (2). » On lit aussi dans la lettre de l'Église de Smyrne sur le martyre de saint Polycarpe, mort en 169 : « Le démon, cet ir⚫ réconciliable ennemi des justes, ayant été témoin de la gloire qui avait accompagné le martyre de ce saint évêque, et comme

"

"

[ocr errors]
[ocr errors]

« une vie illustre par un grand nombre de vertus avait été couronnée par une mort pleine de merveilles, fit tous ses efforts pour « empêcher les chrétiens d'enlever son corps, quoique plusieurs « eussent désiré de le faire et de communiquer à ses cendres. Pour cet effet, il se servit des Juifs pour suggérer à Nicétas, père d'Hérode et frère d'Alée, d'aller trouver le proconsul, et de le prier a de refuser les restes de Polycarpe aux chrétiens, l'assurant qu'ils abandonneraient le culte du crucifié pour mettre l'évêque de Smyrne à sa place, s'ils ne pouvaient avoir ses reliques; comme si nous pouvions, nous qui sommes chrétiens, quitter Jésus-Christ • après ce qu'il a souffert pour nous, et adresser à un autre qu'à lui nos prières et nos vœux. Car, quoique nous honorions les martyrs et les autres fidèles serviteurs de Jésus-Christ; quoique ◄ nous avons recours à eux, afin d'obtenir, par leur entremise, de partager un jour la gloire dont ils jouissent, néanmoins nous n'adorons et nous ne servons que Jésus-Christ, Fils unique de

(1) Actes des martyrs par D. Ruinart, pag. 19, édit, de 1731. (2) Ibidem..

[ocr errors]

a

[ocr errors]

4

Dieu. Vu ce différend qui s'était élevé entre nous et les Juifs, touchant le corps de saint Polycarpe, le centurion le fit brûler. Cependant, nous avons pu recueillir quelques ossements que le « feu avait épargnés, et nous les conservons comme de l'or et des pierres précieuses. Notre Église s'est assemblée, conformément « à l'ordre du Seigneur, pour célébrer avec une sainte allégresse le jour de son martyre, qui est pour lui comme le jour d'une nou« velle naissance (1). » Nous ne finirions pas, si nous voulions rapporter tous les faits du même genre que nous offre l'histoire des trois premiers siècles de l'Église (2). Il est donc vrai, encore une fois, que la croyance de l'Église concernant le culte des reliques, remonte au berceau du christianisme; qu'elle est fondée sur l'enseignement des apôtres, et qu'elle vient de Jésus-Christ, suivant cette maxime de saint Augustin, dont on ne peut s'écarter sans ébranler les fondements de la foi : « C'est avec grande raison que « l'on croit que ce qui s'observe dans l'Église universelle et s'est toujours observé, sans avoir été établi par aucun concile, ne peut • venir que de la tradition apostolique : Quod universa tenet Ecclesia, nec conciliis institutum, sed semper retentum est, non « nisi auctoritate apostolica traditum rectissime creditur (3).»

[ocr errors]

«

CHAPITRE XIII.

Du culte et des prérogatives de la sainte Vierge Marie.

465. Le culte que l'Église rend à la sainte Vierge Marie est fondé sur les mêmes raisons et les mêmes motifs que celui qu'elle rend aux autres saints, avec cette différence que le premier est supérieur, quoiqu'il diffère essentiellement du culte que l'on doit à Dieu. En effet, si tous les saints peuvent intercéder pour nous, et si Dieu daigne écouter leurs prières, combien, à plus forte raison, est digne de notre confiance celle qui a été bénie entre toutes les femmes, et qui, en consentant à devenir mère de Dieu, est devenue, dit saint Irénée, la cause du salut pour tout le genre humain (4)! Aussi est-elle l'objet d'un culte particulier dans l'E

(1) Ibidem, pag. 31.—(2) Voyez les Actes des martyrs, par dom Ruinart; les histoires ecclésiastiques de Baronius, de Noël Alexandre, de Fleury, etc., etc. — (3) Liv. Iv du Baptême, c. xxiv. (4) Mari irgo obediens, et sibi, et

glise, qui l'a toujours regardée comme notre avocate auprès de Dieu (1), célébrant ses titres, ses vertus et sa gloire. Toutes les générations l'ont appelée et l'appelleront bienheureuse, parce que le Tout Puissant a fait de grandes choses en elle: Ecce beatam me dicent omnes generationes, quia fecil mihi magna qui potens est (2).

466. Marie est mère de Dieu, et ce titre l'élève au-dessus des saints et des anges, au-dessus de toutes les créatures. Elle est mère de Dieu dans toute la propriété de ce terme; elle a conçu et enfanté, quant à l'humanité, Jésus-Christ, le Fils de Dieu fait homme; c'est dans son sein que s'est incarné le Verbe éternel (3).

467. Marie, en devenant mère de Dieu, n'a point cessé d'être vierge; elle était vierge quand l'ange lui annonça le mystère qui devait s'opérer en elle, Virum non cognosco (4); elle est demeurée vierge en concevant celui qui est saint par excellence; elle a conçu par l'opération du Saint-Esprit. « La vertu du Très Haut, lui dit l'envoyé de Dieu, descendra en vous, et vous couvrira de son « ombre: Spiritus Sanctus superveniet in te; virtus Altissimi ob« umbrabit tibi : ideoque et quod nascetur ex le sanctum, voca« bitur Filius Dei (5). » Elle est demeurée vierge après l'enfantement, qui, s'étant fait d'une maniere surnaturelle, n'a pu porter atteinte à son intégrité virginale (6).

468. Il est reçu dans l'Église que Marie n'a jamais commis aucun péché, mème véniel : l'exemption de tout péché actuel est un privilége que nous reconnaissons dans Marie, et qui n'a jamais été contesté parmi les catholiques. Le concile de Trente declare que personne ne peut, pendant toute sa vie, éviter tout péché, même véniel, sans un privilége spécial de Dieu, comme l'Eglise le croit de la sainte Vierge (7). Les paroles de l'ange, Je vous salue, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, ne sont susceptibles d'aucune limitation; non plus que celles des Pères, qui répètent, comme à l'envi, que la mère de Dieu a toujours été pure

C. XXII.

universo generi humano causa facta est salutis. Liv. m, contre les hérésies, · (1) Saint Irénée, évêque de Lyon en 177 : « Et si ea (Eva) inobedierat « Deo, sed hæc suasa est obedire Deo, uti virginis Evæ Virgo Maria fieret advo«< cata? Et quemadmodum adstrictum est morti genus humanum per virginem, « salvatur per virginem. » Liv. v, contre les hérésies, c. xix. (2) Saint Luc,

[ocr errors]

C. I, v. 48. (3) Voyez, ci-dessus, le uo 377, etc.— · (4) Saint Luc, c. 1, v. 34. - (5) Ibidem, v. 35. · (6) Voyez, ci-dessus, le n° 394. — (7) Si quis hominem semel justificatum dixerit.... posse in tota vita peccata omnia, etiam venialia, vitare, nisi ex speciali Dei privilegio, quemadmodum de beata Virgiue tenet Ecclesia; anathema sit. Sess. vi, can. xxxin.

« ÖncekiDevam »