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sages de l'Écriture sainte, faisaient consister la matière adéquate du sacrement de confirmation dans la seule imposition que fait l'évêque, en récitant l'oraison Omnipotens sempiterne Deus, etc.; et ne regardaient point l'onction comme essentielle au sacrement. Ce sentiment est généralement abandonné. D'autres pensent que ces deux rites sont également nécessaires à la validité de la confirmation. Les autres enfin, en beaucoup plus grand nombre, font consister toute la matière du sacrement dans l'onction du saint chrême et l'imposition de la main, qui accompagne naturellement l'onction.

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677. Nous adoptons ce troisième sentiment, non-seulement comme probable, ou plus probable, ou mème très-probable, mais comme certain, comme très-certain, certissima, dit saint Alphonse de Liguori. En effet, nous lisons dans le catéchisme du concile de Trente: « La matière du sacrement de confirmation s'appelle chrême, terme que les Grecs emploient pour exprimer toutes « sortes de parfums; mais que les auteurs ecclésiastiques ne don<< nent communément qu'à une composition d'huile et de baume, « qui se fait avec la bénédiction de l'évêque. Ces deux choses sensibles, mêlées ensemble, sont la matière de la confirmation. Elles montrent, par leur mélange, la diversité des dons du SaintEsprit qui nous sont communiqués par la confirmation, et « même l'excellence particulière de ce sacrement. Aussi, l'Église et les conciles ont toujours enseigné que c'était là la matière de la « confirmation (1). Ce catéchisme ne parle point de l'imposition des mains; il se contente donc de l'imposition de la main, qui se fait nécessairement par l'onction du saint chrême. C'est aussi la doctrine d'Eugène IV : « Le second sacrement, dit ce pape, est la « confirmation, dont la matière est le chrême, composé d'huile et « de baume, et bénit par l'évêque (2). » Ce qui est d'ailleurs conforme à l'enseignement des docteurs de l'Église.

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67.8. « Le chrême, dit saint Thomas, est la matière de ce sacrement (3). » Saint Augustin désigne la confirmation sous le nom de sacrement du chréme, et le fait consister dans l'onction visible (4). Théodoret dit que la confirmation est le chrême de l'onction spirituelle, par laquelle on reçoit la grâce invisible du

(1) Part. II, du Sacrement de confirmation.—(2) Secundum sacramentum est confirmatio; cujus materia est chrisma confectum ex oleo, quod nitorem significat conscientiæ, et balsamo, quod odorem significat bonæ famæ. Décret pour les arméniens. — (3) Chrisma est conveniens materia hujus sacramenti. Som, part. I, quest. 72, art. 2. —(4) Unctio spiritalis ipse Spiritus Sanctus

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Saint-Esprit (1). Saint Léon l'appelle le chréme du salut (2). Innocent I rapporte que c'était la coutume de l'Église de donner le Saint-Esprit en marquant d'un signe le front des baptisés avec le chréme bénit par l'évêque (3). Saint Pacien de Barcelone, et saint Cyrille de Jérusalem, s'expriment comme Innocent I, reconnaissant dans l'onction du chrême la vertu de communiquer le Saint-Esprit (4). Enfin, les Grecs ne pratiquent point, pour la confirmation, l'imposition des mains qui précède l'onction chez les Latins: ils s'en sont toujours remis au décret du premier concile œcuménique de Constantinople, qui ne fait entrer que l'onction du saint chrême dans la matière du sacrement de confirmation (5). Cependant, on ne peut leur reprocher d'avoir altéré ce sacrement. Il n'est pas permis, dit Benoît XIV dans son encyclique Ex quo « primum, d'affirmer que le sacrement de confirmation ne se « trouve point dans l'Eglise grecque, quoique dans ses rituels il « ne soit fait aucune mention de l'imposition des mains, comme de « la matière adéquate ou inadéquate de ce sacrement (6). » Concluons donc que l'imposition des mains que fait l'évêque avant l'onction n'est point nécessaire à la validité de la confirmation, et que l'onction seule, avec l'imposition de la main qui l'accompagne, contient toute la matière essentielle à ce sacrement. « Ce qui est « hors de controverse, dit encore Benoît XIV, c'est que dans l'Église latine le sacrement de confirmation se confère par l'onction du saint chrême, tandis que l'évêque fait cette onction avec le signe de croix sur le front des fidèles, et qu'il prononce les pa« roles sacrées qui répondent à cette onction (7). ›

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est, cujus sacramentum est in unctione visibili. Traité ш, sur la Ire épître de saint Jean. (1) Velut sigillum quoddam regium suscipiunt spiritalis unguenti chrisma, recipientes gratiam invisibilem Sanctissimi Spiritus unguento tanquam in typo. Liv. Iv, sur le Cantique des cantiques. — (2) Chrisma salutis, signaculum vitæ æternæ. Serm. IV, sur la Nativité de Notre-Seigneur. — (3) Frontem ex eodem oleo (ab episcopo consecrato) signare solis debetur episcopis, cum tradunt Spiritum paracletum. Lettre à Décentius, dans le P. Labbe, tom. п, col. 1246. (4) Voyez, ci-dessus, le no 671. — (5) Voyez, ci-dessus, page 439, note 1. - (6) Nemini fas est asserere in Ecclesia græca non adesse sacramentum confirmationis. Si quis enim hanc opinionem tueretur, huic manifeste obstaret vetus orientalis disciplina, quam apostolica optime perspectam habuit, nec unquam damnavit, aut improbavit, juxta quam in Græcorum ritualibus libris nulla fit mentio de manuum impositione, tanquam materia adæquata aut inadæquata sacramenti confirmationis. Encyclique aux archevêques et évêques du rit grec, du 1o mars 1756. — (7) Quod itaque extra controversiam est, hoc dicatur, nimirum in Ecclesia latina confirmationis sacramentum conterri adhibito sacro chrismate, sive oleo olivarum, balsamo commixto et ab episcopo bene

679. On nous objecte que les apôtres conféraient le Saint-Esprit par l'imposition des mains, que l'Écriture sainte garde le silence sur l'usage de l'onction, et que les Pères parlent de l'imposition des mains comme d'un rit essentiel à la confirmation. Nous répondrons, premièrement, que, lors même qu'il ne serait point parlé de l'onction du chrême dans les livres saints, on n'en pourrait rien conclure contre nous; car, à défaut de l'Écriture sainte, nous avons pour nous la pratique constante de l'Église, pratique qui ne peut être fondée que sur une tradition apostolique; nous la trouvons en effet consignée dans les écrits des anciens Pères, et en particulier dans ceux de saint Théophile d'Antioche, de saint Irénée, de Tertullien, de saint Cyprien, de saint Cyrille de Jérusalem, de saint Pacien, de saint Augustin, de Théodoret, d'Innocent I, et de saint Léon. Secondement, on peut dire, d'après saint Ambroise (1), que saint Paul parle de l'onction dont les apôtres ont fait usage, lorsqu'il dit : « Dieu nous a oints, nous a marqués d'un signe, et a mis dans nos cœurs un gage de l'Esprit-Saint (2). » Troisièmement, l'imposition des mains, dont il est parlé dans les Actes des apótres et dans les ouvrages des Pères, n'exclut point l'onction; c'était l'imposition même que fait aujourd'hui l'évêque, lorsque, avec le chrême, il marque d'un signe le front d'un fidèle, en disant: Je te marque du signe de la croix, et je te confirme par le chréme, au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.

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680. Le pape Eugène IV, après avoir dit que les évêques seuls, comme successeurs des apôtres, qui conféraient le Saint-Esprit par l'imposition des mains, peuvent administrer la confirmation, ajoute que l'onction par laquelle on l'administre répond à cette imposition de la main: Loco illius manus impositionis datur confirmatio; c'est-à-dire qu'elle renferme l'imposition des mains, pratiquée par les apôtres. Suivant Innocent IV, « la confirmation ou la «< chrismation du front représente l'imposition de la main (3). » L'imposition de la main qu'on appelle confirmation, dit Inno« cent III, est désignée par la chrismation du front (4). » Raban Maur : « L'évêque confirme avec le chrême par l'imposition de la « main (5). » Le vénérable Bède : « L'onction se fait par l'imposi«<tion de la main de l'évêque, et on l'appelle confirmation (6). ►

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dicto, ductoque signo crucis per sacramenti ministrum in fronte suscipientis, dum idem minister formæ verba pronuntiat. Ibidem. · (1) Voyez, ci-dessus,

(3) Lettre x, c. IV. —

le n° 671.—(2) 11° épître aux Corinthiens, c. I, v. 22. (4) Chapitre Cum venisset — (5) Liv. 1, de l'Institution des clercs, C. XXVIII. — (6) Sur le psaume XXVI

Thomas de Valden (1), Hugues de Saint-Victor (2), Rupert (3), Ratramne (4), Walafride Strabon (5), Amalarius (6), Aimon (7), ne séparent point non plus l'imposition de la main de l'onction du saint chrême. Remarquez que Bède, Raban, Innocent III, Innocent IV et Eugène IV ne disen point que l'onction se fait par l'imposition des mains, mais bien par l'imposition de la main. En effet, le pontife n'applique l'huile sainte que d'une main sur le front de celui qu'il confirme. Et c'est sans doute pour cela que les anciens auteurs ecclésiastiques, tels que saint Irénée, Tertullien, saint Cyprien, Firmilien, saint Jérôme, saint Augustin, Théodoret, Photius, Jessé d'Amiens, Amalarius, Rupert, Théodulphe d'Orléans, parlent plutôt de l'imposition de la main que de l'imposition des mains (8).

ARTICLE II.

De la forme du sacrement de confirmation.

681. Quelques théologiens font consister la forme de ce sacrement dans la prière Omnipotens sempiterne Deus, etc., que l'évêque fait à Dieu en étendant les mains, la face tournée vers les confirmands. Suivant d'autres, elle consiste dans cette prière et dans les paroles qui accompagnent l'onction du chrême; les autres enfin, en beaucoup plus grand nombre, la placent tout entière dans les paroles que prononce l'évêque en faisant l'onction, regardant la prière qui précède comme accessoire. Ce troisième sentiment répond à celui que nous avons adopté sur la matière du même sacrement.

682. Nous dirons donc, d'après le catéchisme du concile de Trente, que toute la forme du sacrement de confirmation consiste dans ces paroles du pontifical: Je te marque du signe de la croix, et je te confirme par le chréme du salut, au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Espril. C'est aussi la doctrine du pape Eugène IV (9), de Benoit XIV (10), du concile de Bourges, de

(1) Liv. 11, des Sacrements, c. CXII.

C. III.

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(4) Liv. Iv, contre les Grecs.

(6) Liv. 1, des Offices, c. xxvII. — (8) Voyez la Théologie morale

Voyez

– (3) Liv. v, des Offices divins, c. XVI. (5) Liv. des Choses ecclésiastiques, c. XXVI. - (7) Homélie sur la seconde férie de Pâques. de saint Alphonse de Liguori, Traité du sacrement de confirmation. aussi ce que nous avons dit sur cette même question, dans la Théologie morale, tom. 11, no 129, elc. - (9) Décret pour les arméniens. — (10) Encyclique Ex quo primum tempore, aux évêques du rit grec,

l'an 1584 (1), et de tous les docteurs que nous avons cités dans l'article précédent, pour établir que la matière adéquate ou intégrale de la confirmation consiste dans l'onction du saint chrême. Les Grecs n'ont pas non plus d'autre forme que celle qui accompagne cette onction; ils disent en confirmant : C'est ici le signe ou le sceau du don du Saint-Esprit (2). Quoique plus simple encore que chez les Latins, elle exprime suffisamment l'effet du sacrement. L'invocation des trois personnes de la sainte Trinité n'est point nécessaire pour la confirmation comme pour le baptême (3).

CHAPITRE III.

Des effets du sacrement de confirmation.

683. Les effets du sacrement de confirmation sont la grâce et le caractère.

ARTICLE I.

De la grâce qu'on reçoit par le sacrement de confirmation

684. Il est de foi que le sacrement de confirmation confere la grâce sanctifiante, et qu'il la confère par l'application du rit sacramentel, ex opere operato, dans tous ceux qui la reçoivent dignement, ou qui n'y mettent point d'obstacle, non ponentibus obicem (4). C'est une grâce d'accroissement, une grâce qui augmente en nous la grâce du baptême, et nous rend parfaits chrétiens. Suivant le concile d'Elvire, de l'an 305 environ, celui qui a été baptisé doit être présenté à l'évêque, afin qu'il puisse devenir parfait par l'imposition de la main du pontife. Les Pères, les papes et les conciles nous représentent la confirmation, tantôt sous le nom d'imposition des mains ou de la main, tantôt sous celui de chréme ou d'onction, comme un rit sacré, comme un sacrement

(1) In administratione hujus (confirmationis) sacramenti servetur forma debita, et qua uti consuevit Ecclesia, videlicet: N. consigno te signo crucis, et confirmo te chrismate salutis, in nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sanctí. De confirmationis sacramento, can. III. - (2) Et eos signantes dicimus: Signaculum doni Spiritus Sancti. Concile œcuménique de Constantinople, de l'an 381, (3) Voyez la Théologie morale à l'usage des curés, tom. 11,

can. VII.

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n° 134, etc.-(4) Voyez, ci-dessus, le no 593.

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