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c'est celle-là. La requête de ces bons Frères est un modèle de simplicité. Ils ne se récrient point sur ces 20 fr. par an; ils exposent qu'ils sont vieux et infirmes, et espèrent que, sous un Roi juste et humain, on ne maintiendra point une mesure qui ne pouvoit passer que sous des révolutionnaires durs et farouches, sans pudeur comme sans entrailles.

-M. Joseph-Vincent de Darret, prêtre, docteur de Sorbonne, ancien grand - vicaire de Nancy, puis d'Auch, puis de Troyes, professeur de morale dans la Faculté de théologie de Paris, et chanoine honoraire de la métropole, est mort le 11 septembre, à l'âge de 71 ans. Il étoit depuis long-temps dans un état d'infirmités qui ne lui permettoit pas de remplir les fonctions de sa place. Cet ecclésiastique étoit aimé pour ses heureuses qualités, et estimé pour sa sagesse, son zèle et ses lumières. Ses obsèques ont eu lieu, le 13, à NotreDame.

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On désire que nous prévenions nos lecteurs, que l'annonce portée dans un journal politique, mercredi dernier, sur la conclusion des affaires ecclésiastiques, est encore fausse. C'est sans doute le désir extrême de voir la fin de ces négociations, qui fait croire et dire ainsi à plusieurs personnes que tout est terminé. Elles saisissent et communiquent aux autres les moindres lueurs d'espérance, qu'elles grossissent sans s'en douter. Nous n'avons rien à ajouter à ce que nous avons dit dans un de nos derniers numéros sur l'état des négociations, et nous éviterons de donner à nos lecteurs de fausses joies, qui ne leur rendroient que plus sensible le démenti qu'il faudroit donner peu après.

Il y a des gens qui prennent un air de jubilation quand il y a du trouble quelque part, et qui se frottent les mains en signe de contentement des qu'ils aperçoivent l'apparence de quelques divisions. Le tapage les amuse, et la discorde a pour eux des charmes. Ainsi un correspondant du Constitutionnel, qui voyage en Italie, s'empresse d'écrire que tout va bien dans ce pays; que l'empereur d'Autriche se prononce contre la cour de Rome; qu'il empêche les évêques de ses Etats d'aller se faire sacrer dans cette Métropole; que le roi de Naples a les mêmes prétentions. Comme on se flatte que le Pape réclamera, et que les souverains soutiendront leur première démarche, cela occasionnera quelques brouilleries, qui, si elles sont ménagées avec soin, pourroient bien dégénérer en une rupture ouverte; ce qui ne laisseroit pas que

de divertir quelques gens bien intentionnés. Espérons, au contraire, que leur joie maligne sera déçue, et que les souverains, bien avertis par une trop fâcheuse experience, ne leur donneront pas le plaisir de voir des querelles dont l'esprit de parti seul profiteroit. Nous nous défions un peu des rapports comme des intentions du correspondant.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. D'après les dernières nouvelles reçues d'Alger, en date du 31 août, la flotte angloise s'est présentée en vue de cette ville, le 27, vers une heure après midi, au nombre de trente-deux voiles, dont six frégates hollandoises. Après avoir tenté inttilement la voie de la négociation, l'amiral Exmouth a fait embosser ses vaisseaux à demi-portée de pistolet, sous le feu des batteries du port et de la rade. Lui-même s'est placé à l'entrée du port, et tellement près des quais, que ses mâts touchoient les maisons; et ses batteries, prenant à revers toutes celles de l'intérieur du port, foudroyoient les canonniers d'Alger, qui restoient à découvert. Le feu des Anglois se soutenoit depuis plus de six heures, et ne faisoit qu'accroître la rage de l'ennemi, quand deux officiers anglois ayant demandé la permission d'aller dans une embarcation attacher une chemise soufrée à la première frégate algérienne qui barroit l'entrée du port, et d'y mettre le feu, cette détermination eut un plein succes. Un vent d'ouest assez frais mit bientôt le feu à toute l'escadre: cinq fregates, quatre corvettes et trente chaloupes canonnières ont été la proie des flammes. La ville a moins souffert; cependant les bombes y ont fait des dégâts considérables. Les bâtimens anglois ont éprouvé des avaries très-fortes. On évalue à mille homimes la perte de chaque parti. Une frégate algérienne, embrasée et poussée par les vents sur le vaisseau amiral anglois, a forcé celui-ci à couper ses câbles, et à renoncer pendant quelque temps au combat. On fait monter à deux cents hommes la perte de l'équipage; lord Exmouth a été blessé, et le capitaine d'une des frégates a été tué. Le dey n'a pas cessé, pendant, toute l'action', de parcourir les postes et d'exciter ses soldats. Le 28, l'escadre angloise étoit mouillée dans la grande rade, mais hors de portée. Le 29, un armistice a été conclu sur les bases que l'amiral avoit d'abord proposées. En voici les principales conditions; 1°. La régence consent à reconnoître l'abolition de

l'esclavage des Européens à Alger, et, par suite de ce principe, à remettre immédiatement en liberté tous les esclaves européens. 2°. En réparation des torts faits à Bonn et à Oran, la régence remettra à l'Angleterre les 370,000 piastres fortes portées par les Napolitains à Alger. 3°. Les présens consu→ laires sont abolis: mais comme ils sont d'usage en Orient, ils pourront être admis comme présens personnels à l'arrivée de chaque consul, et donnés en son nom propre, sans pouvoir jamais surpasser 500 livres sterling. 4°. Le royaume des PaysBas, à raison de la part que l'escadre hollandoise a prise à l'expédition, jouira des mêmes priviléges que l'Angleterre. 5°. Il y aura un nouveau traité formel entre l'Angleterre et la régence d'Alger, auquel le royaume des Pays-Bas participera. Il a du reste été stipulé que la régence conserveroit le droit de faire la guerre aux diverses puissances européennes; mais que ceux de leurs sujets qui tomberoient entre les mains des Algériens ne seroient pas réduits en esclavage, mais traités comme prisonniers de guerre. C'est une corvette françoise qui a donné les premiers avis de l'affaire d'Alger; S. Exc. le ministre de la marine la tenoit à ce dessein à portée des événemens. Aux détails déjà connus, l'on ajoute que le dey a fait trancher la tête à son ministre de la marine pour mesures mal prises ou manque d'activité; car il paroît que lord Exmouth, tout en parlementant, faisoit avancer sa flotte, rangeoit la côte, et terminoit ses préparatifs d'atta que. Les Algériens s'en sont aperçus trop tard. Le combat a commencé à deux heures après midi et a fini à minuit. -Mers, les ducs d'Angoulême et de Berry sont allés, le mercredi 11, à Compiegne. Le lendemain, les Princesses sont parties pour Chantilly, où elles ont diné avec les Princes, et sont revenus ensemble à Paris.

-M. le comte de Lardenoy, gouverneur de la Guadeloupe, en a pris possession au nom du Roi, le 25 juillet. Il a eu beaucoup à se louer de la conduite du gouverneur anglois, sir James Leith, qui lui a remis l'ile. Une proclamation de M. de Lardenoy, du 12 juillet, et de sir James Leith, du 24 juillet,montrent le concert qui a régné dans cette opération.

-Les commissaires-juges françois nommés par le Roi pour la liquidation des créances des sujets des puissances étrangères sont : MM. le baron Pasquier, ministre d'Etat; le baron de Balainvilliers, vice-président du conseil d'Etat; de Blaire, conseiller d'Etat; le baron Brière de Surgi, président

de la cour des comptes; et Fornier de Saint-Lary, membre des dernières chambres des députés.

Une ordonnance du Roi contient le mode de réorganisation de l'Ecole Polytechnique. Cette Ecole est placée sous la protection de Mr. le duc d'Angoulême. Les candidats devront avoir au moins seize ans, et au plus vingt ans. Ils seront partagés en deux divisions, suivant le degré d'instruction. Ils vivront sous un régime commun dans le local affecté à l'Ecole (c'est l'ancien collége de Navarre). Ils seront vêtus uniformément, mais il n'y aura plus rien de militaire. Les parens payeront 1000 fr. de pension, sans compter les frais de l'habillement et des livres. Il y aura vingt-quatre bourses payées par le Roi, huit pour le ministère de l'inté rieur, douze pour la guerre, et quatre pour la marine. Il y aura pour la surveillance de l'Ecole, deux conseils supérieurs, l'un de perfectionnement, l'autre d'inspection. Tous les ans, au 1er août, il sera ouvert à Paris et dans les principales villes, un examen pour l'admission des élèves. Les candidats présenteront un certificat des autorités de leur domicile qui attesté leurs principes religieux, leur dévouement au Roi, et leur boune conduite. Il y aura dix cours dans l'Ecole, dont un de belles-lettres. Un directeur de l'Ecole veillera à l'exécution des réglemens. Il aura sous lui un inspecteur des études, et six sous-inspecteurs chargés de la surveillance. Un aumônier attaché à l'établissement entretiendra, par ses instructions, les sentimens religieux parmi les élèves. Il résidera dans la maison, et fera partie du conseil d'instruction établi dans l'Ecole.

-S. M. a nommé le chevalier Bonchu, maréchal de camp, directeur de l'Ecole royale polytechnique; le sieur Binet (Jacques), inspecteur des études de ladite école; les sieurs Legendre et Poisson, membres de l'Académie royale des sciences, examinateurs de mathématiques de ladite école; le sieur Poinsot, membre de l'Académie royale des sciences, ancien professeur à l'Ecole polytechnique, examinateur d'admission à ladite école; les sieurs Reynaud et Dinet, anciens examinateurs de l'Ecole polytechnique, examinateurs d'admission à ladite école. Professeurs à ladite école : les sieurs Ampère et Cauchy, membres de l'Académie royale des sciences, professeurs pour le cours d'analyse et de mécanique; le sieur Duhays, professeur pour la géométrie descriptive; le sieur Arago, membre de l'Académie royale des sciences, profes

seur pour l'analyse appliquée à la géométrie, la géodésie, l'arithmétique sociale; le sieur Petit, professeur pour la physique; les sieurs Gay-Lussac et Thénard, membres de l'Académie royale des sciences, professeur pour la chimie; le sieur Durand, professeur pour l'architecture; le sieur Regnault, profesteur pour le dessin; le sieur Aimé Martin, professeur pour la grammaire, les belles-lettres, l'histoire et la morale; le sieur Le Brun, administrateur de l'Ecole royale polytechnique; le sieur Marielle, trésorier, garde des archives et secrétaire des conseils intérieurs de ladite école.

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La frégate la Méduse, qui portoit au Sénégal le gouverneur nommé par le Roi, a fait naufrage, le 2 juillet, à vingt lieues du cap Blanc. On partagea l'équipage entre les embarcations de la frégate. Cent quarante-sept hommes se sont d'abord sauvés sur un radeau; mais ils n'ont pu approcher de la côte. Ils avoient de l'eau jusqu'aux cuisses, et ne pouvoient faire un mouvement. Treize jours se sont passés dans cette situation, et ces malheureux périssoient successivement. Il n'en restoit plus que quinze, quand le brick l'Argus les a recueillis et ramenés dans le port. Le détail de leurs souffrances fait pitié.

-M. Gouin-Moisant, député à la dernière chambre, est nommé président du collége électoral d'Indre et Loire, en remplacement de M. Destouches.

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Beaucoup de membres des colléges électoraux partent de Paris pour se rendre dans leurs départemens, et y prendre part aux élections.

· La cour d'assisęs de l'Ain a condamné à mort, le 4 septembre, César Savarin, convaincu d'avoir organisé, dans les montagne du Bugey, une bande armée, à la tête de laquelle il devoit marcher sur Bourg, égorger les autorités et les royalistes, et se joindre aux révoltés de l'Isère. Deux de ses principaux agens, Fémelas père, et Simon Ravat, ont été, par le même arrêt, condamnés à cinq ans de réclusion, cinq ans de surveillance, et 5000 fr. de cautionnement.

- L'affaire du colonel Bernard est renvoyée devant le tribunal de police correctionnelle.

La cour d'assises de Besançon a jugé les individus qui avoient fait partie du corps franc de la Côte-d'Or. Après dix jours de débats et quatorze heures de délibération de la part des jurés, les nommés Gentéa, Fénorier et Samson ont été condamnés aux travaux forcés à perpétuité, Goudron à dix

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