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plusieurs exemples, entr'autres celui d'un P. Dugad, provincial des Jésuites à la Chine, que Pombal avoit fait prendre, quoique François, que l'on avoit embarqué, puis enfermé dans une forteresse, à Lisbonne, jusqu'à ce que la reine, femme de Louis XV, informée de ce traitement, réclama le prisonnier. Ce bon religieux devint directeur des Carmelites de la rue Saint-Jacques, à Paris, supportoit avec courage les infirmités qu'il avoit rapportées de sa prison, et ne témoigna jamais le moindre ressentiment contre son oppresseur. Les PP. Saurin, Lault, Thomas, dit Bonnotte, la Neuville, Grou, Brottier, donnèrent l'exemple de la même résignation. On racontoit devant ce dernier un trait singulier. Le procureur-général d'un parlement de province fut chargé par sa compagnie de porter à la cour son avis sur les Jésuites. Mais comme cet avis leur étoit favorable, le ministre ne voulut pas le recevoir, et fit entendre au porteur qu'il falloit en rédiger un autre que l'on l'on pût mettre sous les yeux du Roi. Le magistrat vouloit plaire; il saisit cette idée, et trahit sa compagnie. 11 en fut récompensé par les places les plus importantes. Comme on se récrioit sur ce trait devant le P. Brottier: Pourquoi nous fácher contre lui, disoit-il, s'il ne l'avoit pas fait, un autre se seroit trouvé pour le faire. L'auteur anglois rapporte quelques autres anecdotes de ce genre, qu'il a recueillies sur la même époque.

Un morceau sur le caractère propre de l'histoire sainte nous a paru bien fait, mais n'est guère susceptible d'analyse.

Le même numéro renferme la substance des débats du parlement sur les affaires des catholiques. Peut-être sera-t-on bien aise d'en voir d'un coup

d'oeil un tableau fort abrégé; c'est un sujet qui peut trouver sa place dans les anuales de l'Eglise, et qui intéresse les amis de la religion. Le 21 mai deraier, M. Elliot présenta, dans la chambre des communes, une pétition des catholiques anglois. Il s'étonna que des gens que leur conduite politique rendoit si dignes de protection, et même de faveur, fussent vus, au contraire, d'un œil jaloux, et ne fussent distingués des autres classes de non-conformistes que par un plus grand nombre de restrictions défavorables. M. Grattan présenta, de son côté, une pétition des catholiques d'Irlande; c'étoit celle du 23 mars, dont nous parlions tout à l'heure, et qui étoit revêtue de neuf cents signatures. Il assura avoir entre les mains une lettre d'un cardinal qui marquoit, que lorsque le gouvernement anglois auroit prononcé l'émancipation des catholiques, le souverain Pontife consentiroit à permettre qu'une liste des candidats pour les siéges vacans fut présentée aux ministres, qui pourroient exclure celui contre lequel on auroit quelque sujet de mécontentement. Il fit la motion que la chambre prît en considération dans sa prochaine session l'état des lois contre les catholiques pour adopter des mesures conciliatoires. Sir H. Parnell appuya la motion de M. Grattan. Le général Mathew alla plus loin. Il ne croyoit pas de nouvelles garanties nécessaires. A Kilkenny, les catholiques avoient déclaré, le 21 avril précédent, qu'ils étoient prêts à s'engager, par un serment solennel, à n'élire qu'un évêque irréprochable sous le rapport politique comme sous le rapport moral. Que peut-on demander de plus? Sir John Hippisley fut d'avis de l'émancipation, pourvu que les catholiques fournissent des garanties. Lord Castlereagh

parla en faveur de la motion, quoiqu'il ne s'expliquât pas d'une manière très-favorable sur les sentimens et la doctrine des catholiques. Quatre ou cinq membres opinèrent encore en divers sens, et l'on passa aux voix. La motion eut pour elle 141 voix, et contre elle

17.

Une autre discussion analogue se reproduisit dans la même chambre, le 28 mai. Sir John Cox Hippisley, qui depuis long-temps, quoique protestant, s'occupe beaucoup des affaires des catholiques, demanda qu'il fut nommé un comité chargé de rechercher quels étoient, dans les Etats étrangers, les réglemens par rapport aux catholiques. Partisan déclaré du veto proposé, il fit l'historique des oppositions que cette mesure avoit rencontrées, principalement en Irlande, et des délibérations des évêques sur ce sujet depuis 1799. En 1813, ces prélats avoient fortement blâmé, dans une lettre pastorale, le bill qui avoit été agité cette année-là, et que l'orateur regretta qu'on n'eût pas admis. Il témoigna aussi quelque regret que les mêmes évêques et le cardinal Litta se fussent réunis pour improuver le rescrit Quarantotti, que l'opinant regardoit comme un excellent moyen de conciliation. Il lut les dernières résolutions des évêques, en août 1815, et s'attacha néanmoins à prouver les droits de la couronne sur ces matières par l'exemple des gouvernemens étrangers. Après que plusieurs membres eurent parlé en divers sens, la motion de sir John Hippisley passa sans division, et un comité fut nommé en conséquence.

Le 30 mai, sir H. Parnell présenta encore à la chambre une pétition des archevêques et évêques et du clergé d'Irlande. Les signataires, au nombre de

mille soixante-quinze, y exposoient, que le clergé catholique avoit assez prouvé sa soumission aux lois et son attachement au gouvernement dans les temps les plus fâcheux, pour qu'on n'en doutât pas dans des jours de calme; qu'il étoit sensiblement affecté de voir que les précautions ordinaires ne paroissoient pas suffisantes pour s'assurer d'une loyauté dont il avoit pourtant donné tant de preuves, et que pour dissiper toutes les alarmes, il se proposoit, en cas que l'émancipation fut accordée, de solliciter du souverain Pontife l'approbation d'un mode d'élection faite dans le pays même par un certain nombre d'ecclésiastiques déjà liés par le serment de fidélité, et qui en feroient un autre de ne choisir que des sujets de la loyauté desquels ils seroient assurés. Les pétitionnaires demandoient que la chambre voulut bien écar→ ter toute autre restriction ou garantie.

Le 6 juin, le même orateur aborda encore ce sujet, et fit valoir un grand nombre de considérations en faveur des catholiques. Il cita des exemples étonnans des réglemens humilians ou afflictifs sous lesquels ils gémissoient encore, et annonça qu'il se proposoit de solliciter la suppression de ces peines et de ces exclusions; mais dans le cours de la discussion lord Castlereagh s'étant prononcé pour un avis différent, sir H. Parnell sentit que sa motion ne passeroit pas, et la retira.

Une discussion à peu près semblable s'ouvrit dans la chambre des pairs, le 11 juin. Lord Donoughmore présenta cinq pétitions différentes des catholiques d'Irlande. Les plus remarquables sont celle du 23 mars précédent, et celle du clergé; nous avons parlé plus haut de l'une et de l'autre. L'orateur fit l'éloge de ces

pétitions et demanda qu'elle fussent prises en consiration; ce qui fut accordé. Lord Grey présenta alors une pétition des catholiques anglois, signée de tous les pairs de cette communion et de gentlemen. Il avoit fréquemment entretenu la chambre en leur faveur, et ne pouvoit presque que répéter les mêmes faits et les mêmes raisons. Il fit cependant connoître une anecdote toute récente. Le lieutenant White servoit depuis vingt ans dans la marine, s'étoit signalé dans plusieurs combats, et avoit montré autant de connoissance de son métier que de bravoure. On le fit maî tre et commandant. Il se rendit à Cork pour entrer dans les fonctions de cette place; mais avant de les exercer, on lui demanda un serment par lequel il auroit abjuré la religion de ses pères. Il le refusa, et perdit ainsi le prix de ses services. On lui ôta nonseulement sa nouvelle place, mais même sa demipaie, et il fut obligé de quitter Cork, sans fortune et sans ressources, après avoir eu six frères qui ont péri au service. Pourquoi, dit lord Grey, met-on des différences entre les catholiques d'Irlande et ceux d'Angleterre ? Les premiers sont admis dans l'armée, les seconds en sont exclus. Les premiers peuvent exercer des commissions de juges de paix, et voter dans les élections; les seconds sont privés de ces 'droits.

Les débats sur ces différentes pétitions ayant été renvoyés au 21 juin, lord Donoughmore prononça un long discours. Il ne demandoit pas qu'on s'occupât sur-le-champ des réclarations des catholiques, mais qu'on se contentât de déclarer qu'elles seroient prises en considération dans la prochaine session. Il plaida la cause des catholiques avec autant de force que de

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