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aigreur? Je crains qu'aux yeux de beaucoup de personnes, sa brochure n'aggrave ses torts au lieu de les pallier. Il avoit annoncé des témoignages et des pièces justificatives, et au fond il n'en donne point, et son récit ne repose que sur sa seule autorité. Un ton plus modeste auroit peut-être aussi mieux servi ses intérêts. Mais M. de P. paroît singulièrement prévenu en sa faveur, et il parle de lui-même et de son mérite avec un ton d'assurance qui ne se dément pas. Que nous importoit par exemple de savoir qu'il est d'une des premières familles titrées du comtat Vénaissin, et qu'il porte un nom historique! On ne lui avoit pas contesté sa noblesse, et c'est une affectation assez hors de propos de rappeler ses titres et son nom quand on lui parle de ses actions et de ses discours. Etoit-ce à lui à nous apprendre qu'il a prouvé à Troyes combien il est franc et loyal, abhorrant les intrigues et les cabales, uniquement ami du bien et de la vérité, travaillant de zèle par conviction intime pour l'honneur seul de la religion, ayant toujours su se faire aimer par le seul ascendant d'un caractère noble et vrai, vif et doux, prononcé et ouvert? On est bien heureux de pouvoir se rendre un témoignage si flatteur; mais encore vaudroit-il mieux laisser dire tout cela aux autres. Avant d'être arrivé à Gand, continue M. de P., je faisois déjà ombrage à quelques personnes, j'attirerois, plus qu'un autre peut-être, les regards et la confiance, je dominerois trop facilement les esprits...... Certaines réputations paliroient..... Il faut avouer que ce ton, ces points et ces réputations qui pálissent devant M. de P. sont un peu ambitieux. Pour tout autre même, on appelleroit cela de la suffisance et de la fatuité. Heureusement que M. de P. est au-dessus de tels reproches. On m'accorde un peu d'instruction, dit-il ailleurs, quelques talens pour manier les esprits et diriger les affaires.... Je connois l'art des convenances, j'ai ce qu'on appelle du tact. Au surplus, toute la brochure de M. de P. est sur ce ton. Il y laisse percer la généreuse estime qu'il fait de lui-même, et le sentiment qu'il a de sa force. Le vulgaire verroit là un amour propre un peu cru; mais au fond un génie supérieur, un grand nom, des services éminens, une réputation éclatante donnent bien quelques droits, et Bossuet pouvoit parler de lui autrement que l'abbé Cotin. On rendra donc, il faut l'espérer, justice à M. de P., et on lui ouvrira une carrière digne de lui Son

caractère, sa position et ses droits ne peuvent plus être méconnus. Des gens mal instruits sans doute disent qu'il a longtemps sollicité une préfecture, puis un évêché; Buonaparte lui refusa impitoyablement l'une et l'autre; il n'y a pas de meilleur moyen de le dédommager de tant d'années d'attente que de lui donner les deux places à la fois. C'est un avis que j'ouvre pour témoigner à l'auteur ma reconnoissance des conseils charitables qu'il n'adresse à plusieurs reprises dans sa brochure.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. S. S. est allée dire la messe dans l'église de SaintSylvestre in Capite, où l'on garde le chef de saint Jean, et où on a célébré avec beaucoup de pompe un triduo, ou trois jours de fêtes, en l'honneur de saint Précurseur.

On s'attend ici à la prochaine conclusion des affaires ecclésiastiques de France, et plusieurs indices se réunissent pour confirmer cette espérance. Il paroît y avoir beaucoup d'activité dans les relations diplomatiques, et ceux qui observent prétendent qu'à l'air seul des négociateurs on peut juger que l'on s'entend fort bien de part et d'autre. La pompe avec laquelle on a célébré la fête de saint Louis; la part qu'y ont prise le souverain Pontife et le sacré college; le contentement qui eclatoit sur toutes les figures, tout cela a été regardé comme d'un heureux présage. Enfin, on ajoute que le dernier cour rier, en amonçant une démarche de la nature la plus pacitique, a encore contribué à faire prendre aux négociations une tournure favorable.

La fête de saint Louis a été célébrée avec pompe, Civita Vecchia et à Florence.

Bernardin Olivieri, imprimeur de l'Académie de la religion catholique, entreprend la réimpression de toutes les OEuvres du chanoine Muzzarelli, théologien de la pénitencerie. Il y en a quelques-unes d'inédites. Cet auteur est célèbre par des productions utiles à la religion.

PARIS. S. M., par une décision du 4 septembre, rendue sur le rapport de M. le ministre de l'intérieur, a ordonné que M. l'archevêque, grand-aumônier de France, seroit chargé, indépendamment des attributions qui lui sont con

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fiées par l'ordonnance du 24 septembre 1814, 1°. de la distribution des fonds pour les prêtres âgés et infirmes; 2°. de la distribution des fonds affectés aux congrégations; 3°. de présenter à l'approbation royale les statuts des congrégations religicuses non encore autorisées.

M. de Vintimille, évêque de Carcassonne, est arrivé à Paris. On dit qu'il annonce que d'autres évêques qui étoient jusqu'ici à Londres se disposent aussi à revenir sur le continent. Ces prélats ont donné leurs démissions, et depuis elles ont été envoyées à Rome.

M. l'abbé Fleuriel se dispose à repartir incessamment pour Rome, et sans doute avec la réponse aux dépêches qu'il avoit apportées.

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Le mardi 17, la paroisse Saint-Sulpice est allée en pélerinage au Mont-Valérieu. M. le curé et son clergé ont fait l'office, assistés de plusieurs jeunes gens du séminaire. L'affluence étoit très-grande, et cependant tout s'est passé avec le recueillement convenable. Le discours et les exhortations à chaque station ont été prononcés par deux ecclésiastiques de Saint-Sulpice. La paroisse d'Issy y étoit allée le matin. Le mercredi a été le tour des paroisses de l'Assomption, de Saint-Jacques du Haut-Pas, et de Saint-Philippe du Roule. Le jeudi, M. le grand-aumônier a voulu satisfaire sa piété en visitant le Calvaire. La présence de ce prélat a été un grand * sujet d'édification pour le peuple, qui se porte toujours en foule sur la montagne pour y visiter les stations.

Dimanche 22, on y fera amende honorable pour tous les crimes commis envers la religion, et pour la profanation qui a eu lieu sur cette sainte montagne.

Le tribunal de première instance de Roche-Chouart, dé+ partement de la Haute-Vienne, a condamné à 5 fr. d'amende et aux dépens, un particulier qui, à l'enterrement de son frère, avoit injurié grossièrement et menacé le curé. Cette affaire avoit fait un grand éclat dans une petite ville de ce département, et avoit donné lieu à plus d'un scandale. M. le procureur du Roi ayant eu ordre d'informer, il se trouva un avocat qui voulut justifier le délit. Rappelé à l'ordre par M. le · président du tribunal, qui fit de plus bâtonner son plaidoyer, il l'a répandu dans la ville. On a vu dans cette occasion combien il est à désirer que la justice et l'autorité prêtent leurs secours aux ministres de la religion dans l'exercice de leurs

fonctions. Sous Buonaparte, tout le monde étoit reçu à se plaindre du clergé, qui avoit toujours tort. Il n'en sera pas de même sous le Roi, dont l'intention est de rendre à l'Eglise la protection dont elle a besoin, et qui l'a annoncé en plusieurs circonstances.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le 17 septembre, à deux heures, MADAME, duchesse d'Angoulême, et Mme. la duchesse de Berry, sont arrivées à Vincennes, dans une calèche découverte. Un instant après, le Roi est arrivé lui-même accompagné du ministre de la guerre, et du major-général de service de la garde royale. Les troupes d'artillerie de la garde étoient rangées en bataille sur l'esplanade du château. Le Roi, dans sa voiture, a parcouru les rangs au pas; après quoi l'artillerie a commencé son école à feu. S. M. et les Princesses étoient placées sous une tente dressée sur une élévation, de manière à pouvoir observer parfaitement le tir. Après l'école, le bataillon du premier régiment de la garde a exécuté diverses nianœuvres et des feux avec beaucoup de précision. Quatre batteries d'artillerie à cheval ont également manœuvré devant le Roi. A cinq heures, les troupes ont défilé. Le Roi a eu la bonté de leur faire témoigner qu'il étoit satisfait de leur tenue et de leur instruction.

- M. le comte de Goltz, envoyé extraordinaire de Prusse, a eu une audience particulière de S. M., et lui a présenté des lettres de son souverain, en réponse à la notification du mariage de M. le duc de Berry.

-Les Princes qui étoient allés à Compiègne sont revenus, MONSIEUR le 19, et les deux Princes ses fils le 20.

S. M., sur le compte qui lui a été rendu que l'effectif actuel de l'infanterie de sa garde suffisoit pour le service ordinaire auprès de sa personne, a décidé que la mesure relative à la suspension du recrutement de l'armée s'appliqueroit aussi aux régimens d'infanterie de la garde. Les préfets ont reçu des ordres en conséquence.

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térieur a fait connoître aux préfets, que l'art. 10 de l'ordonnance du 5 septembre, en statuant que les colléges électoraux se tiendront, et que les élections auront lieu d'après les règles prescrites pour les derniers colléges, leur indique assez qu'ils doivent se diriger sur les instructions qui leur ont été adressées les élections de l'année dernière, pour lonté du Roi, en maintenant les colléges électoraux tels qu'ils ont été reconnus et qu'ils ont dû être completés par l'ordonnance du 21 juillet, est que si l'on avoit adjoint à quelques colléges plus d'électeurs que cette ordonnance ne le permettoit, ce nombre soit réduit à celui qu'elle prescrivoit pour chaqué espèce de collége.

Voici la lettre que M. le ministre de l'intérieur a écrite aux présidens des colléges électoraux : « Monsieur, le Roi, par son ordonnance du 5 septembre, vous a choisi pour présider le collége électoral. Ce choix vous honore trop pour que vous ne vous pénétriez pas de l'importante mission que vous avez à remplir. Elle consiste à diriger l'assemblée qui doit élire les députés que S. M. convoque pour le 4 novembre. En laissant aux élections toute la liberté qu'elles doivent avoir, vous n'oublierez pas que S. M. vous a délégué le droit de maintenir l'ordre dans l'assemblée électorale. L'influence que doit vous donner l'importante mission qui vous est confiée, ne doit être exercée pour rappeler sans cessé que le Roi attend de ses fidèles sujets qu'ils n'éliront que des hommes recommandables par leurs principes en faveur de la légitimité, par leur modération, par leur amour pour Roi et pour la France, dont S. M. veut assurer le repos ».

le

-M. Bégéon de Sainte-Mesme, colonel, prevôt de la cour prevôtale de Digne, est nommé en la même qualité près la cour prevôtale de la Charente-Inférieure. M. le comte de Canpennes, colonel', le remplace à Digne. M. Marchais, maréchal de camp, est nommé prevôt pour le Cher, en remplacement de M. Jouette, qui a opté pour les fonctions de colonel de la légion du Jura. M. de Solilhac est nommé prevôt à Douai.

M. le préfet de la Seine a nommé présidens des colléges d'arrondissemens pour Paris, M. de Boisgelin, chef de legion; M. Lebeau, avocat-général en cassation; M. Héron de Villefosse, maître des requêtes, et M. Camet de la Bonnar

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