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diere, maire du 11. arrondissement. Les présidens pour Saint-Denis et Sceaux sont M. le comte d'Issoncourt et M. Dutremblay,

- Une ordonnance royale autorise une compagnie d'assurances maritimes, formée récemment à Paris. Cette compagnie a nommé des directeurs et des administrateurs.

-Les instituteurs primaires du département de la Seine doivent se présenter, dans le plus bref délai, devant l'inspecteur de l'Académie, pour y être examinés. Ils présenteront un certificat de bonne conduite de leur curé et du maire.

-Un conseil de guerre s'est assemblé, le 18 septembre, pour juger le général Brayer, contumace, compris dans l'ordonnance du 24 juillet, et qui, à l'époque du 20 mars, commandoit la premiere subdivision de la 19. division militaire. Une déposition de M. le préfet de Lyon porte que Braver paralysa toutes les mesures que l'on voulut prendre contre l'usurpateur, servit sa cause avec zèle, et se porta au-devant de lui avec les troupes sous ses ordres. M. le maréchal duc de Tarente, le lieutenant-général Dijeon, le comte Roger de Damas, ont déposé dans le même sens. Le premier manqua d'être arrêté; sa fermeté seule déconcerta Brayer. Le rapporteur, M. Delon, a développé les faits de la cause, et présenté la conduite postérieure de l'accusé comme une conséquence de l'oubli et la violation de ses devoirs. 'Il a conclu à ce que Brayer fut déclaré coupable de trahison et d'attaque à main' armée contre le gouvernement, et ce genéral a été en effet condamné à mort. M. le lieutenant-général Rogniat présidoit le conseil.

M. Grégoire, se disant ancien évêque de Blois, vient d'être nommé membre honoraire de l'Université de Casan, Cela le consolera-t-il de n'être plus de l'Institut?

COUR D'ASSISES DE PARIS.

Projet pour surprendre Vincennes.

Le 19 septembre, la cour d'assises a commencé à s'occuper du complot tendant à surprendre la forteresse de Vin

cennes. Les deux accusés sont Charles Monier et François Tho mas, adjudans du génie. Dans le courant de mai dernier l'état-major de la division fut averti que Monier avoit dressé, le plan de Vincennes. On crut devoir s'assurer de sa personne et de ses papiers. Le 20 mai, un employé de l'état-major et un gendarme se transporterent chez Monier par ordre du général Despinoy. Monier étoit au lit, et montra beaucoup d'agitation et d'inquiétude. On trouva dans ses papiers le plan de Vincennes. Il saisit vivement un papier qu'il déchira, et dont il jeta les morceaux sous la cheminée. Ces morceaux ramassés et réunis forment une note sur l'empoisonnement du réservoir qui fournit de l'eau à la garnison de Vincennes. Une autre feuille contenoit la situation de la place de Vincennes. Monier l'arracha des mains du gendarme, la déchira, et en jeta encore les morceaux dans la cheminée, s'opposant à ce qu'on les y ramassât. On eut peine à le faire ceder et à réunir ces fragmens. Toutefois ils forment assez de suite. Il proposoit dans cette pièce d'empoisonner la garnison de manière à la mettre seulement dans l'impossibilité d'agir, et de surprendre deux points accessibles. Il entroit dans les détails de l'attaque, désignant les embuscades à dresser, les factionnaires à placer, les précautions à prendre. Il a reconnu ces pieces pour être de sa main, ainsi que les plans et croquis au nombre de sept. Il a prétendu dans ses interrogatoires que ce plan avoit été dresse en juin 1815, à l'occasion d'une discussion élevée entre lui et le garde du génie Brunet, sur une question de pure spéculation, savoir si Vincennes pouvoit être surpris par les royalistes; que c'étoit un essai,, une étude qui n'avoit pour objet que de s'exercer dans son art. Mais dans la note il est parlé de la garde royale, qui n'existoit pas en juin 1815. Thomas a reconnu pour être écrites de sa main les pièces que Monier attribuoit à Brunet. Il a d'ailleurs varié dans ses depositions. On a remarqué que le plan trouvé étoit piqué; ce qui montre qu'on en a fait des copies. On a trouvé aussi chez Monier un serment pour délivrer la France du joug qui l'opprime. Monier a prétendu qu'il s'agissoit là du joug des étrangers; mais on lui a fait observer que ce serment étoit le même que celui de l'association des Amis de la patrie, ou de l'Epingle noire, qui ne se forma qu'en février 1816. Monier et Thomas se trouvent souvent en contradiction. Les débats sur cette affaire se sont ouverts le 19 à dix heures

du matin, M. Moreau présidant la cour d'assise et M. Vandouvre remplissant les fonctions du ministère public. L'acte d'accusation lu, on a fait retirer Thomas, et on a procédé à l'interrogatoire de Monier. Sur la question pourquoi il s'étoit jeté sur les papiers pour les déchirer, il a dit qu'il croyoit que c'étoit des lettres de femmes; mais le président lui a fait observer qu'on n'avoit pas trouvé chez lui des lettres de cette nature, et que d'ailleurs il n'avoit lacéré ces pièces qu'après avoir entendu la lecture du titre : Situation de la forteresse de V. L'accusé a prétendu n'avoir pas lacéré le plan d'attaque, mais seulement la note; tandis qu'on lui a montré les deux pièces divisées en plusieurs morceaux. Il a nié avoir voulu les brûler, et on lui a fait voir l'action du feu. Il a dit que le plan avoit été tracé par Brunet, quoique Thomas assure que ce soit lui-même qui ait fait ces croquis. Il a assigné la fin de juin 1815 pour l'époque ces plans ont été dressés, et cependant l'état de la place à cette époque ne s'accorde nullement avec les évaluations portées dans le plan de l'accusé. Il veut faire croire qu'il ne s'est occupé de ce travail que par amusement, et le plan parle de poison, et annonce qu'on se proposoit de marcher sur Paris. On lui lit une lettre qu'il écrivoit à son frère, et dans laquelle il manifeste son éloignement pour le gouvernement du Roi. J'ai préféré, y est-il dit, sacrifier mes intérêts personnels plutôt que de servir une cause absolument contraire à mes principes. On lui représente la formule d'association et le serment dont nous avons parlé. Il a reçu, dit-il, ces pièces en juillet 1815, d'un officier de la Loire. L'accusé Thomas a été introduit. On lui a demandé comment il avoit pu donner des renseignemens si importans à un homme qui étoit allé à l'île d'Elbe, et qui avoit été secrétaire d'une parente de Buonaparte. Il a répondu que Monier avoit repris depuis le chemin naturel, et que nous n'avions plus à cette époque d'ennemis à combattre. Mais n'existoit-il pas encore, lui a dit le président, des insensés, qui sont nos ennemis, et dont on peut craindre les manoeuvres? Des experts sont appelés pour la vérification des écritures. L'un déclare que les notes au crayon recouvertes d'encre ne sont ni de Thomas ni de Brunet, mais de Monier. Le gendarme et l'employé à l'état-major, qui ont arrêté Monier, répètent les circonstances de l'arrestation; elles contredisent le récit de l'accusé. Plusieurs officiers employés dans

la place de Vincennes donnent sur sa situation des détails qui prouvent que les plans de Monier se rapportent plutôt à l'état actuel des choses qu'au mois de juin 1815. Les plaidoieries

commenceront le 20.

AU RÉDACTEUR(1).

Monsieur, parmi tous les spectacles qui sont capables de produire sur le cœur de l'horame de vives sensations, il n'en est sans doute aucun plus propre à élever l'homme à de grands sentimens que ces imposantes cérémonies où la religion réunissant, dans un lieu consacré par de pieux souvenirs, une foule immense de ces enfans, rassemble au milieu d'eux tout ce qui peut faire impression sur les ames, les remplir de sentimens picux, et leur rappeler leur céleste origine.

Sans doute, dans tous les temps et dans tous les lieux, les cérémonies religieuses, empreintes du caractère auguste qui leur est propre, ne peuvent manquer de toucher tous les cours: mais quand des catastrophes encore récentes, des bouleversemens subits et imprévus sont venus détruire de pieux monumens, et ôter l'espérance de les voir rétablis, il est naturel à l'homme de retourner avec une ardeur nouvelle å d'antiques et pieux usages, interrompus violemment par la tyrannie. C'est ce que la cérémonie de la bénédiction du Calvaire, par Mgr. l'ancien évêque de Châlons, a produit d'une manière non équivoque.

Une foule immense s'étoit dès le matin rendue de tous les points an Calvaire pour assister à l'office de la sainte Croix, dont la dévotion vient d'être rétablie sur cette montague par la pieuse libéralité de notre auguste Monarque,

La destruction de l'antique édifice élevé sur cette montagne, la consfruction d'un vaste bâtiment sur un plan différent, ont forcé à changer le lieu des stations. Les croix ont été plantées sur le devant de la montagne, vis à-vis du corps du bâtiment principal, à la pointe supérieure d'un rocher escarpé qui produit un effet véritablement pittoresque. Audessous des croix est la chapelle du tombeau. On a ménagé sous le rocher des escaliers pour monter au pied de la croix, et derrière les croix, vis-à-vis l'autel, on a disposé un emplacement pour le prédicateur.

A huit heures du matin, le curé de Nanterre est venu célébrer une grand'messe. Il étoit accompagné d'un grand nombre de ses paroissiens. A onze heures, Mgr. l'ancien évêque de Châlons a célébré la messe;

(1) Quoique nous ayons déjà parlé de la cérémonie qui a eu lieu an Calvaire, le 14, nous croyons qu'on verra avec plaisir cette lettre qui contient plus de détails.

il étoit assisté l'Auxerrois.

par MM. du clergé de la paroisse royale de Saint-Germain

Ensuite, M. l'abbé de Rauzan, supérieur-général des Missions de France, est monté dans la chaire pratiquée en arrière et au pied des cro X, et a prononcé un discours touchant sur les avantages que le chretien doit retirer de la croix.

Rien n'étoit plus capable de produire l'élévation des cœurs vers Dieu que le spectacle que présentoit cette prédication, sur une montagne élevée d'où on découvre la capitale, et une étendue considerable de magnifiques campagnes, par un temps d'une parfaite sérénité. Une foule immense de personnes de tout âge, de tout sexe, de toute condition, pressée autour d'un rocher sur lequel s'élève le signe auguste de notre rédemption; un saint missionnaire au pied même de cette croix, annonçant les vérités du salut; un uombreux clergé ta ssemblé à ses pieds; tout le rocher où reposent les croix couvert d'une foule empressée à entendre la parole de Dieu, des prêtres, des militaires, des hommes, des enfans, des femmes presses, et suspendus aux pointes de ce rocher; un silence profond, qu'interrompoit par instans le bruit du vent qui agitoit deux superbes drapeaux aux armes de France, placés sur le bâtiment; la voix sonore du missionnaire favorisée par la direction même du vent; tout rappeloit de grands souvenirs : on eût dit voir le saint apôtre des Indes annonçant, pour la première fois, à ure foule de peuples divers, la parole du Dieu qui créa le monde!

Non, il est impossible qu'un pareil spectacle n'ait pas touché les cœurs les plus durs; et le souvenir de ces hommes apostoliques, qui ont porté jusqu'aux extrémités de la terre les lumières de la foi, a dû frapper vivement tous les témoins, de cette scène religieuse.

Après la prédication, Mr. l'ancien évêque de Châlons a béni solennellement les chapelles du Calvaire que la position des nouveaux bâtimens a obligé de construire sur une pénte différente de la montague.

A cinq heures, MM. du clergé de Saint-Germain-l'Auxerrois ont célébré les vêpres, à la suite desquelles on a fait les stations, où M, l'abbé de Rauzan n'a pu faire entendre que quelques instans sa voix éloquente, à cause de l'heure avancée.

Si le spectacle de la prédication du matin avoit produit un grand effet, l'avant-dernière station en a produit un plus imposant encore. Il étoit presque nuit; M. Rauzan, monté sur le rocher, au pied et en avant de la croix, environné de plusieurs missionnaires et d'un grand nombre de personnes, a paraphrasé ces paroles de N. S.: Cum exaltatus fuero a terra, omnia traham ad me ipsum: transporté d'un saint zèle, le visage ému, les bras étendus vers le ciel, et faisant face à la capitale, il a prié N. S. d'attirer à lui cette ville coupable, le centre et comme la source de tant d'iniquités; et du baut de cette moutagne, où sa croix sembloit dominer le monde, d'accomplir cette parole si consolante: Cum exaltatus f: ro a terra, omnia traham að mo ipsum. Fasse le cicl que cette parole se réalise !

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