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leur feu vers les dix heures, étant entièrement ruinées; le feu de nos vaisseaux diminua pour épargner la poudre, et afin de pouvoir répondre à un petit nombre de canons qui pouvoient encore nous atteindre. Un fort, situé dans la partie la plus élevée de la ville, et sur lequel nos boulets ne pouvoient porter, ne cessoit d'accabler nos vaisseaux de boulets et de bombes.

« La Providence m'inspira alors le vif désir de voir s'élever le vent de terre, qui souffle habituellement dans cette baie, et mon attente ne fut pas trompée »...

Le reste de la dépêche est consacré à l'éloge des divers corps de l'armée navale, qui tous oot fait merveille. Le noble lord rend particulièrement hommage à la belle conduite du vice-amiral Van Capellen, et de MM. les officiers de l'escadre hollandoise.

L'amiral ajoute que les Algériens ont eu, dans cette affaire, entre 6 à 5000 hommes tués ou blessés. Ils ont perdu quatre grandes frégates de 44 canons; cinq grandes corvettes de 24 à 30 canons; toutes les chaloupes canonnières et galiotes à bombes, excepté sept. Trente ont été détruites, ainsi que plusieurs bricks et schooners marchands, un grand nombre de vaisseaux de différentes grandeurs, les arsenaux et les magasins du port.

Dans une dépêche du 1er. septembre, l'amiral annonce que tous les esclaves de la ville d'Alger et de ses environs ont été embarqués, ainsi que 357,000 dollars pour Naples, et 25,500 pour la Sardaigne. Les traités devoient être signés le lendemain, et lord Exmouth espéroit pouvoir mettre à la voile dans un ou deux jours.

Il publia, le 30 août, l'ordre du jour suivant:

Le commandant en chef se fait un plaisir d'annoncer à la flotte que ses courageux efforts ont eu pour résultat la signature d'une paix dictée par S. A. R. le prince régent d'Angleterre, et confirmée par une salve de vingt un coups de canon. Voici les conditions:

19. L'abolition pour toujours de l'esclavage des chrétiens;

2o. La livraison au pavillon anglois de tous les esclaves qui se trouvent sous la domination du dey, de quelque nation qu'ils soient, à midi; 39. La livraison au pavillon anglois de toutes sommes d'argent qui ont été reçues par les Algériens pour rédemption d'esclaves depuis le commencement de l'année. Cette livraison sera faite demain, à midi; 4°. Pleine et entière réparation sera faite au consul anglois pour toutes les pertes que lui aura occasionnées sa détention.

5°. Le dey d'Alger a fait publiquement cette réparation, ses officiers et ministres présens, au consul anglois, et lui a demandé pardon dans les termes qui lui ont été dictés par le capitaine de la Reine Charlotte.

Le commandant en chef saisit cette occasion pour faire ses remercimens aux amiraux, capitaines, officiers, matelots, etc. pour leur noble appui pendant toute l'action, et il ordonne que dimanche prochain un service en actions de grâces soit offert à Dieu pour sa puissante intervention dans l'action qui a eu lieu le 27 entre la flotte de S. M. et les ennemis féroces du genre humain.

-Il y a eu en tout, sur l'escadre angloise, 128 tués, et 690 blessés. Les Hollandois ont eu 13 tués, et 52 blessés.

(Samedi 28 septembre 1816.)

(No. 223.)

Histoire littéraire des 9. et 10o. siècles de l'ère chrétienne; traduite de l'anglois de Joseph Berington, M. Boulard (1).

par

Nous avons rendu compte, dans notre numéro 82, de la première partie de cet ouvrage, qui, en anglois, est intitulé: Histoire littéraire du moyen age. L'auteur est un prêtre catholique, connu dans sa patrie par différentes sortes de productions, et surtout par l'ardeur avec laquelle il se lança dans quelques controverses, qui ne furent pas toujours heureuses. Il prit beaucoup trop de part aux disputes entre les vicaires apostoliques et le comité, en 1790 et 1791, et fut regardé comme un des chefs d'une espèce de parti de l'opposition. Depuis il paroît s'être livré à des travaux d'un autre genre, où l'on retrouve pourtant la teinte de quelques opinions hardies, et surtout un caractère marqué d'éloignement pour le saint Siége. M. Berington a composé dans ce sens une Histoire du pouvoir des Papes, qui n'a pas vu le jour, mais dont il a publié quelques fragmens, par lesquels l'on peut juger de l'esprit de l'ouvrage. Le même esprit se retrouve par intervalles dans cette Histoire littéraire des 9. et 10o. siècles, que l'on croiroit plutôt quelquefois être sortie de la plume d'un protestant que de celle d'un catholique et d'un prêtre. Il est une certaine mesure dont ne doit pas s'écarter un écrivain sage, même lors

(1) In-8°. Chez Varée et Sajou.

Tome IX. L'Ami de la Religion et du Ror.

qu'il croit avoir sujet de blâmer une autorité respectable. Or, il nous semble que M. Berington n'a pas toujours observé, à cet égard, les convenances, et nous en donnerons quelques exemples.

M. Berington paroît avoir moins cherché à tracer un tableau complet de l'histoire littéraire des ge, et 10o. siècles, qu'à en donner une idée générale, et pour ainsi dire abrégée. S'il eût eu le premier projet, il eût tronvé de grands secours dans l'Histoire littéraire de France, par les Bénédictins. Ces savans religieux ont recueilli avec soin toutes les notions qui nous restent sur cette époque, et ont fait connoître un grand nombre d'écrivains et d'ouvrages de ce temps. On peut conclure de leurs recherches, que les ténèbres de l'ignorance n'étoient pas tout-à-fait aussi épaisses que quelques historiens le font entendre. Plusieurs princes protégeoient les progrès des connoissances. Il y avoit alors des hommes curieux de s'instruire, et zélés pour l'instruction des autres, qui cultivoient quelques branches des sciences, et qui communiquoient ce qu'ils avoient acquis, soit par des leçons, soit par des écrits. Des écoles s'étoient formées dans plusieurs villes, et surtout dans des monastères, où

avoit plus de secours pour se procurer de bons ouvrages; et plusieurs faits attestent qu'au milieu de la nuit où on se représenté le genre humain alors plongé, brilloient quelques étincelles, présages d'un temps plus serein.

M. Berington s'est presque borné à faire mention de trois souverains et de quelques savans, qu'il a jugés exclusivement dignes de son attention. Charlemagne, eu France; Alfred, en Angleterre; "Othon-le-Grand, en Allemagne, attirent en effet principalement les re

gards de l'historien, et les nobles efforts de ces grands hommes méritent certainement d'être cités avec hon-neur. Charlemagne, possesseur d'un vaste empire, cut à cœur d'y faire fleurir les sciences, favorisa les hommes éclairés, établit des écoles, et portant partout l'activité de son génie, chercha à donner à son siècle une heureuse impulsion. Il n'avoit pas moins de zèle pour triompher de la barbarie, que pour subjuguer les barbares; et la religion, la morale, le maintien de la discipline, la réforme des abus faisoient l'objet de ses soins, autant que l'encouragement de l'instruction. Alfred n'avoit pas un esprit moius élevé, ni des intentions moins pures. Il attira de toutes parts les savans, établit des écoles nouvelles ou réforma les anciennes, donna lui-même l'exemple de l'étude et du travail, comme il le donnoit des vertus chrétiennes et sociales, et mérita l'amour de son peuple et les hommages de la postérité. L'empereur Othon est loin d'avoir eu les grandes qualités de ces deux princes; mais il combattit aussi l'ignorance, ouvrit des écoles, érigea des couvens, et se distingua par sou zèle et son amour pour la justice.

Après ces souverains, les seuls savans que M. Berington cite avec quelque estime, sont : Alcuin, Raban Maur, Erigène, Hincmar, et Gerbert, depuis Pape· sous le nom de Sylvestre II. Encore ne leur distribuet-il la louange qu'avec beaucoup de parcimonie. Quant aux autres écrivains de ce temps, ou il n'en parke qu'avec mépris, comme par exemple de Saint-Dunstan, ou il n'en parle pas du tout. Ce n'est pas là faire connoître l'histoire littéraire de cet âge. 'En général, M. Berington affecte un ton déprimant, et il applique trop à ces temps reculés les idées et les préventions

de son siècle. Il paroît instruit, mais il n'est point impartial. Ecrivant dans un pays protestant, il a cu peur apparemment de se montrer trop favorable aux catholiques, et cette crainte l'a jeté dans l'excès opposé. Tous les historiens ont remarqué que c'est dans les monastères qu'on a conservé ou copié les écrits des anciens, et cette senle utilité des ordres religieux a désarmé quelques-uns de leurs ennemis. M. Berington est peu touché de cette considération. Il trouve que les moines n'ont point assez travaillé, et qu'ils ont fait beaucoup de fautes en copiant. Il les accuse du peu de goût que l'on avoit pour les productions de la littérature ancienne, comme si c'étoit leur faute, et ne parle d'eux qu'avec le ton dédaigneux d'un presbytérien écossois ou d'un philosophe de nos jours. Si vous lui parlez des écoles qui florissoient alors, et du grand nombre de leurs étudians, il n'ajoute point foi à ce que l'on en raconte, et ne veut point croire, par exemple, ce que Bède rapporte de l'état des études en Irlande, parce que ce rapport contredit les idées qu'il s'est faites. Si le plan et les établissemens de Charlemagne n'eurent pas le succès que ce grand prince s'en étoit promis, Berington ne l'attribue point à la négligence de ses successeurs, aux guerres, aux désordres, aux révolutions; mais au clergé, à sa répugnance pour l'instruction, à ses calculs intéressés, à l'aversion mar quée de l'évêque de Rome pour toute amélioration, et au génie même du systéme chrétien. Le traducteur a mis ici une note pour relever cette imputation absurde; mais il n'en a pas encore fait sentir assez, ce me semble, le ridicule et la fausseté. Comment un homme qui se pique de critique, peut-il avancer que le clergé étoit opposé à l'instruction, tandis que lui

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