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donner la peine d'obliger des ingrats; et de prêcher des endurcis. C'étoit bien assez d'être négligé par les royalistes, saus se mettre à dos les concordatistes et les ultramontains; car il est également mécontent des uns et des autres. Il se plaint de tout, et de tout le monde. Il est même si mal disposé, qu'il proteste contre la sentence qui a ordonné l'instruction de son affaire à huis clos; ce qui annonce un peu d'humeur de sa part; car il est visible que c'est par égard pour lui et pour son caractère que le tribunal a usé de ce ménagenient. On a craint de compromettre l'honneur du sacerdoce;, réserve que l'abbé Vinson n'a pas appréciée. Seroit-ce qu'il lui faudroit de l'éclat et du bruit? On le croiroit à cette démangeaison d'écrire, de crier, de se plaindre, de blâmer, qui perce dans ce Mémoire, et à cette affectation de parler de persécution, tandis qu'il n'eut tenu qu'à l'abbé Vinson d'être tranquille, et d'éviter par son silence une affaire fâcheuse pour lui.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. S. Exc. le ministre de la police générale a adressé à MM. les préfets une circulaire dont voici un extrait:

« M....., dans les convocations que vous avez eu à faire, vous n'aurez prononcé aucune exclusion arbitraire, et vous aurez appelé tout électeur non privé par la loi de ses droits politiques et civils. Vous n'aurez négligé aucun moyen pour pénétrer tous les électeurs du devoir de se rendre à leur poste dans une circonstance de laquelle peuvent dépendre les destinées de la France. Vous aurez surtout fait sentir aux fonetionnaires publics de tous les rangs que ce devoir est encore plus impérieux pour eux. Vous aurez éclairé avec soin les démarches et les intrigues des hommes de parti, de quelque manteau qu'ils se couvrent. Vous ne négligerez rien pour déjouer leurs projets. Vous ne souffrirez pas surtout qu'ils se permettent des censures séditieuses contre les actes de l'autorité royale, et vous saurez user envers eux, s'il le faut, avec mesure, mais avec fermeté, de celle que S. M. vous a confiée. Vous veillerez particulièrement à ce que MM. les électeurs jouissent de la liberté la plùs entière, et que, sous

aucun prétexte, il ne soit mis obstacle à ce qu'ils exercent leurs droits politiques. Toute mesure, toute menace, toute insulte, toute tentative quelconque qui auroient pour objet de les détourner de se rendre au college, doivent être sévèrement, et à l'instant, réprimées. Vous ne souffrirez aucun attroupement à l'entrée ou aux approches du lieu où siégera le college. La police intérieure de l'assemblée appartient à MM. les présidens, et vous leur fournirez les moyens de l'exercer sans efforts, sans entraves, mais avec une entière sécurité. La police extérieure est de votre ressort; votre prévoyance et votre vigilance soutenues en sauront assurer les résultats ».

- Les colléges d'arrondissement ont commencé tous, le 25, leurs opérations pour le choix des candidats. Le premier arrondissement de Paris a nommé MM. de Boisgelin, président du collége; Breton, notaire; Lafitte, banquier; Tripier, avocat; Pasquier, ministre d'Etat; Delamalle et Allent, conseillers d'Etat; et Benjamin Delessert, banquier. Le second arrondissement a nominé MM. Lebeau, président du collége; Prieur, banquier; Bellart, procureur-général. Le troisième arrondissement a élu MM. Héron de Villefosse, président du college; Bellart; Brisson, et Delahaye, avoué. Le quatrième arrondissement a choisi MM. Camet de la Bonnardière, président; Bellart; Sylvestre de Sacy, de la commission d'instruction publique; Try, président du tribunal de première instance; Pasquier; Tabarié, sous-secrétaire d'Etat au ministère de la guerre; Emmanuel d'Harcourt, propriétaire, et Lafitte. Les opérations du premier et du quatrième colléges sont aussi terminées. L'arrondissement de Sceaux a nommé MM. Dutremblay, président; de Châteaugiron; Trudon, négociant; Try; Louis, ministre d'Etat; Nanteuil de la Norville, maire de Rosny; Borel, conseiller de cassation; Desfontaines. Le college de Saint-Denis a nommé son président, M. le comte d'Issoncourt. Le collége électoral de Sens a terminé ses opérations dans un seul tour de scrutin. Les candidats sont M. Laurencin, maire de Sens; M. Tarbé, président du collége; et M. Taillandier, président du tribunal. A Melun on a élu M. de Saint-Cricq, directeur-général des douanes ; et M. Despatys, procureur du Roi.

MM. les présidens des colléges électoraux sont invités à se rendre à leur poste deux ou trois jours avant l'époque des élections.

Le nombre des membres de la dernière chambre qui ne peuvent être réélus, à raison de leur âge, est, dit-on, de quarante-cinq.

Les personnes qui sollicitent des secours sur la cassette du Roi doivent, pour obvier à quelques abus, faire valoir leurs placets par le commissaire de police du quartier, Tout placet, qui ne seroit pas revêtu de cette formalité sera mis au rebut.

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Le 24 septembre, en sortant de la messe, le Roi a eu Ja bonté de recevoir un exemplaire de l'ouvrage intitulé: De la Providence (1), des mains de l'auteur, M. l'abbé de Trenqualye, chanoine et vicaire-général de Digne. Cet ecclésiastique étoit accompagné de M. Marduel, curé de Saint-Roch, qui a porté la parole, ainsi que devant S. A. R. MADAME. La même faveur leur a été accordée par MONSIEUR, M. le duc d'Angoulême, M. le duc et Mme. la duchesse de Berry. Le sieur Simon, mis en jugement, le 18 de ce mois, Metz, avec plusieurs de ses complices, a été acquitté, mais n'a point été mis en liberté.

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M. le maire de Versailles vient de prendre un arrêté pour faire cesser la mendicité dans cette ville.

Une société coloniale philanthropique vient de faire afficher un avis pour annoncer le projet d'établissement d'une colonie dans la Sénégambie, aux environs du Cap-Vert, en Afrique. Des délégués sont partis pour aller visiter les lieux.: On se flatte que cette colonie pourroit remplacer celles que nous avons perdues.

Plusieurs journaux étrangers ont exagéré les forces et les succès des insurgés de l'Amérique méridionale. Il n'y a guère actuellement que les rives de la Plata qui soient en insurrection. Le Pérou, le Chili et le Mexique sont à peu près pacifiés. Carthagène est au pouvoir des troupes du roi, et les provinces environnantes sont rentrées dans l'ordre. Les chefs des insurgés sont pour la plupart mulâtres, et leurs troupes ne sont que des bandes irrégulières et indisciplinées. On a lieu d'espérer qu'elles finiront par se dissiper ou se rendre, malgré les proclamations de Bolivar, les rodomontades de Brown, et le secours de quelques anciens généraux, écume de la cour de Buonaparte, qui ont tant d'attrait pour la

(1) I vol. in-12 de 430 pag.; prix, 2 fr. 50 c. franc de port. A Paris, au bureau du Journal.

guerre, les insurrections et les révolutions, que plutôt que de s'en passer, ils vont en chercher à deux ou trois mille Heues.

Jean-Baptiste-Claude Isoard, qui se faisoit appeler Delille de Sales, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, vient de mourir dans un âge avancé. Ses funérailles ont eu lieu le 24 septembre. Il étoit né à Lyon en 1742, et avoit été quelque temps de l'Oratoire. On se rappelle l'éclat que fit, en 1775, sa Philosophie de la nature, dans laquelle il ne montra qu'une érudition indigeste, et que la manie de faire du bruit à quelque prix que ce fût. Rousseau qualifioit cet ouvrage d'exécrable. L'auteur fut banni à perpétuité. On écrivit en sa faveur au roi de Prusse, qui ne se trouva pas d'humeur d'accueillir un adepte si chaud; il en avoit déjà trop vu de cette trempe, et il conseilla à celui-ci d'aller se réfugier en Hollande. Les expressions méprisantes dont il accompagna ce conseil n'étoient pas propres à en adoucir la rigueur. Quoi qu'il en soit, Delille de Sales, quoique banni, trouva le moyen de rentrer en France, et la révolution lui permit de se livrer à son goût pour les paradoxes." La liste de ses ouvrages est effrayante, et formeroit, dit-on, 120 volumes. Il y a entr'autres là dedans une Histoire des hommes, qui a 50 et quelques volumes. Le public a heureusement pris son parti sur ces productions; c'est de les laisser dormir en paix et ce qu'il y a de plaisant, c'est que l'auteur ne parut pas se douter de cette indifférence, et crut toujours, ou feignit de croire, que ses ouvrages avoient une vogue prodigieuse. Il en parloit avec une bonhomie rare. A l'Institut, il avoit toujours quelque lecture à faire, et ses confrères les plus indulgens ne pouvoient s'empêcher de trembler à la vue des cahiers qu'il déployoit devant eux. Pendant la révolution, Delille de Sales publia un ouvrage contre l'athéisme, sous ce titre étrange: Mémoire en faveur de Dieu. L'auteur n'étoit pas pour l'athéisme un adversaire bien redoutable. Il prétendoit cependant être religieux, mais à sa manière; et son symbole, s'il en avoit un, devoit être court. Nous ne savons s'il a conservé ces sentimens jusqu'à la fin, ou s'il a reconnu ses erreurs. Mais son nom ne sera pas d'un grand poids dans la liste des littérateurs renommés pour leur goût et leurs succès, ni dans celles des détracteurs du christianisme. Une érudition mal digérée, une imagination bi

zarre, nul goût, nul style, tel est le caractère de ses écrits. On a remarqué qu'il n'y avoit point eu de discours prononcé sur sa tombe, et c'étoit sans doute le meilleur parti à prendre..

AU RÉDACTEUR.

Monsieur, vous avez parlé dans votre Journal d'une Ordonnance de MM. les vicaires généraux de Poitiers sur l'établissement de la fête du Sacré-Cœur, comme un moyen de ranimer la piété parmi les fidèles; et les chrétiens zélés ont applaudi à une mesure qu'ils ont jugée fort sage, surtout dans ces circonstances, et qui est propre à détourner la colère de Dieu provoquée par tant de désordres. Cependant tout le monde n'en a pas jugé ainsi, et le Constitutionnel, qui est un rude chrétien, et qui se connoît parfaitement aux choses de la religion, a blâme l'Ordonnance des grands vicaires, et leur a remontré charitablement leur tort dans un de ses numéros. Son article commence par des réflexions générales sur le christianisme, qui ont d'autant plus de poids qu'elles se trouvent dans un journal que l'on n'accusera pas de bigoterie.

« Ce n'est pas sans de justes motifs, dit l'auteur, qu'on regrette l'indifférence qu'un nombre considérable de citoyens paroît éprouver aujourd'hui pour la religion. Les personnes instruites, les vrais philosophes applaudissent à toutes les mesures dont l'objet est de ranimer dans le cœur des hommes les sentimens religieux qui élèvent la pensée, de graver dans leurs ames ces principes salutaires qui nous apprennent à tempérer nos passions, à obéir aux lois, à être sévères pour nousmêmes, indulgens envers les autres, et à ne jamais nous écarter de cette modération, de cet esprit de bienveillance dont l'Evangile fait un devoir. Des pratiques superstitieuses, condamnées par les écrivains ecclésiastiques les plus estimés, s'étoient mêlées aux pratiques vraiment religieuses. Les hommes, qui abusent de tout, ont aussi abusé de la religion; inais en attaquant la superstition on a été beaucoup trop loin. Des esprits superficiels ont confondu l'un avec l'autre. Fanatisme et religion sont devenus pour eux des expressions équivalentes. Cette erreur est dangereuse, il importe d'en prévenir les effets; on y parviendra par la sagesse et par l'instruction. L'excellence du christianisme est surtout prouvée par l'excellence de sa morale; c'est en expliquant l'Evangile, en développant

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