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(Samedi 12 octobre 1815.)

(No. 227.)

Vertus, Esprit et grandeur du bon Roi Louis XVI; M. Demonville (1)..

par

Le caractère de Louis XVI ne fut point apprécié de son vivant, et les qualités estimables et solides de cet excellent Prince ne furent pas senties par une génération frivole. Grave, laborieux, réservé, droit, économe, ami de la religion et des mœurs, voulant le bien sans ostentation, mettant dans toutes ses actions autant de simplicité que de sagesse, il ne se trouva point en harmonie avec un siècle où l'on prisoit surtout ce qui éblouit et ce qui brille, et où un vernis de fatuité et de politesse cachoit beaucoup d'orgueil, de fausseté et de corruption. La maturité d'esprit d'un jeune Roi fit ombrage à la futilité de ses contemporains, et sa modestie, son amour de l'ordre, la régularité de sa conduite parurent des vertus surannées à un peuple imbu de faux principes, et gâté par de mauvais exemples. Ainsi, avant l'atroce condamnation portée contre ce Prince irréprochable, il avoit déjà subi, de la part de sujets ingrats, des jugemens peu mérités, et ses détracteurs avoient préludé à ses bourreaux. Sans prétendre que les premiers fussent tous également coupables, on ne peut se dissimuler que plusieurs d'entr'eux, qui déjà médi

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(1) In-8°. et in-12; le prix de l'in-8°. est de 3 fr. et 3 fr. .75 c. franc de port; in-8°. vélin, 6, fr. et 6 fr. 75 cent. Le prix de l'in-12, 2 fr. et 2 fr. 50 cent. A Paris, chez Demonville, rue Christine, et au bureau du Journal.

Tome IX. L'Ami de la Religion et du Ror.

S

toient la révolution, travailloient à la faciliter en déprimant dans l'opinion publique le Prince, dans l'autorité et les qualités duquel ils craignoient un obstacle.

Une justice tardive a succédé à ces appréciations légères et à ces censures passionnées, et depuis qu'on n'a plus d'intérêt à contester les vertus de Louis XVI, depuis surtout que son courage dans ses malheurs et sa mort héroïque ont fait connoître le fond de cette grande ame, tout le monde s'unit tout le monde s'unit pour admirer ce noble caractère, cet amour pour le bien, ce jugement sain, ce dévouement, cette droiture qui signalèrent la conduite de ce Prince malheureux. Des observateurs plus équitables ont publié sur lui des faits pen connus, ou que la malice de ses ennemis avoient dérobés au grand jour. Le livre de Montjoie, l'ouvrage plus intéressant encore de M. Hue, la Relation de T'abbé de Firmont, et plusieurs autres productions récentes ont célébré les qualités sociales et privées, la bonté, la sensibilité, les connoissances, la piété, les vues pures de Louis. M. Demonville, plein des mêmes sentimens pour le bon Roi, vient aussi de les retracer dans le volume que nous annonçons. Il n'a pas cherché à faire une histoire complète. Il ne s'est point astreint à l'ordre chronologique, et ne semble pas avoir voulu nous arracher des larmes sur un grand attentat. Négligeant même quelques détails sur la mort du Roi, qui ont déjà été présentés dans de nombreux écrits, il paroît avoir eu intention de prouver que toute la vie de Louis XVI fut digne de ses derniers momens, et que les vertus qu'il avoit déployées pendant tout son règne annonçoient celles dont il devoit donner l'exemple lors de la plus affreuse des catastrophes.

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- Le titre annonce assez le plan et la division de l'ouvrage. Les vertus, l'esprit et la grandeur de Louis XVI, voilà ce que l'auteur célèbre successivement. Dans le début de la première partie, il récapitule ainsi toutes les vertus du Monarque:

:

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par

« Venez, cortége aimable des vertus de Louis; ou plutôt, descendez, assemblée sainte de toutes les vertus émanées du trône céleste. Quelle est, en effet, celle de vous qui ne fut pas présente à l'un des instans de sa vie! Venez, vos révélations, jeter quelques fleurs sur sa tonibe. Séparezvous en deux groupes divers, suivant que vous avez contribué davantage à la perfection de sa vie privée, ou à l'accomplissement de ses devoirs publics. Faites-nous d'abord connoître ce qui l'élève si haut comme chrétien; dites sa vive sensibilité, sa piété filiale, son humanité, sa charité des sa jeunesse et sur le trône; sa tendresse conjugale, son amour paternel, sa grandeur d'ame à oublier les mauvais procédés et les injures; sa gratitude personnelle, sa constante bonté : et si tout cela ne justifie pas encore la couronne de sainteté qu'il paroît avoir obtenue, apprenez-nous sa piété, son zèle apostolique, sa soumission aux lois de l'Eglise, sa patiente résignation, et son humilité chrétienne. Découvrez ensuite ce Roi, tout rayonnant de sa gloire, à la France étonnée de l'avoir méconnu. Montrez-nous successivement son borreur du mensonge, son activité, son instruction, l'étendue et la force de son jugement, sa présence d'esprit, sa sagesse, sa modestie, son austérité personnelle, sa sévérité publique pour les mœurs, sa fermeté, sa justice, sa régularité dans les affaires, son amour de l'ordre, sa généreuse économie, son intrépidité, sa dignité, son affabilité, son aimable simplicité, sa paternité envers son peuple, sa délicatesse et sa fidélité dans les engagemens, ses sentimens d'honneur national, et son incomparable clémence ».

Quoique M. Demonville n'ait pas négligé entièrement, comme on voit, les formes oratoires, cependant c'est plutôt par des faits qu'il nous met en état de juger du mérite de Louis; et il rassemble sur ce Prince un assez grand nombre d'anecdotes, dont il

forme comme un faisceau en l'honneur du bon Ror. Le choix de ces anccdotes et la manière de les présenter, méritent également des éloges; et le meilleur moyen de rendre notre article intéressant est peut-être de l'enrichir de quelques citatious, qui feront mieux connoître l'auguste victime que toutes nos réflexions:

« Une sécheresse opiniâtre occasionne, et disette, et cherié de fourrages: Louis décide que tous ceux de ses magasins seront vendus au prix d'achat; qu'il sera publié une instruction sur le mode de convertir les jachères en prairies momentanées, ainsi que sur la culture des plantes utiles à la nourriture des bestiaux; et pour la ressource du moment, ce Prince autorise tous les gens de la campagne à conduire leurs troupeaux dans les bois et forêts de ses domaines, à en couper l'herbe, à émonder les arbres dont les feuilles pourront provisoirement suppléer le fourrage. Un des officiers prétend-il que cela entraîneroit un grand dégât? à Dieu ne plaise que par une vaine délicatesse de langage, j'omette ou change le moindre mot de ce dialogue qui peint l'ame de Louis. « Vous voudriez donc sacrifier des boeufs pour écono» miser des fagots ». «Mais ces fagots appartiennent à votre Majesté ». «< Ah! monsieur, reprend le Roi, tout » ému, est-ce donc que ce peuple que vous voyez dans la dé»tresse ne vous paroît pas autant mon peuple, que ces fagots » sont mes fagots » ? Ce bienfait du Roi eut les suites les plus heureuses; car son exemple fut suivi aussitôt par la plupart des propriétaires de forêts».

L'auteur n'a pas omis de donner des preuves du zèle de Louis XVI pour la religion:

« Le Roi fournit aux dépenses d'une mission pour l'île de Cayenne; il protégea très-efficacement le séminaire des Missions étrangères; il soutint, de sa casette, d'anciens Jésuites, qui se sont maintenus dans la mission de Pékin; enfin il perpétua cette mission avec leurs autres établissemens en Chine et en Turquie, que l'extinction de ces religieux laissoit tomber; et il les conserva en y appelant les missionnaires de la congrégation de Saint-Lazare ».

" On expose à sa vue un Moniteur plein d'injures contre sa personne et de blasphêmes contre Dieu : « Cette feuille me » fait bien du mal, dit-il à M. de Malesherbes, non par rap»port aux opinions émises contre moi, mais à celles contre » l'existence de Dieu : je ne pense pas qu'il soit fait mention, >> dans l'histoire, d'aucune assemblée, réputée nationale, où » l'on ait applaudi publiquement à la profession de l'athéis» me; et d'après la scène de vendredi dernier, si quelque >> chose pouvoit encore étonner de la part de la convention, » ce seroit qu'il en sortît quelque bien ».

« Jamais le zèle de Louis ne laissoit échapper l'occasion de faire valoir les avantages de la religion catholique. Avant sa détention, il éclaire le ministre en ces termes : « Sans reli>>gion, mon cher Malesherbes, point de vrai bonheur pour » les sociétés, ni pour ceux qui les composent. La religion » est le lien le plus ferme des hommes entr'eux. Elle empê» che l'abus de la puissance et de la force, protége le foible, >> console le malheureux; garantit, dans l'ordre social, l'ob>>servation des devoirs réciproques. Croyez-moi, il est im» possible de gouverner le peuple par les principes de la phi>>losophie ».

« Les voyages ou la chasse ne lui faisoient point interrompre la loi du jeûne. Un jour, qu'après le dîner, il se disposoit pour la chasse, on vient prendre ses ordres pour le repas du soir: Comment, dit le Roi, est-ce que nous sommes hors du >> carême »? On lui fait des observations sur les fatigues de la chasse. « La réflexion est juste, reprend-il, mais la chasse » n'est point un précepte»; et sur-le-champ il donne contreordre.

» Depuis la fin du dernier règne on servoit maigre et gras tous les jours d'abstinence, quand il y avoit eu chasse. Louis fit réformer cet abus; il montra même à cet égard que sa soumission aux lois de l'Eglise étoit aussi parfaite qu'éclairée. Un vieil officier, soutenant que ce qui entre dans le corps ne souille pas l'âme, se croyoit, d'après ce principe, dispensé de la règle commune: « Non, Monsieur, reprend Louis avec véhémence; ce n'est point précisément de manger de la >> viande qui souille l'ame et fait l'offense; c'est la révolte » contre une autorité légitime, et l'infraction de son pré»cepte formel: tout se réduit donc ici à savoir si Jésus-Christ » a donné à l'Eglise le pouvoir de commander à ses enfans,

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