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ils se sont mis à genoux pour recevoir la bénédiction du prélat, qui, touché de leur air recueilli, les a fant relever, et leur a adressé une exhortation courte, mais pleine d'onction. Il les a engagé à bien servir et prier Dieu, et à prendre en esprit de pénitence leur indigence, leurs privations et leurs travaux. La vue de ces pauvres enfans, et la bonté du prélat qui se mettoit ainsi à leur portée, formoient un spectacle, attendrissant.

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TROYES. Cette province, qui a souffert plus qu'aucune autre des malheurs des dernières années, soupiroit aussi plus qu'une autre après une récolte qui réparât notre dénnement. On étoit effrayé des suites d'une disette qui eût succédé à tant de désastres. Aussi, les prières ordonnées ont-elles été suivies avec plus d'assiduité. Chacun étoit frappé de crainte à l'apparence d'on danger qui eut enveloppé tout le monde. C'est à cette occasion que M. notre évêque, sensible aux besoins de son troupeau, après avoir ordonné des prières générales, en a prescrit de nouvelles par un Mandement récent, où il trace le tableau de notre situation morale. Ce passage nous a paru digne d'être mis sous les yeux du lecteur:

Nous avons eu souvent occasion, N. T. C. F., de Vous montrer jusqu'à quel degré de dégénération morale nous sommes descendus, et jusqu'à quel point tout ce torrent de vices et de prévarications dont la France est couverte, doit allumer la colère du ciel. Mais quand a-t-il été plus nécessaire de vous la rappeler cette effrayante vérité, qu'en un moment où le ciel semble s'unir avec la terre pour punir nos iniquités que voyons-nous, N. T. C. F., et quel spectacle plus fait pour provoquer les vengeances divines? un luxe sans pudeur insultant à la misère publique: un goût effréné des plaisirs les plus licencieux, quand nous devrions nous refuser les plaisirs les plus innocens: des spectacles et des concerts, au milieu des gémissemens du pauvre; plus de honte pour les vices les plus honteux; plus de scrupules pour les plus noires trahisons et les plus vils parjures: ce goût, et je ne

sais quel charme qu'on trouve dans le crime par l'horreur même qu'il inspire: une jeunesse sans frein, et les enfans plus savans que les pères dans l'art de se corrompre : la sainteté du' mariage authentiquement profanée des forfaits inouis qui épouvantent le sanctuaire des lois et les ministres de la justice, et qui, par leur énormité autant que par leur nombre, n'ont point d'exemple dans l'histoire de la perversité humaine; toutes les bornes du juste et de l'injuste renversées au gré des circonstances, au gré de l'intérêt, au gré de l'opinion: et ce qui est peut-être plus déplorable encore, l'aveugle sagesse du siècle qui ne sait pas se régler elle-même, et qui veut tout régler, jusqu'à la morale, jusqu'à la religion même; un orgueil d'autant plus incurable qu'il ne veut plus souffrir son remède; la folle présomption de nous croire meilleurs que nos peres, et plus éclairés que tous les siècles qui nous ont précédés; cette invincible obstination qui repousse à la fois les leçons de l'expérience et celles du malheur, et qui, au milieu de l'immoralité la plus profonde et de la corruption la plus fétide qui fut jamais, nous vante encore arrogamment les triomphes de la raison et les progrès de nos lumières. Voila, N. T. C. F... les exces qui ont monté jusqu'au trône du Dieu vivant, et qui auroient dû attirer, non des orages et des inondations sur nos moissons et nos campagnes, mais des charbons ardens sur nos têtes. Et qui de nous pourroit donc être assez aveugle pour ne pas le voir? qui de nous pourroit donc ne pas reconnoître qu'il y a encore bien loin des maux que nous souffrons à ceux que nous méritons; que si quelque chose peut ici nous confondre, c'est l'exces même de cette clémence infinie, plus élevée que les cieux; c'est que malgre tant de raisons de nous faire sentir que ce n'est point en vain que l'on résiste au ToutPuissant, Dieu daigue encore mêler aux tribulations que sa justice nous envoie, tous ces biens innombrables dont sa misé ricorde nous laisse encore jouir.

» Car, à Dieu ne plaise, N. T. C. F. , que nous voulions vous décourager entièrement, et vous inspirer cette tristesse qui n'est pas selon Dieu et qui produit la mort. Nous aimons à le dire ici, pour entrer dans l'esprit de la lettre de Sa Majesté: si d'un côté nous avons tant de sujets de tristesse et d'alarmes de l'autre nous en avons aussi de consolation et d'espérance; et c'est ce que le Roi se plaît à reconnoître, quand il nous dit, que son royaume jouit de toutes les faveurs que la divine

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Providence se plalt à répandre sur les Etats qu'elle affectionne. Et en effet, N.. T. C. F., la manière vraiment miraculeuse dont il nous a été rendu, et qui ne doit pas moins être toujours présente à notre esprit qu'à notre cœur; tous les moyens de restauration qui nous sont arrivés avec lui a les ressources qui nous sont ménagées pour réparer nos pertes et pour fermer les plaies de l'Etat: le trône de saint Louis qui s'affermit de jour en jour sur ses antiques fondemens : le calme et l'union des cœurs qui se rallient de plus en plus pour le défendre: l'étonnante facilité avec laquelle on découvre ces ténébreux complots, ces trames infernales ourdies par tous ces hommes aussi insensés que pervers; ce qui semble vérifier cette pensée du Sage: que les desseins des méchans sont révélés au prince par les oiseaux du ciel: les exemplaires châtimens de tous ces grands coupables, pour qui la paix est odieuse, pour qui le trouble est un besoin, l'effusion du sang une jouiset le bonheur de la patrie un tourment: enfin, la noble et sage politique de tous les souverains qui, saintement ligués pour la légitimité, font cause commune avec notre Rot, et par-là nous rassurent également contre les attaques du dehors et contre les divisions du dedans; tout cela ne nous dit-il pas que le Seigneur daigné encore veiller sur cet empire d'une manière toute particuliere: que si d'une part nous devons nous efforcer de désarmer la colère céleste par la ferveur de nos prières et la grandeur de notre r repentir, de l'autre aussi nous ne devons pas moins nous répandre en actions de graces pour t tant de de biens dont il ne cesse de nous combler: que s'il nous châtie, c'est bien moins pour nous perdre que pour nous avertir; et que ces punitions viennent bien moins d'un bras vengeur qui précipite dans l'abîme, que d'une main *toute paternelle qui nous prête secours pour ne pas y tomber».

sance,

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NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le mardi 13, MM. les ambassadeurs et ministres étrangers ont fait leur cour au Ror et à la famille royale. Avant la messe, les ambassadeurs de Sardaigne et d'Angleterre cont eu une audience particulière du Roi pour présenter à S. M. des lettres de leurs souverains, le premier en réponse à la

notification du mariage de M. le duc de Berry, le second pour notifier le mariage de la princesse Marie.

MADAME, pendant son séjour à Dijon, où elle est arrivée le 7, a visité tous les monumens, et a reçu tous les corps. A l'Hôtel-Dieu, quelques soldats déserteurs, qui étoient malades, lui ont présenté des requêtes que S. A. R. a promis d'appuyer. Elle a laissé dans tous les établissemens de bienfaisance des témoignages de sa générosité, et est partie le o au matin. Le préfet, considérant l'enthousiasme que les -habitans ont montré, et ne pouvant douter qu'il n'y eut parmi -eux une parfaite unanimité de sentimens dans leur affection pour le Roi, a fait cesser les mesures de haute police auxquelles étoient soumis quelques individus, et les a déchargés des obligations qui leur étoient imposées..

Une ordonnance du Roi nomme des commissaires-priseurs dans quarante-six villes du royaume. Une autre règle l'indemnité de route pour les officiers et soldats de la garde royale. Une troisième ordonne la publication du nouveau formulaire pharmaceutique, rédigé par les professeurs de pharmacie de Paris, et le déclare obligatoire pour tous les phar maciens.

On a remis aux prochaines assises, à cause de l'absence d'un témoin principal le procès de Claude Lanclan, garcon traiteur, accusé d'avoir sollicité deux employés aux cuisines des Tuileries de mettre de l'arsenic pour empoisonner S. M. Lanclan nie tout; mais Leblanc et Tourfaint affirment qu'il leur a parlé dans ce sens.

-L'affaire entre le comte de Barruel-Beauvert et le sieur Bienwait a été jugée le mardi 13. M. Eymery, substitut de M. le procureur du Roi, a porté la parole pour le ministère public. Après avoir reproché aux deux parties de n'avoir pas prévenu un éclat fâcheux, il a examiné s'il y avoit calomnie dans la circonstance. M. Barruel a accusé en effet sans preuves Biennait d'être septembriseur; mais celui-ci a appris lui-même au tribunal, qu'il y a plusieurs années, une semblable accusation fut portée coptre lui dans la chaleur d'une dispute. Biennait, en s'opposant à l'enquête proposée par son "adversaire, a paru fuir fa lumière, et redouter les résultats de cette enquête, et le système de défense qu'il a adopté n'an

nonce pas qu'il attache beaucoup de prix à sa réputation et à son honneur. M. le substitut passant à l'objet de la plainte rendue contre M. Barruel par le ministère public, reproche à ce auteur d'avoir reproduit dans son ouvrage une diatribe commandée par l'usurpateur pendant l'interregne à de vils écrivains. Pourquoi copier cet infâme article? Quel bien pouvoient produire de si basses calomnies? M. de Barruel se retranche sur la pureté de son royalisme. Mais il n'a pas toujours écrit dans ce sens; il a aussi fléchi le genou devant l'idole, témoin certain écrit dont l'orateur rapporte un passage en l'honneur de Buonaparte. Il a conclu à la suppression de l'écrit dénoncé et à une amende. M. Chauveau-Lagarde, défenseur de M. de Barruel, a répliqué. Il s'est efforcé de jus'tifier les intentions de son client, et a lu les passages dénoncés par M. le substitut, et que celui-ci s'étoit cependant abstenu de répéter. Le magistrat s'est plaint qu'on eût donné de la publicité à ces passages par une indiscrétion sans motifs. Le tribunal, après en avoir délibéré, a jugé M. de Barruel coupable de calomnie; mais vu les circonstances atténuantes et la défense peu concluante de Biennait, il n'a condamné M. de -Barruel qu'à 25 fr. d'amende et aux dépens. Quant à la plainte de M. le procureur du Roi, le tribunal considérant que M. de Barruel a inséré dans son livre un libelle affreux contre le Roi, et qu'il s'y est permis les reproches les plus graves contre le gouvernement de S. M., l'a condamné à 300 fr. d'amende et à supprimer son écrit intitulé: Lettres sur quelques par ticularités secrètes. Défenses sont faites de vendre et réimprimer cet ouvrage.

-M. de Barruel, dans l'ouvrage cité ci-dessus, désignoit M. Tissot, professeur au collége de France, où M. de Mongaillard, comme auteur du libelle horrible qui a circulé contre le Roi, et qui est aussi grossier que méchant. M. Tissot déclare, dans le Constitutionnel, que cette imputation ne sauroit l'atteindre, et qu'elle est calomnieuse et sans fonde

ment.

La cour supérieure de Liége a, dans sa séance du 8, débouté l'éditeur du Mercure-Surveillant de son appel, et l'a condamné à deux mois de détention, 500 fr. d'amende, privation de ses droits civils pendant cinq ans et aux frais du procès. Il s'est pourvu en cassation.

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