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sur ces fâcheuses contestations, dans l'espérance que la conclusion des affaires ecclésiastiques y mettra un terme. Mais on nous a fait observer qu'en attendant, les ennemis de la paix continuoient à répandre des écrits, des principes et des nouvelles également propres à tromper les simples. Il semble même que la perspective d'un arrangement futur redouble leur zèle pour y mettre obstacle. Plusieurs annoncent déjà qu'ils ne céderont point à l'autorité, si on ne suit pas les avis qu'ils ont donnés, et la marche qu'ils ont tracée. Ils ne veulent point d'une conclusion dont ils ne dicteroient pas eux-mêmes les conditions. Dieu veuille détourner les nouvelles divisions que prépareroient ces prétentions orgueilleuses, et inspirer aux enfans de l'Eglise la docilité et la soumission qu'ello a droit d'attendre d'eux dans des controverses dont elle seule est juge! ·

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. Le saint Père est parti, le 1, octobre, pour sa maison de plaisance de Castel-Gandolpho.

Mgr. Fieschi est nommé vice-légat de Bologne.

L'arrivée des esclaves délivrés par l'amiral Exmouth a fait ici la plus grande sensation. Ils sont entrés à Rome le 18 septembre, et ont été reçus dans l'hospice de la Sainte-Trinité des Pélerins, fondé à cet effet par Saint-Philippe de Néri. S. S. ordonna qu'ils y fussent fournis de tout ce qui leur étoit nécessaire, et de plus, des ecclésiastiques zélés se prêtèrent avec beaucoup de charité à leur porter tous les secours de la religion. Le. 24 septembre fut désigné pour rendre des actions do grâces à Dieu de leur délivrance. La veille on leur lava les pieds, suivant l'usage pratiqué envers les pèlerins,

et le matin ils partirent en procession de l'hospice, accompagnés des confrères de l'Association des Pélerins, et se rendirent à l'église de Sainte-Marie de la Minerve, où Mgr. Frattini, archevêque de Philippes, et vice-gérent de Rome, officia. Le P. Philippe Fortuna, missionnaire, prononça un discours, où il exhorta les esclaves à la reconnoissance et à la fidélité envers Dieu. Cette cérémonie avoit attiré un grand concours. Le 25 septembre il y eut encore une procession. Les anciens captifs visitèrent plusieurs églises, et furent traités par des cardinaux, des prélats et des princes, qui s'étoient disputé le plaisir de les recevoir. Le saint Père voulut les voir, et les admit dans son palais au baisement des pieds. Il leur parla avec bonté, et leur fit distribuer un chapelet et une médaille d'argent. La reine Marie-Louise a fait donner à chacun un écu. Le 27, on leur a fourni des voitures et des provisions pour se rendre dans leurs familles. Il y a parmi eux un enfant de onze ans, que ni les mauvais traitemens, ni les menaces n'ont pu porter à abjurer la foi.

Le 21, M. le cardinal della Somaglia, vicaire de S. S., fit une ordination dans l'église de Saint-Jean de Latran. Il y eut 5 tonsurés, 11 minorés, 10 sous-diacres, 8 diacres et 6 prêtres.

PARIS. Le service anniversaire pour la Reine MarieAntoinette a été célébré, le 16 octobre, dans toutes les églises de la capitale. Des détachemens de la garde nationale y assistoient, et un grand nombre de personnes en deuil se sont fait un devoir de prendre part à celle cérémonie expiatoire, et de venir offrir leurs prières pour une Princesse dont le courage et les malheurs étonneront l'histoire. La lettre de la Reine a été lue, et la simplicité de cette Oraison funèbre a fait verser des larmes. Le service de l'église Métropolitaine a été un des plus solennels. Le vaisseau étoit tendu de noir dans toute sa longueur, et le choeur transformé en une chapelle ardente. Avant la messe, MM. les chauoines et an

tres eoclésiastiques, à genoux au bas du sanctuaire, un cierge à la main, ont chanté le Miserere, en expiation d'un grand crime. Les cours de justice, ayant à leur tête le défenseur du Roi, le préfet du département et le corps municipal, les officiers supérieurs de la place, et beaucoup de militaires assistoient à la cérémonie, ainsi que les ôtages qui s'étoient offert dans des temps malheureux pour sauver les jours d'une famille auguste. M. le cardinal de Bayane, et plusieurs évêques, occupoient des siéges dans le sanctuaire. Le catafalque étoit magnifique.

-A la cour, le service a été célébré dans la chapelle du château, et tous les Princes y ont assisté. Toute la maison du Ror étoit en deuil. Le Roi ne s'est point montré en sortant de la chapelle, et les Princes ne sont sortis. MADAME s'étoit rendue à huit heures du ma. pas tin, à Saint-Denis, et y avoit entendu la messe. Mais elle étoit de retour pour le service des Tuileries, auquel elle a assisté dans le bas de la chapelle. S. A. R. étoit en grand deuil. M. de Vintimille, ancien évêque de Carcassonne, officioit, assisté des ecclésiastiques de la chapelle, et a fait lecture de la lettre.

Le service de la Conciergerie offroit particulièrement l'aspect le plus lugubre, et les souvenirs les plus touchans. C'étoit là même qu'avoit langui, pendant près de trois mois, l'auguste victime. L'ancienne chapelle de la prison étoit tendue de noir, et l'autel étoit dressé dans la chambre de la Reine. M. l'abbé Montès, aumônier de la Conciergerie, assisté de deux ecclésiastiques,' a béni la chapelle, et après avoir récité le Miserere, à genoux, il a célébré une messe basse. Après l'Evangile, il a lu la lettre de la Reine. Une députation des cours, des seigneurs de la maison du Roi, des pairs, et d'autres personnes de distinction, remplissoient la chapelle.* La petitesse du local n'avoit pas permis d'admettre un grand nombre d'assistans. Une quête a été faite pour les prisonniers. Après la cérémonie, M. le comte Anglès,'

préfet de police, et toutes les personnes présentes, ont jeté de l'eau bénite sur le monument. On a laissé les portes de la chapelle ouvertes quelque temps, et l'antel ayant été enlevé, on a pu visiter ces lieux pleins de souvenirs. A la place occupée autrefois par le lit de la Reine on a élevé un tombeau, sur lequel étoit placée une con ronne en feuilles d'argent et le portrait en pied de la Princesse, représentée vêtue de deuil, et appuyée sur son lit.

Chacun de MM. les curés de Paris a reçu, d'une main auguste, à l'occasion de l'anniversaire, une somine destinée pour les pauvres de leurs paroisses. 1000 fr. ont été donnés à M. l'abbé Montès pour secourir les prisonniers de la Conciergerie, et deux mille fr, ont été distribués dans les autres maisons de Paris. C'est toujours par des actes de charité que nos Princes soulagent leur. douleur.

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-L'Association paternelle des chevaliers de SaintLouis, a chargé de l'éducation des jeunes gens qu'elle veut faire élever, des Bénédictins de Saint-Maur, mêmes dont nous avons parlé plusieurs fois, et qui avoient formé depuis le retour du Rot le projet de se réunir. Ils ont fixé leur établissement à Senlis. Nous entrerons dans quelques détails sur cette réunion intéressante sous plus d'un rapport, Nous nous contenterons de dire en ce moment qu'on y voit des hommes qui s'étoient distingués autrefois dans la carrière de l'ins truction publique, et qui méritent toute la confiance des parens.

Pendant les cent jours de deuil de l'année der, nière, lorsque nous étions menacés du plus sinistre avenir, et que nous tremblions d'être replongés dans l'abîme des révolutions, des ames pieuses de la capitale résolurent de s'unir pour quelque boune œuvre, qui auroit pour objet d'obtenir le retour du Roi. Pour mériter cette faveur, à laquelle le salut de la France étoit altaché, elles choisirent un genre de bonne oeuvre qui fut

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à la fois utile à la religion et à la société, et promirent de contribuer, en tout ou en partie, à donner un prêtre à l'Eglise. Chacun devoit se charger des frais suivant ses moyens, et déjà plusieurs personnes s'étoient engagées quand le Roi rentra dans sa capitale. Elles ne se crurent point dégagées de leur promesse parce que le ciel avoit hâté l'accomplissement de leur désir, et dirigeant leurs voeux non plus vers le retour du Ror, mais vers l'affermissement de son trône, la conservation de sa famille, le maintien de l'ordre et de la paix, et le rétablissement de la religion, elles ont déjà fourni des fonds pour l'éducation de plusieurs ecclésiastiques d'une vocation éprouvée. Ceux qui voudroient coopérer à cette bonne œuvre peuvent s'y joindre encore. L'objet en est assez respectable pour intéresser la piété. On ne s'y propose rien de mystérieux, rien qui ne fourne au bien de la religion et de la société. On a pour but de faire réparation à Dieu pour les crimes commis depuis la révolution, en même temps qu'on lui demande des grâces pour l'avenir. Si à des motifs si purs on ajoute l'avantage que l'on procure à l'Eglise, il en résulte l'œuvre la plus intéressante et la plus méritoire. On a calculé que l'éducation d'un ecclésiastique ne pouvoit durer moins de cinq ans, ni coûter moins de 600 fr. par an; ce qui fait un total de 3000 fr. Ou s'engage à fournir cette somme, en tout ou en partie, par soi-même ou par d'autres. Il est bien entendu que l'on seroit dispense de cet engagement en cas de perte de fortune ou de quelque autre motif raisonnable. Il a été formé pour l'emploi des fonds un conseil composé de quatre ecclésiastiques dignes d'inspirer la confiance par leur caractère et leurs places. On peut envoyer l'argent chez les notaires suivans: MM. Chapellier, rue de la Tixeranderie; Lebron, rue du Pelit-Bourbon Saint-Sulpice; et Lherbette, trésorier, rue Saint-Méry.

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Le jugement rendu en première instance contre M. M: l'abbé Vinson, a été confirmé, le 18, par la cour royale.

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