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Il a allegué aussi que les bruits semés par Bernard n'avoient pas eu de publicité. Après la réponse de M. Vatimesnil, avocat du Roi, le tribunal a prononcé que les lettres de Bernard et les nouvelles qu'il répandoit étoient de nature à alarmer les citoyens et à ébranler leur fidélité. Cependant il a regardé comme des circonstances atténuantes que Bernard n'a point correspondu avec Wolf depuis le 9 mars dernier; que depuis cette époque il paroit avoir cessé de répandre de fausses nouvelles. Il a eu égard aussi à la détention de quatre mois déjà subis par l'accusé. En conséquence, est intervenu le jugement tel que nous l'avons rapporté.

Le 19 octobre, le premier conseil de guerre a instruit le procès du lieutenant-général de Grouchy. Mme. de Gronchy, ses deux fils et Mme. de Condorcet, sa sœur, assistoient à l'audience. M. de Pons, un des membres du conseil, a déclaré qu'étant allié de la famille, il avoit demandé à être dispensé de siéger au conseil; mais que, comme il n'étoit point parent au degré prohibé, il avoit reçu l'ordre de siéger. M. Delon, rapporteur, a fait lecture des pièces, qui consistent en lettres, proclamations et interrogatoires relatifs à la conduite de l'accusé dans le midi contre Mr. le duc d'Angoulême. Une déposition de M. de Damas, aide-decamp du Prince, porte que le général Grouchy auroit fait fusiller le Prince s'il en avoit reçu l'ordre; mais qu'il ne se dissimuloit pas à lui-même ce que sa conduite avoit d'odieux, et qu'il étoit en proie aux remords. La lecture des pièces finie, le colonel de Grouchy, fils de l'accusé, a demandé à parler, et a présenté un moyen de récusation fondé sur ce que son père étoit colonel-général des chasseurs et grandofficier de l'empire, et par conséquent justiciable de la cour des Pairs, qui a remplacé la haute cour impériale. Il a retracé sommairement les faits d'armes de son père, et l'a présenté comme protecteur des émigrés, et ayant obtenu la radiation de plusieurs. Sa conduite, dans le midi, l'année dernière, n'a eu d'autre but, dit-il, que d'empêcher la guerre civile. On a lu ensuite une consultation de quatre avocats,' qui estiment qu'un conseil de guerre est incompétent dans cette cause. Le conseil, après avoir délibéré, a prononcé son incompétence.

·D'après des informations parvenues au ministère de l'intérieur, l'état de la récolte de 1816 présente les résultats sui

vans : Dans 74 départemens, 46 ont fait une bonne récolte, et 27 une moyenne, Dans un seul les espérances ont été toulà-fait déçues. Les récoltes de 20 de ces départemens sout reconnues supérieures à celles de 1814, qui ont été fort abondantes; celles de 21 autres sont considérées comme égales. Malgré les contrariétés sans exemple de la saison, on peut assurer qu'en général on a recueilli en France plus de grains qu'en 1815. La consommation des nouveaux grains commencant celle année beaucoup plus tard que les années ordinaires, il y aura, suivant toutes les apparences, un excédent dans les ressources qui existent. Il est vrai qu'une partie des blés a été altérée par l'humidité; mais elle n'a pas perdu pour cela sa qualité nutritive, et moyennant des précautions que l'intérêt particulier recommande, et que l'expérience indique, il n'est pas douteux que l'on en tire encore parti.

Quelques journaux ont inséré, ces jours derniers, sur fa mort de la Reine Marie-Antoinette d'Autriche, des détails qu'on donnoit comme nouveaux et inconnus, et qui cependant n'apprennent pas grand'chose. On savoit déjà que cette Princesse étoit morte avec un courage qu'elle puisoit dans. son caractère, et encore plus dans les sentimens de religion qui l'animoient. On savoit aussi que ses barbares ennemis avoient pris plaisir à l'accabler, à ses derniers momens, de toutes les humiliations et de tous les outrages. Une seule eirconstance nous a paru devoir être citée ici. L'article dit qu'un curé de Paris obtint de pénétrer dans la prison pour offrir son ministère à la Reine, qu'elle en parut surprise, et qu'elle répondit poliment à cet ecclésiastique qu'elle avoit coutume de s'adresser à un prêtre qui avoit depuis long-temps sa confiance. Le curé l'ayant néanmoins suppliée de permettre qu'il l'accompagnât, elle y consentit. Mais ou ne voit point qu'il lui ait même adressé quelque exhortation; ce qui se rapporte très-bien avec le passage de la dernière lettre de la Princesse, où elle déclare formellement qu'elle ne veut avoir rien de commun avec le prêtre qu'elle prévoyoit qu'on lui enverroit. Ces circonstances u'ont pas besoin d'explication pour la majorité des lecteurs. On sait bien que ce n'est point par indif férence que la Reine refusoit le secours de cet ecclésiastique. Sa lettre atteste sa foi et sa résignation. Il est clair que son refus

venoit de ce que ce prêtre étoit un constitutionuel, et il y a lien de croire que c'est le même qui a fait insérer le dernier article dans les journaux, quoique le rôle qu'il y joue ne soit pas très-flatteur. On savoit d'ailleurs que, dans la charret e fatale, la Reine paroissoit ne vouloir pas écouter ses discours, et détournoit la tête. Nous croyons qu'il eût été à propos, dans plusieurs endroits, que les curés, en faisant lecture en chaire de la lettre de la Princesse, expliquassent à leurs paroissiens les motifs de cette conduite. Il seroit possible que, surtout dans les campagnes, beaucoup de gens l'interprétassent mal, et ne sussent pas que la Reine avoit été confessée plusieurs fois dans sa prison, et que c'étoit par un motif de religion qu'elle ne voulut pas user du ministère d'un prêtre attaché à la constitution civile du clergé. Une demoiselle pieuse, Mile, Fouché, étoit parvenue à pénétrer dans sa prison, et y introduisit M. l'abbé Maignen, qui confessa et communia la Reine. L'un et l'autre vivent encore, et ont rendu témoignage des sentimens de foi et de piété de l'infortunée Princesse.

Notice sur le college de Juilly; par Jean-Félicissime Adry, de l'Oratoire, ancien élève de cette académie. Nouvelle édition (1).

La congrégation de l'Oratoire, une des plus utiles institutions qu'aient vu naître l'église de France dans le 17o. siècle, se recommanda long-temps par les services qu'elle rendit à la religion et aux lettres. Etablie par le cardinal de Bérulle, dirigée, après lui, par de digues héritiers de ses talens et de sa piété, elle compta dans son sein un grand nombre d'écrivains distingués dans tous les genres, fit éclore des ouvrages utiles, et donna au clergé d'excellens évêques,, à la chaire des orateurs célèbres, à la jeunesse des maîtres babiles et zélés. C'est surtout sous ce dernier rapport que l'Oratoire mérite d'être cité. On y dirigeoit plusieurs maisons d'éducation, la discipline et l'enseignement étoient également soignés, et où, en instruisant les jeunes gens, on s'attachoit surtout à leur inculquer les principes de reli

(1) Brochure in-8°.; prix, 1 fr. 50 cent. et franc de port, 1 fr. 80 cent. A Paris, chez Delalain, et au Bureau du Journal.

gion, les bonnes mœurs, et l'amour des devoirs de leur état. Parmi ces maisons, on distinguoit celle de Juilly, ancienne abbaye, située dans le diocèse de Meaux, à peu de distance de la capitale. Le choix des maîtres et le nombre des élèves en faisoient un des établissemens les plus importans de l'Oratoire, et on y envoyoit avec confiance, des provinces les plus éloignées, les enfans de toutes les classes. C'est en l'honneur de cette maison que M. Adry a rédigé la notice que nous annonçons. Elève lui-même de cette ancienne institution, et plein d'attachemeni pour l'Oratoire, il se plaît à louer à la fois l'une et l'autre. Disciple reconnoissant, il se rappelle avec intérêt les maîtres qui formèrent sa jeunesse, et les lieux témoins de ses premiers jeux et de ses premiers travaux. On reconnoît, dans son écrit, le vieillard instruit, dont la mémoire est fournie d'anecdotes, l'amateur curieux des moindres faits, le bibliophile qui sait, à point nommé, tout ce que les auteurs ont dit sur tel ou tel sujet. Mais on y reconnoît principalement sa tendre affection pour le corps dont il étoit membre, et dont l'histoire lui paroît être très-familière. Un tel sentiment est trop louable pour que nous en blâmions l'expression, et la congrégation de l'Oratoire a eu d'ailleurs trop de droits à l'estime des gens de bien pour que nous soyons téntés d'atténuer le souvenir de ses services. Il est permis de parler avec quelque complaisance d'une société qui a compté dans son sein les Morin, les Lecointe, les Lelong, les Thomassin, les Lami, les Mallebranche, les Massillon, les Houbigant. Ses premiers temps ont été plus brillans que les derniers. Mais c'est le sort de beaucoup d'autres institutions, et quelques nuages qui succèdent à un jour serein ne doivent point en faire oublier l'éclat.

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(Samedi 26 octobre 1816.)

(No. 231.).

La sainte Bible, vengée des attaques de l'incrédulité, et justifiée de tout reproche de contradiction avec la raison, avec les monumens de l'histoire, des sciences et des arts; par M. l'abbé Ducłot, ancien archiprêtre, et curé du diocèse de Genève (1).

SECOND ARTICLE.

De tous les écrivains qui se sont permis de censu→ rer et de combattre nos livres saints, aucun n'a montré plus d'ardeur et de malignité que Voltaire, qui a consacré à cet objet la plus grande partie de ses écrits appelés philosophiques, et qui a consumé sa vieillesse en critiques, en objections, en facéties dirigées persévéramment contre la Bible et contre les faits qu'elle rapporte. Il faudroit assurément une grande bonté d'ame pour se persuader que l'amour de la vérité avoit dirigé la plume de l'auteur dans cette intarissable fécondité. Un philosophe qui eût voulu discuter de bonne foi, n'eût pas proposé ses difficultés avec le ton amner de la satire, ou n'eût pas cherché à faire rire ses lecteurs par des plaisanteries, par des quolibets, par les tournures les plus ridicules. Ainsi, pour nous borner à quelques exemples, Voltaire, dans sa Bible expliquée, débute ainsi : Du commencement les dieux fit le ciel et la terre; or, la terre étoit Tohu Bohu; et plus bas : Or, la terre n'avoit qu'une lèvre. A chaque

(1) 2 vol. in-8°.; prix, 10 fr. A Lyon, chez Bettend. Tome IX. L'Ami de la Religion et du Ror.

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