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page des trails d'ironie: L'empereur Julien abuse des apparences qui sont ici en sa faveur pour accabler notre religion de mépris et d'horreur. Une des choses sur lesquelles l'anteur insiste le plus, dans les notes de ce livre, c'est d'établir que l'Ecriture suppose Dien corporel: comme un de ses artitices les plus communs, c'est après avoir entassé les objections et les chicanes contre tel ou tel fait, d'ajouter hypocritement : Cela n'est pas croyable; cela n'est pas possible; mais notre sainte religion le dit; il faut se soumettre. Cette formule revient très-souvent, accompagnée d'expressions ironiques et de protestations mensongères, qui ne sont guère dignes d'un critique et d'uu philosophe. C'est avec cette bonne foi que Voltaire passe en revue tous les livrés de l'ancien Testament, et presque chaque chapitre de ces livres, grossissant les difficultés, exagérant les obscurités, et ne tenant compte ni des réponses ni des explications; enfin ne cherchant qu'à faire illusion au lecteur, et qu'à immoler le texte sacré au ridicule...

Tel est l'anteur que M. l'abbé Duclot a entrepris de réfuter. Comme c'est celui qui a montré le plus d'acharnement contre la Bible, c'est aussi celui que l'apologiste de la religion combat plus particulièrement. Presque chaque note de son ouvrage, car il l'a divisé par notes au lieu de chapitres, presque chaque note est dirigée contre le patriarche de Ferney. I relève ses erreurs, ses contradictions, șa mauvaise foi, ses chicanes, ses puérilités. Ceux qui ont lu Voltaire légèrement, et c'est le plus grand nombre, ne remarquent pas combien il est aisé de l'opposer à lui-même. Par exemple, il a avancé en plusieurs endroits que Sanchoniaton étoit

de beaucoup antérieur à Moïse; et ailleurs, il a combattu la vérité des miracles de ce dernier, sous pretexte que Sanchoniaton n'auroit pas manqué d'en faire mention s'ils avoient été vrais comme si Sanchoniaton avoit pu parler des ouvrages de Moïse, dans la supposition qu'il eût vécu avant ce législateur. Autre exemple. Dans les Questions sur l'Encyclopédie, Abraham avoit 135 ans lorsqu'il quitta son pays; dans le Dictionnaire philosophique, il en avoit 140, et dans la Défense de mon Oncle, il en avoit juste 235; et ce qui est jouer de malheur, c'est qu'aucune de ces indications n'est juste. Abraham avoit alors 75 ans, dit M. Duclot.

Cet estimable écrivain ne se contente pas de redresser Voltaire sur ces points de détail. De temps en temps il s'élève à des considérations générales, et traite quelques questions importantes. Ainsi, il s'arrête plus long-temps sur la création, sur le péché originel, sur la croyance de l'immortalité de l'ame, sur le déluge, et sur plusieurs autres points de théologie et de critique, sur lesquels il nous paroît avoir pris pour guides les autorités les plus sûres. Nous croyons devoir citer ici un passage assez étendu sur une question qui est le fondement de la religion, savoir, sur la doctrine du péché originel:

<«<Nous convenons ici que la transmission du péché originel est un mystère incompréhensible; mais il faut que les incrédules conviennent aussi, de leur côté, que l'homme, sans ce dogme, est encore plus incompréhensible. D'abord ce dogme admis, nous découvrons la source des inclinations corrompues que nous portons en nous; l'amour excessif de nousmêmes; la pente à toutes sortes de vices; la révolte de nos sens; l'ignorance où nous naissons; l'inégalité des biens temporels; les maux extérieurs; le froid et le chaud, la pauY 2

vreté, les maladies, les douleurs, les injustices et les vexations que nous souffrons de la part de nos semblables. Tous les maux que nous ressentons ici bas sont l'effet de la malédiction que Dieu irrité prononça contre le premier pécheur, et contre la terre qui lui avoit été préparée pour son séjour. De là les famines, les pestes, les guerres, les tremblemeus de terre, les tempêtes, et toutes les autres calamités qui nous désolent : tout cela prouve clairement qu'il faut que l'homme soit criminel, parce qu'il seroit contre la droite raison qu'un Dieu bop, juste et sage souverainement, traitât avec tant de rigueur une créature capable de le connoître et de l'aimer, si elle étoit innocente, et ne l'eût mérité par son péché. Nous croyons donc le péché originel, parce que nous reconnoissons que Dieu est juste, et que nous sommes bien convaincus que si réellement nous n'en étions pas coupables, Dieu ne nous en feroit pas porter la peine. Qu'on ne nous demande donc plus comment on peut accorder ce mystère avec les règles de la justice immuable que nous adorons en Dieu; comment nous pouvons être coupables d'un péché commis tant de siècles avant notre naissance, et toutes ces questions, et ces difficultés que la raison humaine nous fournit sur un mystère si élevé au-dessus de la raison à toutes ces questions nous nous contenterons de répondre avec l'Apôtre : 0 homme! qui êtes-vous pour contester avec Dieu ? (Rom, g. 1. 10). Mais les incrédules qui font ces questions, nous répon droient-ils bien: Pourquoi l'homme est-il donc si malheureux, s'il est innocent; puisque sous un Dieu infiniment juste, personne ne peut être malheureux, s'il n'est coupable? Nous diroient-ils bien: Sans ce mystère, pourquoi l'enfant qui naît apporte au monde la misère avec lui, s'il n'y apporte point le péché? d'où viennent dans cet enfant tant d'ignorance dans son esprit, tant de foiblessé dans son corps, tant d'infirmités, tant de larmes? S'il est innocent, pourquoi est-il si misérable? et s'il n'a point hérité du péché du premier homme, pourquoi a-t-il hérité de sa misère? La dépravation originelle de l'homme peut-elle être plus palpable? Ne faut-il pas être frappé d'un esprit d'étourdissement, et plongé dans les plus épaisses ténèbres, pour ne pas voir empreintes dans tous les lieux de la terre, dans toutes les pages de l'histoire, les suites malheureuses et les preuves trop certaines du péché originel? S'il n'y a point de perversité originelle dans

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le cœur hamain, comment accorder dans l'homme toutes ces contrariétés qui s'y trouvent, tant de grandeur et tant de bassesse, tant de lumières et tant de ténèbres; ce monstrieux, mélange de bien et de mal, tant d'inclinations nobles et de sentimens abjects; un si vif penchant pour être heureux, et des peines si multipliées? Pourquoi lui en coûte-t-il tant d'efforts et de combats pour soumettre ses sens et faire régner sa raison? Pourquoi, malgré ses efforts, lui arrive-t-il encore si souvent de ne pas faire le bien qu'il approuve, et de faire le mal qu'il condamne? Pourquoi l'aversion de la loi de Dieu, et la désobéissauce lui est-elle si naturelle? Pourquoi sent-il un penchant furieux pour une liberté sans règle et sans frein, et pour une entière indépendance? Pourquoi ne désire-t-il que ce qui est visible? Pourquoi n'est-il touché que d'une gloire humaine? Certes, il n'y a qu'un extrême aveuglement qui puisse ne pas reconnoître que l'homme n'est plus tel qu'il est sorti d'abord des mains de son auteur; que l'image de Dieu a été étrangement défigurée dans l'homme; que cette image a retenu quelques traits, mais qu'elle a perdu les antres; qu'il ne reste plus que des ruines d'une admirable architecture; que l'homme dégénéré n'est plus qu'un roi détrôné, qu'une personne noble et riche par sa naissance, mais dégradée de sa noblesse et de ses biens.

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» Les anciens philosophes, plus sincères que les sophistes de nos jours, couvenoient de bonne foi que le désordre règne dans la nature humaine. Comme ils ignoroient la chute du genre humain dans son auteur, et qu'au lieu de blasphemer la Providence et la justice de Dieu, comme les modernes, ils cherchoient plutôt à justifier ces attributs essentiels de la Divinité; ils supposèrent une vie antérieure, où nos ames, en s'abandonnant au crime, avoient mérité d'être enfermées. dans nos corps comme dans une prison. Saint Augustin (contr. Juli. l. v, c. 15), nous a conservé un passage de Cicéron, dans lequel cet orateur philosophe regarde la doctrine sur le péché originel des amies dans une autre vie, dans un autre monde, et sur leur incarcération dans celui-ci, comme faisant partie des dogmes enseignés dans les anciens mystères. Voltaire avoue lui-même (Phil. de l'Hist., c. XV 11, p. 109), que la chute de l'homme dégénéré est le fondement de la théologie de presque toutes les anciennes nations. Mais comment presque tous les anciens peuples, malgré la dis

tance des lieux, la diversité des climats, des mœurs et des opinions, ont-ils pu se réunir dans ce point fondamental de leur théologie, s'ils n'y avoient pas été amenés par un sentiment comme naturel de notre dégradation, ou plus encore par la plus ancienne tradition? Le dogme de la métempsycose ou de là transmigration des ames, qui, des Egyptiens avoit passé chez les Grecs, qui a toujours été reçu chez les Indiens, qui l'est encore chez tant de nations qui ne sont pas éclairées des lumières de l'Evangile (Burigny, Theol. païen., tom. II, pag. 34 et suiv.), a pris sa source dans les mêmes idées, et est incontestablement la suite d'une tradition universelle, quoique altérée, relative à cet objet ».

Nous aurions désiré pouvoir citer aussi l'endroit où M. Duclot calcule, d'après le Pelletier, que l'arche bâtie par Noé étoit suffisante pour contenir toutes les espèces d'animaux. Ce n'est pas un des morceaux les moins intéressans de ce recueil; mais nous sommes obligés de renvoyer au livre même. La quantité d'objets qu'y embrasse l'auteur est vraiment étonnante. Il passe en revue toutes les objections, celles qu'on a tirées de la physique et de la géologie, comme celles qu'on a empruntées de la chronologie et de l'astronomie. Il paroît avoir beaucoup lu, tant les auteurs anciens que les écrivains modernes, et il se sert avec avantage des témoignages des uns et des autres pour les opposer aux détracteurs de la Bible. Peut-être cependant auroit-il pu trouver dans les derniers progrès des sciences physiques, et dans des ouvrages d'une date très-récente, des secours précieux. Les découvertes que l'on fait journellement dans le champ immense des sciences naturelles fournissent fréquemment de nouvelles preuves en fayeur de la révélation. Ainsi, tout concourt aujourd'hui à confirmer le récit de nos livres saints: les recherches des critiques, les travaux des érudits, les observations des na

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