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(Mercredi 30 octobre 1816.)

(No. 232).

LA PROVIDENCE FAISANT TOUT POUR le bonheur des HOMMES (1).

S'il fut un temps où il ne fut pas permis de méconnoître l'action de la Providence, c'est sans doute lorsqu'elle s'est manifestée au monde par des signes si éclatans, et par des coups si multipliés et si inattendus. Combien cette puissance invisible s'est rendue présente au milieu de nous par d'étonnans effets! que de merveilles en peu d'années! L'Europe ébranlée jusqu'en ses fondemens; vingt peuples s'élançant à la fois de leurs limites; la guerre promenant ses ravages du nord au midi; de grandes conquêtes suivies de calastrophes terribles; des hommes élevés au faîte des grandeurs se précipitant par leurs propres folies, et menaçant d'entraîner dans leur ruine des nations entières; l'esprit qui avoit fait la révolution luttant à outrance pour en perpétuer l'empire, et l'usurpation et le despotisme prêts à tout sacrifier plutôt que de céder, tel est le spectacle effrayant qu'offroit, il y a trois ans, notre situation politique. Un abîme s'ouvroit devant nous, et paroissoit vouloir nous engloutir, quand tout à coup une main puissante l'a fermé. Le torrent a été arrêté dans son cours; le colosse qui pesoit sur nous a été abattu, et nous avons vu renaître l'espérance et la paix sous une autorité légitime et paternelle. A l'aspect de ces changemens subits et

(1) 1 vol. in-12; prix, 2 fr. et 3 fr. franc de port. A Paris, au bureau du Journal.

Tome IX. L'Ami de la Religion et du Ror.

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prodigieux, les disciples de la foi en ont reconnu l'auteur, et ceux mêmes qui n'étoient point nourris de croyances si hautes et si salutaires, frappés de ces grands coups, n'ont pu s'empêcher d'ouvrir les yeux à la lumière, et d'avouer que le doigt de Dieu étoit là. Pour plusieurs, à la vérité, ce n'a été qu'une confession stérile et qu'un sentiment rapide, bientôt effacé par le tumulte des affaires et par la dissipation. des plaisirs. Il leur est arrivé comme aux auditeurs de la parole sainte dans la parabole de l'Evangile. La divine semence a été étouffée en eux par les soucis et les frivolités de cette vie.

Il importe de rappeler à ces hommes distraits et ingrats les merveilles dont ils n'auroient pas dû sitôt perdre le souvenir; et c'est ce que s'est proposé M. l'abbé Trenqualye dans l'ouvrage qu'il vient de publier. Il ne perd jamais de vue la Providence, et il la montre à tous les yeux attentifs, comme il la fait sentir à tous les cœurs bien disposés. Il y a deux sortes de Providence, ou plutôt, pour nous servir d'un laugage plus conforme à l'exactitude théologique, la Providence divine s'exerce sur deux objets différens. On peut la considérer, et par rapport aux affaires générales de ce monde, et aux grands événemens qui s'y passent; et on peut la considérer en second liqu par rapport à chacun de nous en particulier. Or, sous ces deux rapports la Providence se montre fréquemment à qui observe sa marche dans le silence des passions. M. l'abbé Trenqualye revient souvent sur ces deux rapports; seulement j'aurois mieux aimé qu'il les eût traités à part, et qu'il eût fait de chacum une des divisions de son onvrage. Il me semble que son livre en eût été plus méthodique et plus clair, et que

la Providence générale et la Providence particulière, si on peut parler ainsi, eussent offert une distinction très-naturelle et un plan plus régulier. Cette remarque d'ailleurs ne tombe que sur la forme, et est peut-être une chicane que j'eusse dû omettre. Quant au fond, je ne puis qu'approuver les vues de M. l'abbé Trenqualye, et son zèle à rappeler sans cesse la Providence.

Un homme qui vécut dans un siècle fécond en grands talens, et qui parut encore plus grand que son siècle, l'honneur de la religion et de la France, Bossuet, pouvoit seul entreprendre de tracer l'histoire de la Providence dans l'établissement et la chute des empires, et de montrer comment, dans les desseins de Dieu, tout se rapporte à la religion, et tend au but marqué dans les décrets éternels. M. Trenqualye n'a 'point eu de si hautes prétentions, et n'a pas essayé de joûter avec un si grand modèle. Son livre ne sera cependant pas sans quelque utilité, et son humble tribut ne sera pas dédaigné par celui qui tient compte du denier offert par la veuve. C'est un bon traité de inorale; c'est une instruction chrétienne fort solide, et un sujet de lectures pour les personnes qui aiment à se nourrir de réflexions pieuses. Nous ne ferons point un reproche à l'auteur de revenir sur les mêmes idées. Cette abondance n'est pas toujours un défaut, et est même souvent un moyen d'inculquer au lecteur les sentimens que l'on veut faire entrer dans

Son ame.

Le livre est dédié au Ror; et M. l'abbé Trenqualye y tient constamment le langage, non-seulement d'un prêtre plein de l'esprit de son état, mais d'un François dévoué à la plus juste des causes.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

PARIS. Dans un moment où il est question de la formation de nouveaux siéges, et par conséquent de la nomination de nouveaux évêques, on sera peut-être curieux de savoir combien il existe d'évêques françois, taut de ceux qui l'étoient avant la révolution, que de ceux qui ont été nommés depuis. Or, voici à cet égard les détails qui nous ont paru les plus exacts.

:

La nouvelle circonscription, établie par le Concordat de 1801, comprenoit soixante diocèses, dont dix ont été depuis distraits de la France, savoir : les huit évêchés des Pays-Bas, Chambéri et Nice. Restent cinquante siéges, sur lesquels quatorze sont vacans en ce moment, savoir les archevêchés de Paris, Tours, Bourges, Besançon, Aix et Toulouse, et les évêchés d'Orléans, Séez, Nantes, Saint-Brieux, Poitiers, Saint-Flour, Valence et Strasbourg. Sur les trente-six siéges encore occupés, il n'y a que trois archevêques, dont un est même absent du royaume, et ne paroît pas devoir y rentrer. Les deux autres archevêques sont M. le cardinal E. H. Cambacérès, archevêque de Rouen, né en 1956, et sacré en 1802; et M. C. F. Daviau, archevêque de Bordeaux, né en 1756, et sacré (archevêque de Vienne) en 1790. Les trente-trois évêques vivans sont, dans l'ordre de leur sacre, MM. A. E. d'Osmond, évêque de Nanci, né en 1754, sacré (évêque de Cominge) en 1785; J. F. Périer, évêque d'Avignon, sacré (évêque constitutionnel du Puy-de-Dôme) en 1791; Charles Montault, évêque d'Angers, né en 1755, sacré (évêque de la Vienne) en 1791, et ayant renoncé peu après à ce titre; Louis Charrier de la Roche, évêque de Versailles, né en 1738, sacré (évêque de la Seine-Inférieure) en 1791, et ayant renoncé à ce titre l'année suivante; Henri Reymond,

évêque de Dijon, né en 1737, sacré (évêque constitutionnel de l'Isère) en 1795; Michel-Joseph de Pidoll, évêque du Mans, né en 1734, sacré (évêque de Dioclétianople et suffragant de Trèves) en 1794; Dominique Lacombe, évêque d'Angoulême, né en 1749, sacré (évêque constitutionnel de la Gironde) en 1798; Jean-Claude Le Blanc-Beaulieu, évêque de Soissons, né en 1753, saeré (évêque de la Seine-Inférieure) en 1800, et ayant renoncé depuis au parti constitutionnel; Louis Belmas, évêque de Cambrai, né en 1757, et sacré (évêque constitutionnel de l'Aude) en 1800; J. B. Bourlier, évêque d'Evreux, né en 1731, sacré en 1802; Jean Jacoupy, évêque d'Agen, né en 1761, sacré en 1802; C. A. H. de Dampierre, évêque de Clermont, né en 1746, sacré en 1802; Charles Brault, évêque de Bayeux, né en 1752, sacré en 1802; H. R. J. C. Latour d'Auvergne, évêque d'Arras, né en 1768, sacré en 1802; Louis Sebastiani, évêque d'Ajaccio, né en 1745, sacré en 1802; G. B. Cousin de Grainville, évêque de Cahors, né en 1745, sacré en 1802; Claude Simon, évêque de Grenoble, né eu 1744, sacré en 1802; A. F. de la Porte, évêque de Carcassonne, né en 1756, sacré en 1802; M. J. P. Dubourg, évêque de Limoges, né en 1751, sacré en 1802; J. J. Loyson, évêque de Bayonne, né en 1744, sacré en 1802; J. F. Demandolx, évêque d'Amiens, né en 1744, sacré (évêque de la Rochelle) en 1803; G. L. Paillou, évêque de la Rochelle, né en 1735, sacré par le Pape lui-même en 1805; E. C. Hénocke, évêque de Rennes, né en 1742, sacré en 1805; P. P. de Faudoas, évêque de Meaux, né en 1750, sacré en 1805; P. V. Dombidau de Crouseilles, évêque de Quimper, né en 1751, sacré en 1805; E. M. Morel de Mons, évêque de Mende,' né en 1752, sacré en 1805; C. F. M. B. Miollis, évêque de Digne, né en 1753, sacré en 1805; G. J. A. J. Jauffret, évêque de Metz, né en 1759, sacré en 1806; M. N. Fournier, évêque de Montpellier, né en 1760, sacré en 1806; F. S. Imberties, évêque d'Autun, né en

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