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NÉCROLOGIE.

Le clergé de la capitale vient de perdre un de ses membres les plus recommandables. M. Jean-Louis Lévis, curé de Saint-Germain des Prés, ancien grand-vicaire de Lescar, et prédicateur du Roi, est mort, le dimanche 25, à la suite d'une longue maladie dont il étoit attaqué depuis six mois. Après avoir été attaché quelque temps au clergé de la paroisse de Saint-Nicolas des Champs, il étoit entré, en 1775, dans la communauté des prêtres de la paroisse Saint-Sulpice, et s'y fit remarquer par son talent pour la prédication, par son zèle pour les pauvres et par son assiduité aux fonctions de son ministère, qualités qui lui concilièrent la confiance de plusieurs personnes de distinction. Obligé de s'expatrier au commencement de la révolution, il se retira à Bruxelles, où il prêcha aussi avec succès. Le cardinal de Frankemberg, archevêque de Malines, lui témoigna de l'intérêt et de l'estime, et l'abbé Lévis fut chargé de la distribution des secours pour les prêtres exilés comme lui. Lors de la seconde conquête de la Belgique par les François, en 1794, il s'enfonça en Allemagne, et se fixa à Erfurt, où il ne fut pas moins utile. A son retour en France, en 1802, on se hâta de lui donner une place assortie à son mérite, et la cure de Saint-Germain des Prés étant devenue vacante par le refus du modeste ecclésiastique qui y avoit été nommé, M. Lévis en fut charge. Son courage ne fut point effrayé de tout ce qu'il avoit à faire. Son église étoit dans un état de délabrement qui exigeoit de grandes dépenses. Il fallut la déblayer, la réparer. Elle changea de face en peu de temps. Le nouveau cure trouva dans son activité et dans les libéralités des paroissiens les moyens d'arranger le chœur, de restaurer les chapelles, de repayer toute l'église, d'acheter un buffet d'orgues, et de pourvoir la paroisse de tout ce qui étoit nécessaire. Son zèle pour la décoration du lieu saint, sa dextérité dans les affaires, sa sollicitude pour le bien de sa paroisse, lui concilièrent les cœurs de tous les habitans. Il vivoit dans l'intimité avec les prêtres de son clergé, Bon ami, pasteur généreux, administrateur habile, il paroissoit devoir être encore long-temps utile à l'Eglise, quand il fut attaqué, ce printemps, d'une maladie lente pour laquelle les remèdes ont été inutiles. L'annonce de sa mort, faite le dimanche au prône, a produit une grande sensation. Son corps a été exposé dans une des chapelles de son église, où beaucoup de personnes sont allées prier pour lui. Ses obsèques, qui ont eu lieu le 29, ont été honorées des regrets de ses confrères et des larmes de ses paroissiens.

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pour six

(Samedi 2 novembre 1816.)

(No. 253.)

Récit des troubles de Tournay, lors de l'emprisonnement de M. l'évéque de cette ville, en 1871. ***

PREMIER ARTICLE. 1

Nous avons précédemment rendu compte de ce qui s'étoit passé à Gand, depuis 1811 jusqu'en 1814, et de la conduite du chapitre et du clergé du diocèse relativement aux droits de leur évêque, emprisonné et exile par Buonaparte. Nous nous proposons aujourd'hui de faire le récit de ce qui se passa dans le même temps à Tournay, dont l'évêque avoit aussi encouru la disgrace du persécuteur de l'Eglise. Cet exposé historique est même d'autant plus nécessaire qu'on a peu de notions sur ce qui arriva dans cette occasion à Tournay, et que cet article est traité plus succinctement encore que celui de Gand dans les Mémoires pour servir à PHistoire ecclésiastique pendant le 18. siècle (1), soit faute de renseignemens suffisans, soit que l'on n'ait pas cru devoir descendre dans ces détails. Cependant ces faits appartiennent à l'histoire de l'Eglise, et il importe de les consigner dans un journal où ils entrent naturellement. Nous diviserons notre récit en deux parties, suivant la différence des époques, et nous ne parlerons en ce moment que des faits antérieurs à 1813, réservant pour un autre numéro la suite des troubles qui deviarent plus vifs cette a par l'arrivée de l'évêque nommé. Le 13 mai 1811, M. François-Joseph Hirn, qui étoit évêque de Tournay depuis 1802, étant sur le point de se rendre au concile convoqué à Paris, crut devoir donner des lettres de grand vicaire à tous les membres de

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(1) 4 gros vol. in-80.; prix, 30 fr. et 39 fr. franc de port. A Paris, au bureau du Journal.

Tome IX. L'Ami de la Religion et du Ror, A a

son conseil, ou, comme on dit en Flandres, de son vicariat. Il avoit déjà deux vicaires généraux, MM. Gosse et Godefroy. Il donna en outre des pouvoirs à MM. Gallouin, Haze, Dédam et Preud'homme-d'Haillié, membres du chapitre (le dernier étoit seulement chanoine honoraire). Il est assez probable que le prélat vouloit, par cette communication de pouvoirs, pourvoir aux besoins du diocèse en cas de malheur ou de persécution. L'Eglise étoit dans la situation la plus périlleuse et l'on avoit tout à redouter de la politique, tantôt artificieuse, tantôt violente de Buonaparte. M. Hirn en éprouva bientôt les effets. Ayant opiné dans le concile avec beaucoup de fiberté, et même avec quelque hardiesse, et ayant été chargé entr chargé entr'autres de la rédaction du rapport de la commission sur l'incompétence du concile, il s'exposa al rest au ressentiment d'un homme qui ne pardonnoit point. Le 12 juillet, il fut arrêté avec deux de ses collègues, et conduit au donjon de Vincennes où on le mit au secret le plus rigoureux. Ses papiers furent saisis, et il ne lui fut plus possible d'entretenir aucune relation avec son diocèse, qui e continua à être ses grands vicaires, jusqu'au mois de no

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gouverné par s

vembre.

A cette époque on fit signer au prélat, toujour tenu à Vincennes, un acte de démission de son siége et l'engagement de ne plus se mêler de l'administration du diocèse, et ce ne fut que par ces deux écrits qu'il obtint de sortir du donjon. On le fit partir, le 13 décembre 1811, pour Gien, où il devoit rester en exil et en surveillance. Le 26 novembre précédent, le préfet du departement de Jemmapes, dont dépendoit Tournay, se rendit dans cette ville, et fit appeler à l'hôtel où il logeoit, le chapitre en corps. Il notifia la démission de M. Hirn, et enjoignit de procéder de suite au remplacement de ses deux grands vicaires, en déclarant qu'il ne les reconnoissoit plus pour tels, et même qu'ils ne pourroient être réélus par le chapitre. Ces ordres, et la

manière dont ils étoient intimés, étoient une suite du despotisme qu'affectoit l'usurpateur dans les affaires ecclésiastiques. Le chapitre s'assembla plusieurs fois, et délibéra sur la demande du gouvernement. Enfin, har celé par le préfet, et averti par l'exemple de l'évêque de ce que l'on avoit à craindre en ne déférant pas aux désirs du maître, il nommá le 28, quatre vicaires ca pitulaires, MM. Haze, Dédam, Preud'homme-d'Haillié et Gallouin, en s'appuyant sur ce que le diocèse ne pouvoit rester satis administrateurs. L'acte fut signé de tous les chanoines, et même de MM. Gosse et Godefroy'; seulement celui-ci ajouta ces mots : Moi présent, par les quels il indiquoit apparemment qu'il avoit plutôt assisté à la délibération qu'il ne l'avoit approuvée; et en effet étant retourné promptement à Mons, où il résidoit, il s'y cacha.

La délibération du chapitre avoit été provoquée par le gouvernement, et ne pouvoit que lui être agréable. Toutefois pour mieux constater la servitude de l'Eglise, il parut, le 12 décembre, un décret impérial qui choisissoit pour grands vicaires, entre les quatre nommés, MM. Haze et Gallouin, et qui donnoit aux autres place au conseil. La translation des évêques eut lieu le lendemain de ce décret, qui, dans la théologie de Buonaparte, devoit terminer toute discussion. On n'en jugea pas ainsi dans tout le diocèse de Tournay, et la délibération du chapitre fut improuvée et combattue, spécialement dans presque toute la partie principale du diocèse qui formoit le Hainaut. Le elergé de cette province s'étoit montré, dans tout le cours de la révolution, peu favorable aux mesures du gouvernement françois. Il avoit rejeté les bons de retraite offerts dux ecclésiastiques en dédommagement de leurs biens, et s'étoit refusé aux sermens et aux promesses demandées. H disoit dans cette circonstance que les grands vicaires de M. Hirn couservoient toujours les pouvoirs, et que le chapitre n'avoit 'pu nommer, avant d'être sûr que la démission de l'évê

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que étoit acceptée. Une lettre de M. l'évêque, que l'on reçut, le 27, par la poste, sembloit indiquer à ses ecclésiastiques la conduite qu'ils devoient tenir. Le prélat y marquoit que l'acte de sa démission portoit cette clause: Sous l'agrément du chef de l'Eglise.

D'un autre côté, on faisoit ce raisonnement: MM. Haze et Gallouin étoient grands vicaires de l'évêque avant la nomination du chapitre. Si leurs pouvoirs capitulaires étoient douteux ou même nuls, ils agiroient en vertu de ceux de l'évêque; et si ceux-ci n'existoient pas, les premiers y suppléeroient. C'est absolument le raisonnement que faisoit, à Gand, M. de Meulenaër; et cela rappelle un peu la chauve-souris, qui, dans la fable de La Fontaine, se disoit oiseau ou souris, suivant les circonstances. Quoi qu'il en soit de cette comparaison, qui n'est peut-être pas digne de la gravité de la circonstance, les partisans du chapitre répondoient qu'il avoit pris le parti le plus prudent dans la circonstance critique où l'on se trouvoit, et que ce tempérament sauvoit les apparences et pouvoit maintenir la paix. Il parut plusieurs écrits dans l'un et l'autre sens. L'Exposition des Principes, par M. Créquillon, contre les pouvoirs du chapitre, fut réfutée par M. Bertaux, curé de Sainte-Elisabeth, à Mons; on répondit à cette réfutation, et M. Bertaux répliqua. Nous avons aussi sous les yeux un factum produit dans cette affaire par un défenseur du chapitre. Ce factum contient une distinction assez singulière relativement aux vicaires généraux. L'auteur en reconnoît de deux sortes, ceux de l'évêque, et ceux du gouvernement; les premiers pour les affaires spirituelles, et les seconds pour les affaires mixtes; et il donne au gouvernement beaucoup de pouvoir dans le choix de ces derniers. Mais outre la nouveauté de cette distinction favorable au despotisme, l'auteur du factum dissimule que dans cette circonstance on entravoit l'exercice de l'autorité même spirituelle, puisqu'on empêchoit deux grands vicaires de Lévêque de faire usage des pouvoirs qu'ils tenoient de lui.

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