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NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. S. M. a reçu, en audience particulière, M. le lieute◄ nant-général vicomte Donnadieu.

-S. M. a nommé une commission composée de MM. de Colonia, Bérenger, Laporte-Lalanne, Bourienne, conseillers d'Etat; Duhamel et Henri de Longuève, maîtres des requêtes, pour l'examen des dettes de la ville de Paris sur le trésor royal, et du trésor royal sur la ville de Paris,

- LL. AA. RR. MONSIEUR, Ms, le duc d'Angoulême et MADAME, se sont rendus, le 28 octobre au soir, à l'Observatoire, et ont examiné la lune, la planète de Saturne et son anneau, dans les belles lunettes de M. Lerebours. Les Princes se sont entretenus avec les membres du bureau de Longitude.

Le 30 octobre, les Princes sont allés chasser à Rambouillet avec M. le duc de Cambridge. Au retour, ils ont tous diné avec le Roi.

- La rentrée des cours et tribunaux de Paris est remise au mardi 5, à cause de l'ouverture des chambres, qui aura lieu le 4.

Le Moniteur contient un nouveau relevé des dons offerts au Roi sur l'emprunt de 100 millions; il se monte à la somme de 253.951 fr.

Un avis de M. le directeur-général du domaine prévient les ouvriers pauvres et laborieux qu'ils trouveront à s'occuper dans les bois de Vincennes et de Boulogne, où des travaux de terrasse ont été ordonnés.

M. le colonel prince de Santa Croce, nommé an commandement de la place de Toulouse à la place de M. le chevalier de Villèle, est entré en fonctions le 23 octobre.

-M. Quatremère de Quincy, de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, et secrétaire de l'Académie des beaux arts, ayant envoyé au souverain Pontife son grand ouvrage sur l'art de la sculpture chez les anciens, S. $. lui en a témoigné sa reconnoissance par un bref conçu dans les termes les plus flatteurs, et qui, en prouvant l'estime que fait le saint Père d'un ami des arts si distingué par ses connoissances et par

son goût, montre aussi combien le Pontife attache de prix aux travaux littéraires et aux découvertes utiles. Au bref étoit joint un chapelet de prix et deux médailles, l'une d'or, l'autre d'argent, représentant d'un côté le saint Père, et de l'autre portant la date de la restitution des trois Légations et des provinces adjacentes. Ainsi, Pie VII suit les traces de ses prédécesseurs dans la protection qu'il accorde aux lettres, comme dans sa piété et ses vertus; et celui qui a donné au monde de si grands exemples, comme pontife, sait aussi, comme souverain, honorer les savans, et les récompenser noblement de leurs nobles travaux.

-Un habitant de Cherbourg a été condamné, le 21 octobre, par le tribunal correctionnel, à un mois de prison, et 500 fr. d'amende pour prêts onéreux sur gages et, vente de ces mêmes gages, sans y être autorisé.

Le tribunal de Saint-Gaudens a condamné à trois mois de prison et 50 fr. d'amende le nommé Ousset, convaincu de propos séditieux. Les nommés Dupuy et Redon, convaincus d'avoir répandu des nouvelles alarmantes, ont été condamnés, Je premier à un an de prison et 500 fr. d'amende, et le second au double de cette peine.

Les directeurs des contributions directes des divers départemens ont reçu l'ordre de former: 1°. L'état nominatif de tous les contribuables ayant leur domicile politique dans ce département, et payant de 300 fr. à 1000 fr. exclusivement de contributions directes: 2°. L'état nominatif de tous les contribuables ayant leur domicile politique dans ce département, et payant 1000 fr, et au-delà de contributions directes; le tout pour arriver à la formation des listes des électeurs et des éligibles. MM. les préfets ont en conséquence invité les propriétaires de leurs départemens respectifs à fournir aux percepteurs des communes dans lesquelles ils sont imposés, tous les renseignemens nécessaires pour qu'on puisse counottre toutes leurs cotes et en opérer la réunion. Ce travail, dont l'objet sera de faire connoître les électeurs et les éligibles, aura, en outre, l'avantage de pouvoir offrir pour l'administration des finances, et en particulier pour la répartition générale de l'impôt, des documens précieux, en donnant les moyens de comparer les cotes respectives des principaux contribuables de chaque département.

Paris, le.... octobre 1816. A M. le Rédacteur de l'Ami de la Religion et du Roi.

Monsieur, vous avez publié, dans votre numéro du 21 août dernier, un état des missions dans les îles qui appartiennent à la France. Comme il y est parlé du séminaire du SaintEsprit, et que le gouvernement a, dans ce moment, des vues particulières sur cet établissement, il ne seroit peut-être pas hors de propos de le faire connoître.

La congrégation du Saint-Esprit fut établie, en 1703, pour former à l'état ecclésiastique des jeunes gens peu aisés, mais qui promettoient d'utiles services par leur vertu et par leur aptitude aux sciences. Leur destination étoit pour les emplois les moins recherchés et les plus pénibles, pour la desserte des hôpitaux, pour les missions. On n'exigeoit d'eux qu'une pension de 100 fr., que plusieurs, le plus souvent, étoient dispensés de payer. Cette maison comptoit annuellement 80

go élèves, que l'on accoutumoit à une vie laborieuse et frugale. Ses ressources provenoient des libéralités du gouvernement et du clergé de France, et de la charité des ames pieuses. Les. libéralités du gouvernement furent portées depuis jusqu'à 10,000 fr. sur les fonds de la marine. C'est encore au gouvernement que le séminaire du Saint-Esprit fut redevable de la majeure partie de la construction de sa maison, pour laquelle il reçut une gratification de 400,000 fr. sur les biens des Célestins.

Il est sorti de cet établissement un bon nombre d'ecclésiastiques qui se sont consacrés aux missions de la France, et à celles de la Chine et des Indes, où plusieurs ont été vicaires apostoliques; d'autres ont travaillé avec succès dans celles du Canada et de l'Acadie, où ils ont servi avantageusement le gouvernement, en lui procurant l'affection des nations indigènes. L'aucien évêque de Quebec, Mr. Dosquet, en considération des services que les élèves du SaintEsprit avoient rendus à son diocèse, donna à ce séminaire, en 1761, une maison située à Sarcelles qui rapportoit 3000 fr. par an.

La réputation dont jonissoit le séminaire du Saint-Esprit, la bonne conduite des élèves, le zèle qu'ils avoient montré pour les intérêts de la France en diverses occasions, engage

rent le gouvernement, en 1776, à charger cette maison d'entretenir habituellement vingt missionnaires avec un préfet apostolique à Cayenne et à la Guyane françoise. Ils recurent le témoignage le plus flatteur de M. Bourgon, gouverneur de Cayenne. Dans sa lettre, écrite en février 1790, au supérieurgénéral, M. Bourgon dit que « tous les missionnaires se com»portent d'une manière à mériter l'estime et la considéra≫tion publiques; qu'il faut être sévère pour en avoir décou»vert un seul dont la conduite et la délicatesse ne soient pas » aussi épurées que celles de ses confrères».

Un certificat du commissaire-général des colonies, cidevant ordonnateur de Cayenne, M. Lescalier, daté du 25 mars 1790, s'étend davantage sur la bonne conduite des missionnaires du Saint-Esprit, sur les services qu'ils ont rendus, et dit entr'autres choses que « quelques-uns d'entr'eux, par » des voyages pénibles dans des pays marécageux, des fo» rêts presqu'impénétrables, à de très-grandes distances, et à » travers les plus grands dangers, ont été chercher, à diverses » fois, et ont ramené plus de cent negres fugitifs qui sont » ainsi, par leur entremise, rentrés avec ordre et soumis»sion chez leurs maîtres respectifs ». Il ajoute qu'un des » missionnaires à eu pour récompense, à cette occasion » une pension de 600 fr, ». Le but des missionnaires, outre le soin des colonies, étoit de se répandre parmi les nations indiennes, de les convertir à la foi et de les civiliser. Il en ré sultoit pour les François le double avantage de faire un commerce plus étendu, et d'enlever un asile aux nègres fugitifs. Le séminaire du Saint-Esprit envoyoit aussi des missionnaires à Gorée, sur le fleuve Gambie, à l'île Saint-Louis, au Sénégal. Ce fut par leur zèle et leur prudence que ce dernier établissement redevint une propriété françoise. En 1778, deux des directeurs de ce séminaire, dont l'un est le supérieur actuel, partirent en qualité de missionnaires pour Cayenne. Ayant fait naufrage près du Cap-Blanc, sur la côte occidentale d'Afrique, ils tombèrent entre les mains des Maures qui les réduisirent en esclavage. Après les avoir dépouillés et maltraités, les Maures leur firent traverser le grand désert de Zara, où ils coururent plusieurs fois risque de la vie, et les vendirent dans les établissemens du Sénégal, qui appartenoit alors aux Anglois. Les habitans, françois d'origine, et toujours attachés à la religion catholique, ne pouvoient

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la pratiquer à défaut de prêtres de leur communion, què le gouvernement anglois ne voulut jamais leur accorder, et ils soupiroient après le moment qui les feroit rentrer sous la domination françoise; ils en témoignèrent leur désir aux missionnaires. De retour en France, ceux-ci en conférèrent avec M. de Sartine, alors ministre de la marine, et lui donnèrent tous les éclaircissemens nécessaires, spécialement sur la nature de l'île Saint-Louis et la disposition des habitans. La guerre s'étant alors déclarée, le ministre fit préparer une escadre sous la conduite de M. de Vaudreuil, pour s'emparer de cet établissement, en désignant M. le duc de Lauzun pour gouverneur. Il voulut que les deux missionnaires du Saint-Esprit fussent de l'expédition, qui réussit parfaitement. Ces faits doivent être consignés dans les archives de la marine.

Les petites îles de Saint-Pierre et de Miquelon étoient aussi desservies par les missionnaires du Saint-Esprit, pour le service de ceux qu'y attiroit la pêche de la morue.

Tel étoit le séminaire du Saint-Esprit à l'époque de la révolution. Au 2 septembre, jour des massacres, le séminaire contenoit encore trente personnes, tant directeurs que séminaristes, et c'est par une espèce de miracles qu'ils ne partagèrent pas le sort de tant d'illustres victimes.

Le gouvernement impérial avoit senti l'utilité d'une pa reille institution; il la rétablit en 1805, et se proposoit de la remettre en possession de sa maison située rue des Postes. Des biens dans les colonies, qui n'avoient point été vendus, devoient servir à sa dotation, quand, par un caprice bizarre, qui lui étoit ordinaire, le despote la détruisit pour la seconde fois. Il se défioit sans doute des principes bien connus de cette congrégation.

Maintenant que le Roi, qui n'est étranger à aucune espèce de bien, vient de donner une nouvelle existence au séminaire du Saint-Esprit, et lui accorder même une pension annuelle de 5000 fr., les directeurs, qui ont survécu à la révolution et à l'exil, sont prêts à reprendre leurs pénibles travaux, et à se consacrer de nouveau au bien de la religion et de la patrie; mais ils ont besoin d'être secondés dans leurs désirs et leurs efforts. Il faut qu'ils puissent donner l'éducation ecclésiastique gratuitement,' ou presque gratuitement, comme ils faisoient autrefois. Autrement ils auroient peine à trouver des sujets qui, à la volonté de leurs supérieurs, traverseroient

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