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au pied du grand escalier, par les députations des deux chambres, présidées, l'une par M. le chancelier, et l'autre par M. Anglès, père, doyen d'âge. Le Roi, précédé de ces députations et des Princes, tous en habits de pairs, s'est rendu dans une salle particulière, où il s'est arrêté quelques instans, et où il a reçu les hommages des membres des députations. De là, il a passé dans la salle des séances, précédé comme ci-dessus, et suivi des officiers de sa maison. Son entrée a excité de nombreux applaudissemens. S. M. ayant pris place sur son trône, les Princes ont occupé des plians à droite et à gauche. Les ministres, les grands-officiers de la couronne. et une députation du conseil d'Etat étoient sur des banquettes au-dessous du trône. Toute l'assemblée étant debout, 'S. M. a dit: MM. les pairs, asseyez-vous. M. le chancelier, après avoir pris les ordres du Roi, a dit : Le Roi permet à MM. de la chambre des députés de s'asseoir. Un profond silence a -régné dans l'assemblée. Le Roi, assis et couvert, a ôté son chapeau, l'a remis, et a parlé en ces termes :

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༥ Messieurs, en ouvrant cette nouvelle session, il m'est bien doux d'avoir à me féliciter avec vous des bienfaits que la divine Providence a daigné accorder à mon peuple et à moi.

» La tranquillité règne dans le royaume; les dispositions amicales des souverains étrangers, et l'exacte observation des traités nous garantissent la paix à l'extérieur; et si une entreprise insensée a pu causer un instant d'alarme sur notre calme intérieur, elle n'a servi qu'à mieux faire éclater l'attachement de la nation, et la fidélité de mon armée. >>>>> Mon bonheur personnel s'est accru par l'union d'un de mes enfans (car, vous le savez, ceux de mes frères sont les miens) avec une jeune princesse dont les qualités aimables, secondant les soins du reste de ma famille, me promettent que ma vieillesse sera heureuse, et qui, je l'espère, donnera à la France de nouveaux gages de prospérité, en affermissant l'ordre légitime de succession, première base de cette monarchie, et sans laquelle aucun Etat ne peut être stable.

Anees biens se joignent, il est vrai, des peines trop réelles; l'intempérie des saisons a retardé les moissons, mon peuple en souffre, et j'en sonffre plus que lui; mais j'ai la consolation de pouvoir vous dire que ce mal n'est que passager, et que les récoltes suffiront à la consommation.

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» De grandes charges sont malheureusement encore néces saires; je ferai mettre sous vos yeux le tableau fidèle des dépenses indispensables, et celui des moyens d'y subvenir. Le premier de tous est l'économie; j'en ai déjà opéré dans toutes les parties de l'administration, et je travaille sans relâche à en faire de nouvelles. Toujours unis d'intention et de sentimens, ma famille et moi, nous ferons les mêmes sacrifices que l'année dernière, et pour le reste, je me repose sur votre attachement et sur votre zèle pour le bien de l'Etat et l'honneur du nom françois.

>> Je continue plus activement que jamais mes négociations avec le saint. Siége, et j'ai la confiance que bientôt leur heur reuse fin rendra une paix entière à l'église de France. Mais ce n'est pas tout encore, et vous penserez sans doute, ainsi que moi, qu'il faut, non pas rendre au culte divin cette splendeur que la piété de nos pères lui avoit donnée, cela seroit malheureusement impossible, mais assurer aux ministres de notre sainte religion une aisance indépendante qui les mette en état de marcher sur les traces de celui dont il est dit qu'il fit du bien partout où il passa.

» Attachés par notre conduite, comme nous le sommes de cœur aux divins préceptes de la religion, soyons-le aussi à cette Charle, qui, sans toucher au dogme, assure à la foi de nos pères la prééminence qui lui est due, et qui, dans l'ordre civil, garantit à tous une sage liberté, et à chacun la paisible jouissance de ses droits, de son état, de ses biens'; je ne souffrirai jamais qu'il soit porté atteinte à cette loi fondamentale; mon ordonnance du 5 septembre le dit assez.

» Enfin, Messieurs, que les haines cessent; que les enfans d'une même patrie, j'ose ajouter d'un même père, solent vraiment un peuple de frères, et que de nos maux passés il ne nous reste qu'un souvenir douloureux, mais utile. Tel est mon but, et, pour y parvenir, je compte sur votre coopération, niais surtout sur cette franche et cordiale confiance, seule base solide de l'union si nécessaire entre les trois branches de la législature. Comptez aussi de ma part sur les mêmes dispositions, et que mon peuple soit bien assuré de mon inébraulable fermeté pour réprimer les attentats de la malveillance, et pour contenir les écarts d'an zèle trop ar

dent ».

Ce discours a été suivi des cris de Vive le Roi! MM. les députés ont été ensuite appelés au serment qu'ils ont tous prêté individuellement. La formule en est ainsi conçue: Je jure d'être fidèle au Roi, d'obéir à la Charte constitutionnelle et aux lois du royaume, et de me conduire en tout comme il appartient à un loyal député des départemens. MM. les pairs avoient prêté ce serment l'année dernière, et ne l'ont pas répété. M. le chancelier a déclaré la session ouverte, et S. M. est sortie au milieu des acclamations. On a remarqué que, vers le milieu de son discours, elle avoit semblé hésiter un instant; mais après avoir souri avec grâce, et s'être un peu recueillie, elle a repris son discours avec la même assurance.

Versailles, 31 octobre 1816.

J'ai lu, Monsieur, dans votre Journal, numéro 232, une liste des évêques de France, où je suis porté comme évêque constitutionnel de la Seine-Inférieure, en 1791, et comme ayant donné ma démission l'année suivante. Cette dernière circonstance n'est point exacte. Je donnai ma démission la même année 1791, aussitôt après la session de l'assemblée constituante, et par conséquent bien avant les derniers décrets du saint Siége sur les affaires ecclésiastiques de France. Je n'ai pas résidé à Rouen la valeur de trois semaines. Je désirerois que vous pussiez faire mention dans votre Journal de ces observations qui ne sont pas sans iinportance pour moi. Recevez, Monsieur, l'assurance de tous mes sentimens, + Louis, évêque de Versailles.

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(Sumedi 9 novembre 1816.)

(No. 235.)

Oraison Funèbre de Marie-Antoinette-Josephe-Jeanne de Lorraine, archiduchesse d'Autriche, reine de France; par M. l'abbé de Villefort, ancien vicaire général de Châlons-sur-Marne (1).

Si on a dit avec raison que l'Oraison funèbre la plus éloquente de la Reine étoit la lettre précieuse qu'on a découverte récemment, et qui nous a révélé les derniers sentimens de cette ame forte, religieuse et sensible, on n'a pas interdit aux écrivains le juste hommage que réclament son caractère et ses malheurs. L'historien la suivra tristement dans la plus épouvantable catastrophe; le poète la peindra dans les horreurs de sa prison; l'orateur sacré retracera dans des pages éloquentes son courage, sa résignation, sa vertu supérieure aux revers. Quels événemens furent jamais plus capables d'éveiller le talent ou de provoquer les Jarmes? C'étoit pour de moindres infortunes que le génie de Bossuet s'animoit autrefois. La Reine, dont il célébroit la mémoire, avoit vu aussi son époux immolé, son trône détruit, son royaume déchiré; mais Je reste de sa famille avoit du moins été épargné, et elle-même avoit échappé aux fureurs de ses fanatiques et barbares ennemis.

Ici, an contraire, la mesuré est comblée. Deux Rois et deux Princesses ont été successivement vic

(1) Brochure in-8°.; prix, 1 fr. 25 c. et 1 fr. 50 c. franc de port. A Paris, au bureau du Journal.

Fome IX. L'Ami de la Religion et du Ro1. C c

times; et ni le rang et la bonté de l'un, ni l'enfance de l'autre, ni le caractère imposant de celle-ci, ni la piété de celle-là, ni l'innocence et les vertus de tous ne purent les soustraire à une fin atroce. Ils passent du trône à la prison, et de la prison à l'échafaud, et dans cette chute affreuse leur grandeur et leur fermeté éclatent encore davantage. La pureté de leurs sentimens accroît l'horreur que cause leur sort, et Pimagination confondue ne peut songer sans effroi à cet abîme de malheurs où tombe tout à coup la famille la plus auguste, et entourée naguère de tant de respects. Quel terrible sujet de méditations! Quelle sanglante preuve de l'instabilité des choses humaines!

Tel est le lugubre tableau que M. l'abbé de Villefort a entrepris de dérouler devant vous. Déjà auteur d'une Oraison funèbre de Louis XVI, il a voulu aussi payer un tribut d'hommage à une Reine non moius malhenreuse. Il ne s'est pas borné à rappeler ses douleurs, il a cherché à tirer de ces affreux événemens ́des leçons frappantes pour tous les hommes, et à faire sentir quelle étoit la source de tant de désordres. Son discours, entremêlé de réflexions et de faits, suit la Reine dans les différentes époques de sa vie, et retrace même quelquefois des détails qui Jui sont étraugers. Ainsi, l'auteur revient fréqueniment sur MarieThérèse, mère de la Reine, et ces digressions, à notre avis, refroidissent l'attention et peut-être même - l'intérêt. Du reste, le récit de la révolution et de ses progrès, les moyens et les succès des factieux, les vains efforts qu'on leur opposa, les différens degrés d'infortune par où passèrent successivement la Reine et la famille royale, les sentimens généreux qui animoient ces angustes victimes, tout cela se retrouve

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