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porel, et qui ne regardoit les évêques et les prêtres que sous les mêmes rapports que les autres sujets, étoit porté aux différens ministères suivant leurs attributions, au lieu que ce qui pouvoit intéresser la juridiction ecclésiastique étoit déterminé par les évêques. Ils avoient leurs officiaux par lesquels ils jugeoient des causes qui étoient du ressort de leur autorité. Des agens du clergé, résidant à Paris, étoient chargés des affaires générales, et veilloient aux intérêts spirituels et temporels des diocèses. Ils avoient rang de conseillers d'Etat, ét protégeoient le clergé contre toute injustice ou toute usurpation. Les principes de l'église gallicane, dont on parle beaucoup sans les bien connoître, ne consistent pas à attribuer les affaires ecclésiastiques à l'autorité séculière, mais à empêcher que la juridiction ecclésiastique ne s'étende sur les objets temporels. Les libertés bien entendues ne réservoient au Roi, dans les choses de ce genre, que le droit de prévenir les entreprises que les évêques auroient pu être tentés de faire sur le temporel. Les évêques jouissoient alors de toute la plénitude de leur juridiction. Les articles organiques ont introduit un autre ordre de choses. Ils ont tout attiré à l'autorité civile, non pas par des détours ou des usurpations successives, mais franchement et à découvert, par le texte même de ces articles, par les détails où ils entrent, par l'intention de celui qui les fit passer en loi, par les maximes de ses agens. On leur dit que la puissance civile ne seroit rien si elle n'étoit tout; et ils agirent sur ce fondement. L'administration civile entra dans tout et régla tout, et le ministère ecclésiastique, perpétuellement entravé, ent besoin de prendre à tout moment les ordres du ministre des cultes. Il falloit des autorisations pour les

objets les plus simples. Il falloit se justifier à la moindre plainte, présenter telle requête, envoyer tel état, solliciter des exemptions de conscription qui n'arrivoient point, mendier la faveur de faire un sous-diacre, écrire sans cesse au ministre, et entretenir avec sés bureaux une correspondance assidue. C'est dans une telle situation qu'on a dit que les évêques jouissoient de leurs droits avec autant et plus de plénitude qu'avant la révolution. Il y a toute apparence que celui qui a écrit ce contre-sens, n'a point connu l'état du clergé avant la révolution. Les évêques étoient alors indépendans; ils n'étoient point obligés de prendre à chaque instant les ordres de l'administration. Ils administroient eux-mêmes leurs biens, sans être comme en tutelle, et sans attendre pour vivre qu'un budget leur assignât un traitement, et qu'un ministre visât le paiement de leur quartier. Leur rang dans la hiérarchie civile les dispensoit d'une foule d'assujettissemens, au lieu que Buonaparte, en les mettant sous ce rapport les derniers de ses fonctionnaires, les avoit assez avertis de leur nullité. Le peu de considération qu'il consentoit à leur laisser, étoit encore au-dessus du pouvoir qu'il leur permettoit d'exercer. Les faits à cet égard sont trop notoires, et les preuves de la servitude du clergé sous le tyran étoient aussi nombreuses que palpables; ce que dit le journaliste cité sur sur la plénitude de pouvoir des évêques pourroit donc passer pour une ironie sanglante, s'il n'étoit plus charitable de supposer qu'il a parlé par ignorance; et en effet tout son article annonce un homme qui n'est point au fait de la matière, et qui raisonne sur de faux principes.

Telle étoit donc la législation des cultes sous Buonaparte; et quand on pense qu'elle n'a pas encore été

révoquée, on ne pourroit se défendre de quelque frayeur, si nous ne devions avoir confiance dans la piété du Roi, et dans le zèle des ministres à seconder ses religieuses intentions. Quel que soit cependant la pureté des vues du gouvernement, ne seroit-il pas à craindre qu'on n'abusât quelque jour d'une loi qui existe, et qui peut devenir une arme dangereuse dans les mains de quelques subalternes mal intentionnés. On a reproché à l'Angleterre d'avoir laissé subsister longtemps des réglemens atroces contre les catholiques. Ils n'étoient point généralement exécutés, disoit-on; mais il ne falloit que le caprice d'un juge, ou la malignité d'un ennemi pour les faire revivre. En fait de lois, ce ne sont point les hommes qu'il faut considérer, c'est la chose même, et c'est un bien grand malheur pour un Etat que d'y maintenir des dispositions légales dont on sent l'injustice, et qu'on peut être tenté de vouloir remettre en vigueur au moindre prétexte. On a déclaré dernièrement dans un royaume voisin ( Pays-Bas) que les articles organiques avoient toujours force de loi, et qu'ils seroient exécutés comme par le passé. Il est vrai que gouvernement protestant qui a pris cette mesure, et qu'un monarque catholique est bien éloigné de vouloir suivre de tels erremens. Mais encore une fois ne seroit-il pas aussi prudent que juste d'ôter jusqu'à la moindre trace d'une législation imaginée en haine de la religion et des prêtres? Le ministère des cultes n'a été fondé que sur cette législation, et n'étoit destiné qu'à l'appuyer. Ses élémens, ses principes, ses usages, ses formes ne doivent-ils pas disparoître entièrement sous un autre règne? Ne convient-il pas que chacun rentre dans ses droits; que les bornes du spirituel et

c'est un

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du temporel soient mutuellement respectées; que les laïques n'interviennent plus dans des affaires secrètes, et que le clergé puisse se purger lui-même de ce qu'il y a de moins pur dans son sein? Des discussions de conscience, des causes spirituelles veulent être traitées avec réserve, et appartiennent de droit à ceux que leur caractère et leurs fonctions séparent du monde, et qui sont accoutumés aux secrets du tribunal de la pénitence: c'est effaroucher les fidèles, et blesser toutes les convenances que de soumettre de telles affaires à l'examen des bureaux, ainsi qu'il étoit d'usage sous un régime despotique et militaire, qui se soucioit peu de froisser, de confondre, de briser tout dans sa marche irréligieuse et violente.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

PARIS, Le jour de l'Assomption, la messe a été célébrée, dans la chapelle du Ror, par M. Duchilleau, évêque de Châlons-sur-Saône. Le matin, à huit heures, S. M. avoit entendu une première messe, dite par Mgr. le grand aumônier, et elle y avoit communié. Les Princes et MADAME ont aussi approché de la sainte table, l'occasion de la fête. La manière dont ils s'acquittent de ce grand acte de religion atteste la vivacité de leur foi, et en inspireroit à ceux qui en sont le moins pénétrés. Mr. le duc d'Angoulême, qui n'étoit point à Paris le jour de la fête, n'a communié que le lundi 19, et a entendu trois messes pour sa préparation et son action de grâces.

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- Il faut être juste. S'il est des gens un peu ardens qui ne peuvent nous pardonner de ne pas écouter M. Blanchard comme un oracle, et de ne pas regarder l'abbé Vinson comme un Père de l'Eglise, il est

aussi, quoique dans le même parti, de bonnes ames qui ont notre conversion à cœur, et qui y travaillent avec zèle. Outre les prières que sans doute elles font pour nous, elles nous font passer des écrits qu'elles croient propres à nous toucher. On nous a envoyé dernièrement deux rétractations de prêtres concordataires. Nous ne méritions guère cette faveur, il faut l'avouer, après la manière irrévérencieuse dont nous avions parlé de la rétractation de l'abbé Godard. Mais il y a lieu de croire qu'on a été un peu honteux de la conquête d'un tel personnage, qui n'a pas tardé à se faire connoître là comme ailleurs. En attendant qu'on le congédie, et pour amortir le mauvais effet qu'a produit une si fâcheuse acquisition, on vient de publier deux rétractations dans le même genre; l'une d'un vieillard d'un peu moins de quatre-vingt-dix ans, et qu'on n'a pas eu beaucoup de peine sans doute à gagner à cet âge; l'autre d'un M. d'Amourette qu'onous dit être un saint, mais qui n'a pas l'air d'être un grand docteur. Ce nouveau converti dit dans son écrit: Peut-on être chrétien et suivre le Concordat? Le plus simple fidèle répondra: Non, Ce M. d'Amourette n'est pas tendre, et les pauvres concordataires doivent être épouyantés de sa décision en vertu de laquelle ils ne sont plus chrétiens. Il ne l'étoit donc plus lui-même quand il desservoit une paroisse, et c'est une chose si manifeste que le plus simple fidèle la voit évi demment. Quelle forte théologie que celle de M. d'Amourette qui vous met sans façon hors du christianisme le Pape, l'église romaine et celle de France, et cela d'après l'avis du plus simple fidèle! Que l'on est heureux d'avoir acquis subitement de telles lumières! C'est ce qui est arrivé dernièrement à un de ces rétractés, à qui nous demandions les motifs de sa démarche. Il nous les exposa avec une naïveté qui nous confondit. Que voulez-vous, disoit-il? La personne que je sollicitois de m'accorder telle place me déclara qu'il falloit que je me rétraclasse, Je l'ai fait; AUTANT EN EMPORTE LE VENT, Voilà

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